samedi 30 avril 2016

El Ghazi : « Encourager la politique d’import-substitution à travers la co-production »

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi a insisté, samedi à Oran, sur l'encouragement de la politique d’import-substitution à travers la co-production. Lors d’un point de presse à l’issue de sa visite d’inspection et de travail dans la wilaya à la veille de la célébration de la fête des travailleurs, le ministre a cité, dans ce sens, l'exemple de partenariat avec la société "Tosyali Iron steel Industry" qui a réalisé deux usines d'aciérie et laminoir et de fabrication de fils machines et qui projette la construction prochaine d’un complexe sidérurgique au niveau du pôle économique de Bethioua (Arzew), unique en Afrique et au niveau du bassin méditerranéen.  Il s’agit d’un mégaprojet sidérurgique sur une superficie de 100 hectares devant être réalisé en moins de deux années et créer, à lui seul, 3.500 d’emplois dont 2.200 emplois, selon un membre du conseil d’administration de cette société, qui a déclaré "avec cet investissement, l’Algérie n’aura plus besoin d’importer de l’acier à partir de décembre 2017".  "Nous continuerons à importer la matière première du Brésil et d’autres pays mais avec l’exploitation du gisement de minerai de fer de Gar Jbilet, l’Algérie gagnera énormément en économie de devises avec, à la clef, la réalisation d’un quai d’accostage au port d’Arzew pour la réception de la matière première dans une première phase et l’exportation des produits finis dans une seconde phase", a-t-il ajouté.   A Es-Sénia, le ministre a visité l'usine "MARTUR Algérie", spécialisée dans la fabrication des sièges pour l’entreprise autombile "Renault", qui projette d’intégrer localement d’autres éléments jusqu’ici importés.  Au salon "expo vision 2016" à Oran, Mohamed El Ghazi a exhorté, en présence du secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Said, de soutenir les petites et moyennes entreprises qui cherchent des commandes au niveau du marché national.  Impressionné par la qualité des verres ophtalmologiques produits à Hassi Bounif (Oran) par un laboratoire algérien "Sinal", le ministre a instruit le directeur général de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) à un travail triangulaire avec les fabricants de verres ophtalmologiques et les opticiens pour la signature d’accords, rappelant que cette filière est inscrite dans les tablettes du gouvernement comme prioritaire à l’effet de réduire de manière graduelle l’import. Pour sa part, le Secrétaire général de l’UGTA a appelé à encourager les jeunes à investir davantage dans ce créneau.  Le ministre a procédé auparavant à l’inauguration du siège de la direction régionale du Fonds national de péréquation des oeuvres sociales (FNPOS) à Oran qui assure une couverture Oran, Mostaganem, Mascara et Ain Témouchent, ainsi que celui régional de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM).  A Arzew, Mohamed El Ghazi a présidé une cérémonie symbolique de remise des clés aux bénéficiaires de 165 logements FNPOS, réalisés à la cité "Khalfa Mahmoud". APS


Skikda : un quatrième terroriste éliminé par les forces de l'ANP

Un quatrième terroriste a été éliminé samedi après-midi suite à l'opération de ratissage menée par les forces de l'Armée nationale populaire (ANP) dans la localité de Kerkera, dans la wilaya de Skikda, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale. "Dans le cadre de la lutte antiterroriste et suite à l'opération de ratissage menée par les forces de l'Armée nationale populaire dans la localité de Kerkera, wilaya de Skikda (5e Région militaire), qui s'est soldée par la neutralisation de trois (3) terroristes et la récupération d'armes à feux et de munitions, un quatrième terroriste a été éliminé, cet après-midi du 30 avril 2016, dans la même localité", précise le communiqué. "Cette opération est toujours en cours", souligne la même source. APS


Abdelkader Messahal, invité ce lundi, d’une émission spéciale de la Chaîne3

Le Ministre des Affaires Maghrébines, de l'Union Africaine et de la Ligue des Etats Arabes, Abdelkader Messahal, sera l’invité de la Chaîne3, ce lundi 02 mai 2016, de 11h00 à 13h00, au centre culturel de la Radio nationale Aissa Messaoudi, 21 boulevard des martyrs, Alger, dans une émission spéciale. Il sera question de débattre, dans ce rendez-vous spécial, les questions d'actualité sur la scène internationale et les positions de l’Algérie vis-à-vis des récents développements importants intervenus dans les pays de la région et dans le monde.


Concours de recrutements d’enseignants : Le Cla énonce le recours des candidats à la triche

Le Conseil des Lycées d’Algérie (Cla) désaprouve le comportement de certains candidats au concours de recrutement des enseignants qui n’ont pas hésité à tricher dans l’espoir de bien répondre aux épreuves.    Le Conseil des Lycées d’Algérie (Cla) remet en cause le comportement de certains candidats au concours de recrutement des enseignants qui n’ont pas hésité à tricher dans l’espoir de bien répondre aux épreuves.   Le Conseil des Lycées d’Algérie (Cla) remet en cause le comportement de certains candidats au concours de recrutement des enseignants qui n’ont pas hésité à tricher dans l’espoir de bien répondre aux épreuves. « C’est aberrant », dit Idir Achour, secrétaire général  du Cla dans une déclaration à El Watan.com. « Publier les sujets sur Facebook et demander des réponses par le même biais est aberrant. Ces candidats tricheurs seront les enseignants de demain. C’est inquiétant. Rebi Yester », estime-t-il sans cacher sa déception face à un pareil comportement. Les candidats qui ont participé à cette tricherie ont contribué, dit-il, peut être sans s’en rendre compte, à mettre en cause la crédibilité du concours  déjà controversé. Le Cla qui a, pour rappel,  boycotté l’encadrement du concours a relevé quelque anomalies au niveau du territoire nationale. Selon un rapport préliminaire, notre interlocuteur cite, par exemple, le fait que certains candidats à Constantine  n’ont pas pu passer l’examen car ne se trouvant pas sur la liste alors qu’ils assurent s’être inscrits comme demandé. A Tébessa, le concours s’est tenu, entre autres,  dans un centre d’examen sans sanitaires, ajoute-t-il. 

ONS: 10,6 millions de travailleurs et 1,4 million de chômeurs en Algérie

L'Algérie compte une population active de 11,932 millions de personnes, répartie entre une population occupée de 10,6 millions de travailleurs et un nombre de chômeurs de 1,337 million d'individus, selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS). La population occupée se compose de 8,66 millions d'hommes et de 1,934 million de femmes, indique le dernier bilan de l'ONS établi en septembre 2015 (derniers chiffres disponibles sur la situation de l'emploi et du chômage). Le salariat continue à constituer la forme dominante de la population occupée avec un taux de 69,8%. La catégorie des employeurs et indépendants représente 28,7% de l'ensemble de la population occupée. Quant à la structure de l'emploi selon le secteur d'activité, elle fait ressortir que les services marchands et non marchands absorbent 61,6% de la main d'oeuvre totale, suivi par le BTP (16,8%), l'industrie (13%) et l'agriculture (8,7%). En fonction du secteur juridique, l'enquête de l'ONS indique que le secteur privé emploie 58% de l'ensemble des employés, mais avec une disparité hommes-femmes puisque l'emploi féminin se concentre en particulier dans le secteur public avec 64,1% de l'emploi féminin global.  Pour ce qui concerne l'affiliation à la sécurité sociale de la population occupée, elle est de 61,5% (contre 51% en 2005) avec 6,515 millions de personnes affiliées et 4,08 millions qui ne le sont pas.  Le taux de chômage en Algérie à plus de 11%, les femmes plus lésées  Le taux de chômage a atteint 11,2% en septembre 2015 contre 10,6% une année auparavant, selon l'ONS. Le taux de chômage des jeunes âgés entre 16 et 24 ans a augmenté à 29,9% en septembre 2015 contre 25,2% au même mois de l'année 2014 (31,1% en 2005). Il est constaté que le taux de chômage chez les femmes est plus important que celui des hommes: 9,9% chez les hommes contre 16,6% chez les femmes. Par milieu de résidence, le taux de chômage est estimé à 11,9% en milieu urbain  (10,7% chez les hommes contre 15,9% chez les femmes) et de 9,7% en milieu rural (8,3% chez les hommes contre 18,8% pour les femmes). Pour ce qui concerne les jeunes âgés entre 16 et 24 ans, le taux de chômage est de 26,7% chez les hommes et de 45,3% chez les femmes. Quant aux personnes de 25 ans et plus, le taux de chômage est de 8% avec un taux de 7% chez les hommes et de 12,3% chez les femmes. Par niveau de qualification, il est constaté que le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur à baissé à 14,1% en septembre dernier (contre 16,4% en septembre 2014), avec un taux de chômage de 20,5% pour les femmes et de 8,5% pour les hommes. Par ailleurs, l'étude de l'ONS indique que les chômeurs de longue durée (cherchant un emploi depuis une année ou plus) constituent 71,2% de la population en chômage. L'enquête note aussi que la part des chômeurs qui acceptent des emplois inférieurs à leurs aptitudes professionnelles est de 78,7%, des emplois pénibles pour 28% ou des emplois mal rémunérés pour 81%. 


«On pousse à bout la patience des Algériens»

La tournée des zaouïas, qu’effectue Chakib Khelil depuis son retour en Algérie, est «un plan orchestré pour le blanchir non pas par la voie de la justice mais par une décision politique et religieuse», affirme la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune. A  l’ouverture, hier, de la première session ordinaire du conseil national du PT, après la tenue en mars dernier de son congrès, Louisa Hanoune a alerté sur le danger qui guette l’Algérie avec le retour de Khelil «méprisant pour la justice et pour le peuple algérien». «Il choisit les petites zaouïas qui ont besoin de financement et de subventions, avec la bénédiction de l’Etat», dit-elle, en avertissant que ceux qui sont derrière cette manœuvre «jouent avec le feu… C’est la provocation de trop, on pousse à bout la patience des Algériens». Mme Hanoune dénonce, en évoquant Khelil, «un homme qui s’érige en oracle et se permet de faire des prédictions et prospectives sur la situation politique et les retombées de la crise comme s’il détenait le pouvoir de décision ou envoyé par l’administration américaine». Et d’ajouter : «Quand Khelil va dans les zaouïas, ce n’est pas pour prier mais pour faire de la politique… C’est unique dans le monde. Ailleurs, les personnes citées ou soupçonnées dans des affaires de corruption et de détournement de deniers publics sont jugées, chez nous on leur façonne une image de saint.» Louisa Hanoune estime que c’est là une manœuvre dangereuse aux conséquences terribles. «Veut-on enlever toute crédibilité aux zaouïas et pousser nos jeunes dans les bras de pratiques religieuses extrémistes comme celles de Daech ? Non, cette tournée n’est pas spontanée, comme le dit le ministre des Affaires religieuses, elle est bel et bien planifiée et préparée par son ministère même», accuse Mme Hanoune. Cette dernière estime que «l’Etat est impliqué dans cette manœuvre… Le ministre des Affaires religieuses est responsable de ce plan criminel… La direction de son ministère à Chlef a envoyé des invitations aux élus pour assister à la visite de Khelil à la zaouïa, impliquant ainsi l’Etat dans une dangereuse dérive». Louisa Hanoune s’interroge aussi sur la partie qui a autorisé Khelil à tenir des réunions politiques pourtant soumise à conditions. La responsable du PT critique les personnes de l’intérieur comme de l’extérieur du pays qui «actionnent cet individu pour des objectifs très dangereux… Connaissant l’homme et ce qu’il a fait en Argentine, s’il accède à une haute fonction, c’est pour accélérer la dilapidation des richesses de notre pays». La leader du PT revient sur la politique suivie par Khelil quand il était en poste avec ses décisions en totale «trahison du principe de souveraineté nationale sur les mines et les hydrocarbures». Autre remarque avancée par Mme Hanoune concernant les apparitions publiques de Chabik Khelil est celle «d’accaparer l’attention des Algériens sur ses déplacements pour détourner leur regard du plan de siphonage des  fonds publics qui se fait sur fond de crise économique». Une crise réelle mais qu’on n’affronte pas avec les bonnes solutions. «Le président de la République avait déclaré que nous disposions de fonds nous permettant d’être à l’abri du besoin pour une période de quatre ou cinq années, il se trouve toutefois qu’une année seulement après cette déclaration, on nous dit qu’on est en zone rouge. Que s’est-il donc passé, pourquoi une telle descente aux enfers pour la majorité des Algériens ? Est-ce que le Trésor public est en situation de faillite ? Si tel est le cas, les Algériens sont en droit d’être informés et de savoir aussi comment cela est arrivé», estime Louisa Hanoune en notant que la nouvelle orientation de la diplomatie algérienne, en prônant une voix forte à l’étranger, a besoin d’une situation interne solide et stable. «Nous nous attendions, après la provocation du tweet de Valls, à une révision du code des investissements très favorable aux Français, mais cela ne s’est pas fait… Nous assistons au contraire à une politique de fuite en avant et l’option de l’emprunt obligataire présenté comme solution à la crise est en fait un piège mortel pour l’Etat algérien et une forme de blanchiment d’argent pour les criminels et les terroristes.» La secrétaire générale s’interroge sur la nature de cet emprunt obligataire dont personne ne connaît le plafond ni les projets qu’il vise. «Qu’on commence par recouvrer les 100 milliards de dollars d’impôts non payés auprès des oligarques au lieu de maintenir dans la précarité de larges couches de travailleurs… Regardons ce qui se passe aujourd’hui au Brésil après que ce pays ait misé sur l’investissement étranger pour se sortir de la crise, c’est la dérive qu’il a eue… L’orientation économique actuelle en Algérie vise à détruire tous les garde-fous au profit de quelques hommes d’affaires, ce virage est très dangereux pour le pays», avertit Mme Hanoune en notant que son parti, en l’absence de signes d’apaisement, se tient «prêt à toutes les mobilisations pour encadrer le déferlement populaire et éviter toute dérive sanglante».        

Louisa Hanoune réagit à l’immixtion de Grine dans le Rachat d’El Khabar par Rebrab

Interrogé sur la tentative de blocage, par le ministère de la Communication, de l’opération de rachat du journal et de la télévision El Khabar par l’homme d’affaires Issad Rebrab, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a dénoncé une «politique du deux poids deux mesures». «Il existe bien un homme d’affaires qui a plus qu’un organe de presse, il en a au moins quatre, c’est donc incroyable que le ministère s’immisce dans une affaire purement commerciale et qui semble  répondre tout à fait à la loi», souligne Louisa Hanoune. La même responsable considère cette immixtion comme une nouvelle forme de «pression». «S’il y a eu ce rachat, c’est parce qu’il y a des pressions qui sont exercées sur certains médias et pas d’autres, à travers la publicité et d’autres mesures coercitives… Cela veut dire que l’Etat n’est pas neutre. On veut mettre au pas tous les médias pour en faire des caisses de résonance pour un certain nombre de centres et c’est mortel pour le pays», dit-elle. Ceci et d’ajouter : «Il s’agit d’une affaire purement commerciale et j’espère que la justice déjouera cette manœuvre… C’est tellement gros que cela nous paraît vraiment difficile que la justice puisse tomber dans un tel piège.» Mme Hanoune estime que la réaction du ministère de la Communication confirme la nature et l’état de l’information dans notre pays, mais aussi l’industrie et l’investissement de manière générale. «Certains ont le droit et d’autres n’ont pas le droit… C’est une discrimination flagrante, une attitude pleine d’arrogance et de mépris à l’égard de l’intelligence du peuple, cela donne encore une image affreuse de notre pays.»

«Vous avez des problèmes avec la justice, vous n’avez pas le droit d’être honoré»

C’est une mosquée, pas une zaouïa. Vous avez le droit de prier deux prosternations (rakaâ) pas plus, mais vous n’avez pas le droit d’être honoré.» C’est avec cette sèche rebuffade que Chakib Khelil, ancien ministre de l’Energie, a été interpellé, hier, par Samir Belarbi, activiste islamiste et ancien membre du mouvement Barakat, à la mosquée Sidi Brahim Bentoumi, avons-nous constaté sur place. Entouré de plusieurs membres de sa famille qui l’accompagnent dans ses déplacements aux zaouïas, Chakib Khelil a eu droit à une véritable leçon de morale : «Dans la mosquée, on honore les hommes de savoir, du Coran et de la morale. Vous n’en faites pas partie. Au contraire, vous avez des problèmes avec la justice. Allez assainir votre situation et puis venez prier comme vous voulez chez nous», a lâché le même récalcitrant avant qu’il ne soit expulsé, manu militari, de la mosquée. Un incident qui semble avoir affecté Chakib Khelil et sa délégation, les poussant à quitter la mosquée, sans même effectuer la prière du vendredi, préférant aller déjeuner à l’hôtel El Mountazeh de Séraïdi. Comme une traînée de poudre, l’information s’est répandue immédiatement dans la wilaya de Annaba et a secoué la quiétude  caractérisant généralement cette première journée du week-end. D’autant plus qu’elle a été confirmée par une vidéo postée sur les réseaux sociaux. De son côté, Aïssa Amrouci, le directeur d’exécutif du bureau de Annaba du parti Al Adala, s’est fendu d’un communiqué où il a dénoncé énergiquement cette visite. «Nous exigeons de cesser de glorifier et de tenter de blanchir devant l’opinion publique ceux qui sont à l’origine de la faillite du pays (…). D’arrêter l’application du principe du deux poids et deux mesures quant à l’utilisation des lieux de culte à des fins politiques. Nous dénonçons également l’attribution de ce rôle aux zaouïas qui, après avoir cautionné le 4e mandat, sont devenues l’un des instruments de l’Etat», a-t-il écrit. Arrivé jeudi à Annaba, Chakib Khelil a été accueilli à l’hôtel Sabri, où un dîner a été organisé en son honneur, en présence de personnalités politiques et civiles. Et si Tarcha, l’imam de la zaouïa Al Alaouia, a pris part à ce dîner en priant pour lui, il ne l’a cependant pas accueilli à sa zaouïa le lendemain. Hier matin, l’indésirable hôte de Annaba a, par ailleurs, rendu visite au moudjahid Amar Benaouda. Dans sa résidence, l’ancien ministre a offert à celui qui fut l’un des membres du groupe des «22» un burnous en guise de cadeau. Avant de rentrer à Alger, il s’est déplacé à la basilique Saint-Augustin. Sur place, il a été reçu par le père qui lui a fait visiter les lieux.

La zaouïa El Hamlaouia rejette sa demande de visite

La principale confrérie religieuse de la wilaya de Mila, la zaouïa El Hamlaouia, a refusé, jeudi, de recevoir l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, qui était en tournée dans la région. Invité par certaines associations de la société civile de Chelghoum Laïd, au sud de la wilaya, Khelil s’est vu refuser la visite à l’établissement El Hamlaouia qui, selon son cheikh, «ne se mêle pas de politique». Le premier responsable de l’école religieuse a, en effet, soutenu : «Notre zaouïa a une vocation religieuse et ne se mêle jamais de politique ni de manœuvres politiciennes.» Khelil a été, en revanche, reçu par une zaouïa de la commune de Telaghma, celle de Ben Krih, ainsi que par des associations de la société civile de  la localité. Signalons que ce passage de Chakib Khelil dans leur ville a été largement commenté par les habitants de Chelghoum Laïd qui, sur leurs pages facebook, ont qualifié ses initiateurs de «relais de lobbys étrangers et d’ennemis de la nation».

Black-out sur l’état de santé de Bouteflika

C’est par un court communiqué que la présidence de la République a annoncé, hier, le retour au pays de Abdelaziz Bouteflika après six jours d’hospitalisation dans une clinique située à Genève, en Suisse. Le document de la Présidence évoque «une visite privée» durant laquelle le chef de l’Etat a subi des «contrôles médicaux périodiques». Comme d’habitude, le communiqué de la Présidence ne donne aucun autre détail. Il ne précise pas la nature des «contrôles médicaux» effectués ni leurs résultats. La communication officielle, qui a donné l’information sur l’évacuation du chef de l’Etat à l’étranger plusieurs jours après les faits, ne donne pas non plus le bulletin de son état de santé. C’est ce document, que doit parapher un médecin assermenté, qui donne une idée claire sur la santé du chef de l’Etat, qui n’est pas une affaire privée. Ce nouvel épisode dans le long feuilleton de la santé de Abdelaziz Bouteflika est un signe de l’opacité avec laquelle la présidence de la République gère ce dossier. Et trois ans après l’évacuation du chef de l’Etat vers l’hôpital parisien du Val-de-Grâce, le 27 avril 2013, rien n’a changé. Les Algériens, qui n’ont pas entendu le chef de l’Etat s’exprimer depuis avril 2012, savent qu’il est malade. Sans plus. En trois ans, la communication officielle est passée de timides épisodes durant lesquels les autorités ont d’abord évoqué «un accident ischémique transitoire» sans séquelle, avant d’avouer, quelques mois plus tard, que Abdelaziz Bouteflika était atteint d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Cela change tout. Les premières images montrant le chef de l’Etat après son hospitalisation sont éloquentes : l’homme a perdu la quasi-totalité de ses fonctions motrices et sa voix, déjà altérée après sa première hospitalisation de 2005, ne résonne pratiquement plus. Le constat est tellement flagrant que Abdelaziz Bouteflika est obligé de disparaître des radars durant la campagne présidentielle de 2014. Il a délégué l’animation de cette campagne, avant de disparaître de l’espace public juste après avoir fourni un effort surhumain lors de la cérémonie de prestation de serment, lorsqu’il a entamé son quatrième mandat. Pourtant, la Constitution mentionne que le président de la République «s’adresse directement» aux Algériens. Une mission que Abdelaziz Bouteflika accomplit uniquement par voie de correspondance. L’opposition a beau appeler à l’application de l’article 88 de l’ancienne Constitution (devenu article 102 dans la nouvelle Loi fondamentale), le Conseil constitutionnel valide tout. Ni la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat, ni sa reconduction à la tête de l’Etat n’ont fait réagir l’institution que dirige Mourad Medelci. Le débat sur la santé du chef de l’Etat est mis depuis longtemps entre parenthèses. Mais la photo postée le 10 avril par le Premier ministre français, suivie des images des chaînes de télévision françaises ouvrent de nouveau la boîte de Pandore. De nouvelles images des entrevues entre Abdelaziz Bouteflika et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ainsi que celles de son entretien avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, montrent en effet un Abdelaziz Bouteflika affaibli. Son regard est absent. Pis, des diplomates racontent que la voix du chef de l’Etat, d’habitude soutenue par des microphones fixés dans l’oreille ou posés sur la table basse, n’est plus audible. Des faits qui peuvent démontrer que les affirmations des proches du chef de l’Etat, qui avancent que ce dernier «pense avec sa tête» et non «avec ses pieds», sont fausses. N’est-il pas temps de mettre fin à cette comédie ?  

El Khabar menacé de disparaître : L’alibi de Hamid Grine

Les incohérences, qui ont présidé à la mise en branle de la machine judiciaire pour annuler une transaction marchande somme toute légale du point de vue commercial, mettent dans une posture peu enviable le ministère de la Communication, qui plaide pour le respect de la loi tout en faisant abstraction du vide institutionnel entretenu, rendant inopérant un code de l’information dénué d’instruments d’application. Le ministère de la Communication, qui fonde son opposition au rachat d’El Khabar par l’homme d’affaires Issad Rebrab sur l’esprit des articles 16, 17 et 25 du code de l’information ignore-t-il que cette même loi confère en l’espèce un rôle prépondérant à l’autorité de régulation de la presse écrite ? Autorité qui attend toujours sa mise en place et à laquelle la tutelle de Hamid Grine se substitue facétieusement, reprochant à la corporation des journalistes son incapacité à s’organiser. Hamid Grine qui a tenu à faire part, à partir de Constantine où il a animé une conférence de presse jeudi, de l’opposition de son département à la transaction en question, a souligné en outre que cette dernière «est subordonnée à un certain nombre de lois». Entendre par transaction, dans la bouche du ministre de la Communication, le rachat d’El Khabar par une filiale du groupe Cevital appartenant à Issad Rebrab et non pas la cession d’actions, ce qui est dans le fond comme dans la forme en porte-à-faux avec les affirmations de Hamid Grine, qui semble convaincu que le verdict de la justice acquiescera sa demande. Dès lors, le groupe El Khabar, qui détient la chaîne de télévision KBC, des sociétés d’impression et de diffusion de presse, risquerait de voir disparaître le quotidien si l’on s’en tient à l’esprit des articles de loi convoqués par Hamid Grine. Assistera-t-on à une purge nécessaire sous couvert de la force de la loi mais dont serait victime, paradoxalement, l’un des plus importants titres de la presse nationale à la veille de la Journée mondiale de la liberté d’expression ? Le ministre de tutelle, qui connaît mieux que quiconque l’incommodante réalité du paysage médiatique à travers la floraison d’une panoplie de périodiques — comparables à des feuilles de chou tenues au vert par l’entremise de la publicité publique qui avoisine les 70% du marché des annonces — n’ignore pas qu’El Khabar est loin d’être le candidat approprié à l’extinction. «Je ne commenterais pas une décision de justice qui n’a pas encore eu lieu», dira-t-il à propos de l’avenir du journal El Khabar. En effet, l’article 16 du code de l’information auquel fait référence le ministre de la Communication stipule clairement que «l’agrément est incessible sous quelque forme que ce soit. Nonobstant les poursuites judiciaires, toute violation de cette disposition entraîne le retrait de l’agrément». Mise en avant par le ministre lors de sa conférence, cette disposition se prête, à ses dires, au cas présent. Argument balayé aussi bien par les responsables du groupe El Khabar que ceux de la filiale de Cevital, Ness Prod considérant ni plus ni moins que l’acquisition par cette dernière en tant qu’entité  morale d’un certain taux d’actifs du groupe n’est aucunement assimilable, du point de vue de la loi, à un rachat. Comme ils tiennent d’ailleurs à récuser l’assertion présentant Issad Rebrab comme propriétaire du quotidien Liberté, lequel ne serait qu’un actionnaire de la Sarl SAEC, éditrice du titre. Et c’est à ce chapitre précis que le ministre justifie sa réprimande sur la base de l’article 25 du code de l’information qui précise qu’«une même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu’une seule publication périodique d’information générale de même périodicité éditée en Algérie». La Sarl SAEC éditrice du journal Liberté et la filiale de Cevital Ness Prod étant deux entités différentes — et par voie de conséquence deux personnes morales distinctes — est un fait qui bat en brèche la présomption qui pèse sur Issad Rebrab, du moins d’un point de vue légal. Telle n’est pas pour autant la conviction de Hamid Grine, qui fait appel dans son argumentaire à l’article 17 du code de l’information : «Dans le cas de vente ou de cession de la publication périodique, le nouveau propriétaire doit demander un agrément conformément aux modalités prévues aux articles 11, 12 et 13 de présente loi organique.» Allusion faite à Issad Rebrab. Ce dernier, qui ne détient vraisemblablement pas d’agrément d’édition d’un quelconque journal, dont celui identifié comme étant sa propriété, Liberté en l’occurrence, échappe donc aux collusions suscitées par cette affaire au regard de la loi. Mais les lois invoquées présupposent l’existence d’«une autorité de régulation de la presse écrite, autorité indépendante, jouissant de la personnalité morale et de l’autonomie financière» justement à l’effet de veiller à la conformité des aspects qui ont motivé la sortie impromptue de la tutelle.

Bouira : Calme précaire à l’université Akli Mohand Oulhadj

Le calme est revenu dans l’enceinte de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira après  trois jours de violence. Cependant, la tension reste tout de même sensible entre les étudiants et l’administration. Les étudiants de plusieurs départements ont décidé se retirer de l’enceinte du rectorat après que le responsable de la sécurité ait quitté son poste. Une décision qui semble ne pas convaincre les protestataires, dès lors que l’administration ne s’est pas penchée sur cette affaire qualifiée de gravissime. Le recteur de l’université, qui a appelé dans un communiqué la communauté estudiantine au calme, a souligné que l’administration a décidé de remplacer le chef de la sécurité. «Nous avons décidé de continuer notre mouvement de grève dès lors que d’autres points soulevés dans notre plateforme de revendications n’ont pas été satisfaits par l’administration», nous a confié Zinedine Amarouche, membre du Collectif des étudiants libres (CEL) de l’université. Pour rappel, la quiétude de l’université a été bousculée ces derniers jours. Des affrontements entre factions d’étudiants ont fait quelques blessés entre les deux parties. Mercredi, ce sont les services de police, qui ont empêché de manière brutale la marche initiée par le CEL en guise de dénonciation du silence de l’administration refusant de prononcer des sanctions contre un responsable de la sécurité accusé d’agression contre un étudiant à la veille de la célébration du Printemps berbère. La police a opéré une dizaine d’interpellations, dont un professeur du département de langue et culture amazighes. Ils  ont été relâchés mercredi en fin d’après-midi. Les étudiants réclament le renforcement des conditions de sécurité au sein des campus et de revoir les prérogatives des agents de sécurité, accusés de dépassements et d’être à l’origine d’incidents signalés au niveau de l’université et la liberté d’organisation.

L’UGTA, seule sur le terrain

Le pluralisme syndical consacré par la Constitution de 1989 n’a pas tenu toutes ses promesses en matière de liberté d’exercice de l’activité syndicale par les travailleurs algériens. Si dans la Fonction publique, les formations autonomes sont devenues les porte-parole réels et effectifs des préoccupations des fonctionnaires et autres employés des secteurs de la santé, de l’éducation et de l’administration, la réalité est tout autre dans le secteur économique. L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) continue d’être considérée comme étant le partenaire social attitré du gouvernement. Les syndicats autonomes vivent une «interdiction non déclarée» dans les domaines d’activité économique relevant notamment du secteur privé. Des syndicats autonomes d’entreprise commencent à faire leurs premiers pas, timidement, au niveau de certaines sociétés nationales, comme c’est le cas pour Sonelgaz, Algérie Poste.. . «Ces associations, nées à partir de collectifs de travailleurs qui se sont mis en place pour régler une situation d’injustice à l’égard d’un ou plusieurs employés, ont su mûrir pour se transformer en syndicat. Mais là, on est vraiment au début de la formation de syndicats proprement dit, et qui ne bénéficient pas de la médiatisation ni de la reconnaissance des employeurs en tant que partenaire social», estime Driss Mekideche, membre du conseil national du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap). Les syndicats autonomes, «réduits» à défendre des préoccupations sectorielles, n’arrivent pas à constituer une centrale syndicale autonome. «L’administration a toujours œuvré pour contrecarrer ce projet, soit en signifiant un refus catégorique à toutes les demandes d’agrément des confédérations de syndicats autonomes, soit en créant des conflits à l’intérieur des formations syndicales», explique, dans une déclaration à El Watan, Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), qui a assisté à «l’avortement» de toutes les initiatives de création de blocs de syndicats autonomes depuis le début des années 2000. Pour ces syndicalistes autonomes, l’entêtement des pouvoirs publics à freiner toutes ces initiatives n’a qu’une seule explication, «s’assurer le soutien inconditionnel de l’UGTA pour faire passer tous les textes, en vue de mener sans aucune difficulté toutes les politiques économiques que le gouvernement proposera, selon les conjonctures, quitte à piétiner les droits des travailleurs». Pour ces syndicats autonomes, «la mise à l’écart de toutes les formations syndicales (lors des tripartites, bipartites...) cache des visées politiques et économiques peu rassurantes». Après la généralisation des contrats à durée déterminée à des salaires de misère n’atteignant même pas le salaire national minimum garanti, dans le cadre des formules d’insertion professionnelle à la charge de l’Etat, «le code du travail que le gouvernement veut faire adopter sans embûche permettra de réduire toute opposition au discours officiel et toute forme de revendication». Pour M. Mekideche, le projet de révision du code du travail porte des dispositions dangereuses pour les libertés syndicales à travers l’affaiblissement des acquis concernant le droit de grève, ceci s’ajoutant à la généralisation des CDD et autres formes de contrats de courte durée. «C’est dire que le texte a été proposé par le patronat, seul partenaire d’ailleurs associé à la formulation de cette mouture.» L’UGTA s’est opposée à l’adoption de ce texte que le gouvernement évoque depuis près de 10 ans. «Nous l’espérons vraiment, même si nous sommes persuadés que c’est l’Organisation internationale du travail qui aurait émis des réserves, après la plainte de la Confédération générale des travailleurs en Algérie auprès de cette organisation», révèle le même syndicaliste. Et de rappeller «les conditions précaires de millions de travailleurs sous contrat d’emploi temporaire». «Nous n’avons aucune visibilité de la situation dans le secteur informel, mais nous sommes en train d’alerter l’opinion sur le vécu quotidien des milliers de diplômés sans aucune protection sociale, dans des entreprises productives, avec la bénédiction de l’Etat qui est ainsi le premier responsable de cette précarisation de l’emploi et de la paupérisation de cette population sans retraite ni aucun revenu, dans les prochaines années», dénonce le même syndicaliste.

Conflits employeur-employé : Lourde mission des inspecteurs du travail

Lorsqu’ils ne sont pas en  train de contrôler sur le terrain, les inspecteurs du travail ne chôment pas. Selon les derniers chiffres communiqués par l’inspection du travail de la wilaya d’Alger, quelque 5500 plaintes ont été reçues durant l’année 2014. Selon Mohamed, inspecteur du travail depuis près de 20 ans dans la wilaya d’Alger, le service en reçoit une soixantaine par semaine. «Les problèmes qui reviennent le plus souvent sont la non-déclaration à la CNAS, l’absence de contrat de travail ou son inadaptation avec la nature du poste occupé, les harcèlements de tous types, la non-perception de salaire ou le sous-paiement par rapport à la fonction occupée. Pour cette dernière, notre intervention reste limitée, surtout si l’employeur respecte le SNMG. Seuls les agents de la Sécurité sociale peuvent agir dans ce sens», explique notre interlocuteur. Et d’ajouter : «Souvent, les employés lésés dans leurs droits ne font pas appel à l’inspection du travail. Ils préfèrent s’armer de patience ou carrément quitter leur poste lorsque la situation est intenable. Nous rencontrons souvent ce cas, lorsqu’il s’agit de harcèlement, notamment physique.» D’après l’inspecteur Mohamed, même lorsque le travailleur harcelé s’adresse à l’inspection du travail, il ne raconte pas tous les détails. «C’est vrai que nous ne pouvons pas réellement intervenir lorsqu’il s’agit de cas pareils, c’est plutôt à la police de le faire, mais nous ne pouvons pas refuser un salarié qui se vient à nous», précise-t-il. La loi régissant la relation de travail demeure peu connue des salariés et des employeurs. Ce constat rapporté par les inspecteurs du travail sur le terrain est confirmé par le nombre important d’employés et de pourvoyeurs d’emploi venant aux inspections du travail en quête d’informations. Certains viennent carrément demander conseil pour savoir si les contrats de travail qu’ils établissent ou qu’ils ont signés sont conformes à la loi. Dans ce volet, l’inspecteur Mohamed explique qu’en Algérie, il n’existe pas de modèle type de contrat de travail. C’est, selon lui, une chose tout à fait normale, étant donné que la loi 90-11 a juste fixé des limites à la relation de travail mais laisse libre cours aux employeurs de l’adapter selon la nature de l’activité de leur entreprise. D’où l’importance du rôle des inspections du travail, qui ont pour principale mission d’assister et d’orienter les employeurs et les employés et surtout être les garants de la loi.

L’emploi en Algérie : La précarité se généralise

Si le chômage s’avère un problème épineux en Algérie, décrocher un emploi n’est pas de tout repos, le postulant rencontre plusieurs difficultés et surtout des irrégularités. En plus de ce fâcheux constat, selon les derniers chiffres, pour l’année 2015, dévoilés par l’Organisation internationale du Travail, 50 à 75% des travailleurs algériens n’auraient pas de contrat de travail permanent. En 2014, ce taux était de 76,57%. Ces chiffres, qui font froid dans le dos, révèlent la réalité de la précarité de l’emploi qu’offre le marché du travail en Algérie. Pourtant, la norme nationale, édictée par la loi n°90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail, est pour la permanisation de l’employé par un contrat à durée indéterminée (CDI) sans pour autant interdire le recours au contrat à durée déterminée (CDD), mais dans cinq cas bien précis. Toutefois, en l’absence, voulue ou pas, de l’Etat, cette norme a complètement été déviée pour faire du CDI un privilège accordé par l’employeur et non un droit à tout employé dont la nature du travail l’exige. Un CDD pour tout et pour tous Fethia, 45 ans, a intégré le monde du travail à l’âge de 22 ans. N’ayant jamais eu un CDI, elle changeait de poste très fréquemment. Durant ses 23 ans d’exercice professionnel, elle n’a été déclaré à la Sécurité sociale qu’une seule fois. «Mes employeurs appréciaient ma rentabilité, mon professionnalisme et mon sens de la responsabilité, mais dès que je réclamais ma permanisation, ils refusaient. Ils préféraient me garder au noir, dans la précarité, que de m’avoir comme élément permanent dans leur société. Je n’ai jamais osé me plaindre à l’inspection du travail, étant donné que je croyais que la norme était d’avoir un CDD et non pas un CDI. J’avoue avoir eu tort de n’avoir pas mis ces chefs face à leurs responsabilités juridiques», confie-t-elle avant de rejoindre son bureau dans une multinationale, où elle a réussi à décrocher un poste de directrice commerciale, en CDI cette fois-ci. Fethia n’est en fait qu’un échantillon sur plusieurs millions de travailleurs qui méconnaissent leur droit à un travail décent. La généralisation du CDD est considérée par un nombre d’employeurs comme une carte de pression sur le salarié afin qu’il travaille avec la peur d’être viré à tout moment. Une législation du travail méconnue mais contournée Un inspecteur du travail rencontré à Alger confirme cette hypothèse, mais aussi la méconnaissance et la mauvaise interprétation de la loi du travail. Même s’il dit ne pas détenir des chiffres officiels, il confirme que la majorité des travailleurs qui se dirigent vers l’inspection de travail ignorent qu’au bout de 48 heures de travail, même sans contrat écrit, ils sont automatiquement permanents. «Ils ne savent pas aussi qu’en cas de conflit devant la justice, ils n’ont pas besoin d’avocat et que le juge accorde plus d’attention et d’importance aux déclarations de l’employé qu’à celles son employeur, explique-t-il. Nous recevons aussi beaucoup d’employeurs. Certains ne connaissent pas la loi, d’autres viennent pour des consultations et d’autres encore pour trouver des moyens réglementaires pour mettre fin au contrat permanent  des salariés.» D’après notre interlocuteur, la nature du contrat de travail revient avec force, de même que les histoires en relation avec les harcèlements tous types confondus et la non-déclaration à la CNAS. Les bureaux de l’inspection du travail pullulent tous les jours de salariés mécontents, alors que des milliers de travailleurs, de peur de se retrouver au chômage, préfèrent se taire et acceptent la précarité, le sous-paiement et bien d’autres pratiques en attendant de trouver un jour un travail décent.

«Le recours intempestif au CDD concrétise la précarité de l’emploi»

L’orientation mondiale vire vers la flexibilité de l’emploi. A votre avis, est-elle faite pour l’Algérie ? La flexibilité est une nécessité à l’économie et doit être introduite, dans toutes ses formes, dans notre système régissant le marché du travail. A commencer par la flexibilité de l’emploi qui se traduit par la nature des contrats de travail, la flexibilité de la rémunération, qui s’exprime par la négociation de salaire et enfin celle des heures de travail. Toutefois, cette flexibilité voulue par l’économie doit être exprimée dans le cadre de la loi. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, où la loi est souvent contournée. La norme dans le droit algérien est le CDI sans pour autant interdire le recours au CDD dans cinq cas bien précis édictés dans l’article 12 de la loi  90-11. Le recours au CDD n’est permis que lorsque la nature du travail est temporaire, tels que les remplacements, un surcroît de travail inopiné, lors d’activités saisonnières ou sur chantiers. Malheureusement, ce que font certains employeurs est carrément illégal. Ceci réside dans le fait qu’ils établissent un CDD pour un emploi à durée indéterminée. Pourquoi ? Ils justifient cette attitude par la période d’essai, qui pourtant est claire dans la loi. D’autres argumentent par les changements négatifs du comportement de l’employé qui, une fois  en sécurité professionnelle traduite par un CDI, perd toute sa rentabilité prouvée durant sa période de travail en CDD. Même si cette pratique sociale confirme ce constat rapporté par les employeurs, ce n’est pas une raison autorisant le contournement de la loi ou la précarité de l’emploi. Qu’il soit CDI ou CDD, le contrat de travail n’est pas établi à vie et peut être rompu en cas de faute. Donc, en réalité, il n’existe pas de véritable raison pour ce recours souvent intempestif au CDD, ni sur le plan juridique, ni administratif, ni managérial. Sur ce dernier plan, un employé sous CDD est moins rentable, étant donné qu’il ne donne pas son maximum de peur d’être exploité puis mis à la porte. Financièrement parlant, un CDD coûte cher à la société vu qu’il exige une veille administrative pour refaire ce contrat une fois arrivé à expiration ou recruter une nouvelle personne. Souvent, l’employé algérien est plus rentable à l’étranger que dans son pays. Que pensez-vous de ce jugement donné par certains employeurs ? Ce jugement est totalement erroné. La preuve est que les multinationales qui exercent en Algérie sont contents de leurs salariés. Seulement, le travailleur algérien, à l’instar de tous ses semblables dans le monde, a besoin de plusieurs conditions pour être rentable. Pour qu’un travailleur fasse tout pour préserver son emploi, donner son maximum et surtout travailler avec cœur, il lui faut une motivation salariale, la présence de conditions d’épanouissement et d’évolution de carrière, de la formation et un cadre de travail sain. Ces conditions sont généralement adoptées dans les multinationales, d’où cette satisfaction des travailleurs algériens. Elles le sont à un degré moindre dans les sociétés algériennes privées ou étatiques. Cela ne veut absolument pas dire qu’il n’existe pas de sociétés algériennes, principalement privées, qui font un travail managérial extraordinaire en la faveur de leurs salariés. C’est dans les TPE (très petites entreprises) et petites entreprises que l’on observe ce manque de conditions favorables à l’épanouissement professionnel. Pour être juste envers les entités économiques privées algériennes, ce constat n’est pas spécifique à la société algérienne, mais est généralisé dans tous les pays  du monde. Qu’en est-il de l’entreprise publique ? La situation dans l’entreprise publique est complexe. Cette entreprise, qui était à la pointe dans les années 1970, est en train de régresser. Cette situation n’est pas de la faute des managers, mais c’est dû à un environnement économique qui est, à mon avis, défavorable au management et ôte la liberté d’agir et de s’investir à ces managers. Malgré toutes les compétences qu’ils peuvent posséder, ces derniers sont devenus des agents exécutifs de la volonté de l’Etat au point près. Certains ne sont pas à jour avec les pratiques managériales nouvelles et la plupart, pour ne pas dire tous, ne sont pas valorisés en matière de rémunération. Ils assument leurs responsabilités avec la crainte de se retrouver sous les verrous, d’où l’absence d’initiative dans leur méthode managériale. Pour avoir une entreprise étatique performante, il faut libérer les responsables de leur crainte de la prise d’initiatives, leur assurer un bon salaire et une mise à jour en matière de connaissances managériales. Il faut aussi repenser sérieusement à moderniser l’espace de travail afin de motiver les responsables et les employés à fournir le meilleur d’eux-mêmes. La tendance mondiale actuelle tend à «recruter du cœur». En Algérie, il est impossible d’intégrer cette logique. On peut travailler avec cœur juste au début, puis on se rend à l’évidence... Que pensez-vous des dispositifs d’insertion professionnelle ? Pour moi, il s’inscrivent en dehors de la loi. Ils offrent des emplois temporaires et d’attente, non permanents comme le veut le code du travail. Puisque les emplois permanents ne sont créés que par les entreprises, il aurait été plus rentable pour la résorption du chômage de soutenir les dispositifs de création d’entreprises, tels que l’Ansej ou l’Angem, et d’aider les petites et moyennes entreprises à évoluer et à résister sur le marché.

Étre serveur à Oran n’est pas de tout repos

A Oran, les établissements de restauration, qui se comptent par centaines, génèrent énormément d’emplois pour les jeunes et les moins jeunes. Beaucoup, versés dans ce domaine après avoir fait l’Ecole de tourisme à Bou Saâda ou à Tizi Ouzou, s’adonnent au métier de barman, serveur, cafetier, cuisinier, plongeur... Certains exercent ce métier temporairement, histoire de se dépanner quelque temps, alors que d’autres le font leur carrière. En cette veille du 1er mai qui célèbre la Journée mondiale des travailleurs, nous nous sommes plongés dans le monde de la restauration pour vérifier si le métier de serveur nourrit son homme. Mais aussi pour nous rendre compte s’il s’agit d’un «métier ingrat», tant il fait voir, à celui qu’il l’exerce, des vertes et des pas mûres. Il faut noter, aux dires de Mourad C., patron de plusieurs établissements de restauration à Oran-Centre, que ce sont plus de 1000 personnes qui exercent en qualité de serveurs et de barmans dans la wilaya, dont près de 200 rien que dans la commune d’Oran. Ils y officient dans les bars, les bars-restaurants, les restaurants 3 étoiles ou encore dans les hôtels. Combien les rémunère-t-on ? Beaucoup d’entre eux touchent un salaire, non pas mensuel mais hebdomadaire de 7000 à 8000 DA. Certains, plus chanceux ou plus anciens, parviennent à toucher jusqu’à 10 000DA par semaine. Cela bien sûr sans compter les pourboires, qui génèrent un pécule appréciable. «Pour ma part, nous explique encore Mourad C., je préfère payer mes employés au mois et non à la semaine, pour les encourager à épargner un peu leur argent et ne pas être tentés par la dépense. Je leur dis souvent : dans la mesure du possible, essayez de vivre avec l’argent des pourboires et votre paie mensuelle, laissez-en une bonne partie de côté pour vos vieux jours.» Aussi, de prime abord, on constate que le serveur vit plus ou moins dans l’aisance, pour ne pas dire l’opulence. Mais la vérité est toute autre, malheureusement : en dépit des apparences, ces travailleurs ne vivent pas dans le confort et la désinvolture, loin s’en faut. Etre barman à Oran peut être un métier plus qu’ingrat. D’abord, du fait qu’aucune école de tourisme ne soit fonctionnelle dans la wilaya, ces travailleurs viennent d’autres villes du pays, généralement de Béjaïa, Tizi Ouzou ou, dans une moindre mesure, de Bouira. Beaucoup d’entre eux sont de Sidi Aïch, d’autres de Tazmalt, Boghni, Ighli Ali, Draâ Ben Khedda, Mizrana, Haizer, M’chedallah, etc. Mal logés, mal assurés… Le premier problème qui se pose à eux en arrivant à Oran est  l’hébergement, car, comme ils le disent, «c’est bien beau d’avoir un job, mais encore faut-il avoir un toit pour dormir». Certains patrons conciliants et soucieux du bien-être de leurs employés les aident quelque peu en leur assurant la prise en charge de 3 mois de location. Mais d’autres serveurs, il faut l’admettre, peinent à se trouver un toit et vont, le plus souvent, habiter des hôtels borgnes  pendant de longues semaines. «Moi,  je suis de Sidi Aïch, déclare Farid A. Comme je vis ici depuis 1996, je me suis quand même fait une situation  et à présent, j’ai mon propre toit. Mais je ne vous cache pas que j’ai dû galérer de nombreuses années.» Farid est un ancien barman qui gère actuellement une cafétéria dans un bourg isolé, loin du centre-ville d’Oran. Si Farid a désormais sa propre demeure, ce n’est pas le cas pour nombre de ses collègues. Ces derniers, pour faire face à la cherté de la location, ont trouvé la parade : ils s’unissent par groupe de quatre pour se lancer dans la colocation. «Quand ils sont quatre à louer un F3, forcément, c’est plus abordable. Ça leur revient à 9000 DA par mois et par personne au lieu de 36 000» nous explique-t-il encore. Farid A. a travaillé pendant près de 20 ans dans un bistrot du centre-ville, avant de plier bagage pour se lancer dans la gestion d’un café. «Ici, je me fais beaucoup moins d’argent qu’avant, mais j’ai gagné un luxe irremplaçable : la tranquillité», nous confie-t-il. Pour lui, travailler dans un bar n’est pas de tout repos, au contraire, le stress est insoutenable : «Sachez que des centaines de millions, voire des milliards de centimes circulent tous les jours dans les bars. Le marché de l’alcool est très juteux. De ce fait, le barman est en permanence sur le qui-vive, en état de stress.» Parfois, dit-il encore, «il ne peut même aller au petit coin se soulager de peur de laisser la caisse sans surveillance». Et puis, l’autre problème est celui des clients qu’il faut gérer : «Croyez-moi, après 20 ans passés à travailler dans un bar, je me targue de connaître la psychologie de la société mieux que personne. Dès qu’un client entre, je le devine, je sais à qui j’ai à faire. S’il s’agit d’un homme qui est là juste pour s’amuser ou s’il est susceptible de me berner en s’en allant sans payer, ou s’il a le vin mauvais...» Selon Farid, le barman, dès qu’il termine son service à minuit, après des heures de stress et de tension, est enclin à aller se désaltérer et se détendre quelque peu, histoire d’oublier sa dure journée de labeur. Il plonge alors corps et âme dans l’Oran by night et dépense, en un tournemain, tous les pourboires qu’il a amassés durant le jour. «S’il est empli de sagesse, un barman peut bien gagner sa vie, mais comme le stress est immense, alors il est attiré par la dépense, ce qui fait qu’au final, il ne s’en sort pas !» Aussi, pour Farid, ce n’est pas tant le salaire qui pose problème au barman, mais «le milieu» dans lequel il se trouve, qui le pousse à être très dépensier. «Dans les cafés, contrairement aux bars, il y a beaucoup moins d’argent, donc beaucoup moins de tension. Certes, le salaire est moindre et les pourboires sont rares, mais à la longue, je m’y retrouve : je suis tous les jours en forme, souriant, je mange mieux qu’avant, et ce n’est que de temps en temps que je prends un verre !» Pour la parenthèse, Farid s’amuse de «l’inexistence» des pourboires dans les cafés : «L’Algérien est contradictoire à ses heures : dans les endroits où la consommation est très coûteuse comme dans les bars, il n’est pas très regardant sur les pourboires, mais dans les cafés, où le prix de la consommation est modique, il devient d’un coup radin et ne donne que difficilement 20 DA de pourboire.» L’autre problème épineux qui s’est longtemps posé pour les barmans est celui de l’assurance sociale. Beaucoup de serveurs et de barmans ont travaillé de longues années, sans être assurés. La situation a quelque peu changé ces dernières années, où les gérants, de peur d’avoir affaire à l’inspection du travail, ont régularisé leurs employés. «De manière générale, nous explique Mourad C., les serveurs et barmans qui travaillent à Oran n’ont pas trop de bile à se faire pour la bonne raison que la concurrence est là : du fait de la multiplication des établissements, le serveur a l’embarras du choix et peut trouver facilement un emploi. Là où, en revanche, les serveurs vivent le martyre, c’est bien dans les wilayas pourvues seulement d’un ou deux établissements de restauration ; malgré la pénibilité, le serveur qui y exerce doit s’accrocher à son poste, car s’il se fait virer, il n’aura nulle part où aller !»    

Plus de 200 hommes d’affaires britanniques à Alger à la mi-mai

Plus de 200 hommes d’affaires britanniques séjourneront en Algérie à partir de mi-mai prochain afin d’explorer avec leurs homologues algériens les opportunités de coopération économique et de partenariat entre les deux pays, a annoncé hier à Oran l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Algérie, Andrew Noble.  «Nous voulons créer des relations solides entre les citoyens algériens et britanniques, et pas seulement entre les opérateurs économiques», a affirmé l’ambassadeur, lors du coup d’envoi de la 3e édition d'une rencontre internationale, ELT Conference,  dédiée à l’enseignement de la langue anglaise. Pour le diplomate britannique, la culture algérienne est devenue un «centre d’intérêt» en Grande-Bretagne et y est en train de vivre de «grands jours». «En trois années seulement, cette conférence organisée par le British Council est devenue l’événement le plus important du monde pour les enseignants de langue anglaise», a souligné l’ambassadeur de Grande-Bretagne, indiquant que cela «démontre l’intérêt porté par l’Algérie à l’enseignement et à l’apprentissage de l’anglais». De son côté, Martin Daltry, directeur du British Council, a souligné que «dans un pays aussi grand et diversifié que l’Algérie, la demande enregistrée pour l’enseignement et l’apprentissage de l’anglais est très importante et représente un véritable challenge pour offrir aux enseignants des outils didactiques de grande qualité». Il est revenu sur la récente visite en Grande-Bretagne de la ministre de l’Education nationale et sa participation au Forum mondial de l’éducation, qui s’est tenu à Londres en janvier dernier. Dans ce cadre, le directeur du British Council s’est félicité de l’approbation de la ministre à élargir le programme d’éducation et d’enseignement de la langue anglaise en Algérie, signalant que les échanges universitaires connaissent également des «avancées remarquables», avec quelque 50 étudiants algériens en PhD poursuivant leur cursus en Grande-Bretagne. «Cinq millions d’apprenants algériens suivent nos programmes éducationnels sur la BBC Arabic et Radio Algérie, entre autres, et plus d’un million à travers les sites d’enseignement de l’anglais sur internet, ainsi que plus de 1000 apprenants au centre d’enseignement du British Council à Alger.» Pour sa part, M. Bouazza, directeur de la coopération et de la communication au ministère de l’Education nationale, a estimé que cette conférence, animée par des experts de renom, a «un grand impact sur l’amélioration du niveau des enseignants d’anglais et de leur rendement en classe, ce qui se répercutera de manière positive sur les élèves». Le représentant du ministère de l’Education nationale a également relevé que son département accorde une «grande importance» à l’enseignement de la langue anglaise dans les différents cycles de l’enseignement, ajoutant que les relations avec le partenaire britannique sont «très fortes». La 3e édition de ELT Conference dédiée à l’enseignement de la langue anglaise a été placée, cette année, sous le thème de «La théorie à la pratique dans les classes de langues». Quelque 80 ateliers pratiques sont au programme avec la présence de 60 experts internationaux de renom. En outre, 1200 professeurs, étudiants et inspecteurs de la langue anglaise venus des quatre coins du pays sont au rendez-vous de cette conférence, du 29 avril au 1er mai. La seconde édition de cette conférence s’était également déroulée à Oran, en mai 2015. Un mémorandum d’entente a été signé le 5 septembre 2014 entre le ministère de l’Education nationale et le British Council pour l’enseignement de l’anglais en Algérie. C'est dans cette logique que le British Council a élaboré son programme à destination des enseignants des différents cycles, un des objectifs étant aussi l'amélioration de la qualité des manuels scolaires.

Air Algérie réceptionne un nouveau Boeing, première acquisition pour 2016

La compagnie nationale Air Algérie a réceptionné  hier un nouveau Boeing 737-800 moyen courrier, dans le cadre du programme de renouvellement et de renforcement de sa flotte de transport aérien. Cette acquisition est la première sur un total de 16 avions pour 2015-2016. Ainsi, sept autres aéronefs devraient être acquis auprès du même  constructeur avant la fin de l’année en cours, dont cinq destinés exclusivement au transport de passagers et deux pouvant être transformés pour assurer le transport  cargo, a affirmé le PDG d’Air Algérie, Mohamed Abdou Bouderbala, dans une déclaration  à la presse, en marge de la cérémonie de réception de l’avion, après un vol de 11 heures en provenance de l’usine de Boeing à Seattle, dans l’Etat américain  de Washington. «Comme vous l’avez remarqué, cet appareil porte le numéro 25. Cela veut dire qu’il s’agit du 25e avion Boeing acheté par Air Algérie depuis 2000 pour renforcer la flotte de la compagnie», a déclaré M. Bouderbala, ajoutant que l’objectif de ces opérations d’acquisition est de couvrir tous les besoins en transporteur aérien national et aussi d’ouvrir de nouvelles lignes, notamment vers l’Afrique. Il s’agit, dans une première étape, des lignes vers Libreville (Gabon), Khartoum (Soudan) et Addis-Abeba (Ethiopie). «Nous sommes en discussion avec les autorités d’autres pays en vue d’ouvrir de nouvelles dessertes», a-t-il ajouté. M. Bouderbala a, en outre, indiqué qu’«Air Algérie est actuellement  en négociation avec Boeing et d’autres constructeurs pour renforcer davantage sa flotte en vue de la porter à 100 avions à l’horizon 2025-2030». D’une capacité de 148 places dont 16 en première classe et 132 en économique, le nouveau 737-800 assurera des dessertes domestiques et internationales, avec une distance franchissable pouvant atteindre 6000 km et une vitesse de croisière de 955 km à l’heure, a-t-on expliqué. En 2015, huit appareils ont été réceptionnés, dont trois Airbus  A330-200 (250 à 300 places), trois ATR (66 places), pour desservir des lignes  domestiques et deux Boeing 737-800, rappelle-t-on. Le coût total des seize  nouvelles acquisitions opérées pour 2015-2016 est estimé à 1,073 milliard de dollars, soit près de 93,3 milliards de dinars. Selon des chiffres récents d’Air Algérie, plus de 1,534 million de passagers ont été transportés du 22 juin au 22 septembre, soit une hausse de 4,96% par rapport à la même période de l’année précédente. Ce chiffre représente plus de 54% des parts de marché.  

On vous le dit

Plus de 6 quintaux de kif saisis sur la bande frontalière ouest A Maghnia, 640 kilogrammes de résine de cannabis ont été saisis, avant-hier à 23h, à bord d’un véhicule de type Renault 25 par les éléments du service de lutte contre les stupéfiants. Selon la cellule de communication de la sûreté de wilaya, le véhicule a été intercepté dans une ruelle de la ville. Après sa fouille, il a été découvert dans différents endroits 25 paquets totalisant 640 kilogrammes de résine de cannabis. Le communiqué de la cellule de communication ne fait pas état d’arrestation, ce qui fait croire que le ou les convoyeurs avaient pris la poudre d’escampette avant l’arrivée des policiers. Curieusement, jamais une telle quantité de drogue n’a été saisie depuis l’approfondissement et l’élargissement des tranchées sur le tracé frontalier. S’agit-il de stocks que les narcotrafiquants tentent d’écouler malgré tous les dispositifs de sécurité entrant dans le cadre du «plan Lalla Maghnia», ou bien la drogue est-elle toujours acheminée du Maroc par des voies célestes ? Il faut rappeler que depuis le début de l’année en cours, plus de 100 tonnes de haschich ont été saisies par les agents des Douanes et les différents services de sécurité… en dehors du périmètre frontalier. Des narcotrafiquants de l’Ouest arrêtés à Chlef par la gendarmerie Un réseau de narcotrafiquants de l’ouest du pays, qui tentait d’acheminer une importante quantité de kif par l’autoroute de Chlef, a été récemment démantelé par les éléments de la compagnie de gendarmerie de Oued Fodda, relevant du groupement territorial de la gendarmerie de la wilaya de Chlef.  Tout a commencé lorsque les gendarmes ont procédé au contrôle d’un véhicule de marque Toyota Prado immatriculé à Tlemcen, garé dans la station-service El Khadra, située sur la bretelle de l’autoroute Est-Ouest, à hauteur de la commune de Oued Fodda. La fouille de la voiture s’est soldée par la découverte de 55 kg de kif traité dans 107 plaquettes. L’opération a également permis la neutralisation de deux occupants du véhicule qui ont été transférés à la section de recherches de la gendarmerie de Chlef. Celle-ci, après l’audition des mis en cause, a pu remonter la filière jusqu’à la wilaya de Tlemcen, où elle a réussi à mettre la main sur les six autres membres du groupe. Ces derniers ont été déférés devant le procureur de la République près le tribunal d’El Attaf, qui les a placés sous mandat de dépôt. Hommage aux travailleurs partis en retraite à la CNAS de Chlef A l’occasion de la Fête des travailleurs, la direction et la section syndicale de la CNAS de Chlef ont organisé, jeudi, une réception en l’honneur de leurs travailleurs. La cérémonie, qui s’est déroulée en présence des cadres et personnels et du SG de la section syndicale de l’organisme, a été marquée par l’hommage rendu à trois cadres de la CNAS de Chlef,  admis récemment à la retraite, à savoir Fadhila Bouzekri, Hamid Belahdji et Mokhtar Nouar. Les intervenants ont, tour à tour, mis en relief les qualités professionnelles et humaines de leurs anciens collègues, qui cumulent une longue expérience dans la gestion de services importants. Ces derniers ont beaucoup apprécié ce geste de reconnaissance qui vient couronner, selon eux, une carrière pleine de bons souvenirs. L’un d’eux, Hamid Belahdji, a tenu à remercier tous ses collègues ainsi que le directeur de la CNAS de Chlef pour leur soutien et leur engagement en faveur de l’amélioration du fonctionnement de la caisse sociale. Le journaliste économique Azzedine Essahel n’est plus Azzedine Essahel, l’un des premiers journalistes de l’Algérie indépendante, est décédé, hier, à l’âge de 78 ans à El Harrouche, au sud de Skikda, des suites d’une longue maladie. Le défunt avait entamé sa carrière à Révolution africaine, avant qu’on fasse appel à ses services au siège central de l’ancien parti unique, où il s’occupera du volet de la communication. Azzedine, versé essentiellement dans l’économie, ne restera pas longtemps à ce poste et préfèrera renouer avec sa passion pour l’écriture. A l’avènement du multipartisme, il rejoint l’APS et s’occupera du bureau de Skikda durant plusieurs années. Plus tard, il sera promu rédacteur en chef adjoint, puis rédacteur en chef du bureau régional de l’APS à Annaba, jusqu’à sa retraite. En 2005, il fut honoré, lors de la Journée mondiale de la presse, comme doyen de la presse locale. Il laisse une veuve, une fille et deux garçons. Que sa famille et ses proches trouvent ici l’expression de nos sincères condoléances.  

Début du concours de l’éducation : 970 000 candidats pour 28000 postes d’enseignants

C’est le jour de vérité pour les 970 000 candidats au concours de l’éducation nationale. Tôt ce matin, les Centres d’examen ont été pris d’assaut par les postulants à la phase écrite du concours. Dans l’un des centres de la capitale, plus de 300 candidats aux postes d’enseignants se sont présentés plusieurs minutes avant le début des épreuves, constate sur place la journaliste de la radio Chaine 3. A l'entrée du Centre, la rigueur  était de mise. Sous l’œil vigilant des contrôleurs, les candidats ont été conviés à déposer leurs téléphones et les documents en rapports avec l’Examen. Le ministère de l’éducation nationale, veut un concours crédible. Pour cela, il a pris le soin d'associé les partenaires sociaux (syndicats et association de parents d’élèves) dans l’organisation de ce concours. La ministre de l’éducation nationale Nouria Benghebrit avait assuré que le concours se déroulera dans la transparence. En plus de ce défit, Mme Benghebrit s’est engagée auprès des enseignants contractuels à valoriser leur expérience professionnelle durant le concours, suite un bras de fer qui a duré plusieurs jours. Donc, c’est aussi une journée test pour la première responsable de l’éducation nationale. Il faut dire que les chances des candidats sont minces, vu le nombre limité de postes d’emploi à pourvoir (28000). Les résultats de  cet examen écrit seront donnés le 12 mai, permettant aux candidats retenus de passer le test oral les 8 et 9 juin, alors que les résultats définitifs seront rendus publics le 30 juin. Les spécialités ont été élargies cette année à 28 nouvelles filières à l'instar des sciences politiques, des sciences de la communication, du droit, de l'économie et de certaines spécialités scientifiques. 


Début du concours de l’éducation : 970 000 candidats pour 28000 postes d’enseignants

C’est le jour de vérité pour les 970 000 candidats au concours de l’éducation nationale. Tôt ce matin, les Centres d’examen ont été pris d’assaut par les postulants à la phase écrite du concours. Dans l’un des centres de la capitale, plus de 300 candidats aux postes d’enseignants se sont présentés plusieurs minutes avant le début des épreuves, constate sur place la journaliste de la radio Chaine 3. La rigueur  était de mise. Sous l’œil vigilant des contrôleurs, les candidats ont été conviés à déposer à l’entrée leurs téléphones et les documents en rapports avec l’Examen. Le ministère de l’éducation nationale, veut un concours crédible. Pour cela, il a associé les partenaires sociaux (syndicats et association de parents d’élèves) dans l’organisation de ce concours. Il faut dire que les chances des candidats sont minces, vu le nombre limité de postes d’emploi à pourvoir (28000). La ministre de l’éducation nationale Nouria Benghebrit avait assuré que le concours se déroulera dans la transparence. En plus de ce défit, Mme Benghebrit s’est engagée auprès des enseignants contractuels à valoriser leur expérience professionnelle durant le concours, suite un bras de fer qui a duré plusieurs jours. Donc, c’est aussi une journée test pour la première responsable de l’éducation nationale. Les résultats de l'examen écrit seront donnés le 12 mai, permettant aux candidats retenus de passer le test oral les 8 et 9 juin, alors que les résultats définitifs seront rendus publics le 30 juin. Les spécialités ont été élargies cette année à 28 nouvelles filières à l'instar des sciences politiques, des sciences de la communication, du droit, de l'économie et de certaines spécialités scientifiques. 


vendredi 29 avril 2016

Skikda : Trois terroristes abattus par l’ANP

Trois (03) terroristes ont été abattus et des armes et munitions récupérées vendredi après-midi par un détachement de l'Armée nationale populaire (ANP) près de la localité de Kerkra, dans la wilaya de Skikda, au cours d'une opération qui se poursuit, a annoncé le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué. "Dans le cadre de la lutte antiterroriste et suite à une opération de recherche et de ratissage, un détachement de l'Armée nationale populaire a abattu, cet après-midi du 29 avril 2016, trois (03) terroristes près de la localité de Kerkra, wilaya de Skikda (5ème Région militaire)", indique le communiqué. "Cette opération de qualité, qui est toujours en cours, a permis de récupérer trois (03) pistolets mitrailleurs de type kalachnikov, six (06) chargeurs de munitions, cinquante (50) balles, un canon et une mine de confection artisanale ainsi que trois (03) téléphones portables", a-t-on précisé de même source. 


Tlemcen : saisie de plus de 6 quintaux de kif traité

Les éléments du service de lutte contre les stupéfiants de Tlemcen ont saisi une quantité de 6 quintaux et 40 kgs de kif traité à Maghnia, a-t-on appris vendredi de la cellule de communication de la sûreté de wilaya. Agissant sur informations faisant état de la présence, dans la ville de Maghnia, dÆun véhicule lourdement chargé de drogue, les enquêteurs ont entamé des recherches ayant permis de repérer le dit-véhicule abandonné dans une ruelle. La fouille minutieuse de la voiture a permis de découvrir la quantité de kif traité, emballée dans 25 colis, a-t-on précisé de même source. Une enquête a été ouverte pour déterminer les tenants et aboutissants de cette affaire. 


Bouteflika regagne Alger

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a regagné vendredi  le territoire national après une visite privée à Genève (Suisse), durant laquelle il a effectué "des contrôles médicaux périodiques", a annoncé la présidence de la République dans un communiqué transmis à l'APS. Voici le texte intégral du communiqué: "Son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a regagné le pays ce Vendredi 29 Avril 2016, après une visite privée à Genève, durant laquelle il a effectué des contrôles médicaux périodiques."   Le président Bouteflika s'était rendu dimanche dernier à Genève.

Le président Bouteflika regagne le territoire national après une visite à Genève pour des contrôles médicaux périodiques

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a regagné vendredi  le territoire national après une visite privée à Genève (Suisse), durant laquelle il a effectué "des contrôles médicaux périodiques", a annoncé la présidence dans un communiqué transmis à l'APS.  Voici le texte intégral du communiqué: "Son excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a regagné le pays ce Vendredi 29 Avril 2016, après une visite privée à Genève, durant laquelle il a effectué des contrôles médicaux périodiques."  Le président Bouteflika s'était rendu dimanche dernier à Genève.  


Finale de la Coupe d'Algérie : l'ouverture des portes avancée à 6h00 du matin et 5000 policiers mobilisés

moins de 72 heures avant le début de la finale de la 52e édition de l'épreuve de Coupe d'Algérie, entre le MC Alger et le NA Hussein Dey, le directeur de l'office du complexe olympique (OCO) Youcef Kara a annoncé que l'ouverture des portes du stade 5-juillet, théâtre dimanche de (16h30), a été avancée de deux heures, soit à 6h00 du matin. " Pour permettre à tout le monde d'accéder au stade dans les meilleures conditions, les portes seront ouvertes aux supporters à partir de 6h00. Toutes les dispositions ont été prises pour le bon déroulement de cet événement national", a indiqué Kara sur les ondes de la radio nationale. 50000 billets ont été écoulés, soit 25,000 pour chaque club, en vue de cette finale. 5000 policiers pour sécuriser la rencontre De son coté, la sureté de la wilaya d’Alger a annoncé, ce matin, que 5000 policiers et d’autres moyens matériel ont été mobilisés pour assuré la sécurité durant ce rendez-vous national. «Ce dispositif sécuritaire assurera le contrôle rigoureux à la sécurité à l’entrée et à la sortie des supporters des deux clubs finalistes», a précisé la cellule de communication de la sureté de wilaya dans un communiqué. Les services de sécurité appellent, par ailleurs, les supporters à contribuer à la réussite de cette fête sportive.      


Accidents professionnels : seulement 13% des entreprises investissent dans la prévention

La médecine du travail constituera l’un des dossiers de la prochaine Tripartite, prévue en juin, a annoncé jeudi à Alger, le Secrétaire national à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Achour Telli, déplorant que seulement 13% des entreprises économiques investissent dans le domaine de la prévention contre les risques et accidents professionnels. S’exprimant en marge de la rencontre de célébration de la Journée mondiale sur la "Sécurité et la santé au travail", le représentant de la Centrale syndicale a fait savoir à la presse que la médecine du travail a été officiellement retenue pour être l’un des dossiers qui seront mis sur la table de la prochaine tripartie (Gouvernement-patronat-syndicat), annoncée pour le mois de juin. "C’est un dossier que l’UGTA a défendu et pour lequel elle a insisté afin qu’il figure lors de cette rencontre", a précisé M.Telli, relevant que cette question "n’a pas figuré depuis un moment" dans l’agenda des précédentes triparties. Outre le dossier de la médecine du travail, l’UGTA a proposé d’autres dossiers économiques, dont notamment ceux liés à la production nationale ainsi que celui de la mise en œuvre du pacte national, a ajouté son représentant qui a, par ailleurs, souligné les "attentes" de l’UGTA s’agissant du modèle économique envisagé par le gouvernement, dans un contexte économique particulier.  Avant-projet du code du travail: l'UGTA "n’est pas prête pour le discuter" Interrogé si l’avant-projet du code du travail figure parmi les propositions de la Centrale syndicale en prévision de la prochaine tripartite, son représentant a indiqué que l’organisation "n’est pas prête pour le discuter", et qu'elle est "en train de le finaliser".       


Et si la crise était une chance pour l’Algérie

Apprendre à dépenser sans gaspiller, revoir le rôle des pouvoirs publics, récupérer l’argent de la fiscalité : El Watan Week-end a demandé à des économistes de chercher des effets bénéfiques à la crise. Car en économie, comme à toute chose, malheur est bon. Plus de 25 milliards de dollars de déficit budgétaire, une chute de près de 50% des recettes d’hydrocarbures, une baisse des réserves de change de 35 milliards de dollars en 2015, une hausse du taux de chômage à plus de 11%, des prévisions de croissance en baisse à 3,4% en 2016, selon le FMI. Ces chiffres-là, on nous les répète quasi tous les jours. On a bien compris : la crise économique affecte nos ressources et oblige les pouvoirs publics à revoir ses budgets. Tant que le déficit budgétaire est couvert par le Fonds de régulation des recettes, tout n’est pas perdu. «Une crise est toujours un moment difficile pour un pays», reconnaît Farid Yaici, professeur en économie à l’université de Béjaïa. Elle peut débuter par une contraction des finances publiques et des crédits, se transformer en récession économique, se prolonger en crise sociale et dégénérer en problèmes politiques, voire sécuritaires, si elle n’est pas rapidement et sérieusement prise en charge et si on ne lui apporte pas des réponses appropriées. Dans le même temps, elle peut inspirer une remise en cause, une réflexion profonde et un nouveau départ ancré sur de bonnes bases. Dans le cas de l’Algérie, si on considère toutes les potentialités qu’elle possède pour se développer, on peut se demander comment elle peut ne pas s’en sortir. En effet, tout est à faire». Et d’ores et déjà, la crise nous enseigne qu’il est possible de… … renouer avec la gestion rationnelle D’un point de vue strictement économique, une crise économique a l’avantage d’imposer la nécessité de renouer avec une gestion rationnelle. Samir Bellal, économiste et enseignant à l’université de Boumerdès, affirme : «Cette crise peut nous permettre de stopper le gaspillage. En particulier dans le domaine budgétaire où un certain laxisme semble s’être durablement installé (dépenses sociales considérables, mauvais choix des projets, gaspillages, subventions…). La gestion rationnelle devrait toucher également les capitaux marchands de l’Etat, c’est-à-dire les entreprises publiques, dont l’essentiel vit encore aujourd’hui grâce au soutien financier du Trésor, donc de l’Etat. Et cela est une bonne chose». Un avis partagé par Ferhat Aït Ali, expert financier et ancien cadre au ministère des Finances : «Par manque de ressources et surtout par nécessité, les budgets seront révisés à la baisse. Le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de couper dans les budgets de certains ministères, des soutiens généralisés, des grandes manifestations coûteuses et des investissements improductifs. En fait, la gestion rationnelle qui ne se faisait pas en temps d’opulence, s’impose en temps de crise».  De son côté, Kouider Boutaleb, docteur en sciences économiques et professeur à la faculté des sciences économiques et de gestion à l’université de Tlemcen, affirme : «Cette crise a le mérite d’accroître la volonté de revoir les subventions pour diminuer le gaspillage. Un dogme longtemps entretenu qui semble désormais reconsidéré. Elle devrait s’institutionnaliser, notamment par une rigoureuse évaluation des politiques publiques dans tous les secteurs d’activité en termes d’efficacité (réalisation des objectifs dans les temps impartis) et en termes d’efficience (au regard des coûts). La démarche n’étant pas encore enclenchée, car nécessitant un travail de préparation assez complexe au demeurant (ciblage statistique des catégories sociales en terme de revenu…)» … encourager la production nationale Personne n’y a échappé : avec la crise, c’est tout un mode de consommation qu’il faut revoir. Et pour se désintoxiquer de la rente, il faut apprendre à produire et à consommer algérien. A cet effet, Smaïl Lalmas, président de l’association nationale Algérie Conseil Export (ACE), confie : «Le développement de la production nationale est une action qui pourrait éventuellement participer à la réduction de la facture des importations, avec une meilleure exploitation du formidable potentiel existant. Elle permettra de créer une synergie entre différents secteurs, notamment en réalisant un partenariat harmonieux entre l’agriculture et l’industrie, assurant ainsi une diversification de l’offre en quantité et en qualité». De son côté, Farid Yaici, professeur à la faculté des sciences économiques de Béjaïa et expert auprès de l’Agence nationale pour le développement de la recherche universitaire (ANDRU), explique : «Si les pouvoirs publics libéraient le climat des affaires et se retiraient de la sphère économique en se cantonnant au rôle de régulation, ce qui devient une nécessité, des secteurs, aujourd’hui en hibernation, comme l’industrie manufacturière, l’agriculture, la pêche, le tourisme et les autres services, tels que la finance, l’assurance, le transport, la logistique, le conseil, etc., pourraient très rapidement être redynamisés». De plus, cette crise serait, selon le professeur Kouider Boutaleb, «une nécessité pour comprimer le volume des importations». Ce dernier assure néanmoins que «cela demande toutefois une stratégie et des mesures adaptées notamment la reprise corrigée du programme de mise à niveau des structures productives publiques et privées». Samir Bellal le rejoint : «Le développement de la production nationale nécessite des politiques complémentaires qui englobent des champs d’application vastes et divers, tels que le taux de change, le régime douanier, l’accès au crédit. Ce sont autant d’éléments qui interviennent dans une politique d’encouragement de la production nationale». … revoir le système des impôts Autre point positif de la crise : la possibilité de récupérer les impayés d’impôts. En effet, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a indiqué qu’«une part de 99% des recettes fiscales recouvrées à travers le pays proviennent de 12 wilayas». Selon le ministre, même si le taux de recouvrement des impôts est en nette amélioration ces dernières années, atteignant selon lui 12 à 13% par an, il reste encore «un grand bassin fiscal à recouvrir». Face à cette situation, le ministère des Finances compte se mobiliser pour récupérer ces recettes. Pour élargir l’assiette fiscale, le ministre a indiqué que son département avait pour démarche de réduire les contentieux parfois à l’origine du non-paiement des impôts au niveau de toutes les wilayas du pays. Pour Samir Bellal : «Cette crise est l’occasion de revoir notre système fiscal qui, dans sa configuration actuelle, est pour le moins injuste. Il l’est dans la mesure où les titulaires de revenus fixes (salariés, retraités) sont davantage sollicités pour financer le budget de l’Etat. La contribution des détenteurs de revenus «variables», à l’image des commerçants, des professions libérales, agriculteurs, est très faible. D’ailleurs, les agriculteurs ne paient pas d’impôts». Le professeur Kouider Boutaleb rappelle : «C’est suite à cette crise qu’il a été décidé de revoir le système des impôts, la base de fonctionnement des économies de marché». De son côté, Smaïl Lalmas soutient : «Les pouvoirs publics doivent s’engager à mettre en place et accélérer les reformes en matière de modernisation de notre politique fiscale et bancaire, pour rapprocher nos systèmes des standards internationaux et améliorer le développement et la compétitivité de notre pays. Des réformes nécessaires pour développer un climat des affaires propice à l’investissement local et à l’attraction d’IDE ciblé et de qualité, qui seront d’un apport considérable pour aider au développement de l’activité export et booster notre économie». Par ailleurs, Ferhat Aït Ali explique : «La fiscalité algérienne héritée du modèle colonial et calquée plus tard sur celle de pays produisant presque tout ce qu’ils consomment ne fait pas de différence entre les activités à promouvoir et créatrice de biens de consommation et de production locales, et celles de services qui ne peuvent vivre sans les premières, ce qui a orienté l’essentiel des capitaux et des ressources humaines vers les services moins contraignants physiquement et financièrement et ayant un meilleur retour sur investissement que la production. Seuls des avantages fiscaux conséquents rétabliront ce déséquilibre entre le penchant pour le plus facile et l’effort sur des créneaux plus difficiles, mais plus utiles pour la viabilité du pays, en l’absence de production conséquente faute d’attrait pour les opérateurs». … passer de l’importation à l’exportation «Le grand virage à prendre : passer d’un modèle économique basé sur l’importation à un modèle basé sur l’exportation avec une offre diversifiée qui répondrait aux besoins des marchés cibles, avec une stratégie bien assise sur des compétences, un plan efficace, des institutions et une réglementation pour accompagner et réaliser ce grand chantier. L’Algérie a besoin, pour cette mutation tant attendue, de l’aide et la contribution de tous ses enfants, de sa matière grise qui se trouve à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, d’un gouvernement de qualité, qui soit compacte et homogène, crédible, capable de gérer et trouver des solutions audacieuses pour une situation de crise qui risque de durer», explique Smaïl Lalmas. Et d’ajouter : «Le nouveau discours économique pour sortir de cette dépendance aux hydrocarbures tourne autour de la diversification de notre économie et, bien sûr, autour de la promotion des exportations hors hydrocarbures qui peinent à décoller, et ce, malgré les différentes mesures prises pour cela, depuis 30 ans. Le gouvernement se rend compte aujourd’hui du volume de la dépense publique, ayant atteint un niveau intolérable, qu’il serait nécessaire de rationaliser et d’optimiser, et se rendre compte aussi de l’insupportable facture de nos importations qui a dépassé ces dernières années tous les records». Un avis partagé par le professeur Kouider Boutaleb qui affirme : «Encourager les exportations hors hydrocarbures est un objectif affirmé et réaffirmé pour sortir de la dépendance des revenus en devises liées aux exportations hors hydrocarbures. Toutes les réformes de l’économie nationale initiées ou à entreprendre doivent converger vers cet objectif». Pour que cela puisse se faire, Samir Bellal propose : «En créant  les conditions qui rendraient progressivement l’acte d’exporter aussi profitable que l’importation, cela se fera. La baisse du taux de change de la monnaie nationale est, à cet égard, de nature à favoriser une telle évolution». … adopter un nouveau mode de régulation «Le mode de régulation qui a caractérisé la trajectoire économique du pays depuis 1999 se résume en fait en une instrumentalisation, à des fins essentiellement politiques, de la rente pétrolière. La solution ? Une nouvelle politique économique dont le but serait de rompre le cordon ombilical qui lie les décisions en matière économique avec le circuit de la rente», affirme Samir Bellal. Car de mauvaises habitudes ont résulté, «une structure rentière de l’économie qui s’est outrageusement consolidée ces dernières années. Quelques chiffres suffisent pour décrire cette structure : le secteur pourvoyeur de rente contribue à raison de 98% aux exportations du pays, de 60 à 70 % aux recettes budgétaires de l’Etat, et de 40% au PIB. La régulation économique a donc, pendant toutes ces années, fait la part belle aux considérations politiques d’où les pratiques de subventions systématiques des prix, de soutiens financiers aux entreprises du secteur public, pourtant structurellement déficitaires, un recrutement pléthorique dans la Fonction publique, un taux de change réel du dinar surévalué et une ouverture inconsidérée des frontières économiques du pays, ce qui a eu pour conséquence de décourager l’activité productive au profit des activités commerciales et l’importation. De ce point de vue, la crise révèle le caractère périlleux des choix qui ont été faits à la faveur de l’embellie financière des quinze dernières années. Le refus politique de la régulation économique offre des avantages politiques certains (paix sociale), mais - et la crise d’aujourd’hui le montre - elle hypothèque l’avenir économique de la collectivité». Un avis largement partagé par l’économiste Abdelhak Lamiri qui assure : «Tous les experts nationaux et expatriés disent la même chose. Nous avons besoin de changer radicalement de politique économique. Jusqu’à présent, on s’est contentés de pomper la rente pétrolière pour l’injecter dans la création des infrastructures. Les administrations et les entreprises ne sont pas préparées à absorber un tel volume de ressources ; d’où les malfaçons, les restes à réaliser et les pots-de-vin. En premier lieu, au vu des événements graves qui nous menacent, nous avons besoin de sagesse et d’ouverture aussi bien économiquement que politiquement. Nous devons choisir d’autres facteurs-clés de succès : il faut privilégier les qualifications humaines (recyclages pour les opérationnels et refonte de l’ensemble du système de formation), la modernisation manageriale publique et privée et une diversification économique qui inclut, en plus de l’industrie et l’agriculture, l’économie du savoir et les industries de la connaissance».  

Question de la semaine : Maison Matoub, patrimoine local ?

Le 14 avril dernier, la veuve Nadia Matoub a décidé de sortir de son silence. Elle s’est officiellement opposée à la proposition de classement de la maison de son défunt mari Lounès Matoub comme «bien culturel local». Dans une lettre dont la direction de la culture de Tizi ouzou a affirmé avoir accusé réception, Nadia Matoub s’y oppose catégoriquement. «Je tiens à affirmer ma position quant à ce projet. Je refuse que notre demeure soit  classée patrimoine culturel de l’Etat algérien. J’insiste sur le fait qu’une telle initiative constituerait une offense à son combat et une trahison des idéaux qu’il a toujours défendus au péril de sa vie», a-t-elle expliqué dans sa lettre rendue publique. Et d’ajouter : «Je pense qu’il est inutile de continuer sur cette voie, car en ma qualité d’ayant droit, je m’y oppose catégoriquement.» Où en est le dossier ? De son côté, Nabila Goumeziane, directrice de la culture à Tizi Ouzou, affirme que pour le moment aucune décision n’a été prise et aucune démarche n’a été entreprise. «Aucune démarche n’est en cours», explique la responsable à El Watan Week-end. Autrement dit, le dossier n’est pas encore tranché concernant cette maison sise à Taourirt Moussa à Beni Douala. Dans sa lettre remise quelque temps après l’annonce officielle de cette démarche par la même direction, la veuve Matoub a  tenu à préciser dans son document : «Je ne manquerais pas d’user de tous les moyens légaux pour empêcher la réalisation et la concrétisation de cette action.» A noter aussi que Nadia Matoub est restée dans l’ombre depuis l’assassinat du chanteur Lounès Matoub. Affaire à suivre…  

D’accord / pas d’accord : Trop chère la vignette automobile

La Direction générale des impôts (DGI) a annoncé que «la période d’acquittement de la vignette automobile pour l’année 2016 s’étalera du lundi 2 mai au jeudi 2 juin». Cette année, les prix des vignettes seront revus à la hausse. L’augmentation variera «entre 15% et 40% en fonction du type de véhicule, de son âge, de son poids et de sa puissance suite aux nouvelles mesures approuvées dans la loi de finances 2016», selon la même source. «Cette augmentation est abusive, car l’argent récolté par les recettes des vignettes doit servir principalement à l’entretien des routes et non pour être injecté dans les caisses du Trésor public», regrette un chef de parc automobile d’une grande société en mettant l’accent sur «ce que dépensent les automobilistes dans l’entretien de leurs véhicules à cause de l’état déplorabledes routes de nos jours», conclut-t-il. Les automobilistes sont toujours pénalisés par l’état des routes, à l’image de l’autoroute Est-Ouest où certains tronçons sont devenus impraticables, et où, parfois, les usagers passent plusieurs heures pour parcourir quelques kilomètres. Contrairement aux années précédentes, les vignettes seront en vente auprès des «receveurs des Impôts et des receveurs d’Algérie Poste afin d’éviter les longues files d’attente et la ruée durant les derniers jours de la vente», explique un fonctionnaire des impôts. L’autre nouveauté,  la vignette sera exigée même aux automobilistes à bord des véhicules qui n’ont qu’une attestation provisoire de circulation (carte jaune) après un mois de sa mise en circulation sur le territoire national. Dès son instauration en Algérie en 1998, 20% de ses recettes est versée au Trésor public et 80% au Fonds commun des collectivités locales.  

Dans les coulisses de : Campagne pour lutter contre l’exposition des boissons au soleil

Stop, arrêtes de me faire boire du poison !» C’est la nouvelle campagne que projette de lancer l’Association de protection des consommateurs dès le mois prochain. Son but : la lutte contre le stockage, le transport et l’exposition de l’eau et des boissons au soleil. Mustapha Zebdi, président de l’association, avance les raisons d’une telle campagne : «Il est connu que l’exposition des bouteilles en plastique aux rayons du soleil induit une décomposition de la matière plastique qui se mélangera au liquide et provoquera une intoxication alimentaire chronique cancérigène.» Et de  poursuivre : «Nous avons dénoncé, l’année dernière, le transport, le stockage et l’exposition de l’eau et des boissons dans des conditions non conformes. Cependant, la campagne s’est faite sur les réseaux sociaux seulement. Cette année, nous voulons impliquer d’autres organismes, à savoir les autorités sécuritaires.» Pour Dalila, médecin à Alger, «il s’agit d’une excellente initiative. Il faut savoir que rien que le fait de garder l’eau et les boissons dans les bouteilles en plastique est néfaste pour la santé. Si ces boissons sont en plus exposées au soleil, cela est d’autant plus grave, car le plastique va dégager des substances toxiques qui sont prouvées cancérigènes». De son côté, Manel, également médecin à Alger, ajoute : «Même l’huile de tournesol et l’huile d’olive ne doivent pas être exposées au soleil, car leurs principes actifs changent de formule et deviennent pratiquement inefficaces.» Mais concrètement, comment va être conduite cette action ? «En premier lieu, nous relèverons les numéros d’identification de tous les transporteurs, en particulier ceux qui assurent les longues distances. Nous publierons les matricules de ces camions et nous irons jusqu’à les poursuivre en justice pour leur négligence. Nous ferons de même pour les producteurs qui stockent leurs boissons dans des surfaces libres sans abri et nous appellerons les consommateurs à les boycotter. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’ils soient sanctionnés.» De nombreux consommateurs approuvent cette démarche et se réjouissent. C’est le cas de Nesrine qui soutient : «C’est grâce à de telles actions que nous pourrons changer ces habitudes.» De son côté, Mohamed propose : «On devrait organiser une journée de sensibilisation au niveau national afin que tout le monde se sente concerné par la question et essaye de bannir les mauvaises habitudes.»