jeudi 31 mai 2018

Journée mondiale sans tabac : en Algérie, 15.000 personnes décèdent, chaque année, à cause de la consommation de cigarettes

À l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, observée le 31 mai de chaque année,  l'Organisation Mondiale de la Santé a mis l'accent, cette fois, sur les risques cardio-vasculaires induits par la forte consommation de cigarettes. Il suffit de consommer une cigarette par jour pour mettre notre cœur en danger, mettent en garde les spécialiste, qui précisent qu'en fumant on augmente les risques de provoquer un accident cardio-vasculaire, de 48 % chez les hommes, et de 57 % chez les femmes. En Algérie, le tabagisme est à l'origine du décès de 15.000 personnes par an, à raison d'une moyenne de 45 par jour. Lors de son passage mercredi  à l'émission L'invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat  Berkani, a rappelé que la lutte contre le tabagisme passe par un renforcement de la prévention et une application effective des lois interdisant de fumer dans les espaces publics «Il faut une application des lois qui existent et des campagnes quotidiennes à travers lesquelles on frappe les imaginations sur les ravages du tabagisme au sein de la société algérienne », avait-il déclaré. Rappelant l'existence d'une loi interdisant de fumer dans l'espace public, il avait plaidé pour une application de ces textes, accompagnée par une intense communication dans les médias, qui ont un "grand rôle à jouer" dans la sensibilisation contre le tabagisme.  «Une journée de lutte contre le tabagisme ne suffit pas : il faut créér une pression constante, durant toute l'année, contre ceux qui fument et, d'autre part, œuvrer à empêcher les jeunes en particulier à  commencer à fumer», a-t-il soutenu. Il a, en outre, insisté sur l'application de mesures de dissuasion et une publicité régulière montant la dangerosité du tabac pour la santé. L'enquête nationale réalisée en 2017 par le ministère de la Santé, en coordination avec l'Organisation mondiale de la Santé à Alger (OMS) et l'Office national des statistiques, a révélé que près de 15% des Algériens âgés entre 18 et 69 ans sont accros au tabac. Le tabagisme est à l'origine de 60% du nombre global des types de cancer en Algérie, selon le registre national du cancer qui indique que le cancer de l'appareil respiratoire arrive en tête avec celui de la sphère ORL à hauteur de 42%, suivi de celui de la vessie (28%) et du pancréas (22%).                    


Algérie-Mali-ONU: hommage du Secrétaire Général de l’ONU à l’Algérie

PH: Archive

Le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Antonio Guterres, a rendu mercredi à Bamako un hommage appuyé à l’Algérie qui a déployé d’importants efforts ayant permis aux parties maliennes de s’unir autour de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA), et qu’elle continue à déployer de manière déterminante dans cette phase de mise en œuvre. M. Guterres a rendu cet hommage à l'Algérie dans son allocution d’ouverture lors de la rencontre qu’il a eue, mercredi à Bamako avec, les membres du Comité de suivi de CSA, issu du processus d’Alger. Il a également loué les efforts de l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, lesquels contribuent à l’éradication de ce phénomène notamment dans la zone sahélo-saharienne. Abordant la situation en général au Mali, le Secrétaire Général des Nations Unies, tout en se félicitant de la confiance qui s’installe progressivement entre les parties maliennes et qui constitue l’une des réalisations les plus tangibles de l’Accord de paix, s’est dit satisfait de voir les différentes parties maliennes signataires réunies dans une même  salle et parlant d’une seule voix.


Journée mondiale sans tabac : en Algérie, 15.000 personnes décèdent, chaque année, à cause de la consommation de cigarettes

À l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, observée le 31 mai de chaque année,  l'Organisation Mondiale de la Santé a mis l'accent, cette fois, sur les risques cardio-vasculaires induits par la forte consommation de cigarettes. Il suffit de consommer une cigarette par jour pour mettre notre cœur en danger, mettent en garde les spécialiste, qui précisent qu'en fumant on augmente les risques de provoquer un accident cardio-vasculaire, de 48 % chez les hommes, et de 57 % chez les femmes. En Algérie, le tabagisme est à l'origine du décès de 15.000 personnes par an, à raison d'une moyenne de 45 par jour. Lors de son passage mercredi  à l'émission L'invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat  Berkani, a rappelé que la lutte contre le tabagisme passe par un renforcement de la prévention et une application effective des lois interdisant de fumer dans les espaces publics «Il faut une application des lois qui existent et des campagnes quotidiennes à travers lesquelles on frappe les imaginations sur les ravages du tabagisme au sein de la société algérienne », avait-il déclaré. Rappelant l'existence d'une loi interdisant de fumer dans l'espace public, il avait plaidé pour une application de ces textes, accompagnée par une intense communication dans les médias, qui ont un "grand rôle à jouer" dans la sensibilisation contre le tabagisme.  «Une journée de lutte contre le tabagisme ne suffit pas : il faut créér une pression constante, durant toute l'année, contre ceux qui fument et, d'autre part, œuvrer à empêcher les jeunes en particulier à  commencer à fumer», a-t-il soutenu. Il a, en outre, insisté sur l'application de mesures de dissuasion et une publicité régulière montant la dangerosité du tabac pour la santé. L'enquête nationale réalisée en 2017 par le ministère de la Santé, en coordination avec l'Organisation mondiale de la Santé à Alger (OMS) et l'Office national des statistiques, a révélé que près de 15% des Algériens âgés entre 18 et 69 ans sont accros au tabac. Le tabagisme est à l'origine de 60% du nombre global des types de cancer en Algérie, selon le registre national du cancer qui indique que le cancer de l'appareil respiratoire arrive en tête avec celui de la sphère ORL à hauteur de 42%, suivi de celui de la vessie (28%) et du pancréas (22%).                    


Zidane annonce son départ du poste d’entraineur du Real Madrid

Zinedine Zidane a annoncé, jeudi, à la surprise générale, qu'il quittait son poste d'entraîneur du Real Madrid, quelques jours après sa troisième victoire consécutive en Ligue des champions qui l'a fait entrer dans l'histoire du football. « J'ai pris la décision de ne pas continuer l'année prochaine », a déclaré Zinedine, 45 ans, à la tête de l'équipe Merengue depuis début 2016. Une décision qualifiée de « totalement inattendue » par le président du club, Florentino Perez, à ses côtés au moment où il faisait part de sa décision. « Je pense que c'est le moment pour tous, pour moi, pour l'équipe, pour le club », a-t-il  déclaré visiblement ému. « Cette équipe doit continuer à gagner et a besoin d'un changement. Après trois ans, elle a besoin d'un autre discours, d'une autre méthodologie de travail », a ajouté Zidane dont le contrat à la tête de l'équipe du Real Madrid courait jusqu'en 2020. Alors que cette décision va inévitablement susciter des interrogations sur son avenir, notamment ceux qui le voyaient un jour à la tête de l’équipe de France, il a assuré qu'il ne « cherchait pas d'autre équipe ». Zidane était devenu samedi, après la victoire du Real face à Liverpool (3-1), le premier entraîneur de l'histoire du football à remporter trois Ligues des champions consécutives.


L’Algérie face au narcotrafic mondial

Une saisie record de 701 kg de cocaïne a été opérée mardi dernier au port d’Oran. La marchandise était dissimulée dans des containers chargés de viande congelée, importée du Brésil par un puissant promoteur immobilier de l’Algérois. Le port d’Oran a vécu une journée très particulière, en ce mardi 29 mai. Les services des Douanes, de la Marine nationale, des garde-côtes et de la Gendarmerie nationale étaient tous sur les lieux dès la matinée, en attente d’un bateau en rade, battant pavillon libérien, que les gardes-côtes escortaient pour le ramener à quai. Une fois arrivé, il est investi par les gendarmes et les douaniers qui procèdent à l’ouverture des containers. La découverte a été spectaculaire. Un nombre impressionnant de sachets de cocaïne était dissimulé au milieu des cartons de viande congelée, mais aussi de nombreux gilets de sauvetage munis de boules de reconnaissance. La quantité de drogue saisie a atteint 701 kg. Un record jamais atteint en Algérie. Selon des sources bien informées, cette prise a été permise grâce à la marine espagnole qui pistait son itinéraire. Le navire était dans les eaux territoriales ibériques, non loin de la côte valencienne, où il devait faire une escale, avant qu’il ne change de cap à destination d’Oran. Très tôt dans la matinée, les données sur la marchandise et le navire sont transmises aux gardes-côtes algériens, lesquels procèdent à son arraisonnement. L’ensemble des membres de l’équipage a été arrêté par les gendarmes, alors que le navire en question a été saisi en attendant la fin de l’enquête, qui cible également l’importateur Kamel Chikhi, un richissime et puissant promoteur immobilier, très connu dans l’Algérois. Enfant de Lakhdaria et âgé d’à peine 39 ans, il a érigé un empire financier qui fait de lui l’un des plus riches sur la place d’Alger. Sa spécialité, acheter d’anciennes villas qu’il détruit, pour construire à la place des tours immobilières luxueuses. A Bir Mourad Raïs, il a acheté un terrain boisé qu’il a défriché pour ériger une tour de 14 étages, provoquant la colère des riverains. Les nombreuses manifestations et les différentes plaintes déposées devant les tribunaux n’ont aucunement freiné les travaux de construction, comme cela a été le cas à Dély Ibrahim, où la population n’a pas réussi à bloquer les engins qui terrassaient une assiette de terrain pour en faire une promotion immobilière au milieu des habitations. A Sidi Yahia (Hydra), les travaux de construction d’une autre promotion ont provoqué un immense éboulement tuant sur le coup un enfant. Les mêmes scénarios se répètent à Kouba, où siègent plusieurs sociétés de ce promoteur, qui touchent à de nombreuses activités, y compris les panneaux solaires. Dans ce quartier où il est le plus connu, il détient la boucherie la moins cher sur le marché. En bref, la fortune de Kamel Chikhi et ses puissants relais et connaissances font de lui l’un des hommes les plus craints, mais aussi les plus suspicieux, au point de faire l’objet, récemment, de rapports sécuritaires sur des présumées opérations de blanchiment d’argent. Mardi soir, certains de ses entrepôts à Alger ont été perquisitionnés par les gendarmes. Pour l’instant, l’enquête n’a pas déterminé vers quel endroit les 701 kg de cocaïne étaient destinés et surtout s’il y a un lien avéré entre le promoteur et cette marchandise. Cependant, il y a lieu de faire remarquer que cette affaire de cocaïne rappelle celle de 2012, lorsque les autorités espagnoles avaient saisi 200 kg de cocaïne, et leur enquête a révélé que cette cargaison avait transité à Alger dans des containers d’une société qui importait des sanitaires d’Espagne, avant d’être expédiée vers ce pays. Arrêté, le propriétaire de la société n’a pas reconnu les faits, mais l’expertise du laboratoire de la Gendarmerie nationale a retrouvé des traces de cocaïne dans l’entrepôt des sanitaires. L’autre affaire similaire est celle des 156 kg, déclarés comme poudre de lait et retrouvés dans un container au port sec de Baraki, il y a quelques années. Ces énormes quantités laissent penser que des réseaux assez puissants de passeurs sont en train d’utiliser l’Algérie comme zone de transit pour la cocaïne qui vient d’Amérique latine et qui est généralement destinée au marché européen ou moyen-oriental. Qu’a-t-on fait de ces enquêtes et surtout a-t-on donné les moyens nécessaires pour lever le voile sur les grands bonnets de ce trafic, qui visiblement restent intouchables. Les quantités saisies génèrent des fonds considérables et, de ce fait, elles ne peuvent concerner un petit groupe de dealers mais plutôt de puissantes organisations criminelles transfrontalières qui ont des moyens financiers colossaux. Il y a là nécessité d’une enquête approfondie pour remonter aux barons et ne pas se limiter au menu fretin. Affaire à suivre...

Sud libyen : les ingrédients d’une véritable poudrière

Durant la première quinzaine du mois de mai, au moins 31 personnes ont été tuées suite à des affrontements tribaux dans la région, rapporte l’AFP. L’enjeu réel de ces combats est le contrôle de la ville de Sebha, «carrefour de tous les trafics». Alors qu’un accord de principe vient d’être trouvé à Paris entre quatre des principaux protagonistes de la crise libyenne, prévoyant notamment l’organisation d’élections législatives et présidentielle le 10 décembre prochain, d’aucuns se sont montrés sceptiques quant aux chances réelles de voir une paix durable s’installer dans le pays. L’un des sujets de préoccupation qui reviennent avec le plus d’insistance à propos de ce processus politique, c’est sa capacité à intégrer le sud de la Libye que l’on décrit comme étant au bord de la guerre civile. Il s’agit d’un vaste territoire désertique appelé le Fezzan, et qui, avec plus de 550 000 kilomètres carrés, occupe quasiment le tiers du pays. Il vient compléter les deux autres grands territoires traditionnels qui dominent la géographie libyenne : la Tripolitaine au Nord et la Cyrénaïque à l’Est. Force est de constater que depuis la chute d’El Gueddafi en 2011, cette vaste étendue est en proie à une profonde instabilité et semble même renfermer tous les ingrédients d’une situation explosive. Durant la première quinzaine de ce mois de mai, au moins 31 personnes ont été tuées suite à des affrontements tribaux dans la région, rapporte l’AFP. L’enjeu réel de ces combats est le contrôle de la ville de Sebha, «carrefour de tous les trafics». «La lutte pour le contrôle du trafic de contrebande et des champs pétroliers oppose depuis des mois la tribu arabe d’Awlad Souleiman aux Toubous, vivant sur un territoire à cheval entre la Libye, le nord du Tchad et le Niger», précise l’AFP. D’autres combats opposent régulièrement, par ailleurs, Touareg et Toubous. Ces guerres tribales ne sont qu’une des facettes de la situation de chaos généralisé que traverse la Libye. La leçon de Tiguentourine L’état d’insécurité qui prévaut dans le Sud libyen est tel que cela rejaillit systématiquement sur tous les Etats limitrophes, dont l’Algérie. Il suffit, pour s’en convaincre, de rappeler que l’attaque de Tiguentourine du 16 janvier 2013, qui a été perpétrée avec de l’armement lourd en provenance de Libye, n’aurait pas été commise avec une telle facilité sans l’effondrement de l’Etat libyen et la porosité des frontières qui s’en est suivie. «On soupçonnait depuis deux mois et demi (avant l’attaque, ndlr) que Mokhtar Belmokhtar, dissident d’Aqmi et du Mujao, avait décidé de frapper un grand coup contre l’Algérie et les puissances occidentales. C’est, paradoxalement, à…Tripoli libérée que s’est tenue la première réunion regroupant Belmokhtar avec des éléments ayant quitté Aqmi pour rejoindre El Moultahimoune (Les Enturbannés), à leur tête le chef du commando d’In Amenas, Mohamed-Lamine Bouchneb, dit Taher, venu avec son organisation», écrit Mounir B. dans Liberté. Et d’ajouter : «Le choix de la Libye était non seulement évident mais judicieux. Alors que Belmokhtar était signalé au Mali, en Mauritanie ou au Burkina Faso, sous la protection bienveillante de son ami l’imam Chafi, c’est dans un Tripoli chaotique, encore sous la fièvre de l’après-El Gueddafi, que Belmokhtar est parti faire du shopping chez ses nouveaux amis salafistes libyens, qui avaient mis la main sur un arsenal impressionnant. La liste des courses de Belmokhtar était édifiante : missiles sol-air (Manpads), RPG7 nouvelle génération, mitrailleuses FMPK 6,65mm montées sur treuils pour 4x4, AK47…» («In Amenas : révélations sur une attaque terroriste» in Liberté du 19 janvier 2013). Voilà qui en dit long sur la mobilité des terroristes entre les deux frontières et le risque que représentent les groupes stationnés en Libye, entre ceux de Daech, Aqmi et le reste, ce qui explique les importantes saisies d’armes opérées régulièrement par l’ANP aux frontières de l’extrême-Sud. Le 19 mai, le MDN annonçait encore, dans un communiqué, l’arrestation de «trois individus à bord d’un véhicule tout-terrain» à Djanet. Ils avaient en leur possession «un pistolet-mitrailleur de type Kalachnikov, une quantité de munitions et 900 litres de carburant». Le rapport de Crisis Group sur le Fezzan Il tombe donc sous le sens que la dégradation de la situation sécuritaire en Libye, et tout particulièrement dans le sud du pays, impacte directement l’Algérie. Le très fragile GNA (gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez Al Sarraj) reconnaît l’énormité de la tâche. Dans une interview accordée début mai à la radio RFI, le chef de la diplomatie libyenne, Mohamad Taher Siala, avouait : «La Libye est un pays très étendu sur un très grand espace. Il occupe une énorme partie du grand désert africain. Il n’est pas facile de contrôler toutes ces zones et nous sommes face à un problème de sécurité dans le sud du pays. La Libye possède des frontières avec cinq autres pays. Ses frontières énormes, au Sud, sont difficiles à contrôler.» Dans un rapport de l’International Crisis Group daté du 31 juillet 2017, consacré exclusivement à la situation dans le Sud libyen sous le titre «Comment le Fezzan est devenu la nouvelle frontière de l’Europe ?», on peut lire : «Alors que la région (le Sud libyen, ndlr) est richement dotée en ressources naturelles, elle souffre de l’absence d’une autorité centrale capable d’imposer l’ordre. Les incitations à la contrebande de tous types — personnes, pétrole, or, armes, drogues — dépassent de loin celles pour gagner de l’argent par des moyens légaux. Les tensions ethniques et tribales, amplifiées par le vide politique et la concurrence économique, ont été exploitées par des factions rivales pour contrôler le pays. Des forces extérieures — des puissances régionales, des mercenaires étrangers et des groupes djihadistes transnationaux — se sont également ingérées, rejoignant les conflits locaux ou utilisant le Sud comme zone de transit. Stabiliser le Fezzan au milieu d’une telle tempête sera difficile…» Cette zone est devenue également, note le rapport, une importante plateforme migratoire : «Les décideurs politiques européens voient de plus en plus le Fezzan, région vaste et peu peuplée du sud-ouest de la Libye, comme leur frontière contre les migrants et les réfugiés africains subsahariens qui empruntent la route de la Méditerranée centrale pour l’Europe. En 2016, plus de 160 000 personnes ont emprunté cette route depuis la Libye sur des bateaux de fortune ; la plupart étaient entrés par cette région, qui relie la frontière sud du pays à sa côte.» Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), quelque 700 000 migrants se trouvent actuellement en Libye. Une intervention militaire «risque d’alimenter davantage l’instabilité» Si le Sud libyen constitue un véritable casse-tête sécuritaire, l’ONG prévient contre toute tentation d’intervention militaire dans la région : «Certains étrangers, en particulier certains Etats européens, pourraient être tentés de contourner un tel dialogue (entre toutes les parties, ndlr) à la recherche d’une solution militaire plus rapide. Cela serait malavisé: toute tentative d’imposer une solution uniquement par la force militaire risquerait d’alimenter davantage l’instabilité. En particulier, recruter des hommes forts locaux ou cultiver des alliances avec des milices spécifiques risque d’exacerber les conflits préexistants.» Cris Group n’a pas manqué d’épingler au passage certaines officines étrangères qui n’ont fait qu’attiser la crise libyenne : «Enfin, aucune de ces étapes n’aura d’effet durable à moins qu’il n’y ait une plus grande harmonisation entre les parties prenantes internationales. En Europe, cela nécessite une plus grande coopération entre la France et l’Italie, les deux pays de l’UE qui, chacun pour ses propres raisons, se concentrent sur le Fezzan. De même, l’Union européenne, les Etats-Unis et d’autres pays devraient chercher à réduire les tensions entre les pays arabes du Golfe ou au moins limiter leur impact sur la Libye à un moment où l’Egypte et les Emirats arabes unis soutiennent Haftar, tandis que le Qatar et la Turquie soutiennent ses rivaux.»  

Une chance pour sortir du chaos

Le président français, Emmanuel Macron, a essayé de convaincre les quatre principaux dirigeants rivaux, à savoir le Premier ministre Fayez Al-Sarraj, le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de Benghazi, le président de la Chambre des représentants, Aguila Salah Issa, et celui du Conseil d’Etat, Khaled Al-Mishri. Le sommet de Paris sur la Libye, le deuxième du genre en une année, est-il susceptible d’être le point de départ pour le retour à la paix, au processus politique et une vie normale dans ce pays voisin déchiré par une guerre fratricide sans fin ? Tous les belligérants ont été invités, mardi dernier, à la table de la négociation organisée par la France sous l’égide des Nations unies. Hormis l’absence du groupe de Misrata, le président français, Emmanuel Macron, a essayé de convaincre les quatre principaux dirigeants rivaux, à savoir le Premier ministre Fayez Al-Sarraj, le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de Benghazi, le président de la Chambre des représentants, Aguila Salah Issa, et celui du Conseil d’Etat, Khaled Al-Mishri. Mais pas seulement, d’autres parties ont été conviées à ces pourparlers qui se présentent comme une plateforme capable de relancer les chances de la paix en Libye par le biais d’un retour à la légitimité politique et un processus électoral dont le début est prévu en décembre prochain. Il s’agit des Emirats arabes unis, du Qatar, du Koweït, de la Turquie et de l’Arabie Saoudite. Mais que sont venus faire ces Etats dans la crise libyenne ? La paix dépend également d’eux puisqu’ils sont partie prenante du conflit qui a transformé la Libye en une complexe poudrière, mettant en péril la sécurité et la stabilité de tout le voisinage. En effet, il y en a parmi eux ceux qui sont directement impliqués dans les affrontements en Libye et agissent dans l’ombre pour faire avorter les quelques initiatives organisées par des pays de la région en vue de réconcilier les frères ennemis. Ce sont les Libyens eux-mêmes qui n’arrêtent pas de dénoncer ces ingérences. Il y a une année, le porte-parole de l’Armée nationale libyenne (ANL), Ahmed Al-Mismari, révélait que «la Turquie soutenait officiellement les terroristes en Libye et des mercenaires turcs et nigérians se battaient dans les rangs de Daech». Il n’épargnera pas l’émirat du Qatar qu’il accuse de financer le terrorisme en Libye. Le responsable militaire donne d’incroyables détails. Al-Mesmari adresse ses accusations au colonel qatari Salem Ali Jarboui, attaché militaire dans les 5 pays du Maghreb, basé en Tunisie, d’avoir fait transférer 8 milliards de dollars de la Qatar National Bank (QNB Tunisie) à la Banque de l’Habitat (BH) et à son agence à Tataouine, pour servir au financement des terroristes en Libye. Les Libyens détiendraient des preuves irréfutables sur la volonté de certaines parties d’y maintenir l’état de guerre. Même l’Italie, selon des informations, aurait aidé les milices par des financements pour empêcher les migrants d’embarquer sur ses côtes. En réalité, les différents groupes armés, les milices et le terrorisme semblent agir tous sous la bienveillance de puissances étrangères qui visiblement ont des agendas différents en Libye et dans toute la région. La France, l’Angleterre, les Etats-Unis et l’Italie, qui ont une énorme responsabilité dans le chaos libyen, n’arrivent toujours pas à se mettre d’accord sur le chemin à suivre, même si accessoirement ils tentent de sauver la face. C’est la suite qui sera donnée à l’accord de Paris qui renseignera certainement sur les intentions des uns et des autres d’aboutir à un processus politique qui restaurera la stabilité en Libye, un pays riche avec l’une des plus grande réserve de pétrole et de gaz au monde, sans oublier sa position géographique importante. Ce qui n’est pas normal, c’est de constater que les belligérants libyens n’ont pas encore apposé leur signature sur l’accord, ils n’ont donné qu’un engagement verbal, pour des raisons évidentes qui mettent en avant toute la complexité de la problématique libyenne, il y a toutefois des raisons d’espérer qu’une sortie de crise soit possible. Ce sont les Libyens qui la veulent ardemment en montrant leur adhésion au processus. Il était temps d’en finir avec les interférences extérieures qui rendent minimes les chances d’un retour à la stabilité. Les accusations du porte-parole de l’Armée nationale libyenne contre le Qatar sont en effet d’une gravité sans mesure. Il avait révélé des documents prouvant l’implication militaire de cet Emirat dans les troubles et avait même souligné que Doha était impliqué dans des assassinats, notamment celui de Abdelfatah Younes susceptible de diriger la Libye après la chute du régime d’El Guedddafi.  

Élections en Libye : Le dur pari de Ghassan Salamé

Plus que la tenue d’élections, la normalisation financière du pays reste la priorité de Ghassan Salamé, qui espère réunir les deux Banques centrales afin de relancer la machine d’Etat libyenne et financer plus efficacement la remise en ordre du pays. Confronté à une situation politique et militaire chaotique, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU Ghassan Salamé ne ménage aucun effort, depuis juin 2017, pour aider les Libyens à sortir leur pays de l’ornière. Pas plus tard que le 21 mai dernier, il avait encore insisté devant le Conseil de sécurité sur l’importance de tenir des élections le plus rapidement possible afin de mettre un terme à la transition, tout en veillant à la mise en place de conditions propices à leur bon déroulement. Cela, a-t-il dit, à commencer par une législation électorale qui satisfasse la majorité des habitants. Selon lui, «le moment est venu de tourner la page sur l’accord politique libyen de Skhirat» compte tenu des demandes répétées d’amendements et du refus des parties de faire les concessions nécessaires. La conférence internationale sur la Libye, organisée hier à Paris à l’initiative du président français Emmanuel Macron, vient en quelque sorte conforter son plan de sortie de crise qui prévoit aussi la tenue d’élections législatives et présidentielle avant la fin de l’année. Il en avait grand besoin vu le parcours de combattant qui est le sien. Mais plus que la tenue d’élections, la normalisation financière du pays reste la priorité de Ghassan Salamé, qui espère réunir les deux Banques centrales afin de relancer la machine d’Etat libyenne et financer plus efficacement la remise en ordre du pays. Il avait d’ailleurs souligné, lors de la présentation de son rapport d’étape devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, que pour faire progresser le processus politique en Libye, il importe avant tout de «torpiller le modèle économique pervers du pays qui fournit aux rares personnes qui sont au cœur de l’impasse politique de la Libye toutes les occasions pour piller les coffres de l’Etat et pour s’opposer à toute action susceptible de porter atteinte à leur économie prédatrice». Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU faisait bien évidemment allusion aux différentes milices ainsi qu’aux seigneurs de la guerre qui tiennent actuellement en otage la Libye. Il profite de l’occasion pour avertir que l’influence «périlleuse» des groupes armés sur la politique et l’économie risque de s’étendre. Autre urgence, la question des 320 000 déplacés, elle aussi liée au morcellement du territoire libyen et aux profondes rancœurs entre populations. Le constat donne une idée du travail qui reste à abattre avant de tenir les élections auxquelles appelle la conférence de Paris sur la Libye. Mais sur la question précise des élections, le représentant spécial s’est tout de même félicité du processus de consultation lancé en avril par la conférence nationale, pour permettre aux citoyens de faire part, d’ici à la fin juin, de leur vision pour le pays et des principes à adopter pour sortir de la crise actuelle. Optimisme mesuré Des Libyens de tous bords ont participé à cette conversation politique, «avec un enthousiasme qui n’aurait pu être prédit», s’était-il réjoui. Parmi les points de consensus qui se sont dégagés de ce processus consultatif à large échelle, il a notamment cité la nécessité de décentraliser l’Etat afin de bâtir une nation unie et souveraine, l’urgence de veiller à une distribution plus équitable des ressources publiques, la création d’institutions de l’Etat unifiées et transparentes, ainsi que le besoin de disposer d’une armée professionnelle. Selon sa feuille de route, ce processus doit déboucher sur une grande conférence nationale pour la réconciliation des Libyens à la fin du mois de juin, une réforme constitutionnelle en septembre et la tenue des élections parlementaires et présidentielle en décembre. Mais là aussi, il faut peut-être accueillir l’optimisme de Ghassan Salamé avec modération. Si tout le monde aujourd’hui en Libye soutient effectivement l’idée d’aller vers des élections, il se trouve qu’il n’y a pas encore d’accord sur les modalités du référendum censé avaliser la nouvelle Constitution libyenne. Certains contestent même le texte initial, adopté en juillet 2017 dans une ambiance houleuse, puis gelé suite à une décision du tribunal administratif d’El Beïda, dans l’Est. Or sans base constitutionnelle, il y a peu de chance que des élections puissent être organisées en Libye dans les délais voulus. Ajouté à cela, il faut peut-être rappeler aussi que le pays est toujours divisé entre le gouvernement d’union nationale et le Parlement de Tobrouk. Et chacun conteste la légitimité de l’autre.  Malgré tout ces écueils, l’espoir est permis. Engagé dans une véritable course contre la montre, Ghassan Salamé peut effectivement réussir son pari d’éteindre le brasier libyen, surtout que le chef du gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez Al Sarraj, le président du Conseil d’Etat, Khaled Al Mechri, basés à Tripoli, et leurs rivaux de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar et le président de la Chambre des représentants, Aguila Salah, ont promis cette fois de taire leurs divergences et de jouer le jeu. Il faut juste espérer que tous ces acteurs-clés ne se débineront pas à la dernière minute comme ils ont eu à le faire tout juste après la rencontre de la Celle-Saint-Cloud.   

«Cette marchandise ne peut être destinée à l’Algérie»

Expert auprès de l’Office national de lutte contre la drogue et les toxicomanies et ex-directeur général par intérim de cet office, Salah Abdennouri affirme que les saisies de cocaïne ne sont pas nouvelles, puisque des quantités énormes ont déjà été interceptées par les services de sécurité, mais il précise qu’elle n’est en générale pas destinée à l’Algérie. Il explique : «Vous savez que l’Afrique de l’Ouest est devenue un centre de stockage et de transit, avant d’être expédiée vers l’Europe et le Moyen-Orient. Toute cette quantité saisie à Oran ne peut pas avoir comme destination l’Algérie. Cependant, si elle transite par notre pays, il y a une partie qui y restera pour payer les réseaux de passeurs. Sachez aussi, qu’aujourd’hui, les narcotrafiquants marocains sont, d’après les derniers rapports sur le trafic de drogue, connectés aux filières latino-américaines et assurent eux aussi le transport de cette drogue.» Selon l’expert, l’introduction de cette drogue dure sur le marché algérien n’est généralement pas très importante comparativement au trafic de cannabis ou de psychotropes. «Avant, c’était parmi nos émigrés que de petites quantités sont ramenées en Algérie, et qui sont vendues à des prix tellement élevés qu’elles restent circonscrites à une catégorie de consommateurs aisés financièrement. Ces dernières années, ces quantités ont augmenté parce que les migrants subsahariens ramènent eux aussi de la cocaïne pour financer leur voyage vers l’Europe et répondre à leurs besoins. Bon nombre d’entre eux se retrouvent souvent en prison pour trafic de drogue», souligne M. Abdennouri. Revenant sur la saisie des 701 kg de cocaïne à Oran, l’expert insiste : «C’est une quantité considérable. Elle ne peut pas être destinée à l’Algérie, où il n’y a pas de marché de consommation. C’est important de le rappeler. Une telle opération demande des moyens colossaux et une organisation puissante. Certainement qu’elle devait juste transiter par Oran, pour maquiller l’opération.»

Deux ans de transition pour son application selon le ministre

Le ministre de la Santé, le Pr Hasbellaoui, a déclaré après l’adoption de la loi sur la santé que son département va commencer à «travailler avec tous les partenaires, les professionnels de la santé et tous les gestionnaires après la promulgation du texte par le président de la République pour préparer les textes réglementaires». C’est une loi inapplicable. A l’exception du chapitre relatif au financement qui reste aussi ambigu, le texte n’est, en fait, que la mouture de la loi 1989», commente un sénateur du tiers présidentiel à l’issue du vote de cette loi à l’unanimité par les membres du Conseil de la nation, alors que deux sénateurs ont voté contre. «On n’a pas vraiment besoin de faire passer une loi d’une telle importance, telle qu’elle est présentée, au moment où le secteur connaît des dysfonctionnements graves», fait remarquer notre interlocuteur qui a voté pour. «Tout cela n’est qu’un jeu de rôle», a-t-il ironisé. «Le mal dans le secteur de la santé est très profond, ce n’est pas en adoptant une loi qu’on va changer les choses», relève un autre sénateur. Le ministre de la Santé, le Pr Hasbellaoui, a déclaré après l’adoption de la loi que son département va commencer à «travailler avec tous les partenaires, les professionnels de la santé et tous les gestionnaires après la promulgation du texte par le président de la République pour préparer les textes réglementaires». Après s’être félicité de l’adoption de la loi, il a indiqué qu’une période de transition de deux ans est fixée par son département en attendant la promulgation des textes d’application. «C’est le début d’une réforme du système de la santé avec un cadre réglementaire moderne», a-t-il noté. Et de signaler que «c’est une clé pour un système de santé efficient». La commission santé et des affaires sociales du Sénat a, quant à elle, recommandé la nécessité d’accélérer la promulgation des textes réglementaires, tout en préconisant le renforcement de la médecine préventive, le développement de la formation paramédicale, des structures de santé de base et encourager la production nationale du médicament et la recherche.

«A une année de la présidentielle, la situation est dangereuse»

Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, s’est attardée hier, lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti, sur ce qui se passe au Venezuela et les tentatives de déstabilisation de ce pays. Elle a réitéré son soutien au choix du peuple vénézuélien qui a réélu Nicolas Maduro à la tête du pays. La première dame du PT a établi à cet effet un rapprochement entre l’Algérie et le Venezuela et a demandé au président Bouteflika de tirer les leçons et les enseignements de cette élection en procédant, dans l’immédiat, au renforcement du front intérieur afin d’éviter une explosion sociale et par conséquent une ingérence étrangère. Pour Mme Hanoune, l’Algérie s’apprête à organiser une élection présidentielle en 2019 dans une conjoncture difficile, voire une situation dangereuse. De ce fait il faut, selon elle, immuniser le pays. «Pour le renforcement du front interne et dresser un rempart, il faut stopper cette politique anticonstitutionnelle et antinationale menée depuis plusieurs années, il faut cesser avec les atteintes aux libertés pour permettre aux ressorts de la nation de se renforcer car actuellement ils sont grippés. Pour que le peuple se dresse contre les complots, il faut le respecté et lui reconnaître ses droits économique, politique et social», note la responsable du PT, qui pense que durant la décennie noire et lorsque l’Etat était ciblé, les Algériens, en dépit de la situation sociale qui était terrifiante, ont résisté au terrorisme pour éviter au pays l’effondrement. De même, dit-elle, au Venezuela, le peuple résiste au terrorisme extérieur qui veut imposer la barbarie. «Le peuple algérien est prêt à résister mais en contrepartie il a besoin d’une politique conforme à ses intérêts et à ceux de la nation algérienne», tranche la secrétaire générale du PT. Mme Hanoune, qui a décidé d’occuper le terrain pour rompre avec la léthargie qui caractérise en ce moment la scène nationale, s’en est prise violemment au gouvernement et notamment à ceux qui ont programmé, durant cette période, des débats à l’Assemblée sur des projets importants, telle que la loi organique portant loi de finances. La patronne du PT est convaincue que cette démarche répond à un arrière-pensée et qualifie ce projet de «putsch permanent». Ce projet, d’après elle, est une pale copie de la loi française, dont on parle depuis au moins de 15 ans. «Pourquoi l’avoir programmé maintenant en ce mois-ci ?» s’interroge Mme Hanoune, persuadée que certains députés et des responsables ne l’ont pas lu et ignorent complètement son contenu. «Cette loi est dangereuse. C’est un putsch qui permet au ministre des Finances au cours de l’année de modifier les budgets. Dorénavant, selon nos informations, les budgets seront établis en fonction des objectifs des ministères. Alors, on se demande quel objectif peut fixer la ministre de l’Education, est-ce de gonfler les notes, ou celui de la Santé, est-ce en fonction du nombre des malades ? Ceci est insensé d’autant plus que cette loi a un cadre triennal», s’insurge Mme Hanoune qui condamne un gouvernement qui prend ouvertement des décisions et confectionne des projets de loi anticonstitutionnels. «Ce projet aventurier a été programmé en plein Ramadhan pour le faire passer coûte que coûte et mettre les gens affectés par le climat devant le fait accompli», dénonce La patronne du PT qui ne comprend pas comment un ministre épouse un projet dont il n’est pas l’auteur, puisque ce projet a été élaboré par l’ancien ministre Abderrahmane Benkhalfa. «Il s’agit là d’une dérive très grave visant à nous faire taire. Mais notre parti et nos députés vont agir et dénoncer ces artifices. Nous avons alerté les hauts responsables de ce pays quant aux conséquences de ce projet importé bêtement et non conforme à la nature de l’Etat algérien», promet Mme Hanoune, qui qualifie en outre le projet de règlement intérieur de totalitaire et se réjouit de son report espérant le report de tous les projets, car il n’y a pas le feu, sauf s’il y a une arrière-pensée.  

L’instance présidentielle veut relancer l’idée «du consensus national»

L’instance présidentielle du Front des forces socialistes (FFS) semble vouloir donner un nouveau coup de starter à son projet de «reconstruction du consensus national». En effet, un peu plus d’un mois après son élection à l’occasion d’un congrès extraordinaire, cette structure tente de se mettre en mouvement en vue de s’imposer sur la scène nationale en tant que force de proposition. «Aujourd’hui plus que jamais, l’Algérie est à un tournant de son développement historique. Avant ou après la prochaine élection présidentielle, seul le rassemblement des énergies, que le projet de reconstruction d’un consensus national et populaire vise à promouvoir, permettra d’affronter victorieusement les enjeux et les défis de ce nouveau siècle», indique la direction du FFS dans un communiqué rendu public hier. Ce faisant, la formation de feu Hocine Aït Ahmed se montre disposée «à partager avec les acteurs concernés, dans un cadre approprié et en temps utile, les résultats de ses échanges, notamment les grands axes politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux pouvant constituer la base d’une plateforme de consensus national, qui n’exclut pas, dans la mise en œuvre, la compétition entre les partis politiques». Pour la même source, la classe politique nationale appelle à une solution consensuelle à la crise actuelle. «Le FFS a constaté que la position de la classe politique dans son ensemble a évolué d’une façon positive en prônant un dialogue inclusif et consensuel pour faire face aux difficultés grandissantes auxquelles est confronté le pays, rejoignant ainsi le projet de reconstruction d’un consensus national adopté par le FFS lors de son 5e congrès en mai 2013», précise-t-on dans le même communiqué. Dans ce sens, le FFS appelle à la nécessité d’aller vers un consensus pour faire face aux difficultés économique, politique et sociale. «Le FFS se réjouit de la convergence des analyses de nos partenaires qui considèrent comme nous que le consensus est la solution, car les problèmes étant multidimensionnels, ils requièrent une approche globale, les questions politiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales étant interdépendantes», soutient la direction du FFS, précisant que «les difficultés touchant toutes les catégories de la population et toutes les régions du pays exigent la contribution aussi bien des partis politiques que des représentants de la société civile».  

APW de Béjaïa : Les élus dénoncent l’attitude de la police

Les élus de l’APW de Béjaïa ont adopté à l’unanimité une résolution, hier, pour la création d’une cellule d’écoute au niveau de l’APW pour «recenser tous les cas de dépassement à l’encontre des citoyens et leur réparation par les moyens appropriés», et ce, suite à «la violence policière» dont a fait l’objet le président de l’APW, M’henna Haddadou, le 26 mai, à l’entrée de l’aéroport Abane Ramdane de Béjaïa. Ils exigent également «la prise de mesures administratives et judiciaires à l’encontre des agents responsables de ces attitudes barbares et interpellent le wali pour sa mise en œuvre». Le président de l’APW, lisant à haute voix les faits à l’Assemblée, raconte qu’après avoir obtempéré au contrôle de routine des policiers en service, l’un d’eux, «dans un excès de zèle démesuré, exige l’immobilisation du véhicule du président de l’APW à l’entrée de l’infrastructure aéroportuaire jusqu’à sa signalisation». «Ayant observé une attitude belliqueuse et provocatrice des agents de police, le président de l’APW décide de prendre le bus afin de ne pas envenimer la situation et attendre le lendemain pour récupérer le véhicule», mais le bus a été accosté, plus loin, par une patrouille de policiers. Ces derniers ont «extirpé le président APW du bus avec une brutalité sans pareille, incompréhensible et surtout injustifiée et l’ont embarqué vers le poste de la PAF de l’aéroport», décrit le communiqué de l’APW. Pour le président de l’APW, «l’attitude ignoble des policiers renseigne, on ne peut plus clairement, sur la nature de l’administration qui méprise, au plus haut point, les citoyens et en particulier les élus». Dans le même sillage, les élus rendent compte d’autres faits similaires : la population de Tazmalt, dont un élu de l’APC, a été réprimée lors de la cérémonie de commémoration de la mort de deux jeunes lors des événements du Printemps noir d’Avril 2001 la semaine dernière ;  l’agression du maire de Sidi Aïch au vu et au su de policiers restés spectateurs. Dénonçant cette attitude, l’APW de Béjaïa entend saisir le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, pour l’envoi d’une commission d’enquête afin de faire toute la lumière sur les dépassements des services de sécurité, qualifiés de «gravissimes et s’enquérir des blocages délibérés qui entravent lourdement le fonctionnement de l’APW et le développement de la wilaya».

Bouira : L’explosion d’une bombe fait un blessé à Ahnif

L’explosion d’une bombe de confection artisanale, mardi soir dernier, a fait un blessé à Taferkout, une localité relevant de la commune d’Ahnif, à 40 km à l’est de Bouira. Selon des sources locales, la victime, un jeune homme âgé de 28 ans répondant aux initiales S. A., a été grièvement blessé aux pieds lorsqu’il a marché sur l’engin explosif. Il a été admis aux urgences de l’EPH de M’chedallah vers 19h pour y subir des soins. Malheureusement, son état de santé s’est détérioré. Ce qui a nécessité son transfert vers l’hôpital de Lakhdaria, où il a subi une opération d’amputation de la jambe droite. La région sud de la commune d’Ahnif, connue sous l’appellation de «triangle de la mort», située entre Ighil Ath Amer et Ighzer Oumeziav, a été le théâtre de nombreux attentats terroristes durant la décennie noire. Les ratissages menés par l’Armée nationale populaire (ANP) se sont soldés par l’élimination de plusieurs dizaines de terroristes actifs dans cette région. Cependant, selon un ex-chef des gardes communaux de la région est de Bouira, «des éléments des groupes terroristes sont toujours actifs dans les massifs sud d’Ahnif». Notre interlocuteur met en garde aussi contre l’existence de mines antipersonnel, laissées par les terroristes dans la même région. «L’armée doit mener des opérations de déminage dans ce patelin, car des vies humaines sont en danger», conclut-il.

Fortes chaleurs, climatisation défectueuse : Les élèves du Sud pénalisés

Les conditions climatiques dans lesquelles se sont déroulées les épreuves du Brevet de l’enseignement moyen (BEM) ont mis à nu le manque de moyens et la dotation «défectueuse» en équipement de climatisation et de transport dans la région du sud du pays. Un appel est lancé par les représentants des enseignants pour consacrer le principe d’équité et d’égalité des chances entre tous les enfants du pays. Le Conseil des enseignants des lycées d’Algérie a constaté «les conditions» pénibles dans lesquelles se sont déroulées cette semaine les épreuves du BEM. Les températures élevées que subissent les élèves de plusieurs wilayas du sud lors de cet examen n’ont pas motivé les responsables locaux à doter tous les établissements en équipement de climatisation. «Contrairement au discours officiel, on constate encore des salles d’examen dépourvues de climatiseurs. Les élèves des régions du Sud examinent dans des conditions pénibles. La situation risque d’être plus difficile pour les candidats du baccalauréat, prévu à partir du 20 juin», souligne Idir Achour, porte-parole du Cela. Ce syndicat appelle à décomplexer le débat sur les rythmes scolaires. Cette formation est favorable au retour à un bac spécial Sud. «Il faut examiner la possibilité, sous l’angle de la pénibilité des conditions dans lesquelles se déroulent les examens nationaux. Il y a une atteinte au principe d’équité», estime M. Achour. Le Cnapeste, qui partage l’appel à un débat «sérieux» sur les rythmes scolaires, est contre «l’atteinte au caractère national des examens». Les bac régionaux, supprimés avec la mise en place de la réforme de 2003, «ne peuvent pas constituer une solution», selon Messaoud Boudiba, qui considère que «le bac, le Bem et l’examen de fin du cycle primaire doivent garder leur statut national». Pour lui, «les rythmes scolaires doivent être fixés avec la prise en compte de la situation géographique et les spécificités climatiques du pays. La chaleur, les intempéries doivent être prises en compte dans l’élaboration des calendriers des examens et des repos». Pour M. Boudiba, «la date du baccalauréat ne doit pas dépasser le 12 juin, autrement, les élèves vont examiner sous de fortes chaleurs et c’est dans tout le pays et pas uniquement dans l’extrême-Sud que le problème de la chaleur et de la hausse de la température est vécu. La tutelle doit prendre en compte également le manque de moyens matériels qui auraient pu palier à la spécificité du climat». «Le débat doit être lancé sans arrière-pensée politique», estime le même syndicaliste qui relève que le calendrier des examens n’obéit pas à des paramètres fixes, ne prend pas en compte le facteur climat et est souvent élaboré pour des exigences de la conjoncture et des soucis de paix sociale. A souligner que les épreuves du BEM ont pris fin hier avec les épreuves de langue française, de science naturelles et tamazight. Les résultats seront connus le 18 juin prochain.

40 000 tonnes de viandes consommées

Selon les chiffres officiels de l’Office national des statistiques (ONS), les Algériens dépensent 42% de leur salaire pour la nourriture, ce taux a augmenté à 60%. Quelque 40 000 tonnes de viandes ont été consommées par les Algériens durant les deux premières semaines de ce mois de Ramadhan. C’est ce qu’a déclaré, hier lors d’une conférence de presse, El Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans. Selon ces propos, près de 5 millions de quintaux de fruits et légumes ont également été consommés durant cette période. La demande sur les produits alimentaires a connu une hausse de 25 à 30% par rapport à la période d’avant le Ramadhan. «Les Algériens qui dépensent, selon les chiffres officiels de l’Office national des statistiques (ONS), 42% de leur salaire pour la nourriture, ont augmenté ce taux à 60%. Contrairement à nos prévisions, les prix sont restés relativement stables avec tout de même une légère baisse. En moyenne, cette baisse est estimée à 30 DA/kilo. Certains produits ont connu une baisse plus sensible, tels que la tomate qui était cédée à près 180 DA le 1er jour alors qu’elle est aujourd’hui à 110 DA, voire 70 DA dans certaines régions du pays», déclare-t-il, avant de justifier que les prévisions sont établies sans prendre en considération les imprévus. Il cite dans ce sens les intempéries qui sont pour beaucoup dans le maintien des prix dans cette tendance haussière. «La pluie a empêché les agriculteurs de récolter, ce qui a engendré un décalage entre l’offre et la demande. Menant de facto à un maintien, voire parfois une hausse des prix de certains produits agricoles. En l’absence de ce facteur climatique décisif dans le secteur de l’agriculture, les prix vont baisser de 10 à 15% au cours de la prochaine quinzaine», explique M. Boulenouar qui confirme également que ce même taux touchera la consommation orientée vers d’autres produits en relation avec la fête de l’Aïd, à savoir ceux pour la confection des gâteaux, sans oublier les effets vestimentaires. Pour le conférencier, le contrôle est loin d’être la solution concernant la hausse des prix. Pour maintenir ces derniers à un seuil acceptable, il faut absolument s’approcher du consommateur en créant des marchés de proximité – un déficit de 600 marchés est déploré – et planifier les besoin de produits agricoles afin d’éviter les pénuries et stabiliser le marché en offre et demande. Il recommande également d’encourager l’industrie agroalimentaire pour exhorter les agriculteurs à investir et cultiver toutes leurs terres sans crainte de pertes.  

On vous le dit

- Temmar procède au lancement des projets de 3800 logements sociaux à Tipasa Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahab Temmar, s’est rendu hier à Tipasa pour poser la première pierre des projets de réalisation de 3800 logements AADL au niveau de Tipasa (1500 logts), Fouka (2000 logts) et Douaouda (300 LPA). Le membre du gouvernement avait entamé sa visite par la remise symbolique des clés au profit de certaines familles bénéficiaires des logements LPL érigés sur les sites de Tipasa (610 logts), Sidi Rached (400) et Nador (40). Les projets LPL avaient enregistré des retards énormes dans leur réalisation, suscitant l’ire des citoyens. Abdelwahab Temmar s’est rendu sur le site 500 LPP de Tipasa, pour s’enquérir de ce projet en voie d’achèvement, après plusieurs années de retard. - Saisie de 44 kg de kif et 972 comprimés de psychotropes à Tizi Ouzou Quarante-quatre kilogrammes de kif et 972 comprimés de psychotropes ont été saisis et 4 individus ont été arrêtés au cours de cette semaine dans la ville de Tizi Ouzou, a indiqué hier un communiqué de la sûreté de wilaya. Les éléments de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police judiciaire ont agi sur renseignements, recueillis sur le terrain, faisant état d’un trafic de stupéfiants au niveau de la haute ville. Une procédure judiciaire a été instruite à l’encontre des 4 individus arrêtés pour «détention de stupéfiants à des fins de commercialisation». Ils ont été présentés au parquet de Tizi Ouzou, qui en a placé deux en détention préventive. - Plainte collective en Espagne contre Facebook Une organisation espagnole de consommateurs a annoncé hier qu’elle allait déposer une plainte collective contre le réseau social Facebook, accusé d’avoir exploité «illégalement» les données personnelles des usagers, et réclamer «au moins 200 euros» de compensation par l’utilisateur. Dans un communiqué, l’Organisation de consommateurs et usagers (OCU) annonce son intention de déposer une plainte pour représenter, a-t-elle dit, «non seulement les usagers affectés par le scandale Cambridge Analytica, mais tous les usagers de Facebook en Espagne, au nombre de 26 millions de personnes». L’organisation indique avoir agi conjointement avec d’autres groupes de consommateurs au Portugal (Deco-Proteste), en Belgique (Test-atachts) et en Italie (Altroconsumo). L’association considère que le réseau social Facebook a enfreint la législation sur la protection des données, en n’informant pas et en ne sollicitant pas l’autorisation des usagers pour en faire usage. Le 22 mai, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, avait présenté ses excuses devant le Parlement européen, comme il l’avait fait devant les parlementaires américains, pour les lacunes de son réseau social dans la protection des données de ses utilisateurs, illustrées par le scandale Cambridge Analytica. - 10 foyers de laryngotrachéite infectieuse aviaire signalés à Batna Dix foyers de laryngotrachéite infectieuse aviaire (LTI) ont été enregistrés dans des élevages de poules pondeuses dans la wilaya de Batna, a-t-on appris hier de l’inspecteur vétérinaire Rachid Benamari. La déclaration de cette maladie a été faite en temps réel et le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a pris les mesures nécessaires, dont la fourniture du vaccin aux éleveurs, a assuré le même responsable qui a affirmé que «la situation est maîtrisée» dans la wilaya où «aucun nouveau cas n’a été dépisté depuis près d’un mois». Les foyers signalés se trouvent à Aïn Touta, Seriana et Merouana, où 65 770 poules pondeuses et 3600 poulets de chair infectés par la LTI ont été abattus et leur viande dirigée vers l’industrie de transformation, a ajouté le même responsable qui a précisé que cette infection n’est pas dangereuse pour l’homme.

Le président de la FOREM, Mustapha Khiati : les lois consacrées à la protection de l’enfance sont très peu ou pas appliquées

S’il existe nombre de lois consacrées à la protection de l’enfance en Algérie, elles ne sont, paradoxalement, que très peu ou pas du tout appliquées, constate le président de la Fondation nationale pour la protection de la santé et le développement de la recherche (FOREM).    S’exprimant, jeudi, à la veille de la célébration de la Journée mondiale de l’enfance, durant de l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le Dr Mustapha Khiati cite l’exemple de la mendicité, où des individus utilisent des bébés pour provoquer la compassion de passants, « sans que cela n’émeuve personne ». Il impute cette situation à un défaut d’application permanente du mécanisme de la loi, qu’il compare à du « laxisme », à cause duquel l’enfant en situation de maltraitance n'est pas pris en charge. Commentant la création, en 2015, d’une Autorité nationale de protection de l’enfance, « qui normalement devrait être présente dans toutes les wilayas », le Dr Khiati constate que celle-ci demande des moyens et qu’elle en est « qu’à ses débuts ». Il rappelle que l’enfant est le « maillon faible » de la société et qu’il reste exposé à beaucoup de risques, notamment à la consommation de drogues, « une situation, signale-t-il, que nous avons dénoncé depuis une quinzaine d’années ». Il observe à ce propos que l’application du 3ème plan quatriennal de lutte contre ce phénomène « se fait toujours attendre ».   Face, par ailleurs, aux risques que font courir les narcotiques à la population juvénile en particulier, l’intervenant estime qu’il faut toujours « maximiser » ces derniers en prévoyant que « le pire peut survenir ». Des dangers potentiels que peut, d'autre part, représenter l’usage déviant des réseaux sociaux par les jeunes, le président de la FOREM constate que la cybercriminalité prend de l’ampleur, une situation qu’il explique par l’oisiveté d’un grand nombre de membres de la population juvénile, résultat notamment de la déperdition de l’école, dont il précise qu’elle met à la rue quelque 200.000 enfants, chaque année.     


Le président de la FOREM, Mustapha Khiati : les lois consacrées à la protection de l’enfance sont très peu ou pas appliquées

S’il existe nombre de lois consacrées à la protection de l’enfance en Algérie, elles ne sont, paradoxalement, que très peu ou pas du tout appliquées, constate le président de la Fondation nationale pour la protection de la santé et le développement de la recherche (FOREM).    S’exprimant, jeudi, à la veille de la célébration de la Journée mondiale de l’enfance, durant de l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le Dr Mustapha Khiati cite l’exemple de la mendicité, où des individus utilisent des bébés pour provoquer la compassion de passants, « sans que cela n’émeuve personne ». Il impute cette situation à un défaut d’application permanente du mécanisme de la loi, qu’il compare à du « laxisme », à cause duquel l’enfant en situation de maltraitance n'est pas pris en charge. Commentant la création, en 2015, d’une Autorité nationale de protection de l’enfance, « qui normalement devrait être présente dans toutes les wilayas », le Dr Khiati constate que celle-ci demande des moyens et qu’elle en est « qu’à ses débuts ». Il rappelle que l’enfant est le « maillon faible » de la société et qu’il reste exposé à beaucoup de risques, notamment à la consommation de drogues, « une situation, signale-t-il, que nous avons dénoncé depuis une quinzaine d’années ». Il observe à ce propos que l’application du 3ème plan quatriennal de lutte contre ce phénomène « se fait toujours attendre ».   Face, par ailleurs, aux risques que font courir les narcotiques à la population juvénile en particulier, l’intervenant estime qu’il faut toujours « maximiser » ces derniers en prévoyant que « le pire peut survenir ». Des dangers potentiels que peut, d'autre part, représenter l’usage déviant des réseaux sociaux par les jeunes, le président de la FOREM constate que la cybercriminalité prend de l’ampleur, une situation qu’il explique par l’oisiveté d’un grand nombre de membres de la population juvénile, résultat notamment de la déperdition de l’école, dont il précise qu’elle met à la rue quelque 200.000 enfants, chaque année.     


mercredi 30 mai 2018

L'OPEP "rendra hommage au président Bouteflika en septembre prochain"

L’OPEP rendra hommage au président de la République, Abdelaziz  Bouteflika pour ses efforts ayant contribué à une remontée des cours du pétrole, a indiqué a mardi à Boumerdès le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. "Vers la fin septembre les pays membres de l'OPEP vont venir en Algérie pour rendre hommage au président de la République pour ça sagesse et ses efforts ayant contribué à une remontée des cours du pétrole de 20 dollars en 2016 à presque 80 dollars actuellement ", dira le ministre de l'Energie M. Guitouni a rappelé le rôle du chef de l'Etat pour parvenir à conclure un accord tacite, le 28 septembre 2016 à Alger, entre les membres de l'OPEP, validé par la suite à Genève. Selon lui, les nombreuses visites effectuées en 2016 en Algérie, par des souverains, des chefs de gouvernements et des ministres de l'Energie des pays de l'OPEP et même non OPEP, visaient à se concerter avec l'Algérie pour identifier les voies et moyens de stabiliser les cours du brut sur le marché international.  Future loi sur les hydrocarbures : l'Algérie s'inspire de l'expérience internationale   S'exprimant en marge d'une conférence de presse qu'il a animée en marge  de sa visite à Boumerdès, le ministre a expliqué que la future loi était en cours de préparation par les experts et s'inspirait de l'expérience d'autres pays afin d'éviter leurs erreurs et tenir compte de leur succès. "Il ne faut jamais se presser lorsque nous préparons une loi de cette envergure, qui engage tout un pays", a-t-il soutenu. A une question sur l'acquisition par Sonatrach de la raffinerie "Augusta" en Italie, le ministre s'est interrogé sur les réelles motivations du tollé soulevé par l'annonce de cet achat, qui s'inscrit dans la nouvelle stratégie de la compagnie nationale visant à développer ses activités et investissements à l'international. Cette acquisition a été validée par le Conseil d'administration de Sonatrach et jouit de l'accord du gouvernement algérien, a expliqué M. Guitouni, ajoutant qu'elle était l'aboutissement de négociations, d'une année, entre la compagnie nationale et le propriétaire de la raffinerie, l'américain Exxon Mobil. Il y a eu également des concertations avec les experts sur l'intérêt ou non de l'acquisition, ainsi qu'avec les autorités italiennes sur l'aspect environnemental, a-t-il relevé.   Selon lui, racheter ce type de structure (ayant coûté moins de 1 milliard dollars, ndlr), est "plus rentable" que la construction d'une nouvelle raffinerie, qui "nécessite une durée de réalisation de cinq ans et quelque 5 milliards dollars".                "Evitons la suspicion. Nous sommes là pour travailler dans l'intérêt du peuple et de l'Algérie. Il faut que Sonatrach investisse à l'extérieur",  a-t-il avancé. Pour étayer ses arguments, le ministre a fait savoir que les investissements de Sonatrach au Pérou, rapportaient 120 millions dollars par an, à l'Algérie.                                   


L’Algérie "salue les résultats de la Conférence internationale sur la Libye de Paris "

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a salué mardi les résultats de la Conférence internationale sur la Libye, qui s’est tenue à Paris sous les auspices des Nations unies. "Nous saluons le fait que la Conférence de Paris a réussi, et c’est la première fois, à réunir les quatre interlocuteurs libyens et à sortir avec un programme concret qui est celui d’aller aux élections législatives et présidentielle, déjà souhaitées par tout le monde, en tout cas pour le retour des institutions en Libye et avec un calendrier", a affirmé le Premier ministre dans une déclaration à l’APS et à la Télévision algérienne, à l’issue de la clôture de la conférence avec une feuille de route libyenne de huit points approuvés par les quatre principaux dirigeants libyens. Une vingtaine de pays, dont l’Algérie, et quatre organisations internationales (Onu, UE, UA et Ligue arabe) ont pris part à cette conférence. L’Algérie a été représentée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, désigné par le président de la République Abdelaziz Bouteflika.   M. Ouyahia a en outre indiqué que la présence des acteurs libyens et le calendrier dégagé "sont des éléments qui donnent une grande satisfaction à l’Algérie", ajoutant que "l'Algérie a exprimé à la France sa considération pour cet effort que le président Macron a consenti en deux étapes avec la rencontre de la Seine-Saint-Cloud en 2017 et la conférence d’aujourd’hui". Il a qualifié la tenue de cette conférence de contribution "très concrète" et "productive" aux efforts de paix et de stabilité en Libye. "L’Algérie est profondément concernée et impliquée au sujet de la situation en Libye au regard de nos relations historiques, de plus de mille kilomètres de frontières communes, donc autant de menaces pour notre propre sécurité et la sécurité de la sous-région", a-t-il soutenu, rappelant que l’Algérie a été "partie prenante" dans toutes les activités diplomatiques sur la question libyenne que ce soit dans le cadre des pays voisins ou autour du représentant du SG de l’Onu ou dans le cadre africain. Pour M. Ouyahia cet accord inter-libyen "donne bien sûr raison" à la démarche algérienne dans la résolution du conflit libyen. "Je vous renvoie un peu en arrière quand les Libyens ont connu les événements, l’Algérie avait été critiquée par certains acteurs libyens pour ne pas avoir pris fait et cause d’une tendance ou une autre. Ce n’est pas entre deux pays voisins, deux peuples qui partagent tous ce qu’ils partagent, qu’il s’agissait de prendre partie", a-t-il ajouté, soulignant qu’il s’agissait surtout de "travailler à rapprocher et de travailler sur  une voie de solution". Dans ce contexte, il a révélé une information "que les autorités algériennes n’ont jamais rendue publique". "C’était, a-t-il dit, à la fête nationale du 1er novembre de 2014 où nous avions invité des responsables libyens, dont le président du Parlement et un représentant de l’autre partie", affirmant que l’Algérie "travaille souvent dans l’ombre et dans la sérénité, autrement dit". "Nous avions emmené nos frères libyens à parapher un document qui contenait des points de base d’un accord", a-t-il ajouté, faisant remarquer que l’Algérie a toujours défendu pour que les Libyens puissent "se prévaloir la solution politique et se retrouvent". Il a expliqué que le peuple algérien, qui a connu une "tragédie de déchirure", comprend peut-être "davantage" que "toutes ces crises doivent se terminer autour de retrouvailles dans la famille". "Nous somme satisfaits que les efforts que nous faisons au niveau des pays voisins pour encourager chaque fois ce rapprochement, ce pas vers la solution politique, trouvent aujourd’hui une espèce d’escabeau à travers les mesures arrêtées", a-t-il dit à propos de la nouvelle feuille de route, exprimant dans ce contexte l'espoir qu’au mois de septembre prochain il y'aura une loi électorale en Libye et que les élections auront lieu vers la fin de l'année en cours.                       


Jeux méditerranéens de Tarragone : réunion de coordination jeudi à Alger avec les fédérations sportives

Une réunion de coordination et d'information aura lieu jeudi (12h00) au siège du Comité et olympique sportif algérien (COA) en présence des représentants de fédérations sportives devant prendre part aux Jeux méditerranéens 2018 de Tarragone (Espagne), prévus du 22 juin au 2 juillet, a indiqué mercredi un communiqué de l'instance olympique.

Les représentants de fédérations sportives, directeurs techniques nationaux (DTN) et directeurs des équipes nationales (DEN), auront l'occasion de présenter la liste arrêtée des athlètes sélectionnés parmi ceux figurant sur la liste élargie ainsi que tous les documents relatifs à une meilleure prise en charge des besoins de chaque athlète, précise le COA.

Les fédérations concernées sont : Athlétisme-Badminton-Boxe-Boules-Cyclisme-Escrime-Gymnastique-Haltérophilie-Judo-Karaté-Lutte-Natation-Taekwondo-Tennis- Handball-Volley-ball-Tennis de table-Triathlon-Aviron-Football-Tir sportif-Sports équestre-Rafle et billard et Voile. APS

 



Ligue de football professionnel : le dépôt des candidatures a débuté mercredi

Les prétendants à la présidence de la Ligue de football professionnel (LFP) ou de son bureau exécutif sont appelés à présenter leur candidature du 30 mai au 5 juin, à 18h00, a annoncé cette instance mercredi, rappelant que l'Assemblée générale élective (AGE) aura lieu le 21 juin.  Le candidat dont le dossier aura été rejeté pourra appel du 10/06/2018 au 12/06/2018, a indiqué la LFP, ajoutant que l'études des recours se fera du 13/06/2018 au 14/06/2018, à la veille de la   publication des listes définitives, prévue le 15 juin. L'ouverture aux candidatures intervient au lendemain de l'Assemblée générale constitutive de la LFP, tenue le mardi 29 mai au siège de la FAF laquelle avait adopté les nouveaux statuts de la LFP, approuvés ensuite par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Pour être éligibles, les candidats aux fonctions de membres du Bureau exécutif ou de Président de la LFP doivent répondre à neuf conditions dont celles d'être membre de l'assemblée générale de la LFP, être de nationalité algérienne, être âgé d'au moins 25 ans, jouir de ses droits civils et civiques, ne pas avoir subi de sanction sportive égale ou supérieure à deux ans durant les cinq années précédant la date de l'AGE, avoir un niveau universitaire et ne pas avoir été condamné pour des délits infamants. 


Importation de viandes rouges et les prix des fruits et légumes : Le grand paradoxe

Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a annoncé hier, à partir de Bouira, l’ouverture d’enquêtes sur l’importation des viandes et surtout la tenue d’un conseil regroupant les différents parties du gouvernement visant la normalisation des prix. Les marchés de fruits et légumes n’ont pas dérogé à la règle cette année encore puisque les prix enregistrent une envolée inégalée. Dix jours sont passés depuis le début du mois de Ramadhan et la situation reste inchangée, et ce, en dépit des assurances du ministre de Commerce garantissant une stabilité des prix. Lors de sa visite, hier, dans la wilaya de Bouira, Saïd Djellab, qui a constaté de visu l’envolée sans précédant et inexpliquée des prix de fruits au niveau du marché quotidien de la ville, n’a pas été convaincant dans ses déclarations quant à cette situation devenue coutumière. Le ministre du Commerce a annoncé d’autres mesures visant la régulation des prix et surtout à mettre fin à la spéculation. Il a souligné la tenue prochainement d’un conseil auquel prendront part les services de son ministère, de et de ceux l’Agriculture et des Collectivités locales afin, dit-il, de «normaliser les prix». Des commerçants ont signifié au ministre que les prix n’ont jamais été stables. «La courgette a été cédée hier à 80 DA et le prix a augmenté pour atteindre 120 DA le kilo aujourd’hui», a affirmé un commerçant en s’interrogeant sur le fait que cette année est pourtant bonne en termes de pluviométrie et la région enregistre une abondance de produits agricoles. Par ailleurs, les prix des viandes blanches et rouges sont aussi hors de portée. M. Djellab, qui a appelé les commerçants à baisser les prix, notamment ceux du poulet atteignant 380 DA le kilo, a constaté d’autres anomalies liées à l’absence de «toute traçabilité» dans les factures délivrées par les importateurs de viandes rouges, notamment bovines, aux commerçants. Le document ne porte ni l’adresse sociale de l’importateur ni d’autres mentions prouvant que le produit est importé. Face à cette situation suscitant des questionnements, le ministre a décidé de lancer des enquêtes sur cette affaire. La viande rouge importée est cédée, selon les commerçants, à 1180 DA le kilo au niveau du marché de gros, alors que son prix ne devait pas excéder les 700 DA au niveau des boucheries.  

«La persistance des basses températures a retardé la commercialisation des produits»

Propos recueillis par Nadir Iddir   Les prix des fruits et légumes restent élevés, alors qu’une baisse avait été annoncée pour la deuxième semaine du mois de Ramadhan. Une explication ? Il y a une explication à cette hausse : la persistance du froid. Les dernières précipitations n’ont rien arrangé : les récoltes ne sont donc pas faites d’une manière régulière. La production, je persiste à le dire, existe mais elle n’est pas suffisamment mûre pour être commercialisée. A cela s’ajoute la difficulté de se rendre régulièrement sur les exploitations. Les prix restent pour cela élevés : aujourd’hui, au marché de gros des Eucalyptus (Alger), la tomate, la laitue, les courgettes, les piments, les poivrons sont proposés entre 70 et 100 DA/kg. Les carottes sont vendues entre 40 et 50 DA. La pomme de terre à 35 DA et le concombre à 40 DA. La situation est la même pour les fruits, avec quelques variations. Les pastèques sont à 45 DA/le kg, le melon à 100 DA. Les dattes ont connu une petite baisse puisque cédées entre 160 à 300 DA/kg. A cause du climat, là aussi, les récoltes ne sont pas disponibles en quantités suffisantes, à l’instar des nèfles, qui seront absentes des étals dans les prochains jours. Et donc, les prévisions faites pour le mois n’ont pas pu se réaliser. L’année dernière, à cette même période, les produits étaient en quantité importante, puisque la pluie s’est arrêtée en janvier-février. Si c’était le cas ce mois-ci, on aurait connu la même tendance des prix, avec la tomate à 20-25 DA/kg et la pomme de terre à 40-45 DA/kg. Même les récoltes sous serre ne sont pas mûres : à Boumati (El Harrach), d’habitude, on remplit entre 120 et 150 caisses, ce mois-ci on atteint difficilement 20 caisses. Certains pointent l’absence d’un réseau de distribution performant. Qu’en pensez-vous ? C’est faux. Il y a suffisamment de marchés de gros (46). C’est le travail qui manque. Puisque les terres agricoles sont entre les mains de personnes qui ne les méritent pas. On nous dit aussi que les mandataires jetteraient les produits pour maintenir la tendance actuelle des prix… Dire que nous jetons la production pour maintenir les prix actuels est inexact. Mais il faut savoir une chose : les produits agricoles sont hautement périssables. Et donc, en cas de mévente ou de surproduction, ce qui n’est pas le cas actuellement, les mandataires sont contraints de se débarrasser de la production, comme la tomate ou autre. Cette situation pose le problème de l’absence d’unités de transformation... Effectivement, les producteurs eux-mêmes posent cette problématique de l’absence d’une industrie de transformation. Toute la production ne trouve pas preneur et donc elle est malheureusement jetée à la décharge. D’où la nécessité de renforcer ces unités et de favoriser l’exportation. Tout le monde y trouvera son compte : aussi bien les producteurs que les marchands et les consommateurs. Il y a aussi la problématique de la marge bénéficiaire qui reste importante si on compare les prix de gros et ceux appliqués par les détaillants… Les marges sont, comme nous le constatons tous, excessives. Mais il est difficile de contrôler tout le cycle. Je n’incrimine personne. Puisque l’on nous dit que les prix, et c’est l’approche même défendue par les autorités, sont libres. La seule règle appliquée est celle de l’offre et de la demande. Les prix connaîtront-ils une baisse dans les prochains jours ? Je le confirme. Il suffit d’une éclaircie pour que la production soit disponible et que les prix chutent de moitié. La production, comme je persiste à le dire, est disponible, mais elle n’est pas commercialisée à cause de la persistance du froid. Dans les prochains jours, on aura tous les produits de saison qui vont nous arriver des régions de Mostaganem et Aïn Defla pour la pomme de terre… La pastèque, récoltée dans le centre du pays, sera vendue à 20 DA, alors qu’elle est actuellement à 80 DA/kg.

Une hausse de 10% au rayon femmes et enfants

A une quinzaine de jours de la célébration de la fête de l’Aïd, le rush est immense sur les boutiques de vêtements. Des mamans accompagnées de leurs enfants font les marchés d’Alger, comme c’est le cas dans les autres wilayas du pays, pour dénicher la meilleure tenue au meilleur prix. Une mission pas très facile à accomplir, notamment avec les charges du mois de Ramadhan, le pouvoir d’achat érodé et les prix des tenues qui, malgré une légère hausse, restent stables. Rue Hassiba Ben Bouali, tous les magasins sont pris d’assaut. Hassina, accompagnée de ses 4 enfants dont 2 adolescents, avait déjà fait 5 boutiques sans pour autant acheter quoi que ce soit. «C’est difficile de trouver quelque chose qui leur plaise et qui va avec le budget limité par leur père à 25 000 DA pour les quatre», confie-t-elle avant de rejoindre sa fille aînée tombée sous le charme de chaussures à 3500 DA. Habiller ces quatre petits êtres à 6000 DA chacun est un pari presque impossible, notamment avec les prix qui commencent à connaître une légère hausse. «Nous en avons pour toutes les bourses. D’ailleurs, nous évitons de nous approvisionner en produits hyper chers pour ne pas faire fuir nos clients», explique Djamel qui importe des tenues pour femmes et enfants de Turquie et de Tunisie. En effet, le marché des vêtements est constitué à près de 90% par des produits importés. Ceci est constaté de visu sur les étiquettes des vêtements. Selon un constat fait sur place, trois pays se disputent les parts de ce marché. Il s’agit en premier lieu de la Turquie qui a détrôné la Chine qui se classe deuxième, puis de la Tunisie pour les tenues d’intérieur pour femmes. D’autres pays viennent après, mais avec des prix nettement plus élevés. Justement, en matière de prix, ils restent tout de même stables malgré une légère hausse au rayon femmes et enfants. Selon El Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), la hausse est estimée à 10% seulement. Les prix tournent autour de 1500 et 8000 DA. Le critère déterminant le prix reste la qualité du produit, puis sa provenance. Les vêtements chinois sont les moins chers sur le marché. «Toutefois, la demande sur ces produits a nettement baissé ces dernières années. Les articles importés de Turquie ont conquis la clientèle. Et pour nous, en tant qu’importateurs, la destination Turquie est nettement plus accessible que la Chine et le coût est bien moins cher», explique Réda, propriétaire d’un magasin de vêtements pour femmes, rue Hassiba Ben Bouali. Il en est de même pour les vêtements pour hommes. Toutefois, les produits exposés proviennent tous de l’ancien stock. Ce qui explique les prix relativement bas chez certains, sauf les grandes marques où les prix peuvent facilement atteindre 8000 DA pour un simple tee-shirt ou un short. La production locale, quant à elle, est infime par rapport à la demande. Omar a complètement abandonné son projet d’atelier de confection pour s’investir dans l’importation. «Les hidjabs que je confectionnais me revenaient nettement plus chers que ceux que j’importe en ce moment. Depuis que je me suis lancé dans l’importation d’articles finis, mon commerce se porte mieux», explique-t-il. D’après Amar Takdjout, président de la Fédération syndicale des textiles et cuirs, il n’y a pas de mesures incitatives pour relancer l’industrie locale qui ne représente que 5% du marché. Il en est de même pour la chaussure. Selon M. Boulenouar, les Algériens consomment annuellement 60 millions de paires alors que la production annuelle ne dépasse guère les 5 millions. Ce qui explique les prix relativement élevés des chaussures sur le marché. Une simple ballerine de qualité moyenne coûte au moins 2500 DA. Une meilleure qualité vaut bien le double, voire le triple. Ceci sans pour autant parler des grandes marques, telles que Nike ou Adidas, où les articles sont carrément inabordables pour les catégories moyennes. Ces dernières se rabattent souvent sur les articles utilisés et la friperie.

Achat de vêtements pour l’aïd : Réticence des parents et inquiétude des commerçants

Contrairement à l’année écoulée, la tradition incontournable des achats de vêtements de l’Aïd El Fitr pour les enfants semble être boudée, durant le mois de Ramdhan, par la majorité des parents, particulièrement ceux de la classe moyenne. Faisant le tour de la ville de Constantine sur plusieurs jours, il est aisé de constater une ruée vers les marchés d’alimentation, de bricoles de maison et de pâtisserie, sauf vers les commerces des habits pour enfants. Une réticence assez particulière a caractérisé le mode d’achat des familles constantinoises, qui se préparent à la fête de l’Aïd El Fitr. «Depuis le début du Ramadhan, je n’ai vendu que deux tenues. Les clients examinent les articles, demandent les prix puis ils quittent le magasin. D’habitude, la première quinzaine du mois est la période préférée pour l’achat des vêtements pour enfants, afin d’éviter la hausse des prix durant les dix derniers jours de ce mois. Cette fois-ci, j’étais sidéré», a déclaré le propriétaire d’un magasin à la rue Larbi Ben M’hidi. Ce dernier s’est dit même inquiet. «Je suis  sous le choc, car je n’ai jamais vécu une situation pareille. J’étais contraint de solder les prix des pièces neuves à plus de 20 %, pour que je puisse au moins récupérer mon argent. Pourtant, il n’y a pas eu une importante augmentation des prix, je pense que cela est dû à la baisse du pouvoir d’achat des citoyens», notera-t-il. Notre interlocuteur n’a pas hésité à exprimer sa déception, voire son angoisse, estimant que la situation est alarmante. «Si nous continuons à ce rythme, la majorité des vendeurs de vêtements fermeront leur boutique», révèle-t-il. Le même constat a été signalé pour les magasins de la rue 19 Juin 1965 (ex-Rue de France). Un commerçant que nous avons visité affirme avoir soldé les prix à 50 %, afin d’attirer la clientèle. Une robe pour une fillette d’un an à 3 ans coûte entre 1 900 et 3 000 DA. Pour les autres tenues, le prix dépend de la marque. Selon lui, les gens optent pour les produits chinois ou la basse gamme turque, pour ne pas trop dépenser. Il est évident que la population demeure réticente face aux articles importés de Turquie, de France, d’Espagne, d’Italie ou même face au premier choix de la Chine. «Il est question de pouvoir d’achat, rien de plus. Et nous, en tant que commerçants, nous devons résister, en réduisant les prix, pour répondre à la demande. Même si cela ne nous arrange pas», a-t-il lancé. Une idée partagée par la majorité des commerçants interrogés. Un autre commerçant nous a affirmé que la hausse des prix de gros des articles vestimentaires peut dépasser 30%. Selon lui, le prix d’un pull ou une liquette a connu une légère hausse de 200 à 300 DA. «Et malgré cela, nous ne  comptabilisons pas cette hausse, en vendant au détail», a-t-il dit.   10 000 DA pour une tenue de qualité   Côté consommateurs, la situation n’est pas meilleure que celle du commerçant. Nombreux étaient les acheteurs rencontrés qui ont critiqué les prix élevés des articles. «Certes, il n’y a pas eu une hausse importante des prix des articles vestimentaires cette année. Mais en parallèle il y a eu une hausse des produits alimentaires et autres. Cette crise ne nous permet pas d’acheter des tenues complètes pour tous nos enfants, vu que nous dépensons plus de 50 % du budget dans la bouffe», nous a déclaré un père de famille. Une autre maman a jugé que la tenue de l’Aïd est considérée, désormais, comme un luxe. Selon elle, une tenue de qualité ne coûte pas moins de 10 000 DA. En effet, une simple robe de marque turque ou française, pour des filles en bas âge, coûte entre 2 000 et 7 600 DA. Parfois 8 000 DA. Pour les pulls destinés aux filles ou garçons, le prix varie entre 1 700 et 3 000 DA, sans compter les pantalons qui coûtent plus de 2 800 DA. Pour les chaussures, le client se trouve en face des produits algériens ou chinois d’un prix estimé à 1 900 DA ou articles d’origine turque ou espagnole à partir de 2 600 DA. Des prix qui changent selon la qualité, la marque et le pays de provenance. Car, dans les quartiers de la vieille ville, les prix sont plus raisonnables. Ces magasins sont dotés des pulls à 400 DA et de tenues complètes entre 2 000 et 2 800 DA. Mais la qualité n’est pas satisfaisante. «Les tenues qui se vendent ici sont à mettre au maximum 5 fois pour les jeter après. La situation pourrait être plus raisonnable si les Algériens se mettaient à fabriquer les vêtements pour enfants», a regretté une institutrice rencontrée à R’cif.  

Taux d’Inflation : Les chiffres de l’ONS sont-ils fiables ?

La courbe de l’inflation affiche une tendance baissière, selon les derniers chiffres de l`Office national des statistiques (ONS), qui souligne que l’évolution des prix à la consommation en rythme annuel a été de 4,3% jusqu’à avril 2018, soit durant la période de mai 2017 à mai 2018 en comparaison avec la même période 2016-2017. Des valeurs beaucoup moins galopantes que prévu donc, qui se situent même en deçà des prévisions de la loi de finances 2018 qui table sur une hausse du taux de l’inflation en 2018 à hauteur de 5,5%, avant une décélération de 4% en 2019 et de 3,5% en 2020. L’ONS livre ainsi des chiffres plus «mesurés» jusqu’au mois de mai en cours, ce qui laisse perplexe face à la réalité des hausses continues de tous les prix et coûts de production constatées sur le terrain. La question se pose quant à l’échantillon qui sert de base de calcul de l’inflation par l’ONS, au vu du décalage qui existe entre les hausses en série que connaissent tous les produits et services. Des hausses qui occasionnent une dégringolade jamais égalée jusque-là du pouvoir d’achat des ménages, dont les catégories moyennes. Face à ce constat et au vu de tous les paramètres qui influent sur la hausse des prix, le calcul mensuel par l’ONS des prix des produits et services, pondéré selon son importance dans les budgets des ménages notamment, devrait donner des valeurs inflationnistes plus importantes. Or, l’ONS livre un calcul plutôt modéré, loin de la réalité. Celle-ci est pourtant sérieusement impactée par les mesures prises dans les lois de finances 2017 et 2018, notamment les hausses des prix des produits pétroliers et des factures d’électricité et de gaz notamment. La baisse du pouvoir d’achat est par ailleurs accélérée par les restrictions des importations. Une mesure qui, ajoutée la dépréciation de la valeur du dinar, produit une hausse des prix de tous les produits, qu’ils soient alimentaires ou autres. Par ailleurs, malgré les assurances du gouvernement, les experts ont tous tablé sur l’impact négatif du recours à la planche à billets sur la courbe de l’inflation et, par ricochet, sur les budgets des ménages, qu’ils soient en situation difficile ou plus nantis. Des facteurs qui, additionnés, indiquent une généralisation de la hausse des prix et rendent incompréhensibles la méthode de calcul de l’ONS et l’écart flagrant entre le taux d’inflation annoncé et l’inflation réelle. L’ONS joue-t-il sur certains paramètres et valeurs de pondération «subjectives» pour arriver à un calcul mesuré de l’inflation, loin de la réalité des ménages ? Selon certains avis, en se basant sur un calcul de l’inflation suivant d’autres paramètres et indices que ceux utilisés par l’ONS, on obtiendrait en effet une inflation «beaucoup plus importante». Il est à rappeler que l’ONS souligne, selon l’APS, que le taux de 4,3% est calculé jusqu’en avril 2018, en tenant compte de 12 mois (de mai 2017 à avril 2018) par rapport à la période allant de mai 2016 à avril 2017. La variation mensuelle des prix à la consommation, soit l’évolution de l’indice du mois d’avril 2018 par rapport à celui du mois de mars 2018, a augmenté de 0,6%, selon l’ONS. En termes de variation mensuelle et par catégorie de produits, les prix des biens alimentaires ont inscrit une hausse de 1,1% en avril dernier. A titre d’exemple, les prix des produits agricoles frais ont grimpé de 2,3% en raison, essentiellement, de l’augmentation des prix des fruits (+6,6%), des légumes (+5%) et du poulet (+10%). En revanche, certains produits ont affiché des variations négatives, principalement la pomme de terre (-7,8%) et les œufs (-3,9%). Les prix des produits alimentaires industriels ont enregistré une relative stagnation, selon l’ONS, alors que ceux des produits manufacturés ont évolué de 0,2% et que les services ont connu une stagnation. Par groupe de biens et services, les prix des meubles et articles d’ameublement ont augmenté de 1,5%, alors que ceux du groupe éducation-culture-loisirs ont augmenté de 0,3%. Les prix du reste des produits se sont caractérisés par des stagnations, selon la même source.  

«Certaines données affichent des écarts entre catégories officielles et autres réelles»

Propos recueillis par  Hocine Lamriben L’ONS vient d’annoncer un taux annuel d’inflation de 4,3% jusqu’à avril. Selon vous, les chiffres de l’ONS reflètent-ils la réalité du marché alors que de nombreux facteurs militent pour une forte inflation, notamment la planche à billets, les mesures contenues dans la loi de finances et la dévaluation du dinar ?   En termes de composantes d’informations pour les indices des prix, certaines données accusent et affichent des écarts entre catégories officielles et autres réelles sur le plan quantitatif et qualitatif, du fait que le mode de consommation ou d’utilisation actuel n’est pas le même qu’il y a quelques années. Par ailleurs, l’émergence de nouveaux produits contre le déclin d’autres font partie d’un indicateur qui n’est pas très suivi par rapport à l’indice de consommation. La téléphonie mobile, par exemple, est un gisement de consommation très important avec des centres d’intérêt croisés entre les différentes catégories socioprofessionnelles ou intergénérationnelles à partir desquels beaucoup de facteurs sont à expliciter. L’évolution de l’inflation obéit à une règle d’évolution de l’indice des prix avec un système de pondération entre les catégories. Et de ce fait, les règles de pondération ne prennent pas en considération certains principes sur les qualités et caractères des consommateurs concernés. Pour le cas de l’émission monétaire, le risque inflationniste existe, mais son degré d’implication reste graduel en fonction des flux des liquidités concernées et aussi des canaux d’affectation par lesquels vont transiter les valeurs émises. Dans le cas où le financement non conventionnel couvre un poste d’endettement, il pourra le compenser en valeur dette réelle, mais qui est aussi assimilable à une facilité de caisse ou avance pour le compte du débiteur au sein du circuit des banques primaires. Le FNI, aussi, ne peut que conserver ses avoirs jusqu’à ce qu’un projet d’investissement se présente. Donc l’effet inflationniste à partir de l’émission monétaire n’est pas très imminent à partir du moment où ses flux sont toujours logés dans un cadre institutionnel. De nombreux spécialistes  estiment que la méthode de calcul de l’inflation en Algérie est dépassée. Etes-vous de cet avis ? La méthode de calcul s’appuie sur des phases qui vont en profondeur des éléments et avec un système de pondération tiré sur la moyenne des données probables. Cette pondération ne tient pas compte des évolutions à court terme ou des probabilités d’évolution. La collecte des données repose sur des éléments à partir de différents paniers qui doivent faire l’objet d’une révision périodique.   Ne pensez-vous pas qu’il est nécessaire de disposer d’un organisme indépendant chargé des statistiques ?   Il est toujours utile et intéressant d’avoir des avis complémentaires ou contradictoires de la part d’autres organismes spécialisés, mais le plus important, c’est aussi la révision de quelques aspects techniques avec les bases et les espaces de collecte des données.

Des points noirs pour l’Algérie

Le rapport du département d’Etat américain sur les libertés religieuses, publié hier, relève les atteintes enregistrées en Algérie durant l’année 2017. Certes, les violations des libertés religieuses recensées dans ce rapport «sont moins nombreuses que d’habitude», mais les cas relevés constituent des points noirs pour le pays. En effet, le document revient longuement sur le cas de la communauté des Ahmadis qui ne cesse de subir le harcèlement  des autorités. La police et la justice sont mobilisées pour réprimer les adeptes de ce courant religieux. La publication de ce rapport coïncide d’ailleurs avec le procès des 26 Ahmadis, ouvert hier à Béjaïa. «La police a enquêté sur des centaines de personnes et arrêté des douzaines de musulmans ahmadis dans plusieurs villes et villages. Ces arrestations sont faites en raison de leur religion, selon les dirigeants de la communauté ahmadie», lit-on dans ce rapport. Le document du département d’Etat américain rappelle, dans ce sens, les déclarations des représentants du ministère des Affaires religieuses, y compris le ministre, qui mettent en garde contre la propagation d’influences religieuses «étrangères», telles que le salafisme, le wahhabisme, l’islam chiite et l’islam ahmadi. «Tout au long de l’année, le gouvernement a mené des enquêtes sur au moins 205 musulmans ahmadis, arrêtant des dizaines de personnes, selon les dirigeants de la communauté ahmadie. Les charges retenues contre eux comprenaient l’exploitation d’une association religieuse non enregistrée, la collecte de fonds sans autorisation et la tenue de prières dans des endroits non autorisés», précise également le rapport. Selon un diplomate de l’ambassade des Etats-Unis  à Alger, la question des Ahmadis «a été largement abordée avec les autorités algériennes». «C’est une question qui suscite l’inquiétude», ajoute-t-il. Fermeture des églises et condamnation du prosélytisme Le rapport revient aussi sur la fermeture des églises protestantes à Oran et à Tizi Ouzou. «L’Eglise a contesté cette fermeture devant le tribunal. Certains citoyens chrétiens ont déclaré qu’ils continuaient à utiliser des maisons ou des entreprises comme ‘‘églises’’ en raison des retards du gouvernement dans la délivrance des autorisations légales nécessaires», ajoute-t-on dans le même document. Les chrétiens, soulignent encore les rédacteurs de ce rapport, «ont signalé des retards persistants dans l’obtention de visas pour les travailleurs religieux étrangers». «Certains dirigeants chrétiens et membres de la congrégation ont parlé de membres de la famille qui maltraitaient les musulmans qui se sont convertis au christianisme ou ont manifesté un intérêt pour celui-ci. Les personnes engagées dans une pratique religieuse autre que l’islam sunnite ont déclaré avoir été victimes de menaces et d’intolérance, y compris dans les médias», soulignent encore les rédacteurs de ce rapport. Le département d’Etat américain note aussi le contenu de la loi «algérienne qui n’interdit pas la conversion vers l’islam et qui considère le prosélytisme comme  une infraction pénale». Le rapport dénonce aussi l’antisémitisme qui existe dans le pays.   «Un progrès remarquable dans la région» Malgré ces remarques, des diplomates américains estiment que l’Algérie a réalisé un important progrès. «Nous sommes impressionnés par les progrès réalisés par l’Algérie ces dernières années en matière de la tolérance et du vivre-ensemble, par rapport au contexte régional. Il y a un climat de tolérance. L’Algérie a une bonne réputation avec ses traditions de vivre ensemble», déclarent-ils. Selon eux, «il y a un vrai dialogue entre l’Algérie et les USA sur toutes les questions, dont celles relatives aux libertés religieuses». Le gouvernement algérien, relèvent-ils encore, «a toujours condamné la violence commise au nom de la religion». Précisant qu’il y a moins de 200 juifs en Algérie, les diplomates américains saluent aussi l’évolution du discours officiels à ce sujet, en rappelant les déclarations du ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aissa, sur l’ouverture des synagogues.