mercredi 21 juin 2017

Djamila Bouhired dénonce

Halte à la falsification de l'Histoire !» ; «Halte à la profanation de la mémoire de nos martyrs !». La salve est de l'héroïne nationale Djamila Bouhired pour empêcher la réalisation d'un film sur son parcours et sa vie sans son aval. Mme Bouhired a rendu public, hier, un communiqué pour prendre à témoin l'opinion nationale, mais surtout de mettre en garde contre l'entêtement de ce «réalisateur officiel» spécialisé dans les films «historiques». Le réalisateur en question n'est autre qu'Ahmed Rachedi qui s'est spécialisé depuis quelque temps dans la réalisation de films sur des figures de la Révolution grassement subventionnés pas le Trésor public. L'héroïne de la guerre de Libération nationale accuse ainsi et vertement le pouvoir politique d'être derrière cette opération de légitimation. «Un film prétendant relater ma vie et mon parcours militant est en préparation. Commandité par le pouvoir politique, financé sur le budget de l'Etat, il est confié à un cinéaste officiel. Dans un contexte de falsification décomplexée qui tente de tailler une histoire sur mesure à des usurpateurs et des faussaires, cette opération vise, une fois encore, à instrumentaliser la guerre de Libération nationale à des fins de légitimation du pouvoir», pilonne-t-elle. Elle dénonce une opération de «réduire la Révolution à un rôle de faire-valoir d'un régime autoritaire, impopulaire et antinational». Jamais des qualificatifs aussi durs et aussi radicaux n'ont été utilisés par cette légende vivante. C'est-dire la colère de cette femme qui, aux côtés de nombreuses jeunes Algériennes, s'est battue pour l'indépendance nationale. «Malgré mon opposition clairement formulée à la réalisation d'un film qui veut réduire la Révolution au rôle de faire-valoir d'un régime autoritaire, impopulaire et antinational, les commanditaires de ce film ont décidé de passer outre. Après avoir manipulé les martyrs, ils revendiquent maintenant le droit d'instrumentaliser l'image des survivants dans des luttes d'arrière-garde. Je prends à témoin mes frères et mes sœurs algériens pour réaffirmer mon opposition à la réalisation de tout film dont je serai le personnage principal, et mon refus de servir de caution à toute opération occulte. Je dénonce avec force l'instrumentalisation de la Révolution et de ses martyrs à des fins de légitimation du pouvoir», dénonce-t-elle.                   

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