mardi 16 juin 2015

Les travailleurs des imprimeries publiques protestent

Après le mouvement de protestation observé avant-hier par la plus ancienne des imprimerie étatique, Simpral, c’était au tour de la Société de gestion des participations (SGP) de l’Etat d’en faire de même hier.
Dans un mouvement de protestation, les travailleurs de la Société de gestion des participations (SGP) de l’Etat, presse et communication, ont observé hier matin un sit-in à Kouba, pour dénoncer ce qu’ils qualifient de «complot». Ils dénoncent, à travers cette action, la lenteur inexpliquée dans la procédure de virement de leurs rappels, en application de l’accord collectif de branche du secteur de la communication.

D’après Kaci Rabah, représentant des travailleurs de la SGP, cette situation dure depuis le mois d’avril 2012. «Bien qu’on ait suivi toutes les procédures légales pour l’adhésion et la signature de cet accord, nous sommes les seuls à ne pas en bénéficier. Cet accord englobe essentiellement une augmentation des salaires avec un rappel à partir de janvier 2012. Contre toute attente, et en plus des retards de virement de nos rappels, nous avons été surpris de voir nos salaires revus à la baisse.

Pis encore, plusieurs cadres ont été rétrogradés», déclare-t-il avant de signaler que toutes les entreprises étatiques de la presse et de la communication ont adhéré à cet accord et ont bénéficié de ces avantages. Excédés par la passivité des responsables du secteur, en premier lieu le ministre de la Communication, Hamid Grine, et ses promesses non tenues quant à leur régularisation, ainsi que la sourde oreille du président du directoire de la SGP, Nader Youcef, ces travailleurs comptent maintenir leur sit-in de protestation jusqu’à ce que cette situation se débloque.

La lourde charge des créances

La situation chaotique dans laquelle pataugent les travailleurs de cette société mère, n’a pas épargné ses deux filiales, l’ANEP et la Société d’impression d’Alger (Simpral). Si la première semble aller bien, la deuxième court à la catastrophe si rien n’est fait pour la sauver. D’ailleurs, un mouvement de protestation des travailleurs de la Simpral a été observé avant-hier devant le bureau du président du directoire de la SGP, sis à la maison de la presse de Kouba, à Alger.

A travers ce sit-in, ils ont revendiqué leur droit à la prime d’encouragement, à l’instar de tous les travailleurs des autres entreprises du secteur. Très déçus par le refus d’octroi de cette prime, jugée légitime, cette revendication n’est en fait que la face cachée de l’iceberg.
La Simpral, considérée comme la plus ancienne imprimerie de l’Etat algérien, va droit dans le mur. La cause : le poids des créances. Selon une source syndicale, il y aurait pas moins de 730 millions de dinars à recouvrer.

Le montant des dettes de titres de presse qui impriment encore à la Simpral s’élève à 450 millions de dinars et celles de ceux qui n’y impriment plus s’élèvent à 285 millions de dinars. Ces derniers, d’après la même source, ont choisi d’imprimer leurs journaux dans d’autres imprimeries «étatiques» pour fuir le poids de leurs dettes. «Pire, il a fallu recourir à la justice pour que les responsables de ces journaux daignent payer leurs lourdes factures, encore au compte-gouttes», explique notre syndicaliste.

Des titres comme Echourouk et la Tribune sont cités dans la liste des mauvais payeurs de cette imprimerie. Les syndicalistes pointent du doigt le directeur   Nader Youcef, qui, selon ses propos, n’assume pas pleinement ses responsabilités quant aux mesures de rétorsion pour le recouvrement de ces créances. «Comment se fait-il qu’un journal qui n’a pas payé ses dettes depuis des lustres continue, dans la tranquillité totale, à assurer le tirage dans des entreprises publiques ?

Pourquoi le responsable de la SGP ne recourt-il pas à son droit de bloquer les tirages de ces journaux jusqu’à ce qu’ils payent leurs dettes ? Pourquoi les textes réglementaires obligeant ces mauvais payeurs à se procurer un quitus du ministère pour pouvoir assurer des tirages dans d’autres imprimeries ne sont-ils pas respectés ?» Ces questions qui tourmentent les syndicalistes n’ont toujours aucune réponse.

Encore moins pour les différents projets d’investissement, dont le premier a été financé par la contribution des travailleurs. Le deuxième qui coûte nettement plus cher est bloqué à la banque. Les responsables de la SGP et du ministère de la Communication semblent n’accorder aucune importance à l’avenir de cette entreprise étatique.

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