samedi 22 octobre 2016

Hamid Grine à la Radio : le prix du président de la République du journaliste professionnel est la plus haute consécration

En cette journée nationale de la presse, ce 22 Octobre, le ministre de la Communication, Gamid Grine, a estimé que l’Algérie peut s’enorgueillir d’avoir une presse « totalement libre (…) Pour preuve, aucun journaliste n’est en prison !... Et les journaux continuent à s’exprimer en toute liberté », a-t-il argumenté.  Invité de la Radio Algérie Chaine 3, le ministre a tenu à dissiper tout de go toute nuance entre la liberté d’expression et la volonté affichée d’offenser ou de porter atteinte à la dignité des personnes et des institutions de l’Etat. A la remarque que nombre de professionnels du secteur ne partagent pas l’avis du ministre, M. Grine rétorque « c’est tant mieux, cela veut dire que nous sommes en démocratie » avant de défier ses détracteurs : « donnez-moi des exemples de rétrécissement de la liberté d’expression ! ». Au sujet des acquis à conforter en matière de liberté d’expression, le ministre revient à la charge pour souligner de nouveau que seul le respect de la déontologie, de l’éthique est à même de préserver et renforcer cette liberté, soulignant que c’est justement là l’objet du projet du président de la République visant à « professionnaliser » davantage le métier de journaliste. « Le droit à l’information est entier et total (…) on ne doit pas, en revanche (ndlr) toucher à la vie privée des personnes, au moral de l’Armée, à la cause sacrée des moudjahidine, ni au président de la République », a-t-il précisé. Quant à la protection du journaliste dans l’exercice de ses fonctions, le premier responsable du secteur affirme que l’Etat assume sa responsabilité de protéger le journaliste. « Je peux vous parler de certains journalistes pour lesquels j’ai eu à intervenir sans même qu’ils le sachent (…) Ils travaillent dans sans protection sociale... Nous avons alerté certains directeurs de journaux et même le premier ministre a eu à intervenir dans des cas où la santé et la situation de quelques journalistes méritait toute l’attention de l’Etat », cite-t-il en exemple. Faut-il continuer, par soucis de « professionnalisme », à rester prudent, et donc nécessairement en perte de vitesse par rapport aux nouveaux moyens de communication, ou privilégier la course au scoop ? L’invité de la rédaction affirme tout de go qu’il faut « demeurer prudent » et prendre le temps de croiser et de vérifier l’information. Dans le doute, il faut s’abstenir, c’est un principe de base. Dans le cas contraire, il y a risque de propagation de la rumeur et les exemples ne manquent pas », a-t-il avertit. A propos de quelques titres, il souligne au passage que malheureusement « nous avons une certaine presse qui est dans le jugement de valeurs, il faut bien le dire » A propos de l’importance et du rôle de l’information de proximité, le ministre n’omet pas de rendre hommage au travail accompli par la Radio nationale qui, à travers son réseau des 48 chaines de radios locales, pratique un travail de proximité « extraordinaire ». Au sujet des difficultés techniques liées aux émetteurs, il a rappelé qu’une stratégie claire est établie avec deux objectifs précis. Il répond que « le problème est presque réglé. A notre première sortie, c’était à Béchar, nous avions établi un constat de faiblesse de couverture. Nous avons tracé une stratégie avec deux objectifs à savoir : régler à 80% les problèmes des zones d’ombre à la fin 2016, et celui de RDS à la fin 2017 ».  La presse écrite en crise financière… La presse écrite est appelée, selon le ministre, à diversifier ses produits et s’adapter à ce moment de crise, sans quoi il lui prédit de sombres jours. « La crise n’a pas été décrétée par l’Etat, c’est une crise mondiale », souligne-t-il. Pour le ministre, c’est aussi le moment de la décantation et « c’est tant mieux ». Seuls, les journaux « professionnels », très peu nombreux d’ailleurs, de son avis, pourront s’en sortir. A ceux qui affirment que la publicité est utilisée comme moyen de pression, Hamid Grine rétorque : « qu’on me pardonne cette franchise, mais je pense que les journaux sont restés toujours dans une posture d’attente, ils attendaient tout de l’Etat et de la publicité. Qu’ont-ils donné en contrepartie ? Qu’ont-ils donné aux journalistes ? ». ANEP : recul du volume de la publicité de 65% en une année   L’Anep (Agence nationale de l’édition et de la publicité) a annoncé que le volume de publicité publique a reculé de 65% entre 2015 et 2016 et que la presse privée bénéficie de 90% de la publicité de l’ANEP tant dis que la part de la presse publique est de moins 10%. Un constat sur lequel le ministre est interpellé avant de reconnaitre le fait et de préciser que son ministère ne fait aucune distinction entre les secteurs public et privé.    Il interpelle à son tour éditeurs et journalistes de s’organiser en associations qui soient « crédible et représentative » et présenter des projets en vue de débloquer le Fonds de solidarité pour la presse prévu par la Loi organique. « Il y a de l’argent pour vous », a-t-il lancé. Les dérives de certaines chaines privées « accréditées »… Il n’est pas rare que certaines chaines de télévisions, pourtant accréditées, ne s’encombrent pas de scrupule pour diffuser des images et situations choquantes juste pour faire du sensationnel.  C’est en effet le cas d’une chaine qui a amené un enfant à faire son témoignage sur une situation personnelle extrêmement délicate, en se contrefichant totalement des conséquences psychologiques et sociales sur l’enfant. Le ministre répond : « J’ai cru comprendre que des responsables de cette chaines ont été reçus par l’ARAV ». Au sujet de la loi sur la publicité, l’invité de la Radio précise qu’elle est prête et attend son passage devant les députés à l’Assemblée nationale. Il tient à préciser au passage qu’il « ne s’agit pas d’un plan média, mais juste un instrument qui va réguler la publicité ».   Idem pour le « décret » régissant l’activité des boites de communication. « Cela fait une année qu’il est fini, il est en train d’être examiné ». L’entretien se termine par le Prix du président de la République pour le journaliste professionnel qui sera décerné aujourd’hui 22 Octobre, journée nationale de la presse. « Il n’y a pas plus important. Un prix du président de la République pour le journalisme, ça se mérite. C’est une consécration et un aboutissement pour un journaliste, cela veut dire que c’est un vrai et un grand journaliste… ».  


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