jeudi 21 juillet 2016

Résultats du bac : Pourquoi les écoles privées sont à la traîne

Avec un taux de réussite de 33% au baccalauréat, les écoles privées sont encore loin d’atteindre le taux national qui est cette année de 49,79%. Dans plusieurs de ces établissements, ce taux ne dépasse pas les 26%. C’est un résultat «normal», selon le président de l’Association nationale des écoles privées, Salim Aït Ameur. «La faiblesse» de ce résultat, comparé au taux national, s’explique par la vocation des établissements privés qui accueillent beaucoup d’élèves en situation d’échec scolaire issus du secteur public. Beaucoup d’établissements privés représentent une «deuxième» chance pour des élèves ayant des difficultés au niveau du secteur public, explique notre interlocuteur, indiquant que beaucoup d’élèves issus du secteur privé dès le début de leur scolarité réussissent au même titre que ceux du public. Le département de l’Education ne s’est pas intéressé, du moins en matière de bilans rendus publics, aux détails relatifs à l’enseignement privé. On ne connaît pas, à titre d’exemple, le nombre d’enfants scolarisés dans ces établissements durant tout leur cursus. Combien d’élèves quittent les établissements privés à la fin du cycle primaire ? Pour M. Aït Ameur, les résultats obtenus à l’examen de la cinquième sont «aussi excellents» que ceux du secteur public, avec des taux de presque 100%. Mustapha Haddab, pédagogue et membre du conseil scientifique de l’Institut national de recherche en éducation, le taux d’échec élevé dans le secteur privé s’explique par le profil d’une grande partie des élèves qui y sont inscrits pour passer les épreuves du baccalauréat. «Une grande partie de ces effectifs ne sont dans ces établissements que pour l’année du baccalauréat. Il s’agit dans la plupart des cas d’élèves exclus ou ayant des difficultés au niveau des établissements publics. Les parents ont donc recours aux prestations du privé pour pouvoir donner une autre chance à leurs enfants et les sauver ainsi de la déperdition», explique le pédagogue. M. Haddab estime qu’il ne faut pas se focaliser uniquement sur le taux de réussite au baccalauréat et qu’il est aussi important d’étudier le taux de redoublement dans le secondaire. Le spécialiste déplore le fait que les écoles privées ne soient pas orientées vers la vocation d’excellence. «L’expérience de l’école privée en Algérie est très jeune. Ces établissements doivent bénéficier de l’accompagnement des pouvoirs publics pour l’amélioration de leur rendement et satisfaire les dispositions des cahiers des charges les régissant.» Sur les 300 établissements recensés à l’échelle nationale, seulement une cinquantaine sont dotés de classes d’enseignement moyen ou secondaire. Selon l’Office national des examens et concours, 2551 candidats au baccalauréat sont issus des écoles privées. Le taux de réussite national est de 49,79% pour les candidats scolarisés et de 33,7% pour les candidats libres. Les filières qui ont enregistré les taux de participation les plus élevés sont les mathématiques (63,26%), les lettres et langues (56,09%).

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