lundi 31 juillet 2017

Saïd Bouteflika et Ali Haddad suscitent colère et sarcasme sur les réseaux sociaux

Les photos, prises lors des funérailles du défunt Rédha Malek, montrant Saïd Bouteflika, frère et conseiller du chef de l’Etat, avec le président du FCE Ali Haddad et le premier ministre Abdelamadjid Tebboune, ont été largement commentées sur les réseaux sociaux en Algérie. Les réactions vont de la colère au sarcasme.  Rédha Malek, membre de la délégation algérienne qui a négocié les accords d’Evian et ancien chef de gouvernement, a été enterré, hier dimanche à El Alia, en présence de plusieurs officiels. Les funérailles ont été l’occasion pour Saïd Bouteflika et Ali Haddad d’envoyer des messages politiques en direction de l’opinion publique, au sujet du bras de fer qui, à se fier aux apparences, oppose Tebboune au président du FCE depuis plus d’une semaine.   Les sourires, trop larges, de Said Bouteflika et Ali Haddad, aux côtés d’un Premier ministre distant et grave, ont fait réagir des hommes politiques, des artistes et des blogueurs.    Karim Tabbou, leader de l’UDS et ex-cadre du FFS, a estimé sur Facebook, que ces photos expliquent pourquoi feu Ait Ahmed à refusé des obsèques officielles.  Lotfi DK, célèbre rappeur, dynamique sur les réseaux sociaux, a commenté sur sa page Facebook l’une des photos du duo Haddad-Said Bouteflika. « La photo de la bande renvoie l’état misérable dont lequel se trouve le pays. Un président absent dans ce conseil comme il est absent de la vie, des affaires du pays, et de son peuple, que Dieu le prenne en pitié dans son sommeil. » Selon la lecture faite par Lotfi DK, « Tebboune est en colère à cause du rôle que  Said lui a attribué » alors que « le sourire de Haddad indique que  le plan fonctionne ».  « Le peuple est absent dans cette photo parce qu’il a renoncé à son droit à l’autodétermination », ajoute le rappeur.     Amir Dz, un jeune algérien établi à Berlin, affirme sur sa page Facebook (plus de 600 000 fans) que « 90 % des gens qui assistent aux enterrements des membres de la classe dominante, le font uniquement pour rencontrer Saïd ».       Les photos des trois personnages publics ont également inspiré la modeste twittosphère algérienne. AissMan rappelle, en haut de l'une de ces photos prises lors de l'enterrement de Rédha Malek, que la vie n’est pas toujours préférable à la vie.      Beghdad Meliza a jugé indécents ces échanges entre Haddad et Said étaient, vu la circonstance.

M.Tebboune préside un Conseil interministériel sur le montage industriel des véhicules

Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a  présidé dimanche un Conseil interministériel consacré à l'examen du dossier  relatif au montage industriel des véhicules automobiles, indique lundi un  communiqué des services du Premier ministre. Ce Conseil interministériel s'est tenu en présence notamment des  ministres, respectivement, des Finances, de l'Industrie et des mines et du  Commerce, ainsi que du représentant du ministère de la Défense nationale,  du Gouverneur de la Banque d'Algérie et du représentant de l'Association  des banques et des établissements financiers (ABEF). Lors de cette réunion, "le ministre de l'Industrie et des mines a présenté  un exposé portant sur les conditions réglementaires, techniques et  organisationnelles régissant actuellement la réalisation des chaînes  industrielles de montage des véhicules automobiles. Les principaux acteurs  et intervenants dans cette sphère d'activité ont ensuite relevé les failles  et autres incohérences qui la caractérisent", précise le communiqué. Au terme de ce Conseil interministériel, le Premier ministre a  instruit les secteurs directement concernés en vue "de différer l'étude des  projets de montage industriels nouveaux et de procéder à l'élaboration d'un  nouveau cahier des charges par le ministère de l'Industrie et des mines en  concertation avec l'ensemble des parties impliquées, à l'exemple des  secteurs des Finances, du Commerce, des Douanes et des Banques", note le  communiqué.  En outre, M. Tebboune a souligné la nécessité de parvenir à la  conception d'un instrument juridique qui soit susceptible de susciter  l'émergence, dans l'environnement économique national, de structures  productives aptes à garantir et à favoriser "la création d'un véritable  marché de la sous-traitance nationale à même d'assurer un niveau  d'intégration qui soit satisfaisant, la réduction de la facture des  importations, la création d'emplois et l'introduction de la notion  d'équilibre et de proportionnalité d'exonération des taxes et impôts et du  taux d'intégration", ajoute le communiqué.


Six terroristes neutralisés à Tipasa

Six (6) dangereux terroristes ont été neutralisés lundi, dans une opération de recherche et de fouille à Gouraya, wilaya de Tipaza, par un détachement de l'Armée nationale populaire (ANP) qui a également récupéré des armes et des munitions, indique le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué. "Dans le cadre de la lutte antiterroriste et lors d'une opération de recherche et de fouille menée dans la zone de Safsafa, daïra  de Gouraya, wilaya de Tipaza (1e RM), un détachement de l'Armée nationale populaire a neutralisé, ce matin du 31 juillet 2017, six (6) dangereux terroristes et récupéré cinq (5) pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov, une (1) mitrailleuse de type RPK, une quantité de munitions et divers objets", précise la même source.   "Ainsi, le bilan de cette opération de qualité menée par les forces de l'ANP depuis le 23 juillet 2017, dans la zone de Safsafa, wilaya de Tipaza qui est toujours en cours, s'élève à la neutralisation de huit (8) terroristes et la récupération de neuf (9) pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov, une (1) mitrailleuse de type RPK, une quantité de munitions et la destruction de plusieurs casemates pour terroristes, contenant des explosifs, des bombes et plusieurs objets", conclut le communiqué.

Le dernier hommage au patriote

Personnage historique, leader politique et figure intellectuelle, Redha Malek a été inhumé hier au cimetière El Alia (Alger) en présence de ses compagnons de route, du gouvernement Tebboune, de hauts cadres de l’Etat, d’anciens ministres et des acteurs de la vie politique et économique. La disparition de celui qui fut aussi à une période charnière chef de gouvernement (1993-1994) marque la fin d’une génération d’hommes politiques au long cours et celle d’une époque. Nombreux parmi ceux qui étaient présents aux obsèques ont salué l’engagement du porte-parole de la délégation algérienne lors des négociations d’Evian. Proche et ami du défunt, Ali Haroun était visiblement celui qui était le plus peiné par le départ de Redha Malek. Les deux se connaissent depuis plus d’un demi-siècle. Une vieille amitié forgée dans la lutte pour l’indépendance nationale. «La veille de sa disparition, nous étions ensemble à parler de la situation en Libye, en Irak et en Syrie. Il était d’une grande lucidité. Redha est plus qu’un ami, c’est un frère. Aujourd’hui, j’ai enterré une partie de moi-même», témoigne M. Haroun. Son apport à la Révolution était considérable. Il était le combattant de la plume. Aux côtés des Fanon, il était parmi ceux qui par leurs réflexions — d’abord dans Résistance algérienne puis dans El Moudjahid — pensaient à donner un contenu politique et idéologique à la Révolution et surtout à l’Algérie indépendante. «Mais le coup d’Etat de Tripoli en 1962 a mis de côté les intellectuels de la Révolution», ajoute Ali Haroun, en accompagnant son ami à sa dernière demeure lors des obsèques officielles. Pour l’ancien journaliste et actuel président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, Zouaoui Benhamadi, qui a longtemps côtoyé le corédacteur de la Charte nationale de 1976, «Redha Malek est un homme probe. C’est la probité qu’on enterre aujourd’hui». Mais avant l’arrivée de la dépouille mortelle, la foule nombreuse présente se formait en petits comités selon les affinités politiques et historiques, se mettant à l’ombre du soleil brûlant. Pendant que le chef du gouvernement était dans le salon d’honneur avec son staff, le chef du cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, les deux présidents du Parlement et du Sénat, quelques ambassadeurs et le secrétaire général de l’UGTA, à l’extérieur tous les regards se sont tournés vers le président du Forum des chefs d’entreprise, Ali Haddad, qui était resté pendant un long moment seul. Quelques minutes après, arrive le frère cadet du Président, Saïd Bouteflika, que tous les présents guettaient. Il se dirige vers Ali Haddad, chaleureuse accolade mitraillée par les photographes. Un des frères du président du FCE est allé appeler Abdelmadjid Sidi Saïd pour se joindre au «duo» afin de former le «trio». Assailli par les photographes, Ali Haddad s’en donnait à cœur joie, tout comme Abdelmadjid Sidi Said d’ailleurs. Comme s’ils voulaient que le moment s’éternise. La scène est scrutée, commentée, interprétée sous tous ses angles. Elle a surtout dérouté plus d’un, tant l’actualité de ces deux dernières semaines était dominée par le bras de fer opposant le Premier ministre Tebboune au président du FCE soutenu par le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens. Haddad revient-il en grâce ? A-t-il remporté son bras de fer ? Tebboune est-il en perte de vitesse ? Les spéculations allaient dans tous les sens au point d’oublier la raison pour laquelle les gens se sont déplacés à El Alia. «Ce n’est plus un moment de recueillement. Les gens oublient qu’ils sont là pour l’enterrement d’une grande figure politique. Certains viennent pour s’afficher et envoyer des messages politiques. Ça frise l’indécence», commente un ancien ministre. Et pendant que le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, lisait l’oraison funèbre, Ali Haddad chuchotait à l’oreille de Saïd Bouteflika lâchant des «rires» discrets, non loin d’eux, se tenait le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, le visage fermé. Une longue séquence qui aura fait plus parler d’elle que le défunt lui-même. La séparation est nette. Entre Redha Malek — son parcours politique et intellectuel — et la surréaliste scène qui a dominé ses obsèques, le fossé est énorme. Un décalage historique.

Tebboune promet une rentrée sociale calme

La prochaine tripartite aura lieu le 23 septembre dans la vallée du M’zab. La décision a été prise lors de la réunion tenue hier au Palais du gouvernement entre le gouvernement, l’UGTA et le patronat. Le choix de Ghardaïa pour la tenue de cette tripartite qui portera, entre autres, sur le nouveau modèle économique de croissance et sur la diversification des exportations, n’est assurément pas fortuit. La vallée du M’zab a été marquée ces dernières années par des violences inouïes. Le gouvernement Tebboune et ses partenaires signataires du Pacte économique et social de croissance semblent ainsi faire un clin d’œil à la population de Ghardaïa, en organisant le premier round du dialogue national, dans une ville qui était à feu et à sang il y a trois ans. Il faut dire que le gouvernement multiplie depuis quelques mois des actes d’apaisement en libérant la majorité des détenus arrêtés lors des événements sanglants qu’a vécus la vallée du M’zab de 2013 à 2015. Le choix de la vallée du M’zab, c’est aussi la volonté du gouvernement d’apaiser le front social en privilégiant la voie du dialogue. D’ailleurs, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la rentrée sociale sera «calme et sans problème». Le Premier ministre a dénoncé dans ce sillage ceux qui cherchent à «noircir» la situation financière du pays. «La rentrée sociale, contrairement à ce que disent certains, sera correcte, calme et sans problème», a-t-il insisté, rassurant que «l’Etat n’a pas recouru à l’endettement» et que «les projets sont toujours en cours de réalisation, notamment ceux de l’enseignement, la santé, le logement, ainsi que la prise en charge sociale qui sont intouchables». Devant les responsables de l’UGTA, la CGEA, le FCE, l’UNEP, la CNPA, la CIPA, la CAP, l’UNI, la CGP-BTPH et AGEA, le Premier ministre a relevé l’importance de continuer à travailler avec le patronat qu’il considère comme «un partenaire indissociable dans la croissance économique». M. Tebboune a salué le rôle de «stabilisateur» que joue l’UGTA au sein du monde de travail. Le Premier ministre a également cité les entreprises publiques et privées pour «les efforts consentis en vue de créer de la richesse». «Seule l’entreprise est en mesure de générer cette richesse», a-t-il ajouté, tout en insistant sur l’importance de «la stabilité dans tout processus de développement économique». M. Tebboune a rassuré que rien ne peut hypothéquer la souveraineté de l’Algérie. Le Premier ministre se dit «conscient» de la nécessité d’un «consensus national» sur les grandes questions nationales afin de faciliter la réalisation des objectifs fixés par le plan d’action  qu’il a présenté devant le Parlement.

Tebboune fragilisé ?

La rencontre gouvernement, UGTA et patronat s’est tenue hier au palais du Docteur Saadane à Alger. Elle s’est déroulée dans l’intimité absolue de ses acteurs. La presse n’y était pas invitée. Pourtant, il ne s’agissait pas de secret d’Etat, ni de la mise sur orbite d’un spoutnik, mais juste de fixer la date et le lieu du déroulement de la prochaine tripartie prévue, selon un communiqué laconique diffusé hier par l’agence officielle (APS), le 23 septembre à Ghardaïa. Après avoir été agitée plusieurs jours durant par une grave scène de ménage entre le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, et le patron du Forum des chefs d’entreprise, Ali Haddad, soutenu par le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, l’opinion aurait eu au moins droit à quelques explications. Le gouvernement et ses partenaires ont préféré que rien ne se sache de ce qui s’est réellement passé au-delà des murs de son palais. Mais tout porte à croire que les uns et les autres ont dû calmer leurs ardeurs. Abdelmadjid Tebboune en premier ; car c’est lui qui a ouvert les hostilités en faisant savoir à l’opinion publique qu’il traduisait dans les faits ce qu’on pourrait qualifier de «la volonté de la présidence de la République d’éloigner l’argent de la politique». Cela n’a été finalement qu’un orage d’été, une «tempête dans un verre d’eau», selon les mots utilisés par le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès. Des pans de l’opinion ont pensé à une guerre de repositionnement qui s’inscrirait dans l’optique de l’élection présidentielle de 2019. Si l’affaire Haddad a amusé la galerie pendant un temps, que les uns ont certainement tiré profit de la situation et les autres forcément la leçon, l’Algérie et le peuple qui ont regardé le spectacle avec amusement et beaucoup d’inquiétude ont eu tout à perdre. La fausse guerre entre le Premier ministre et le patron des patrons, auquel s’est allié le secrétaire général de l’UGTA, lève ce qui reste du voile sur l’échec patent de ceux qui gouvernent le pays depuis plusieurs années. Même si l’on ne se fait aucun doute sur la déliquescence atteint par la gestion des affaires de la collectivité, le bras de fer entre les certains membres de «la famille» régnante, qui a visiblement fini dans l’arrangement, ne manquera certainement pas d’impacter la vie publique. Après être parti faire la guerre à ce qu’il croit le symbole de l’intrusion de l’argent dans la politique, le gouvernement a décidé finalement de «regagner ses pénates», non sans incidences bien évidemment sur les actes qu’il entend entreprendre en matière de politique économique et sociale. Voulant peut-être se donner quelque crédibilité pour convaincre le peuple d’adhérer à l’austérité qu’il lui prépare dans la prochaine loi de finances, et ses contrecoups certains sur le pouvoir d’achat, le Premier ministre va apprendre à ses dépens qu’il s’est totalement trompé de voie. Il a dû même en faire plus qu’il ne lui a été demandé. Et le moins que l’on puisse dire, à l’issue de la rencontre d’hier, que dans le bras de fer qui l’a opposé au patron de l’ETRHB et au secrétaire général de l’UTGA, c’est lui qui en sort perdant. L’action de son gouvernement ne le sera pas moins. Peu importe les interprétations que l’on peut donner aux événements de ces derniers jours, lutte de clans, guerre de repositionnement, ou juste une incompatibilité d’humeur, Abdelmadjid Tebboune a sûrement perdu la main, et la crédibilité de l’action gouvernementale à laquelle il a tenté d’imprimer une façon de faire. Quelle fiabilité peut avoir désormais sa parole ? Le peu que l’on puisse dire et qu’il est définitivement fragilisé pour pouvoir peser ou marquer son territoire dans le prochain dialogue social dont la teneur sera débattue fin août prochain lors de la préparation de la tripartite du 23 septembre.

51 listes du RCD finalisées à Tizi Ouzou

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se prépare d’arrache-pied pour les prochaines élections locales dans la wilaya de Tizi Ouzou. L’heure est ainsi à la confection des listes de candidats qui seront issus des assemblées générales de sections communales, a souligné, hier, Malik Hassas, président du bureau régional du RCD, lors d’un point animé en présence des élus du parti à l’APC de Tizi Ouzou. M. Hassas a indiqué, en outre, que, d’ores et déjà, les listes du RCD aux prochaines élections locales ont été finalisées dans plusieurs localités. «Nous avons des échéances électorales qui nous attendent. Nous les préparons avec beaucoup de sérénité. Le choix des candidats a été fait sans aucune contestation à travers les 51 communes où les listes ont été élaborées par les commissions locales. D’autres listes sont aussi en cours de confection», a-t-il précisé avant de revenir sur la gestion de l’APC de Tizi Ouzou. «Le bilan de l’APC dirigée par le RCD est positif. Nous aurions pu faire mieux si nous avions opté pour quelqu’un d’autre comme tête de liste. Nous avons fait un choix politique en 2012. Notre objectif était de réhabiliter les anciens militants berbéristes assassinés, dont le père de l’actuel maire. Il y a des insuffisances dans la gestion des affaires de l’APC, mais nous les assumons», a-t-il ajouté. De leur côté, les quatre élus RCD à l’APC de Tizi Ouzou, en l’occurrence Hamid Bouzeggane, Salim Hammoutène, Farid Matoub et Mohamed Toulaït ont déclaré que «la présentation des bilans de gestion aux citoyens est une obligation que le RCD impose à tous ses maires. Malheureusement, s’agissant de notre commune, cet engagement n’a jamais été respecté par le président de l’APC. C’est pour cela que nous avons décidé de nous ‘‘réapproprier’’ cet engagement et rétablir les vérités». «Durant ce mandat, nous avons également accordé une attention particulière au secteur de l’éducation. Plus d’un milliard de dinars a été consacré à ce secteur. Les 48 écoles primaires de la commune, laissées dans un état de délabrement avancé, ont toutes été réhabilitées. Trois cantines de 200 rations ont été lancées et réceptionnées durant ce mandat. Des aires de jeux en gazon synthétique ont également été réalisées. Le transport scolaire a été généralisé pour un montant de 32 millions de dinars par an et 8 millions de dinars sont réservés annuellement à l’amélioration des repas scolaires», ont-ils souligné tout en mettant l’accent sur d’autres réalisations, comme la création de l’EPIC Codem, qui assure la collecte quotidienne des déchets ménagers, la rénovation de la mairie et l’amélioration des conditions d’accueil au service de l’état civil.   

Des mesures d’urgence pour 16 wilayas

Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, a effectué, hier, une visite de travail à Souk Ahras où il a inspecté plusieurs projets relevant de son département. Au barrage de Oued Melleg, le premier point de la délégation officielle où les responsables du secteur à l’échelle de la wilaya ont expliqué, chiffres à l’appui, le taux d’avancement des différents ouvrages inclus dans le projet mère, le ministre n’a pas manqué de rappeler les objectifs assignés à court, moyen et long termes. Il dira, à cet effet, que la création de nouveaux espaces d’irrigation au profit du secteur de l’agriculture, le renforcement du tissu industriel, en l’occurrence l’aide au lancement du projet du complexe de transformation du phosphate à Oued El Kabarit, la sédentarisation des populations pastorales et l’alimentation en eau potable des zones éparses et enclavées de la bande frontalière s’inscrivent dans cette même optique. D’une capacité de 156 millions de mètres cubes, le barrage de Oued Melleg, dont le taux d’avancement des travaux a dépassé les 95%, sera réceptionné en novembre prochain. Toutes les communes de la partie nord de la wilaya de Tébessa seront épargnées par la crise d’alimentation en eau potable. De même pour la wilaya de Souk Ahras qui sera renforcée par le barrage de Oued Djedra, qui est aussi en phase de réalisation. Des plages au bord des barrages Le ministre, qui a exhorté les autorités locales et les cadres de son département à l’échelle de la wilaya à anticiper les besoins des populations locales en matière d’AEP, a proposé un travail de coordination entre lesdits cadres, ceux de l’Algérienne des eaux et les communes. Concernant les autres atouts des barrages, M. Necib indiquera : «Nous pensons à la création de plusieurs lieux de détente à proximité de ces espaces, voire des plages gardées et aménagées pour servir le tourisme et contribuer à l’essor économique de ces régions.» Les retenues collinaires qui doivent servir le citoyen n’ont pas produit les effets escomptés, selon le ministre qui a évoqué des carences dans leur exploitation. A Tébessa, Hocine Necib a annoncé des mesures d’urgence pour soulager les régions touchées cette année par le manque d’eau. «Nous avons mis en place une feuille de route pour au moins atténuer la pénurie d’eau qui touche 16 wilayas à travers le territoire national», a-t-il déclaré avant-hier, à la veille de la visite qui l’a conduit à Tébessa et Souk Ahras. 

Atelier de formation au British Council

Le British Council Algérie lance une nouvelle initiative pionnière pour souligner l’importance de soutenir les apprenants ayant des besoins éducatifs spéciaux. Dans ce contexte, il organise à partir d’hier, et ce, jusqu’au 3 août, un atelier de formation et un événement de réseautage à l’échelle du Maghreb. Des délégations de directeurs de ministères de haut niveau et de dirigeants d’associations nationales d’enseignement et d’éducation d’Algérie, du Maroc, de Tunisie et de Libye participent à la première école d’été de Hornby Regional Maghreb à Alger. Dans leurs postes de décideurs, les participants vont apporter leur soutien à un changement positif et une réforme systémique dans le domaine des besoins éducatifs spéciaux dans leurs pays respectifs du Maghreb. L’événement a été inauguré officiellement par l’ambassadeur de Sa Majesté, Andrew Noble, au Centre d’enseignement du British Council à Alger. Questionné sur les objectifs de cet événement, il a déclaré à El Watan : «Cet atelier rassemble les spécialistes des quatre gouvernements du Maghreb sur la question des besoins pour les élèves qui sont un peu spécifiques. On les a nommés autrefois handicapés, ce sont parfois aussi des élèves qui ont des possibilités extraordinaires. Ils ont peut-être besoin d’une assistance ou d’une aide que les autres enfants n’ont pas : ce sont les mêmes défis dans les pays du Maghreb. On veut partager des solutions efficaces et apporter l’avis des experts du Royaume-Unis». Aux yeux de l’ambassadeur, il s’agit d’un «atelier où les participants peuvent prendre de l’énergie et les enthousiasmer pour relever ces défis». Le British Council a invité un expert du Royaume-Uni, Phil Silvester, qui a déjà une vaste expérience dans le domaine de l’éducation en Algérie, pour assurer la formation. Le cours appuiera une éducation ciblée en mettant en œuvre des pratiques inclusives, en créant des approches transformationnelles, ce qui entraînera des changements positifs dans la classe. Dans un communiqué de presse, Sandra Hamrouni, directrice du British Council Algérie, a souligné qu’il est «si bon d’avoir l’opportunité de mettre en relation le Royaume-Uni, l’Algérie et les autres pays du Maghreb en cette importante occasion et de partager l’apprentissage, les idées et l’expertise sur la question-clé de l’éducation inclusive et de soutenir les apprenants ayant des besoins éducatifs spécifiques. Ce cours soutient et enrichit toutes les initiatives du British Council en matière d’égalité, de diversité et d’inclusion». La construction d’une école inclusive suscite de nombreuses recherches. Elle constitue une des mutations culturelles les plus attendues pour les prochaines décennies. L’inclusion vise une intégration qui permet à l’élève de se sentir partenaire à part entière, indépendamment de ses difficultés et de ses compétences, d’être un élève parmi les autres. Tous les élèves de la classe sont perçus comme autant d’individus différents et complémentaires. En tant que modèle pédagogique, l’inclusion a des effets positifs pour tous les élèves, tant du côté des apprentissages que celui du développement social. 

Une vague de chaleur sur l’est du pays

Une vague de chaleur affectera le pays à partir d’aujourd’hui. L’Office national de météorologie a émis hier un bulletin météo spécial (BMS) pour canicule. Des températures maximales élevées sont attendues à partir d'aujourd'hui sur les wilayas de l'Est, dont des villes côtières et de l'intérieur du pays, annonce le BMS. La validité de ce bulletin prendra fin demain, mardi 1er août. Selon ce BMS, il est ainsi prévu un pic de température «atteignant ou dépassant localement 40°C sur les villes côtières et 44°C sur les villes de l'intérieur du pays», précisant que les wilayas concernées sont Skikda, Béjaïa, Jijel, Annaba et El Taref, pour les premières et Constantine, Mila, Guelma et Souk Ahras pour celles de l'intérieur. Les services de la Protection civile sont en alerte, des colonnes mobiles ont été mobilisées pour tout risque d’incendie, souligne M. Benkhalfallah, responsable de la communication à la direction générale de la Protection civile de la wilaya d’Alger. Il est recommandé aux personnes atteintes de maladies chroniques d’éviter de sortir durant ces journées de canicule de 10h à 14h, sauf en cas de nécessité. Boire de l’eau — veiller à hydrater les personnes âgées et les enfants —, porter un chapeau dehors ainsi que d’éviter de s’exposer au soleil, sont les recommandations du personnel de la Protection civile.  

On vous le dit

Pugilat à la mouhafada FLN de Sétif Le siège de la mouhafada FLN de la capitale des Hauts- Plateaux s’est transformé samedi matin en un véritable ring. D’autant que les échanges d’«amabilités» entre un sénateur, F. K., et le député M.B., se sont transformés en un combat de boxe, où les deux pugilistes se sont échangé des coups, au grand dam des présents qui ont essayé de jouer aux pompiers et médiateurs. Selon un témoin de la navrante scène montrant clairement que l’ambiance au sein des structures de l’ex-parti unique n’est pas au beau fixe à Sétif, les propos du sénateur, qui a voulu mettre le dernier échec des législatives sur le dos de certains militants du sud de la wilaya , a été l’étincelle. La réunion, qui devait déboucher sur l’installation de la commission de préparation des listes du parti en vue des prochaines élections locales, cède finalement la place à un piètre spectacle offert par de faux boxeurs . 3 décès et 14 blessés dans un carambolage  à El Kerma Trois personnes sont décédées et 14 autres ont été blessées à divers degrés dans un carambolage qui a eu lieu sur la RN21 reliant les wilayas de Guelma et de Annaba, dans la région d’El Kerma   dans la commune d’El Hadjar (wilaya de Annaba), selon un communiqué de la   cellule communication de la direction locale de la Protection civile. Cet accident s’est produit samedi soir, consécutivement à un carambolage entre quatre voitures, dont un taxi, indique cette même source, faisant état de trois victimes, un homme de 54 ans et deux enfants âgés de 2 et 12 ans, originaires de la wilaya de Guelma, qui sont décédées sur le coup avant d’être transférées à la morgue de l’hôpital d’El Hadjar. D’après le communiqué de la Protection civile, les âges des 14 personnes, blessées à divers degrés, varie entre 6 et 52 ans, dont cinq femmes,   et sont originaires des wilayas de Guelma, Annaba et Oum El Bouaghi. Une enquête a été, par ailleurs, ouverte par les services compétents pour déterminer les causes et les circonstances exactes de cet accident. 11 morts et 22 blessés dans des accidents de la route en 24 heures Onze personnes ont trouvé la mort et 22 autres ont été blessées à la suite de huit accidents de la circulation survenus sur le territoire national durant la période du 29 au 30 juillet 2017, indiquait hier, dans un communiqué, la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Annaba, avec trois personnes décédées et 9 autres blessées, tandis que 5 sont en état de choc, suite au carambolage de quatre véhicules légers, survenu sur la RN21, au lieudit El Karma, commune et daïra d’El Hadjar, précise la même source. Par ailleurs, quatre cas de décès par noyade en mer (dont 2 adolescents et 1 enfant) ont été enregistrés durant la même période de référence, au niveau des wilayas de Béjaïa, Jijel et Mostaganem. Il est à déplorer également quatre autres cas de décès par noyade dans les réserves d’eau, constatés au niveau des wilayas de Tiaret, Médéa et Boumerdès. S’agissant du dispositif de lutte contre les incendies, les secours de la Protection civile sont intervenus pour éteindre 36 feux de forêt, 24 autres de maquis, avec des pertes estimées à 167,5 hectares de forêt, 153ha de maquis, 1240 bottes de foin, 683 arbres fruitiers et 225 palmeraies. Le wali de Sétif ouvre le robinet … Publié dans notre édition de jeudi, l’article «Sétif : l’eau, ‘‘coupée’’ par les procédures» a fait réagir le wali de Sétif, Nacer Maskri, à l’écoute. Pour mettre un terme aux méfaits d’une bureaucratie à la peau dure, le chef de l’exécutif faisant du chapitre «eau» l’une de ses priorités, s’est rendu samedi matin au parc d’attractions, où il a sommé l’entreprise en charge des deux forages d’un débit de 40 l/s, de les mettre en service avant la fin de la semaine en cours. Selon certaines indiscrétions, le wali, qui était accompagné du P/APC, s’est engagé à tout mettre en œuvre pour accélérer la régularisation de la situation financière de l’opération. Il convient de souligner que la mise en service de ces deux forages va non seulement atténuer la tension sur un tel produit, mais améliorer la distribution de l’eau potable à Sétif devant bénéficier d’un nouvel apport de plus de 115 200 litres/jour. Au grand bonheur de la population, qui était victime aussi bien de la pénurie que des innombrables dégâts occasionnés par la bureaucratie…

Formation professionnelle: plus de 370.000 postes de formation prévus pour la prochaine rentrée

Plus de 370.000 postes de formation sont prévus par le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels, pour la prochaine rentrée de la formation le 24 septembre prochain à l'échelle nationale, a appris l'APS dimanche auprès du ministère. "Le secteur offre plus de 370.000 postes de formation pour la session de septembre 2017, dans les différents modes de formation, notamment, la formation résidentielle, par apprentissage et la formation à distance", a indiqué la même source, précisant que cette rentrée sera marquée par l'introduction de nouvelles spécialités pour enrichir et diversifier l'offre de formation. Il s'agit des spécialités qui seront orientées principalement vers les métiers en relation avec les secteurs d’activités définis par le gouvernement comme prioritaires pour le développement de l'économie nationale, notamment, l`industrie, le BTP, l`agriculture, l`hôtellerie et le tourisme, sachant que la nomenclature nationale de la formation professionnelle qui compte plus de 440 spécialités, est constamment renouvelée par un réseau d`ingénierie pédagogique, en accord avec divers secteurs concernés. La stratégie du système de la formation et de l’enseignement professionnels, en tant que secteur producteur de main-d’œuvre qualifiée repose sur le principe de l’adéquation formation-emploi, permet aux établissements de la formation professionnelle de répondre aux besoins exprimés par les opérateurs économiques en matière de qualification d'une part et d'assurer une insertion facile et rapide des diplômés de la formation professionnelle dans le monde du travail. "Les chiffres de l’Agence nationale de l’emploi(ANEM), du 1er semestre de l’année 2017 montrent que 83% des diplômés de la formation et de l’enseignement professionnels sont insérés dans le monde du travail en moins de 6 mois depuis le dépôt de leurs demandes", a-t-on affirmé de même source, soulignant que ce chiffre "a augmenté de 3% par rapport à la même période de 2016". Dans un même contexte, 60% des porteurs de projets a l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (ANSEJ) sont des jeunes diplômés de la formation professionnelle. Par ailleurs, le ministère a rappelé que les inscriptions des demandeurs de formation qui ont débuté le 9 juillet en cours s’étalera jusqu’au 16 septembre à travers tous les établissements de la formation professionnelle, alors que les journées de sélection et d’orientation  seront organisées du 17 au 19 septembre 2017. 


Canicule : les agriculteurs et éleveurs victimes des incendies vont être dédommagés

Les fortes chaleurs qui, depuis plus de deux semaines, continuent de s’abattre sur toute l’étendue de l’Algérie, ont été parmi les sujets commentés, ce lundi, par la chaine 3 de la Radio Algérienne. Celle-ci signale que ces conditions climatiques exceptionnelles ont été à l’origine de nombreux et importants incendies dans plusieurs wilayas, y ravageant « plusieurs milliers d’hectares » de forêts et de superficies agricoles, amenant, en réaction, les pouvoirs publics à prévoir des dédommagements aux agriculteurs et éleveurs qui ont en été les victimes. Citant le directeur central du ministère de l’Agriculture, Mohamed Kissera, le journaliste de la radio signale que la décision a été prise pour aider, « dans les plus brefs délais », les agriculteurs à replanter leurs parcelles et les éleveurs à remplacer le cheptel perdu des suites des sinistres provoqués par la forte et persistante canicule à laquelle continue d’être confronté le pays. le représentant du ministère indique que des opérations de recensements des personnes victimes de ces catastrophes sont actuellement en cours dans les wilayas qui y ont été affectées afin, dit-il, qu’elles puissent rapidement bénéficier des aides devant leur  permettre de reprendre leurs activités. Questionné, à son tour, sur les actions d'appoint que son département compte entreprendre pour limiter les pertes causées, jusque là, aux massifs forestiers, le directeur général  des Forêts, Azzedine Fekrane, explique que le dispositif de prévention des incendies, comprenant notamment 450 postes de vigie, avait été installé avant la période estivale. Il fait, d’autre part, état de la présence sur le terrain d’un nombreux matériel de lutte des sinistres, encadré par 481 brigades de « première intervention » constituées de 2.450 agents. L’auteur du reportage observe qu’en dépit de la forte mobilisation en moyens de lutte contre le feu ce sont, à ce jour, 7.909 hectares de superficies forestières qui sont « parties en fumée », alors que, conclut-il, que « nous n’en sommes qu’au mois de juillet ». 


dimanche 30 juillet 2017

Handball/Championnat du monde U-21 : premier titre historique pour l'Espagne devant le Danemark (39-38) après. prolongations

L'Espagne a décroché son 1er titre du Championnat du monde de handball des moins de 21 ans (U-21), en battant  dimanche, le Danemark par (39-38) après .prolongations, mi-temps (18-16) en finale de la 21e édition disputée à la salle Harcha-Hacène (Alger). Le temps réglementaire s'est terminé sur le score de 34-34. C'est le premier titre de l'Espagne après cinq "échecs" en finale après  ceux de 1987, 1989, 1995, 2001 et 2013 . Les Espagnols succèdent au palmarès de l'épreuve à la France sacrée en 2015, et éliminée en demi-finale par le Danemark (34-37). La Russie reste la plus titrée avec 7 trophées dont 5 remportés par  l'ex-URSS entre 1977 et 1989. Elle devance le Danemark qui compte trois  titres mondiaux (1997, 1999 et 2005). En match de classement pour la 3e place, la France s'est imposée de justesse devant l'Allemagne (23-22), mi-temps (10-12).  APS


Tebboune : « Il est hors de question de recourir à l'endettement extérieur »

Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé dimanche que l'Algérie n'aura pas recours à l'endettement extérieur en dépit des difficultés financières induites par la chute des prix du pétrole. "Il est hors de question de recourir à l'endettement extérieur et nous ne voulons même pas y penser. Nous refusons hypothéquer notre souveraineté quelle que soit la situation, et ce sont là les instructions du Président de la République", a déclaré M. Tebboune lors de la réunion préparatoire de la prochaine Tripartite (Gouvernement-Patronat-UGTA). "Face aux déséquilibres macroéconomiques dans le contexte du recul des recettes pétrolières, nous allons compter sur nos capacités, petites ou grandes soient elles", a-t-il ajouté. En dépit de la "situation tendue", l'Etat dispose de moyens matériels lui permettant de continuer à financer les projets de développement prioritaires notamment en matière de logement, de santé, d'enseignement, à payer les salaires et à importer à hauteur de 35 milliards de dollars par an, a soutenu le Premier ministre. En fait, "l'ambition de l'Algérie est beaucoup plus grande, puisqu'elle vise à être, le plus rapidement possible, au diapason des pays émergents par la mise en place d'une économie intégrée", a indiqué M. Tebboune. Soulignant que l'Etat compte poursuivre les programmes d'investissement public mais de manière "plus rationnelle", le Premier ministre, a estimé que "le moment est venu de procéder à une évaluation des efforts consentis (en la matière), d'autant que les investissements publics accaparaient près d'un tiers du PIB, ce qui est énorme", a-t-il dit. Il a indiqué que "l'investissement public imprime une dynamique à l'économie nationale, mais que seule l'entreprise peut réellement créer de la richesse". "Aussi, importe-t-il de miser sur les PME plutôt que sur les grands investissements qui n'ont pas apporté les résultats escomptés", a-t-il ajouté, précisant que les PME "ne nécessitent pas d'importants financements et donnent des résultats rapidement". Précisant que les PME seront orientées vers la satisfaction des besoins du marché local, l'un des plus importants marchés de consommation de la région, le Premier ministre a affirmé que "nous devons être les premiers à bénéficier de notre marché. Nous n'importerons plus de biens de grande consommation si nous réussissons à développer un tissu local de PME".   Recensement de 3.800 fonciers industriels vacants et 3.000 fonciers attribués et non exploités   Pour atteindre cet objectif, de vastes superficies du foncier industriel seront affectées à ces entreprises, a affirmé M. Tebboune, précisant que 3800 fonciers industriels vacants ont été distribués à travers 28 wilayas et 3000 sont attribués mais non exploités. Soulignant que la priorité sera accordée à la production d'intrants, M. Tebboune a indiqué que les entreprises actives dans ce domaine vont bénéficier de financement pouvant atteindre 90% en leur accordant "la priorité absolue" dans l'obtention du foncier industriel. "Beaucoup d'activités industrielles risquent aujourd'hui de s'arrêter si l'importation des intrants produits à l'étranger est stoppée", a-t-il expliqué. De même que les industries manufacturières, notamment dans le domaine agricole qui enregistre un important excédent de production, seront encouragées, a ajouté le Premier ministre qui a mis en avant l'impératif de soutenir les idées innovatrices. Cette nouvelle approche en matière de financement de l'investissement sera accompagnée de mesures afin de rééquilibrer la fiscalité, d'une part, et récupérer les fonds du marché parallèle, d'autre part. "Nous userons de tous les moyens, avec bienveillance, pour injecter les fonds du marché parallèle dans l'économie réelle", a déclaré le Premier ministre, qui a ajouté qu'en dépit de l'absence de chiffres précis à ce sujet, "mais tout ce qui sera récupéré, est important pour nous". Evoquant les perspectives économiques du pays, M. Tebboune a estimé que l'"Algérie est à mi-parcours en matière de diversification de l'économie et que le parachèvement de ce qui reste à franchir est tributaire de l'adhésion à une vision économique unifiée conciliant intérêts du citoyen, de l'Etat et de l'entreprise", une vision qui fera, a-t-il dit, l'objet de  discussions de la prochaine tripartite qui se tiendra le 23 septembre prochain à Ghardaïa.  

L'ancien chef du gouvernement Redha Makek inhumé au Carré des Martyrs d'El-Alia

L'ancien chef du gouvernement et moudjahid, Redha Malek, décédé samedi dernier, a été inhumé dimanche après-midi au Carré des Martyrs au cimetière El-Alia (Alger).  De hauts responsables de l'Etat, des membres du gouvernement, des personnalités politiques et nationales, des compagnons d'armes du défunt, ainsi que de nombreux citoyens ont assisté à l'enterrement.  Etaient également présents, le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Said Bouhadja, le Premier ministre, M. Abdelmadjid Tebboune, le président du Conseil constitutionnel, M. Mourad Medelci, le ministre d'Etat, Directeur de cabinet à la Présidence de la République, Ahmed Ouyahia, le ministre d'Etat, Conseiller spécial du président de la République, Tayeb Belaïz, ainsi que le Conseiller auprès de la Présidence de la République, Saïd Bouteflika.  Dans une oraison funèbre, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a mis en exergue les qualités du défunt, affirmant que l'Algérie "a perdu un moudjahid, un dirigeant, un responsable connu pour ses positions et ses contributions, l'un des artisans de la grande épopée de l'Algérie, un négociateur présent aux étapes importantes de l'histoire de notre nation, un fils du peuple nationaliste attaché aux constantes de Novembre 1954, un politicien engagé, un diplomate chevronné et un grand républicain".  "Le défunt qui a consacré sa vie au service de l'Algérie a été l'un de ceux qui ont fait face au terrorisme avec courage et bravoure", a ajouté M. Mihoubi, appelant les élites, les universitaires et les centres de recherche à "se pencher sur le parcours de Redha Malek qui a posé les bases d'une grande expérience politique et culturelle".  A noter que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de condoléances à la famille de l'ancien chef du gouvernement, Redha Malek, dans lequel il a loué les qualités du défunt "qui a voué sa vie au service de l'Algérie durant la glorieuse révolution et après indépendance", affirmant que l'Algérie "vient de perdre l'un de ses hommes émérites et vaillants fils, le grand militant et moudjahid, le frère et compagnon d'arme, Redha Malek, l'ami de tous, qui a £uvré dans le discrétion et parti en silence, mais dont la voix résonnera à  jamais dans l'histoire de l'Algérie". APS 


Tebboune : pas de recours à l'endettement extérieur et la rentrée sociale sera calme

Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé dimanche que l'Algérie n'aura pas recours à l'endettement extérieur en dépit des difficultés financières induites par la chute des prix du pétrole. Il a également affirmé que la rentrée sociale sera "calme et sans problèmes" "Il est hors de question de recourir à l'endettement extérieur et nous ne voulons même pas y penser. Nous refusons hypothéquer notre souveraineté quelle que soit la situation, et ce sont là les instructions du Président de la République", a déclaré M. Tebboune lors de la réunion préparatoire de la prochaine Tripartite (Gouvernement-Patronat-UGTA). "Face aux déséquilibres macroéconomiques dans le contexte du recul des recettes pétrolières, nous allons compter sur nos capacités, petites ou grandes soient elles", a-t-il ajouté. En dépit de la "situation tendue", l'Etat dispose de moyens matériels lui permettant de continuer à financer les projets de développement prioritaires notamment en matière de logement, de santé, d'enseignement, à payer les salaires et à importer à hauteur de 35 milliards de dollars par an, a soutenu le Premier ministre. En fait, "l'ambition de l'Algérie est beaucoup plus grande, puisqu'elle vise à être, le plus rapidement possible, au diapason des pays émergents par la mise en place d'une économie intégrée", a indiqué M. Tebboune. Soulignant que l'Etat compte poursuivre les programmes d'investissement public mais de manière "plus rationnelle", le Premier ministre, a estimé que "le moment est venu de procéder à une évaluation des efforts consentis (en la matière), d'autant que les investissements publics accaparaient près d'un tiers du PIB, ce qui est énorme", a-t-il dit. Il a indiqué que "l'investissement public imprime une dynamique à l'économie nationale, mais que seule l'entreprise peut réellement créer de la richesse". "Aussi, importe-t-il de miser sur les PME plutôt que sur les grands investissements qui n'ont pas apporté les résultats escomptés", a-t-il ajouté, précisant que les PME "ne nécessitent pas d'importants financements et donnent des résultats rapidement". Précisant que les PME seront orientées vers la satisfaction des besoins du marché local, l'un des plus importants marchés de consommation de la région, le Premier ministre a affirmé que "nous devons être les premiers à bénéficier de notre marché. Nous n'importerons plus de biens de grande consommation si nous réussissons à développer un tissu local de PME". Recensement de 3.800 fonciers industriels vacants et 3.000 fonciers attribués et non exploités  Pour atteindre cet objectif, de vastes superficies du foncier industriel seront affectées à ces entreprises, a affirmé M. Tebboune, précisant que 3800 fonciers industriels vacants ont été distribués à travers 28 wilayas et 3000 sont attribués mais non exploités.                       Soulignant que la priorité sera accordée à la production d'intrants, M. Tebboune a indiqué que les entreprises actives dans ce domaine vont bénéficier de financement pouvant atteindre 90% en leur accordant "la priorité absolue" dans l'obtention du foncier industriel. "Beaucoup d'activités industrielles risquent aujourd'hui de s'arrêter si l'importation des intrants produits à l'étranger est stoppée", a-t-il expliqué. De même que les industries manufacturières, notamment dans le domaine agricole qui enregistre un important excédent de production, seront encouragées, a ajouté le Premier ministre qui a mis en avant l'impératif de soutenir les idées innovatrices. Cette nouvelle approche en matière de financement de l'investissement sera accompagnée de mesures afin de rééquilibrer la fiscalité, d'une part, et récupérer les fonds du marché parallèle, d'autre part. "Nous userons de tous les moyens, avec bienveillance, pour injecter les fonds du marché parallèle dans l'économie réelle", a déclaré le Premier ministre, qui a ajouté qu'en dépit de l'absence de chiffres précis à ce sujet, "mais tout ce qui sera récupéré, est important pour nous". Evoquant les perspectives économiques du pays, M. Tebboune a estimé que l'"Algérie est à mi-parcours en matière de diversification de l'économie et que le parachèvement de ce qui reste à franchir est tributaire de l'adhésion à une vision économique unifiée conciliant intérêts du citoyen, de l'Etat et de l'entreprise", une vision qui fera, a-t-il dit, l'objet de  discussions de la prochaine Tripartite qui se tiendra le 23 septembre prochain à Ghardaia. La rentrée sociale sera "calme et sans problèmes" Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, par ailleurs, que la rentrée sociale sera "calme et sans problèmes", critiquant ceux qui tentent de "noircir" aux Algériens la situation financière du pays. "La rentrée sociale, contrairement à ce que disent certains, sera correcte, calme et sans problèmes", a déclaré M. Tebboune. Il a estimé, par la même occasion, que "des gens tentent de noircir la situation financière du pays à des Algériens, alors que l'Etat n'a pas recouru à l'endettement et que les projets sont toujours en cours de réalisation, notamment ceux de l'enseignement, la santé, le logement, ainsi que la prise en charge sociale qui sont intouchables". M. Tebboune a souligné, d'autre part, que le patronat "constitue pour le gouvernement un partenaire indissociable dans la croissance économique", saluant le rôle "stabilisateur" que joue l'UGTA au sein du monde de travail. Le Premier ministre a salué également les entreprises publiques et privées pour "les efforts consentis en vue de créer de la richesse", estimant que "seule l'entreprise est en mesure de générer cette richesse". M. Tebboune, qui a relevé l'importance de la stabilité dans tout processus de développement économique, a mis en évidence le fait que l'économie nationale "a pu résister malgré la chute des recettes pétrolières", affirmant que "la souveraineté de l'Algérie, qui est totale, ne peut être hypothéquée par quoi que ce soit".


MDN : plus de 48 kg de kif traité saisis à Tlemcen et Ain Témouchent

Plus de 48 kilogrammes de kif traité ont été saisis dans deux opérations distinctes menées par des unités des Garde-côtes à Tlemcen et Aïn Témouchent, indique le ministère de la Défense nationale dans un communiqué. "Dans le cadre de la lutte contre la contrebande et la criminalité organisée, des unités des Garde-côtes ont saisi, le 25 juillet 2017, dans deux opérations distinctes menées à Tlemcen et Aïn Témouchent (2e Région militaire), 48,5 kilogrammes de kif traité, tandis que des éléments de la Gendarmerie Nationale ont saisi 15 kilogrammes de corail brut à El Taref (5e Région militaire)", précise la même source. Dans le même contexte, des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP) ont arrêté à In Amenas (4e Région militaire), Tamanrasset et In Guezzam (6e Région militaire), "11 contrebandiers et saisi 2 camions, 7 véhicules et 10 quintaux de denrées alimentaires".  Par ailleurs, des détachements de l’ANP et des éléments de la Gendarmerie nationale ont intercepté à Adrar, In Amenas et Tamanrasset "51 immigrants clandestins de différentes nationalités", tandis que des Garde-côtes "ont déjoué une tentative d’émigration clandestine de 16 personnes à bord d’une embarcation de construction artisanale à Skikda (5e Région militaire)", ajoute le communiqué. APS


BMS : Des températures caniculaires (40 à 44 degrés) à partir de lundi sur l'est et l'intérieur du pays

Des températures maximales élevées sont attendues, à partir de lundi, sur les wilayas de l'Est dont des villes côtières et de l'intérieur du pays, annonce dimanche un Bulletin météo spécial (BMS), dont la validité prend fin le mardi 1 août 2017. Selon ce BMS, il est ainsi prévu un pic de température "atteignant ou dépassant localement 40 degrés Celsius sur les villes côtières et 44 degrés Celsius sur les villes de l'intérieur du pays", précisant que les wilayas concernées sont Skikda, Bejaia, Jijel, Annaba et El Taref, pour les premières et Constantine, Mila, Guelma et Souk Ahras pour celles de l'intérieur. APS


BMS : Des températures caniculaires (40 à 44 degrés) à partir de lundi sur l'est et l'intérieur du pays

Des températures maximales élevées sont attendues, à partir de lundi, sur les wilayas de l'Est dont des villes côtières et de l'intérieur du pays, annonce dimanche un Bulletin météo spécial (BMS), dont la validité prend fin le mardi 1 août 2017. Selon ce BMS, il est ainsi prévu un pic de température "atteignant ou dépassant localement 40 degrés Celsius sur les villes côtières et 44 degrés Celsius sur les villes de l'intérieur du pays", précisant que les wilayas concernées sont Skikda, Bejaia, Jijel, Annaba et El Taref, pour les premières et Constantine, Mila, Guelma et Souk Ahras pour celles de l'intérieur. APS


La prochaine réunion de la Tripartite prévue le 23 septembre 2017 à Ghardaia

La réunion préparatoire de la prochaine Tripartite (Gouvernement-Patronat-UGTA) a décidé dimanche de la tenue de la prochaine Tripartite le 23 septembre 2017 à Ghardaia.  Cette réunion préparatoire, tenue au Palais du gouvernement sous la présidence du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, avec les partenaires du Pacte National économique et social de croissance (UGTA et Patronat), doit également examiner les points à l'ordre du jour à soumettre à la prochaine Tripartite.  Cette prochaine Tripartite, qui interviendra après celle tenue en mars dernier à Annaba, sera la première à être présidée par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune.  Prônant constamment le dialogue national, M. Tebboune avait affirmé, lors de la présentation du Plan d'action du gouvernement devant le Parlement en juin dernier, que le gouvernement s'attèlerait "à l'ouverture de canaux du dialogue et de concertation avec toutes les composantes du tissu national, qu'elles soient politiques, syndicales, académiques ou associatives pour expliquer la démarche de l'exécutif, obtenir la confiance et l'adhésion de tous". M. Tebboune avait indiqué, par la même occasion, que "le Gouvernement est conscient qu'un consensus autour des questions nationales majeures facilitera grandement la réalisation des objectifs tracés dans son Plan d'action pour la mise en œuvre du programme du président de la République", soulignant l'importance d'atteindre "un consensus national  pour gérer la crise économique en vue de préserver l'indépendance et la souveraineté nationale dans la prise de décision". Pour rappel, le Pacte national économique et social de croissance avait été signé lors des travaux de la Tripartite tenue en février 2014 à Alger. Ce Pacte s'est donné pour objectifs l'accélération du processus des réformes économiques, le développement industriel, l'amélioration du climat des affaires, le  système de santé et de la protection sociale, l`accès au travail et l`amélioration du pouvoir d`achat, ainsi que la sécurité énergétique et l`adéquation du système de formation avec les besoins de l`entreprise.  Il est basé sur la volonté du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de promouvoir la concertation pour une croissance durable tout en préservant les acquis sociaux. Les signataires de ce Pacte ont été le Gouvernement, l'UGTA, la Confédération Générale des Entreprises Algériennes (CGEA), le Forum des Chefs d'Entreprises (FCE), l'Union Nationale des Entrepreneurs publics (UNEP), la Confédération Nationale du patronat Algérien (CNPA), la Confédération des Industriels et des Producteurs Algériens (CIPA), la Confédération Algérienne du Patronat (CAP), I'Union Nationale des Investisseurs (UNI), la Confédération Générale du Patronat-BTPH (CGP-BTPH) et l'Assemblée générale des entrepreneurs algériens (AGEA).  


Concours de recrutement d’enseignants : les candidats passent à l’examen oral

Les 134 192 candidats prenant part au concours de recrutement d’enseignants débutent, ce dimanche, l’examen oral prévu pour se dérouler deux jours durant. C’est parmi eux que doivent être recrutés les 10 000 postulants à un poste d’enseignant. La ministre de l’éducation, Nouria Benghebrit, avait récemment assuré que ce concours se déroulera dans la transparence, tout comme elle a appelé les candidats à ne compter que sur leurs connaissances et leurs efforts durant le déroulement de celui-ci. En 2016 et 2017, 93.000 diplômés avaient été recrutés dans le secteur de l'Education par suite d’un concours dont les résultats n’avaient donné lieu à aucun recours, ni contestation, la méthode de son organisation ayant été, à divers, concluante, avait estimé la ministre. 


Un engagement sans faille contre l’intégrisme

Après une semaine d’hospitalisation, l’ancien chef de gouvernement, Redha Malek, a rendu l’âme hier matin à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja, à Alger. Ceux qui l’ont connu de près retiennent de lui sa participation importante au Mouvement national, à la guerre pour l’indépendance et son implication dans l’édification d’un Etat républicain basé sur la séparation de la politique de la religion. Son amour pour la patrie et son engagement pour la démocratie ont fait de lui un homme toujours prêt à répondre à l’appel. C’est durant les années 1990, qu’il se met au-devant de la scène politico-médiatique, à travers ses positions tranchantes et sans ambiguïté contre le terrorisme intégriste. Dès l’arrêt du processus électoral en janvier 1992, Redha Malek, ce fin négociateur des Accords d’Evian, a présidé le CNT (Conseil national de transition), créé après la démission du Parlement, avant d’intégrer, en juillet de la même année, le Haut conseil de l’Etat, une instance de présidence collégiale (instaurée après la démission du défunt président Chadli Bendjedid), et d’être nommé en tant que ministre des Affaires étrangères en février 1993, puis chef de gouvernement au mois de juillet de la même année, au moment où l’Algérie était livrée non seulement à l’étranglement financier imposé par le FMI, mais aussi à un terrorisme des plus féroces. Il tente tant bien que mal de gérer un pays au bord de la faillite, qui enterre tous les jours les plus émérites de ses enfants, assassinés par les groupes islamistes armés. Le 16 mars 1994, et alors qu’une foule nombreuse, regroupée dans un cimetière à Oran, rendait un dernier hommage à Abdelkader Alloula, un monument du théâtre tué par un commando d’islamistes armés, Redha Malek, visiblement très touché par cet ignoble attentat, exprime, en sa qualité de chef de gouvernement, sa condamnation du terrorisme et lance cette phrase : «La peur doit changer de camp» qui restera célèbre. Il défendait l’idée de «la résistance populaire» qui, selon lui, était nécessaire pour combattre la terreur des assassinats et des attentats à l’explosif commis par les terroristes pour pousser les Algériens au choix mortel du cercueil ou l’exil. Cette phrase n’est pas restée sans écho. De nombreux anciens maquisards de l’ALN vont encadrer les premiers groupes d’autodéfense et de Patriotes soumis au diktat des groupes terroristes, notamment dans les maquis de la Mitidja, du Djurdjura et de Dahra. Quelques semaines plus tard, Redha Malek est démis de ses fonctions, par le président Liamine Zeroual, dans des circonstances troublantes. Il apprend son limogeage par un communiqué de l’agence officiel, au même titre que la presse nationale. Critiqué pour ses positions qualifiées d’«éradicatrices» par ses détracteurs, l’ancien chef de gouvernement va rallier à lui de nombreux militants républicains, pour créer l’ANR (Alliance nationale républicaine), un parti laïque très engagé dans la lutte contre l’intégrisme. Il se présente à l’élection présidentielle de 1995, mais sa candidature a été rejetée alors qu’il avait obtenu haut la main les 75 000 signatures. Avec sa formation politique farouchement anti-islamiste, il réussit à arracher des sièges au niveau de la première Assemblée nationale (APN) pluraliste de 1997. En 2009, il se retire de la présidence du parti, mais continue à animer des conférences, sur les thèmes de l’histoire, des Accords d’Evian, en tant qu’acteur de cet important épisode dans l’histoire du pays. Malgré sa discrétion, il ne manque pas de revenir sur les événements qui ont secoué le pays. Sur les années 1990, en fin observateur, il déclare aux médias : «Nos voisins auraient intérêt à tirer les leçons de ce qui nous est arrivé. Les portes de la démocratie ont été ouvertes en Algérie en 1991. Mais des forces rétrogrades s’y sont engouffrées. Nous avons été obligés de réagir. Contre vents et marées, nous sommes parvenus à maintenir le caractère moderne de l’Algérie. J’aimerais que nos frères arabes profitent de cette expérience. Ils doivent savoir que la démocratie ne crée pas automatiquement le progrès. Les élections libres sont une chose, mais si le pays, ou l’Etat, est en crise, comment peut-on les organiser ? Cela peut conduire à une aventure dangereuse. Quant aux islamistes, au nom de quoi se permettent-ils de confisquer une religion ? J’en veux profondément aux partisans du Front islamique du salut (FIS). Ils ont donné raison au général de Gaulle, qui, dans une sorte de ‘‘prophétie’’ datant de 1958, avait annoncé le chaos à l’Algérie indépendante.» Même s’il n’était pas très présent politiquement, Redha Malek a su transformer ses rares sorties médiatiques, durant ces dernières années, en un événement national. Il ne s’empêche de déclarer à propos des scandales économiques qui ont secoué les institutions de l’Etat : «L’indépendance du pays est minée par la corruption.» Tout comme il n’hésite pas à s’exprimer sur la question du Sahara occidental, lors du forum d’El Moudjahid, à travers des phrases très lourdes de sens. «A nos amis marocains qui proposent une autonomie au Sahara occidental, je dirai qu’aucune offre d’autonomie n’a réussi au monde, parce qu’elles se sont toutes transformées en de véritables indépendances des peuples», a-t-il déclaré devant un parterre de journalistes et de diplomates, à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1961. Redha Malek est parti, en laissant derrière lui, un parcours jalonné de succès pendant la Guerre de Libération, des positions politiques courageuses durant les années 1990, immortalisées avec des livres-témoignage et d’analyses qu’il a publiés, dont L’Empreinte des jours, Guerre de libération et révolution démocratique : écrits d’hier et d’aujourd’hui, L’Algérie à Evian : histoire des négociations secrètes, 1956-1962, Arrêt du processus électoral, enjeux et démocratie, Tradition et révolution et Le véritable enjeu : l’enjeu de la modernité en Algérie et dans l’islam. Il faut dire qu’avec la disparition de Redha Malek, l’Algérie perd un acteur et un témoin privilégié d’un demi-siècle de son histoire contemporaine.  

De la Révolution à la diplomatie postindépendance

Avec le décès de Redha Malek, l’Algérie a perdu une personnalité qui a été de toutes les étapes qui ont marqué l’histoire du pays. Premier fait d’armes, la création de l’Union générale des étudiants musulmans d’Algérie (Ugema), dont il sera l’un des membres fondateur, en compagnie de Abdeslam Belaïd, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mohamed Seddik Benyahia, Aissa Messaoudi, Mohamed Menouar Merrouche et Abdelhamid Mehri. Dix mois après son lancement, les dirigeants invitent leurs camarades, inscrits à l’université d’Alger et ailleurs, à boycotter les cours et les examens. Ainsi, les universitaires algériens, mais aussi les lycéens, rejoignaient sans réticence les maquis pour lutter contre le colonisateur français.  De 1957 à 1962, l’ancien chef de gouvernement prendra la tête du journal El Moudjahid, hebdomadaire du Front de libération nationale (FLN), ronéotypé à Alger par le Conseil de coordination et d’exécution, avec pour objectif un travail d´information et de propagande, afin de  réveiller la conscience de l´opinion internationale sur les exactions commises par les Français. Et c’est tout naturellement que Redha Malek est désigné porte-parole de la délégation algérienne aux négociations des Accords d’Evian conclus  le 19 mars 1962 et qui ont mis fin à la colonisation française en Algérie, en consacrant les principes de l’intangibilité de l’intégrité du territoire de l’Algérie, l’unité de son peuple et son indépendance totale. Lors d’un entretien accordé à l’APS en 2012, l’ancien chef de gouvernement a rappelé que ces Accords avaient une philosophie particulière. «Ces Accords n’étaient pas seulement un moyen de mettre un terme à une guerre extrêmement dure de 7 ans et 8 mois, mais aussi, il s’agissait d’une occasion pour montrer d’une façon éclatante que l’Algérie était devenue adulte et qu’elle ouvrait droit à la souveraineté», a-t-il affirmé. Après l’indépendance, c’est dans le corps diplomatique que l’ancien porte-parole des Accords d’Evian mettra au service de l’Algérie ses talents de diplomate. Tour à tour ambassadeur en ex-Yougoslavie, puis en France en 1965, et en ex- URSS en 1970. En 1977, il quitte la diplomatie pour le ministère de l’Information et de la Culture, un intermède de deux ans avant d’être à nouveau nommé ambassadeur aux Etats-Unis, en 1979. Il sera l’un des principaux négociateurs de la «crise des otages» entre les Etats-Unis et l’Iran, alors que 52 otages américains sont retenus en Iran. A la demande des Etats-Unis et de l’Iran, la diplomatie algérienne est appelée à jouer les intermédiaires entre les deux pays et le 20 janvier 1981, les 52 otages sont libérés après 444 jours de détention. Par la suite, Redha Malek sera nommé, en 1982, ambassadeur  en Grande-Bretagne.   

Redha Malek (1931-2017) : L’Algérie au cœur

Pr Abdelmadjid Merdaci Docteur d’Etat en sociologie et enseignant-chercheur à l’ université de Constantine L’ancien Premier ministre Redha Malek est décédé ce samedi à Alger à l’âge de 86 ans. Il avait été transféré, le vendredi 21 juillet, à l’hôpital militaire de Aïn Naadja et l’information, bien que discrètement relayée, n’avait pas manqué de susciter l’inquiétude parmi ses proches et ceux qui suivaient avec attention ses activités et qui le savaient fatigué. Natif de Batna en décembre 1931, diplômé en lettres de l’université d’Alger, c’est à partir de Paris que se dessine de manière quasi irréversible son engagement militant en faveur de l’indépendance de l’Algérie et le syndicalisme estudiantin lui offre le premier cadre d’expression publique de ses choix. Secrétaire général de l’Union des étudiants algériens de Paris en 1955, il prend fait et cause en faveur du «M» lors de l’historique querelle sur les conditions d’organisation des étudiants algériens. «Le M de l’Ugema était une passerelle, un lien et une façon de rester en harmonie avec le peuple algérien mais qui n’empêchait pas l’évolution.»(1) 1- Le militant politique Dans l’entretien qu’il accorde à l’auteur américain Clement Moore Henry en 2007, Redha Malek rappelle avec précision le contexte de ce débat et met en avant les positions exprimées alors par Léon Feix, membre de la direction du PCF et qui reprenait la thèse de Maurice Thorez sur une nation en formation et cite à ce sujet la brochure qu’il avait signée sous le titre «L’habit d’Arlequin». Dans son témoignage, Redha Malek rapporte – pour l’anecdote, dit-il – une rencontre avec Albert Camus. «Abdesselem, Taleb et moi sommes allés voir Camus, qui était à l’époque à L’Express, pour lui demander comment il voyait l’Algérie, s’il la voyait comme Thorez, une fusion de toutes les races. Il a répondu que pour lui c’était les Français d’un côté, les Arabes de l’autre.»(2) Membre fondateur de l’Ugema, il aura tôt fait de rejoindre le FLN où il s’inscrit sur un registre auquel il restera toujours fidèle, celui de la bataille des idées qui fut pour lui et d’autres compagnons de lutte, d’abord celle de la communication et de l’information. Il sera ainsi de l’aventure d’El Moudjahid – aux côtés de Moussaoui, Chaulet, notamment – et dans la proximité de Abane. Il dirigera ainsi l’organe central du FLN de combat et était alors tout à fait dans son rôle, tout au long des négociations entre le GPRA et le gouvernement français à Evian, en qualité de porte-parole de la délégation algérienne. 2 - Le diplomate L’Algérie indépendante le requiert d’abord comme diplomate et il représentera le pays auprès des plus décisifs partenaires du nouvel Etat. De 1965 – où il est accrédité auprès du gouvernement français – à 1977 où il représente l’Algérie auprès de l’URSS, Redha Malek sera aussi à Londres puis à Washington. Celui qui aura consacré un quart de siècle de sa vie à la diplomatie algérienne jouera aussi, dans le cadre de ses missions, un rôle significatif dans l’action internationale de l’Algérie. A Paris, il conduira, en particulier, sur instruction du président Boumediène, les négociations avec le gouvernement français sur la question sensible de Mers El Kébir et qui devait aboutir au départ anticipé des dernières troupes française d’Algérie et il sera aussi, à Washington, l’un des négociateurs discrets de la libération des otages américains retenus à Téhéran. 3 – L’homme d’état Ministre de l’Information et de la Culture dans le gouvernement du président Bendjedid entre 1977 et 1979, son magistère est largement rattaché aux premières ouvertures médiatiques du pays que devait illustrer le succès de l’hebdomadaire Algérie Actualité. Au plus fort de la crise du régime, au début des années 1990, Redha Malek reprend son costume de diplomate pour une mission spéciale, expliquer aux autorités américaines la nature des enjeux de la crise et il sera chargé par le président Boudiaf de la présidence du Conseil consultatif national (CCN) substitut au Parlement. Au lendemain de l’assassinat du président Boudiaf, Redha Malek est coopté en qualité de membre du Haut comité de l’Etat (HCE) et participe plus directement à la conduite des affaires publiques. C’est ce qu’allait confirmer, une année plus tard, sa désignation en qualité de ministre des Affaires étrangères (1993) et puis sa nomination à la tête du gouvernement algérien en août 1993. Il aura alors à faire face à l’une des périodes les plus critiques de l’histoire du pays entre d’une part la pression du terrorisme islamiste et de l’autre la crise économique qui contraint l’Algérie aux mesures drastiques de rééchelonnement de sa dette extérieure. Décision que Redha Malek assume sans ambiguïté. «C’est moi qui ai envoyé Benbitour, alors en charge du budget, pour négocier», précise-t-il dans un débat public. La mémoire collective conservera sans doute à jamais ces mots jaillis du plus profond des convictions de l’homme, prononcés à Oran en mars 1994, devant le cercueil du dramaturge Abdelkader Alloula : «La peur doit changer de camp.» Redha Malek fait partie de cette génération des années 1930 – qui compte aussi en son sein Mohamed Seddik Benyahia, Ahmed Taleb Ibrahimi pour ne citer que ceux qui ont pris fait et cause pour l’indépendance du pays – des premières élites musulmanes passées par l’université et il aura, en tout état de cause, été l’un des rares militants du Front à en assumer les obligations. Au-delà de publications désormais incunables, on lui doit des ouvrages aujourd’hui considérés comme d’incontournables références sur l’histoire de la Guerre d’indépendance. L’Algérie à Evian(3) est moins une œuvre de mémorialiste qui rapporte des événements auxquels il avait été directement associé qu’une esquisse significative des positions du GPRA lors des négociations et une évaluation critique des résultats des accords. L’acteur s’exprimera, pour sa part, jusqu’à ces toutes dernières années dans les médias ou les tribunes publiques, sur Evian marquant notamment à quel point ces Accords avaient été en conformité avec l’esprit et la lettre de la Proclamation du 1er Novembre 1954. En 1994, les éditions Sindbad rééditaient l’ouvrage paru trois ans plus tôt chez l’éditeur Bouchène Traditions et modernité(4) et Redha Malek reviendra sur les enjeux de l’histoire de la guerre d’indépendance dans un livre paru chez Casbah Editions au titre lourd de sens Guerre de libération et révolution démocratique(5). Pour celui qui écoutait cette voix singulière, c’est moins la résignation qu’une manière de désenchantement qu’il pouvait percevoir. «Notre indépendance n’est pas parachevée», n’hésitait-il pas à clamer et pour les médias nationaux ou étrangers, Redha Malek était ce qu’il était convenu de désigner comme un bon client. Un client à l’expression précise, documentée et qui gardait l’Algérie chevillée au cœur. Comme en attestera l’expérience de l’Alliance nationale républicaine (ANR). «Quand Si Redha nous avait fait part de cette idée (la création de l’ANR, ndlr) à Lacheraf et à moi, nous n’étions pas emballés. Nous avions essayé en vain d’en dissuader Redha Malek.» (6) Redha Malek aura l’occasion de dire toute son amertume devant le pluralisme de façade qui continue de prendre en otage toute évolution démocratique du pays. Ses engagements en faveur d’une république algérienne, démocratique, d’une société algérienne moderne constituent une manière de testament d’une dramatique actualité. 1 - Moore (Clement) : L’UGEMA – 1955-1932 Témoignages Casbah Editions 2 - Moore Op Cité 3 - Malek ( Redha) : L’Algérie à Evian 4 - Malek ( Redha) : Traditions et Modernité - Les enjeux Bouchène Editions 5 - Malek ( Redha) : Guerre de libération et révolution démocratique Casbah Editions 6 - Mazouzi (Mohamed Saïd) : J’ai vécu le pire et le meilleur – Casbah Editions  

L'empreinte d’un auteur racé

R edha Malek, acteur de la Guerre de Libération nationale et politicien racé, a été aussi un auteur confirmé. Son ouvrage le plus important est : L’Algérie à Evian : histoire des négociations secrètes, 1956-1962, publié en 1995 chez Dahlab et le Seuil. Membre de la délégation FLN pendant ces Accords, Redha Malek revient sur cette période cruciale de la guerre en révélant des aspects parfois inconnus même de ses contemporains. A sa parution, l’historien Charles-Robert Ageron encense à raison l’auteur, il résume : «Ecrit d’une plume alerte, cet ouvrage est à la fois le récit vivant d’un mémorialiste, mais aussi l’étude précise  des négociations secrètes qui s’échelonnèrent de 1956 à  1962.» Ageron signale dans sa recension que l’ouvrage réédité par l’ANEP et vite épuisé «s’imposera comme un remarquable plaidoyer historique, une défense et illustration de la politique du GPRA». Evoquant ce livre, Fouad Soufi, historien et ancien conservateur en chef aux Archives nationales d’Algérie, parle d’ «un texte important» dont le rédacteur a su «prendre du recul» par rapport à une période qu’il a intimement vécue. «Le livre permet d’avoir un autre discours que celui des Français qui ont eux aussi écrit sur cet épisode. Redha Malek est un témoin essentiel de l’histoire de l’Algérie. Il a fait ce qu’il devait faire. Sa vie n’a pas été de tout repos. Alors que ses compagnons, parfois plus âgés, ont préféré se retirer, lui a continué son activité. D’ailleurs, il ne faut pas oublier sa carrière d’ambassadeur. A un jeune âge, la trentaine, il était ambassadeur et pas dans n’importe quelle capitale, à Paris (1965-1970), où il a négocié avec De Gaulle la récupération de la base navale de Mers El Kébir», signale Soufi. Abdelmadjid Merdaci, historien et sociologue, évoque  un «observateur singulier». «L’homme a écrit sur l’arrêt du processus électoral, un livre inconnu. C’était un grand républicain. Un militant de la modernité», résume l’historien (voir contribution).  Redha Malek s’est intéressé à l’histoire islamique, son livre Tradition et révolution (Sindbad, Anep) est une somme intéressante sur l’aire géographique qui a abandonné l’héritage rationnel d’Ibn Rochd (Averroès) et des Mutazilites. Nommé membre du Haut comité d’Etat, Malek témoigne sur l’histoire récente du pays en publiant un livre qui n’a pas eu une large diffusion : Arrêt du processus électoral, enjeux et démocratie. L’Empreinte des jours, son dernier essai publié chez Casbah éditions en 2013, consigne des réflexions sur la vie, la sienne surtout, bien remplie. L’ancien Sorbonnard et rédacteur en chef d’El Moudjahid pendant la guerre révèle, à travers ce formidable texte, un auteur important dont le style relevé nous renseigne sur son érudition. «Homme de parole, Redha Malek n’admet pas que s’avilisse la monnaie verbale, expression et garantie de la bonne foi de tout penseur», souligne l’écrivain Djilali Khellas à la parution du livre. L’empreinte de l’homme restera. Fouad Soufi, observateur pondéré de notre temps, le confirme : «Redha Malek a la dimension des grands hommes qui, malgré la mort, resteront là, éternellement.»  

Une Révolution, une culture

Par Redha Malek (*) L’intérêt majeur de la Plateforme de la Soummam réside dans les analyses politiques de la situation de l’époque – Novembre 1954-Août 1956 – la structuration du FLN/ALN désormais dotée de statuts, l’orientation de l’action révolutionnaire ainsi que la définition des objectifs à atteindre. «Pour assurer le triomphe de la Révolution algérienne dans la lutte pour l’indépendance nationale» : le titre de la Plateforme annonce un programme d’action pour la restauration de l’indépendance nationale, mais au-delà de cet objectif, ouvre des perspectives d’une portée plus large relative à la post-indépendance. C’est pourquoi il est possible d’affirmer que ce document a marqué de son empreinte inédite non seulement le parcours de la Révolution armée, mais de manière générale l’identité même de l’Algérie en tant qu’algérianité. Après le déclenchement de l’insurrection du 1er Novembre, ses initiateurs devaient se retrouver pour «faire le point». Ce fut le Congrès du 20 août 1956. Entre-temps, un événement d’une grande envergure : l’offensive du Nord-Constantinois, le 20 août 1955, qui révéla la profonde détermination de la Révolution d’aller de l’avant et lui imprima une impulsion sans précédent. Le Congrès, qui rassembla les principaux chefs de maquis, constitua lui-même un défi d’une audace inouïe. Abane Ramdane, qui en fut le concepteur et l’organisateur avec Larbi Ben M’hidi, nous a confié une fois qu’il fallait être «fou à lier» pour convoquer une telle assemblée en un point du territoire – Ifri – qui pouvait être investi à tout moment par l’occupant, fortement présent dans les parages. Le Congrès de la Soummam donna tout d’abord un statut au FLN. LE CNRA (Conseil national de la Révolution algérienne) et le CCE (Comité de coordination et d’exécution) – qui avait une existence de fait auparavant – jouèrent un rôle fondamental dans les destinées de la Révolution. Ils donnèrent au FLN, jusqu’alors inconnu, – Bourguiba parlait de «mélasse» – un visage et des règlements intérieurs fondés sur la responsabilité collégiale, du CCE aux Wilayas, régions, secteurs. Egalement unifiée, l’ALN fut dotée de structures hiérarchiques – ses grades n’excédant pas le niveau de colonel. Le plus remarquable, au plan politique, fut l’intégration au CNRA des représentants de formations ou de tendances dissoutes, telles que l’UDMA, l’Association des oulémas, les «Centralistes». Ce qui conféra au FLN une représentativité accrue et l’érigea légitimement en artisan de l’unité nationale. Le Congrès pouvait ainsi tracer d’une main ferme les perspectives de la Révolution. «C’est une Révolution organisée, affirme la Plateforme, et non une révolte anarchique» ; «C’est une lutte nationale pour détruire le régime anachronique de la colonisation et non une guerre religieuse» ; «C’est une marche en avant dans le sens historique de l’humanité et non un retour vers le féodalisme» ; «C’est enfin une lutte pour la renaissance de l’Etat algérien sous la forme d’une République démocratique et sociale, et non la restauration d’une monarchie ou d’une théocratie révolues». Pénétrée d’une conscience aiguë de l’historicité, la Plateforme de la Soummam affirme ainsi avec vigueur les options légitimes de l’Algérie nouvelle. Elle n’hésite pas à stigmatiser la propagande aveugle du colonialisme en soulignant que la Révolution algérienne «n’est inféodée ni au Caire, ni à Londres, ni à Moscou, ni à Washington». Prolongement logique de l’Appel du 1er Novembre, la Plateforme de la Soummam s’inscrit en droite ligne du développement de la Révolution. Sa doctrine de la négociation est celle-là même qui s’est imposée à Evian. Cela va des conditions du cessez-le-feu, à l’unité de la nation, à l’intégrité du territoire, y compris le Sahara. Mais ce qui est fort remarquable, c’est l’influence que cette Plateforme a eu sur les mentalités. Texte le plus largement diffusé pendant la Guerre de Libération, elle était étudiée et commentée régulièrement dans les cellules de base du FLN. Son impact a déteint sur la culture politique des militants, des cadres, des citoyens. Les notions d’indépendance et de souveraineté, de justice sociale et de progrès ont été en quelque sorte intériorisées, et sont devenues comme des réflexes quasi automatiques. En dépit des dérives et des avanies, le cœur de l’Algérie profonde a conservé sa fierté et sa dignité révolutionnaires. La décennie noire atteste de la résistance opiniâtre contre la soi-disant révolution islamiste. On ne pouvait substituer à la Révolution authentique de Novembre le charlatanisme théocratique du FIS. Des moudjahidine de la grande époque se sont illustrés de nouveau dans l’arène – avec l’ANP, la société civile, le peuple toujours imprégné de sa Révolution. L’Algérie debout, souveraine «parlant pour elle-même» selon le témoignage des Etats-Unis lors de l’affaire des 52 otages.   (*) Publié dans El Watan le 19 août 2016

Une belle victoire pour la culture à Aokas

La marche du livre a eu lieu hier à Aokas dans la grande mobilisation, le calme et la bonne ambiance. Des centaines d’hommes et de femmes, livre à la main, ont battu le pavé sous une chaleur assommante qui ne les a pourtant pas dissuadés de répondre à l’appel du collectif citoyen de la ville. Ils sont venus des quatre coins de la wilaya, d’Alger et d’ailleurs. Des militants de divers horizons, des laïcs, des socialistes, des autonomistes, des députés, des écrivains, des artistes, des journalistes, des citoyens libres, des quidams,… la foule de la marche réprimée 22 juillet dernier s’est quintuplée hier par la force d’une détermination grandissante. Même Djamel Zenati, qui se fait rare ces derniers temps dans les mouvements de rue, était présent. Dans la foule, des parents ont eu l’ingénieuse idée de se faire accompagner de leurs enfants. L’image est encore plus belle : dans les airs, des livres ont trôné, brandis par des centaines de mains amies de la littérature. Garcia Marquez a côtoyé Younes Adli, Albert Camus, Fadhma et Taos Amrouche… Les Berbères de Gabriel Camps a marché avec Tahar Djaout de Youcef Merahi, Lui, le livre de Mehdi Acherchour avec Le Rebelle de Lounès Matoub, Mémoire d’un combattant de Hocine Aït Ahmed avec Askuti de Saïd Sadi, L’âne mort de Chawki Amari avec Chant de pain et de sel de Rachid Oulebsir, les deux ouvrages collectifs, Avril 80 et Algérie arabe, en finir avec l’imposture, ont fait marche commune, et bien d’autres titres qui prennent une belle revanche sur l’ignorance et le totalitarisme. Le silence des livres est accompagné de slogans entonnés par les marcheurs : «Assa azeka idles yella» (la culture vivra), «Pouvoir assassin»… De la place publique Katia Bengana, la symbolique de la résistance est forte, on s’est organisé en carrés, banderoles flottant aussi. L’une d’elles résume la simplicité de la revendication et l’aberrance de la situation : «Prenez l’argent, laissez-nous le savoir.» Le message est lancé au pouvoir qui bouche les horizons et bâillonne les voix libres. «A bas la dictature, vive la lecture», réclame une autre banderole, entourée de mains munies de livres. La manifestation a revêtu un cachet culturel et intellectuel en convoquant, sur des pancartes, des citations d’intellectuels comme Etienne de la Boétie. «Soyez résolus de ne servir plus, et vous serez libres», est-il écrit sur l’une d’elles, nous rappelant à l’humanisme de cet écrivain-poète. D’autres banderoles portent des revendications inévitablement politiques qui se greffent au besoin vital de la culture, comme celle qui rappelle, à qui l’aurait oublié, que la «Liberté d’expression est un droit fondamental». Ceci a justifié un autre mot d’ordre écrit sur une autre banderole qui s’adresse aux pouvoirs publics avec cette résolution que «La culture n’a pas besoin de vos autorisations». Et c’est pour cela que le collectif citoyen qui a initié la marche d’hier n’a, justement, introduit aucune demande d’autorisation auprès des services de la daïra. «Nous allons continuer ainsi», assure à El Watan, l’un des animateurs du collectif. «Victoire !» Les marcheurs se sont rassemblés devant le centre culturel Rahmani Slimane où a été installé une tribune de fortune pour les besoins des prises de parole et la minute de silence qui a été observée à la mémoire de «toutes les victimes des causes justes de par le monde». C’est dans ces lieux que, samedi 22 juillet, les forces antiémeute ont empêché la tenue d’un Café littéraire en chargeant les présents,  blessant nombre d’entre eux. Hier, pas l’ombre d’un CRS. Des instructions ont été données pour laisser faire, donnant ainsi suite au message d’apaisement du wali. «Une victoire !» a-t-on crié à Aokas.  «Jamais un Café littéraire n’a vu autant de présents. Ce sera le meilleur du monde», a lancé Fatah Bouhmila, l’animateur du Café littérature d’Aokas, visiblement fier, comme toute la foule, de compter cette victoire après un épisode douloureux de répression. «La première violence c’est nous qui l’avons faite, marcher à 13h avec cette chaleur suffocante, c’est trop !» ironise, comme à son accoutumée, Chawki Amari, au microphone. «On m’a dit qu’il faut éviter le politique, mais tout est politique dans ce pays», ajoute-t-il considérant que la marche d’hier a une dimension nationale et que s’il s’avère qu’elle est la première du genre dans le pays, elle servira de modèle. «Si c’est le cas, vive Aokas !» lance-t-il. Chawki Amari voit en la tenue de la manifestation pacifique d’hier le recul des autorités. «Je pense qu’ils se sont rendu compte que c’est ridicule et que le monde rit d’eux», dit-il, appelant à profiter de cette marche arrière des autorités. L’orateur n’a finalement pas animé sa rencontre littéraire, se contentant de cette prise de parole à l’extérieur du centre culturel.   Des Interdits de trop La mobilisation d’hier est pour le collectif citoyen d’Aokas le présage «d’un bon départ pour entamer une longue marche vers la libération de notre société de tous ces interdits de trop !» Dans une déclaration qu’il a lue aux présents, le collectif écrit : «Le monde est étonné qu’en Algérie le citoyen se bat pour le livre, l’échange et le vivre-ensemble, pendant que nos gouvernants veulent faire de nous des intolérants, des fanatiques, des incompétents et des tubes digestifs». L’exigence du système de demande d’autorisation n’est pour lui qu’un «prétexte à la mise en œuvre de la répression, que le pouvoir en place arrive à orienter les débats dans la société et à faire croire qu’il y a une majorité conservatrice pendant qu’il muselle la vraie majorité, la progressiste !» D’où sa décision de ne plus s’y soumettre.  «La mission de chacun est de se libérer des oukases d’un pouvoir illégitime, qui cherche à se perpétuer en faisant de nous des sujets incapables de réfléchir et de déterminer par eux-mêmes ce qui est bon ou non», ajoute-t-il. En décidant de ne se soumettre qu’au système déclaratif, déclarer la tenue de ses conférences à l’APC, le collectif dit maintenir son programme d’action en continuant à organiser chaque samedi un Café littéraire au nom de l’association Azday adelsan n Weqqas. Ce sera ainsi «jusqu’au dépassement total de cette situation, à savoir : la suppression de toute autorisation pour les activités culturelles et artistiques ; la limitation de l’information de l’administration à une simple demande de réservation des lieux, adressée au président de l’APC». Le rendez-vous est donc pris pour un Café littéraire samedi prochain.  

Rassemblement de soutien à Oran

Quelque 30 personnes se sont rassemblées, hier matin, place du 1er Novembre (ex-place d’Armes) à Oran, en soutien aux organisateurs du Café littéraire d’Aokas, à Béjaïa. En effet, une dizaine de citoyens, dont des membres de partis politiques comme le PST et le MDS, mais aussi des représentants d’associations, des universitaires et des journalistes se sont d’abord rassemblés sur les marches du théâtre régional Abdelkader Alloula, avec des pancartes sur lesquelles étaient écrits des slogans : «Libertés, culture» et notamment «Oran soutient Aokas». Ensuite, le rassemblement a continué en face, sur la place du 1er Novembre, où d’autres manifestants affluaient.

«En reculant, vous récolterez la révolte d’un peuple»

Ne leurrez pas le peuple M. Tebboune en reculant, car ce sera la révolte que vous récolterez.» Cette mise en garde est de Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid. Une formation politique qui, a priori, apporte son soutien au Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, dans le conflit qui l’oppose depuis quelques jours à Ali Haddad et à son action consistant à vouloir lutter contre la collusion entre l’argent et le politique. Lors d’une conférence de presse animée hier au siège de son parti, Soufiane Djilali a tiré la sonnette d’alarme, il a dressé un tableau noir de la situation qui prévaut dans le pays. «Le pays est au bord du gouffre. Il est en danger et les clignotants sont au rouge. Aujourd’hui, il est impérativement nécessaire de stopper l’hémorragie. Tebboune a ouvert la boîte de Pandore, il en a trop dit pour se rétracter, et si réellement il veut assainir la situation, il a notre soutien», confie Soufiane Djilali, qui pense que si les effets d’annonce des intentions du gouvernement venaient à être concrétisés, les conditions politiques pourraient être réunies pour que les forces du progrès, là où elles se trouvent, contribuent à l’initiation d’un processus de mise en place d’un Etat de droit. «Des actes doivent venir confirmer le discours, au risque de voir la défiance populaire conjuguée aux graves difficultés socioéconomique venir accélérer le délitement du régime, avec le risque grandissant d’entraîner l’Etat dans sa chute. Le gouvernement doit donner des gages de bonne volonté», avertit le conférencier qui croit savoir que l’alerte pour opérer des changements au sein du gouvernement a été «ordonnée» de l’intérieur du régime, et ce, à la suite de la gifle donnée par le peuple au gouvernement le 4 mai dernier. «Ce changement d’équilibre interne s’est traduit par le départ du gouvernement des figures les plus zélées du cercle présidentiel et les plus actifs pour le 4e mandat». En effet, de l’avis du patron de Jil Jadid, le système politique actuel s’est gravement lézardé avec l’abstention massive aux élections législatives du 4 mai. Une partie, selon lui, du pouvoir semble avoir pris conscience que la défiance populaire conjuguée aux graves difficultés socioéconomiques vont accélérer le délitement du régime avec le risque grandissant d’entraîner l’Etat dans sa chute. Soufiane Djilali rappelle à chaque fois que le bateau Algérie n’est pas dirigé par Bouteflika, en arrêt de travail en raison de sa maladie, et accuse un réseau de brigands et la mafia d’avoir pris les commandes du pays, mais avec le consentement du président Bouteflika. «Le pays va mal à cause de la complicité générale de ceux qui sont au pouvoir, que ce soit du temps Sellal et bien après», affirme le conférencier qui s’interroge sur le rôle de la justice. «Les passe-droits, le népotisme et la corruption doivent être combattus par une justice ferme et indépendante de la volonté de certains centres de décision non constitutionnels», espère Soufiane Djilali. S’agissant de la rencontre d’aujourd’hui, le leader de Jil Jadid l’a qualifiée de bipartite et non de tripartite. «La tripartite doit concerner, en plus du duo gouvernement-patronat (l’UGTA s’étant muée en syndicat des patrons), les syndicats autonomes de tous les secteurs», insiste-t-il.  

«Les règlements de comptes au sein du pouvoir ne trompent personne»

Le secrétariat national du RCD prévient contre l’inflation galopante qui met à rude épreuve les petites bourses.  Dans un communiqué sanctionnant sa réunion hier, le secrétariat national du RCD fait état de hausses de prix vertigineuses induites aussi par des interdictions d’importation de produits qui paralysent de nombreuses unités de production, pénalisant en premier lieu les petites bourses. La formation de Mohcine Belabbas considère que «ces décisions prises dans l’urgence perpétuent la politique d’improvisation sans soulager significativement les déficits». Ainsi, ce parti avertit sur «les conséquences à court et moyen termes d’une politique qui consiste à abandonner toute ambition de développement et mettre en difficulté les PME/PMI dans le seul but de présenter de moins mauvais bilans comptables». Pour le RCD, ces décisions n’aident en rien l’économie nationale à se relever d’une crise qui a été longtemps ignorée par l’Exécutif. Cette formation, qui milite pour un changement politique pacifique, évoque en outre les pénuries d’eau potable qui touchent de nombreuses localités. Des pénuries qui révèlent, une fois de plus, pour le secrétariat national du RCD, «les limites de la promotion d’une politique de l’offre dans un pays où le stress hydrique inhérent à sa situation géographique aurait dû dicter une gestion vigoureuse de la demande». Le RCD dénonce ainsi «la gestion du court terme et le populisme» qui «ont pris le pas sur une vision d’une gestion durable d’une ressource vitale et stratégique». Cette formation politique met en avant «la faillite des politiques publiques» qui est apparente dans divers domaines. Il cite, entre autres, la gestion chaotique des feux de forêt et la question des migrants subsahariens qui ont fait couler beaucoup d’encre. Pour le RCD, l’exploitation du drame humain des Subsahariens «par de hauts responsables de l’Etat à des fins électoralistes en perspective des échéances à venir est manifeste. Cette stratégie macabre doit être combattue et une enquête doit être diligentée pour situer les responsabilités». Ce parti politique de l’opposition commente également «l’étalage au grand jour des pratiques et mœurs des équipes gouvernementales du pouvoir de Bouteflika» qui «ne peut faire œuvre de mea culpa ni pour les uns ni pour les autres». Il estime que «les règlements de comptes à la marge ne trompent personne ; la saignée opérée dans les deniers publics est l’œuvre d’un pouvoir qui n’a pour objectif que la perpétuation d’un système qui opprime les Algériennes et les Algériens». Par ailleurs, le RCD dit avoir mis en garde «contre l’entretien de la provocation à l’égard des organisateurs du Café littéraire d’Aokas».