Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a indiqué vendredi que le pacte pour la paix, paraphé lundi par le gouvernement malien et les Nations Unies, devrait insuffler un nouvel élan pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. «S’il va sans dire que ce pacte n’a pas vocation à reproduire un dispositif existant ni à remplacer l’accord (de paix), je crois sincèrement qu’il peut insuffler un nouvel élan à la mise en œuvre de ce texte», souligne M. Guterres dans son rapport trimestriel sur le Mali, présenté vendredi au Conseil de sécurité. Guterres a relevé que l’élaboration de ce pacte, demandé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2423 (2018), «offrait l’occasion de donner un nouveau souffle au processus de paix», soulignant que «le peuple et le gouvernement maliens devraient, ensemble, définir les fondements d’une paix et d’une stabilité durables, en s’appuyant sur l’accord d’Alger». A cette fin, le Secrétaire général de l’ONU a préconisé de mener des réformes politiques comme la décentralisation, de reformer le secteur de la sécurité, de renforcer l’Etat de droit et de veiller au développement socioéconomique du pays. Le pacte signé lundi par le gouvernement malien et les Nations Unies rend les décisions de la médiation internationale obligatoires. Ce texte est censé relancer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, signé en 2015, en supprimant les entraves à son application. M. Guterres s’est en outre félicité des progrès récemment accomplis dans la mise en œuvre de l’accord de paix, notamment la nomination d’autorités intérimaires dans 21 districts des cinq régions du nord malien, l’entrée en activité progressive des unités mixtes du Mécanisme opérationnel de coordination dans les régions de Kidal et de Tombouctou ainsi que l’adoption de la stratégie nationale de réforme du secteur de la sécurité. Le SG de l’ONU a invité les parties concernées à achever la mise en place d'une stratégie nationale de reconstitution et de redéploiement des forces de défense et de sécurité maliennes, dont le rôle est primordial pour instaurer une stabilité durable et assurer la protection de la population. «La persistance des atteintes à la sécurité dans le centre du Mali, notamment pendant l’élection présidentielle, montre combien la crise est profonde dans la région», a-t-il noté à ce propos. Qualifiant, par ailleurs, la situation en matière de droits de l’homme «d’alarmante», le Secrétaire général de l’ONU a indiqué que «toutes les allégations de violation doivent donner lieu rapidement à une enquête exhaustive et à des mesures visant à ce que les auteurs de ces crimes répondent de leurs actes». Guterres a soutenu, dans son rapport, que l’investissement dans le développement et la stabilité du Mali contribuerait sensiblement à créer des sociétés inclusives et pacifiques et à «empêcher que les conflits, l’extrémisme et les menaces contre la paix et la sécurité internationales se propagent au Sahel». APS
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