samedi 10 septembre 2016

Plusieurs infractions constatées dans la fabrication et la commercialisation du café

Plusieurs infractions ont été relevées dans la production  du café moulu, révèle une enquête du ministère du Commerce, dont l'APS a obtenu  une copie, et qui précise que l'infraction la plus importante concerne l'ajout  de sucre dans la composition de ce produit.    Adjonction interdite de sucre, goût amer, étiquetage frauduleux et substitution  par des ingrédients à bas coût, constituent les principales infractions constatées  par cette enquête nationale, lancée par la direction générale de la Qualité  et de la répression des fraudes du ministère.  "L'objectif de cette enquête était de s'assurer que ce produit ne dégage  aucune mauvaise odeur, ne représente aucun mauvais goût, a un taux  d'humidité inférieur ou égal à 5%, ne contient pas plus de 0,2% d'impuretés  et ne contient pas de sucre (..)".          Sur les 347 échantillons de café moulu analysés, 71 échantillons  se sont avérés "non conformes", soit un taux de 21%, relève l'enquête portant  sur la conformité du café moulu et du produit dénommé "Torrefacto". Les analyses ont confirmé la présence de sucre dans des mélanges de  cafés moulus avec des taux variant entre 1,5% et 7,5%, une pratique "interdite  clairement" par les dispositions réglementaires régissant ce produit.          "Ce type d'infraction est qualifié de tromperie, du fait que le produit  en question ne répond pas à l'attente légitime du consommateur quant à sa composition",  note le rapport de cette enquête. Les analyses ont révélé que certaines marques de cafés moulus préemballées  ont un mauvais goût (goût amer) dû à la non maîtrise des techniques de torréfaction. En effet, avant torréfaction, les grains de café verts n'ont aucun arôme,  ni parfum et c'est le processus de torréfaction, qui fait paraître les arômes  cachés dans les grains, précise-t-on. L'enquête a également constaté que la majorité des cafés fabriqués  localement, sont des mélanges de Robusta et d'Arabica avec toutefois, une concentration  élevée du Robusta au motif que ce dernier est beaucoup moins cher que l'Arabica.              "Torrefacto", un produit méconnu par le consommateur            Pour ce qui est du produit dénommé "Torrefacto", un café dont la  torréfaction est réalisée par addition d'une quantité limitée de sucre (5% maximum  au cours du processus), l'enquête a porté sur la vérification du respect du  taux de sucre ajouté dans ce produit, de la présence des mentions "Torrefacto"  et du taux de sucre ajouté sur l'étiquetage.  L'enquête a relevé une non conformité de 6 échantillons de produits  dénommées "Torrefacto" sur 74 analysés soit un taux de non conformité de 8%.          Les non conformités relevées concernent particulièrement l'absence de  la mention "taux de sucre ajouté" sur l'étiquetage, alors qu'il est obligatoire  d'informer le consommateur et de respecter les proportions de sucre  ajouté dépassant largement les 5%. L'enquête note que le produit "Torrefacto" reste méconnu par la majeure  partie des consommateurs, qui le considèrent toujours comme étant café  moulu, du fait de son mode de présentation se confond avec celui du café moulu  (forme, couleur ..etc).          "Cette pratique crée une confusion chez le consommateur et par conséquent,  une atteinte à sa santé, particulièrement pour les personnes diabétiques", souligne  l'enquête.  En l'absence d'un cadre réglementaire régissant le "Torrefacto", le  ministère  du Commerce a autorisé la mise sur le marché de ce produit avec l'obligation  de préciser sur l'étiquetage de manière lisible, visible et indélébile la mention  "Torrefacto", ainsi que les taux de sucre ajouté qui doit être inférieur ou  égal à 5%.          Selon le directeur général de la Qualité et de la répression des fraudes  Abderrahmane Benhazil, un texte encadrant le "Torrefacto" et d'autres types  de cafés est déjà en cours d'élaboration.  Au total, 452 interventions aux différents stades de la mise en consommation  des deux produits ont été menées au titre de cette enquête qui entre dans le  cadre des évaluations de la conformité des produits mis sur le marché.          Ces interventions ont donné lieu à la constations de 163 infractions  au double plan qualité et pratiques commerciales et l'établissement de 71 procès-verbaux  à l'encontre des contrevenants. Au plan des pratiques commerciales, les infractions relevées qui sont  au nombre de 30 concernent le défaut de facturation (13 infractions), l'opposition  au contrôle (9), l'absence de registre du commerce (4), l'exercice d'une activité  commerciale étrangère à celle portée sur le registre du commerce (4).

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