mercredi 17 juin 2015

La menace au bout du clic

Le développement des moyens de communication fait naître de nouvelles formes de délinquance. Et les réseaux sociaux servent souvent de terreau pour ces délinquants d’un nouveau genre.
Sur le Net, il existe deux types de délinquants. Il y a bien sûr les hackers qui s’attaquent aux systèmes, piratent les comptes bancaires et s’acharnent sur les sites. Puis il y a ceux qui passent leur temps à fouiner dans la vie privée des autres et s’amusent, par préméditation ou pas, à les mettre en péril.

Cette catégorie, très vaste, peut englober plusieurs types de délinquants. Une chose sûre : ils ne sont pas illettrés, possèdent un certain niveau d’instruction qui leur permet d’utiliser l’outil informatique et ont suffisamment de ressources financières pour s’en procurer un.  Même si aucune information n’est disponible sur la tranche d’âge, la logique veut que ce domaine n’attire que les jeunes qui veulent assouvir leur curiosité et leur capacité dans ce monde grand ouvert devant eux.

Cette logique n’exclut pas les moins jeunes qui s’initient aux nouvelles technologies et les utilisent parfois à mauvais escient. Fausse identité ou encore usurpation de celle d’autrui, piratage de comptes personnels ou vol de données (photos ou messages) à des fins malhonnêtes sont autant d’actes de délinquance déplorés sur la Toile et qui peuvent avoir une incidence de gravité pouvant atteindre la tragédie. Parmi les plus connus en Algérie, le vol de données personnelles, le piratage de comptes sur les réseaux sociaux et le cyber-harcèlement.

Les vecteurs de la cybercriminalité

Même si les «lieux» de délinquance sont nombreux, le vecteur par excellence en Algérie est les réseaux sociaux, avec une prédominance de facebook. Vu leur grande popularité parmi les Algériens, toutes tranches d’âge confondues, la mission des cyberdélinquants est devenue plus facile. Plus besoin de chercher des informations sur la vie de l’éventuelle victime ; un tour sur son profil facebook ou son compte Tweeter suffit pour tout connaître.

L’aborder et mettre à exécution son plan d’attaque devient un jeu d’enfant. A qui la faute ? Le commun des internautes dit la même chose : «Sur ces réseaux sociaux, les personnes mettent à nu leur vie privée, dévoilent leur liens de parenté, leurs envies, leurs ambitions, partagent leurs photos et même leur localisation. Toutefois, ce n’est pas tout le monde qui est au courant de la possibilité de changer les paramètres de confidentialité.

Cette méconnaissance donne la possibilité d’ouvrir les portes sur l’intimidation, l’humiliation, les insultes, le chantage puis la divulgation de secrets ou de photos sur le Net.» Par imprudence, n’importe qui peut tomber dans ce piège. Plusieurs spécialistes de l’internet et des nouvelles technologies de l’information et de la communication tirent la sonnette d’alarme quant au vide juridique déploré dans cette nouvelle porte qui s’ouvre aux Algériens.

«Parce que nous vivons dans une société fermée, qui impose à ces citoyens une série infinie de règles et de conditions de bonne conduite, le virtuel est la porte vers toutes les libertés. D’où la nécessité de protéger, de réguler et de définir les droits et les devoirs de chaque internaute. Cela sans toucher aux libertés personnelles ou imposer des restrictions sur certains sites internet», explique un sociologue à l’université d’Alger. En l’absence d’une véritable régulation et d’une protection des données sur le web, la prudence reste l’unique et l’ultime solution pour éviter de tomber entre des mains malveillantes.

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