samedi 30 septembre 2017

Les cadavres d'une mère et de ses deux filles retrouvés à Djelfa

Les éléments de la Protection civile en collaboration avec les services de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Djelfa ont retrouvé dans la nuit du vendredi au samedi les cadavres des deux filles qui avaient été emportées par les eaux à El-Mdjabra (25 km de la wilaya), a t-on-appris auprès du responsable de la cellule de communication de la Protection civile, Khalili Mokhtar. "Le cadavre de la mère des deux filles (32 ans) a été retrouvé vendredi emporté par les eaux à H'naniche" a précisé la même source, qui a jouté que "les recherches se sont poursuivies afin de retrouver les deux filles".   Le cadavre de la première fille (18 mois) a été retrouvé à 22h tandis que le corps sans vie de la deuxième victime a été trouvé dimanche matin. Le wali de Djelfa, Hamana Kenfef, s'était rendu sur place pour suivre les opérations de recherche.   Le directeur de la protection civile a mobilisé, de son côté, tous les moyens matériels à travers les unités secondaires et l'unité principale de Aïn El Ibil et Messâad ainsi que d'autres équipes. Les éléments de la Gendarmerie nationale y ont également contribué.  Selon les premières informations, la mère et ses deux filles se promenaient lorsqu'elles ont étaient surprises par des eaux torrentielles.

Le premier ministre attendu dimanche au pôle pétrochimique d’Arzew

Ahmed Ouayahia, premier ministre (Ph.DR).

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est attendu ce dimanche au pôle pétrochimique d’Arzew (à l’Est d’Oran) pour une visite de travail, rapporte l’APS citant des sources gouvernementales. Le Premier ministre assistera à la cérémonie de réception de deux nouveaux méthaniers acquis par la filiale Hyproc Shipping Compagny, relevant du Groupe pétrolier national Sonatrach. M. Ouyahia suivra également une présentation des perspectives du développement du secteur de l’énergie, qui sera donnée par les responsables des entreprises concernées, a-t-on ajouté de même source.


Un cas de typhoïde Azeffoun : l’eau de la source Ahamam interdite à la consommation

Les habitants du village d’Achouba dans la commune d’Azeffoun, à 60 km au nord-est de la ville de Tizi Ouzou, sont invités à ne pas boire, provisoirement, l’eau de source suite à la suspicion d’un cas de typhoïde. Le cas suspecté est une femme âgée de 50 ans qui a été admise jeudi à l’hôpital d’Azeffoun pour des problèmes de diarrhée et de vomissements après avoir consommé l’eau d’une source nommée Ahamam se trouvant la localité d’Achouba, selon la direction locale de la santé.   


Emportée par les eaux de l’oued, une femme décède et ses deux enfants disparus à Djefla

Une femme est décédée, vendredi soir, emportée par les eaux d'un oued sis à la commune de Medjbara (25 km au sud de Djelfa), tandis que les recherches se poursuivent pour retrouver ses deux (02) enfants, a-t-on appris de source sécuritaire.  Les services de la Protection civile ont mobilisé tous les moyens humains et matériels pour retrouver les deux enfants emportés par les eaux suite aux intempéries qu'a connues la région, précise la même source. 


L’argent du secteur informel : La cacophonie des chiffres

La problématique du poids du secteur de l’informel dans l’économie nationale et la masse monétaire qu’il génère ne cesse, depuis quelques jours, d’alimenter les débats sur les chiffres révélés par les pouvoirs publics, mais aussi par certains experts financiers se référant à des rapports et autres bilans d’institutions nationales ou étrangères. A l’origine, faut-il souligner, l’intervention du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à l’APN, où le montant de 1700 milliards de dinars, représentant l’argent circulant dans l’informel, a été révélé à l’opinion publique. Une polémique s’en est suivie quant à l’«exactitude» des chiffres du chef de l’Exécutif, d’autant qu’en 2012 déjà, le ministre du Commerce avait évalué l’argent de l’informel à plus de 50 milliards de dollars, la Banque d’Algérie et une enquête de l’ONS à plus de 40% de la masse monétaire en circulation. L’ex-ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa avait, quant à lui, avancé le chiffre de 40 à 50 milliards de dollars, alors que l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, se référant aux données de la Banque d’Algérie, a affirmé que les fonds circulant hors circuit bancaire étaient de l’ordre de 37 milliards de dollars. Comment expliquer alors ces écarts de chiffres venant tous de responsables en fonction ? Pour les spécialistes financiers, la question de l’informel est, en elle-même, une problématique difficile à maîtriser, donc à quantifier, surtout qu’il s’agit d’activités non encadrées ni par la loi ni par les règles éconopmiques. Pour l’économiste et vice-président du CNES, Mustapha Mekideche, «par définition, l’informel, comme activité, n’est pas mesurable. La difficulté de le quantifier est donc réelle. Les chiffres avancés sur ce phénomène ne sont, donc, que des approches scientifiquement non fondées, en ce sens qu’il s’agit d’une approximation qui peut donner lieu à des estimations.» Néanmoins, explique-t-il, les chiffres révélés par le Premier ministre «sont basés sur des données de la Banque d’Algérie qui peut, en effet, faire une estimation de l’argent informel circulant hors circuit officiel, en évaluant le flux entre ce qu’elle a émis et ce qui est placé dans les banques». Selon lui, le montant de 1700 milliards de dinars est beaucoup plus proche de la réalité. Il estime même que le chiffre de 40 milliards de dollars a été annoncé auparavant par des responsables «pour un effet psychologique, dans le but d’attirer l’attention sur le poids grandissant de l’informel». Cela étant dit, les 1700 milliards de dinars représentent, selon lui, une somme non négligeable, d’où «la nécessité d’aller vers une profonde réforme fiscale et une normalisation des actifs dormants.» L’expert Ferhat Aït Ali soutient, lui aussi, l’idée selon laquelle les données statistiques révélées avant Ouyahia sont trop exagérées. Selon lui, «il faut relativiser les chiffres avancés par Benkhalfa ou encore l’ex-Premier ministre Sellal, d’autant que ces derniers n’ont pas expliqué s’il s’agit du montant de la masse monétaire circulant dans l’informel ou bien des transactions.» Les chiffres du Premier ministre sont donc, pour lui, plus plausibles, dans la mesure où «la masse monétaire qui circule dans les circuits informels a été toujours surévaluée par les pouvoirs publics. «La masse fiduciaire en circulation dans le pays et ce qui circule légalement dans la sphère réelle étant de l’ordre de 4700 milliards de dinars, y compris les détentions en comptes dans les caisses centrales des banques, de la Poste et de la Banque d’Algérie, j’estime que le montant thésaurisé sous forme de revenus non déclarés à l’époque de leur réalisation ne dépasse pas les 30% de ce montant, soit environ les 1600 milliards de dinars tout au plus», explique l’expert. Pour lui, «beaucoup de gens fantasment sur l’informel, alors que la volonté de certains d’intégrer ce secteur sans accompagner ce processus par des mesures adéquates ne pourra jamais aboutir à un résultat probant.»  

«Une reconnaissance implicite de l’échec du programme du Président»

Les critiques contre le plan d’action du gouvernement Ouyahia se suivent et s’exacerbent. C’est au tour de l’ancien ministre de l’Economie, Mourad Benachenhou, de «crucifier» l’actuel Premier ministre et de vilipender le «programme présidentiel» qui sert de paravent pour les différentes équipes gouvernementales sous Bouteflika. Dans une tribune publiée par le Quotidien d’Oran dans sa livraison de jeudi passé, M. Benachenhou rappelle d’abord que la crise économique qui secoue violemment le pays n’est pas soudaine, mais le produit d’une succession de mauvaises décisions depuis au moins dix ans. «Brusquement, semble-t-il, un de ceux qui sont au dernier étage de la hiérarchie du pouvoir a pris la peine de regarder par sa baie vitrée, et il voit un gros nuage noir dans le ciel, juste au-dessus de sa bâtisse super-sécurisée. Et il découvre, par hasard, que le pays est en plein ouragan ! Un ouragan dont les signes précurseurs datent de neuf ans. (…) Il faut beaucoup de temps, une série ininterrompue de mauvaises décisions, prises sur une longue période, sans réflexion, pour que le pays soit déclaré en ‘‘état de redressement’’ (…)», assène l’économiste. L’ancien ministre sous le gouvernement de Réda Malek s’interroge à cet effet sur l’incapacité d’anticipation et de voir se former cet ouragan économique.  «Comment se fait-il que des responsables qui ont à leur disposition des centaines de milliers de fonctionnaires, qui ont accès en temps réel aux informations économiques les plus confidentielles du pays, aient mis autant de temps à s’apercevoir que la météo ‘‘économico-financière’’ annonçait un cyclone ?» s’interroge-t-il. Pour lui, c’est la preuve que le sommet de la hiérarchie «ne tient les rênes du pouvoir que de manière plus ou moins chronique, et non de façon continue, comme le demande sa haute fonction». Connu plutôt pour sa pondération, Mourad Benachenhou brocarde avec force le discours dit «transparent» du Premier ministre. «Une transparence qui cache la vérité». Celle de la responsabilité du désastre économique annoncé. Une stratégie qui consiste à faire peur pour passer sous silence les responsabilités. «Le scénario change ; les Algériennes et Algériens sont noyés sous une avalanche de chiffres à donner le tournis, et dont l’objectif est de les mettre en situation de panique extrême afin de leur faire avaler la dure pilule du ‘‘redressement de bilan,’’ tout en leur faisant oublier que ce sont les artisans de cette situation qui continuent à régner. Sans perdre leurs privilèges ni souffrir d’une interruption quelconque dans leurs pouvoirs ou leur autorité, ces ‘‘artisans’’ passent du rôle de ‘‘démolisseurs’’ à celui de ‘‘redresseurs,’’ toute honte bue, et en voulant faire oublier leurs responsabilités totales et sans partage, tout autant que leur pouvoir dans cette triste situation du pays», cingle-t-il «Faire peur pour effacer ses propres responsabilités !» accuse-t-il encore. Ahmed Ouyahia en prend pour son grade. M. Benachenhou pousse encore son analyse pour situer l’objectif politique : «Derrière cette stratégie politique, il y a, en fait, une volonté de maintenir le statu quo à la fois économique et politique, en soulignant les aspects financiers de la crise actuelle, qui est non une cause, mais une conséquence et tend à transformer les problèmes auxquels est confronté le pays en problèmes exclusivement comptables de redressement, dont même la durée a été ‘‘officiellement’’  fixée à trois ans, sans doute à la minute près !» dissèque l’ancien ministre. Le programme présidentiel dont tous les responsables se réclament en le présentant comme étant l’unique salut passe à la moulinette de l’expert Benachenhou.  «Malgré cette tentative de brouiller les cartes, cette ‘‘transparence’’ constitue une reconnaissance implicite de l’échec de ce programme, qui a encouragé le consumérisme cosmopolite, tout en décourageant la diversification de la production nationale, et a exacerbé la dépendance économique dont souffrait déjà le pays depuis longtemps», ajoute-t-il encore.  et de conclure que l’équipe Ouyahia est un «gouvernement de sursis, dont l’objectif est de gagner du temps plus que de redresser la situation», charge Mourad Benachenhou.   

Volume du financement non conventionnel : La grande inconnue

Bien que le gouvernement ait réussi à atténuer quelque peu les inquiétudes quant au recours à ce nouveau mode de financement de l’économie nationale, qu’est la création monétaire, communément appelée planche à billets, beaucoup de zones d’ombre autour de cette question subsistent toujours, tant les explications fournies jusqu’ici n’ont pas répondu à l’ensemble des questions soulevées. C’est le cas notamment des sommes d’argent qui seront créées et dont le montant exact n’est toujours pas connu, ce qui relance les inquiétudes quant à d’éventuels effets dramatiques de ce mode de financement, à savoir les tensions inflationnistes, l’érosion du pouvoir d’achat et de la valeur du dinar. Dans son exposé des motifs du projet de loi portant amendement de la loi sur la monnaie et le crédit, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait indiqué que le pays fait face, depuis près de quatre années, «à un choc externe sévère, découlant de la chute des prix sur le marché pétrolier mondial. […] C’est ainsi que l’épargne publique a été consommée, ce qui a conduit le Trésor à mobiliser des ressources additionnelles». Et de rappeler, dans ce cadre, qu’un emprunt obligataire national a été levé et que le Trésor a bénéficié de dividendes substantiels prélevés sur les résultats de la Banque d’Algérie. «En dépit de tous ces apports, le besoin de financement du Trésor pour l’année 2017 demeure supérieur à 500 milliardsde dinars.» C’est ainsi que le recours à «la planche à billets permettra, selon le gouvernement, de couvrir les besoins de financement du Trésor, de financer le remboursement de la dette publique interne, et le cas échéant, permettre au Trésor de doter en ressources le Fonds national d’investissement, au titre des prises de participations de l’Etat dans des investissements, ou de financements à long terme de programmes publics d’investissement». De son côté, le directeur général du Trésor, Fayçal Tadinit, a indiqué, jeudi à l’APN, devant la commission des finances, que le Trésor avait besoin de près de 570 milliards de dinars pour couvrir son déficit jusqu’à fin 2017, mettant en avant l’«efficacité» du financement non conventionnel pour le rétablissement des équilibres budgétaires, s’il est utilisé à bon escient. Il dira, cependant, que le montant des fonds qui seront mobilisés par le mécanisme du financement non conventionnel n’a pas encore été fixé, avant de relever que le Premier ministre a enjoint les walis au niveau local de procéder à une évaluation de tout ce qui doit être financé à court terme, ce qui permettrait, selon le même responsable, de définir le montant réel des besoins. Il faut savoir, par ailleurs, que le déficit public 2016, budgétisé initialement à -10,8% du PIB (-1954 milliards de dinars), s’est révélé largement supérieur, à plus de 15% du PIB (soit 2850 milliards de dinars), selon les estimations du FMI. La dette publique, qui aura sa part des sommes d’argent qui seront créées, s’est accrue, selon le FMI toujours, passant de 8,8% du PIB en 2015 à 21,0% en 2016 à la suite d’opérations financières réalisées par l’Etat pour soutenir deux entreprises publiques. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé à ce propos que le paiement des dettes des entreprises publiques «permettra d’injecter 1000 milliards de dinars dans le réseau bancaire, et ce, après l’adoption de la loi sur la monnaie et le crédit». Une autre destination de l’argent issu de la planche à billets est également prévue, mais dont le montant est non encore connu, à savoir le Fonds national d’investissement (FNI), une institution qui a pris une part importante dans le financement de plusieurs projets et programmes d’investissements de nombreuses entreprises publiques. Le gouvernement voudrait à cet effet, comme il l’explique dans son plan d’action, redynamiser le rôle du FNI en encadrant ses efforts et en dirigeant ses financements vers des secteurs clés de l’économie nationale.

220 milliards de dinars de pertes annuelles pour le Trésor

Deux-cent vingt milliards de dinars par an : il s’agit là du montant des pertes en fonds que subit annuellement le Trésor public, dues principalement aux exonérations fiscales, aux taux d’intérêts bonifiés sur les crédits bancaires accordés par l’Etat aux investisseurs publics et privés et aux microentreprises créées par des jeunes en vue de relancer et soutenir l’investissement. «Les pertes sont de l’ordre de 210 à 220 milliards de dinars et qui pourraient s’élever à 300 milliards DA en 2018», indiquait jeudi le directeur général du Trésor, Fayçal Tadinit devant des parlementaires membres de la commission des finances. La déclaration du DG du Trésor intervient après celle du Premier ministre affirmant, par ailleurs, il y a un peu plus d’une semaine que les banques comptent pas moins de 800 milliards de dinars de créances auprès des entreprises, dont 11% non recouvrées. Ahmed Ouyahia avait également évoqué le montant des crédits à l’économie qui ont atteint précisément 8700 milliards de dinars, dont 4000 mds DA destinés au secteur public et 3000 mds DA au secteur privé. Aucune précision n’est donnée sur l’efficiente utilisation de ces crédits ni sur leur effet sur l’économie nationale. Encore moins sur les retombées de cette politique d’exonération fiscale sur l’économie. Ouyahia notera, cette fois-ci devant les sénateurs, que les redevances des entreprises publiques dues à l’Etat n’ont pas encore été fixées et que la valeur totale qui sera empruntée, suite à l’application du processus de financement non conventionnel, sera consacrée à l’investissement et au remboursement des dettes des entreprises publiques. Des crédits et encore des crédits seront accordés, par la bénédiction de la planche à billets, aux investisseurs, remboursables sur une durée de 30 années, et exonérés d’intérêts sur 5 ou 10 ans. Des sommes colossales et chiffres en milliards sont livrés à l’opinion publique pour montrer à la fois que l’Etat a mobilisé des moyens d’aide et continue de le faire pour le développement, mais il semble que les destinataires de ces aides n’ont pas les capacités nécessaires de faire de l’investissement réel et performant. L’inefficacité des investisseurs ne dédouane pas pour autant les pouvoirs publics de leur responsabilité dans le choix des opérateurs et des projets soutenus, d’autant que les critères de sélection sont connus de tous. Les banques sont d’ailleurs incapables ou n’ont pas les coudées franches pour obliger leurs clients à rembourser leurs créances. Le Premier ministre a le beau rôle aujourd’hui en lançant devant une Assemblée de députés un chiffre derrière l’autre et dire que l’Etat a dépensé beaucoup d’argent avant, mais que désormais il peut à peine «payer les primes des députés». Le plaidoyer de M. Ouyahia pour le recours à la planche à billets est bien léger et ne garantit pas un plan de sauvetage économique basé sur la performance et la bonne gouvernance. Des opérations de cassement de tirelires à n’en plus finir semblent être la seule formule connue des décideurs. La Banque d’Algérie avait décaissé entre 2015 et 2016 pas moins de 7 milliards de dollars dans le but d’effacer le déficit des entreprises publiques. Ouyahia, alors seulement secrétaire général du RND, avait préconisé tout simplement «la privatisation des entreprises dont la situation financière se détériore». Aujourd’hui le Premier ministre aura tout le loisir de le faire. 

Les préalables du directeur général du Trésor

Le gouvernement Ouyahia doit trancher rapidement sur la nature des réformes devant accompagner la mise en marche de la planche à billets, faute de quoi le recours à ce mode de financement pourrait donner lieu à des dérapages pour le moins dramatiques. A en croire le directeur général du Trésor, Fayçal Tadinit, auditionné, jeudi, par la commission des finances de l’Assemblée, «la maîtrise des dépenses publiques est la meilleure voie pour maîtriser ce financement», précisant que le déficit enregistré concerne le budget d’équipement et non celui de la gestion, et de ce fait, «il faut dépenser dans des projets à forte rentabilité». Sous la pression d’une situation budgétaire tendue, le gouvernement est plus que jamais condamné à délibérer dans les meilleurs délais sur les réformes à mener en vue de desserrer l’étau sur le Trésor. C’est une nécessité absolue. De même que l’idée d’avoir un vrai budget qui permettra de progresser crescendo sur le chantier de l’assainissement des finances publiques. Sur cette question, le gouvernement souffle encore le chaud et le froid, indiquant tantôt vouloir perpétuer sa politique sociale volontariste tant à l’adresse des ménages qu’en faveur de ses institutions et entreprises et nourrissant, tantôt, l’ambition de rétablir la viabilité des finances publiques. L’Exécutif ne fait montre jusqu’ici d’aucune rupture avec les mœurs budgétaires du passé. Les grandes tendances contenues dans l’avant-projet de loi de finances 2018 sont loin de traduire le tournant budgétaire attendu. Pourtant, le dernier Conseil des ministres daté du 6 septembre avait insisté sur le fait que le financement non conventionnel doit s’accompagner impérativement de «la mise en œuvre d’un programme de réformes structurelles économiques et financières destinées à rétablir l’équilibre des finances publiques ainsi que l’équilibre de la balance des paiements». Or, le premier budget du gouvernement Ouyahia ne traduit aucun changement majeur en matière de politique budgétaire, en dépit d’un contexte radicalement différent. Face aux tensions financières que traverse le pays, l’Exécutif privilégie la planche à billets pour la couverture des déficits du Trésor, la dette interne ainsi que pour le renflouement du Fonds national d’investissement. Pour cette année, il reste à couvrir 570 milliards de dinars de déficit, d’où l’impératif de modifier la loi sur la monnaie et le crédit, estime le directeur général du Trésor, Fayçal Tadinit. Auditionné par la commission des finances de la Chambre basse du Parlement dans le cadre de l’examen du projet de loi complétant et modifiant l’ordonnance relative à la monnaie et au crédit, un préalable réglementaire à la mise en marche de la planche à billets, le DG du Trésor a indiqué que «la conjoncture actuelle nous impose d’aller vers ce type de financement». S’agissant des répercussions de ce mode de financement, le même responsable a précisé : «Si certains experts focalisent sur la mise en exergue des inconvénients de ce financement, d’autres disent que c’est un outil qui peut être efficace, si on en fait bon usage, d’autant que nous nous trouvons dans une situation qui exige son utilisation, vu que l’emprunt étranger n’est pas autorisé.» Fayçal Tadinit fait le pari que le risque de ce recours à la planche à billets n’est pas l’inflation, étant donné que les fonds mobilisés en vertu de ce mécanisme seront affectés au budget d’équipement, mais dans l’usage dont on fait des fonds. Il a souligné sur sa lancée que la planche à billets ne doit pas être une fin en soi. Il a souligné que l’Etat doit privilégier les mesures d’attractivité en faveur des capitaux dormants ; allusion faite à la nécessité d’augmenter les taux d’intérêts auprès des banques en vue de drainer les capitaux et lancer la finance islamique pour attirer les épargnes et augmenter le volume des liquidités à même d’améliorer la situation financière du pays. Les réformes du gouvernement ne se dessinent jusqu’ici qu’en pointillé, en attendant un décret présidentiel dans lequel sont consignées les réformes économiques et financières qui accompagneront la planche à billets, à en croire le Premier ministre. 

Droits de l’homme : La LADDH tiendra une université «populaire» à Béjaïa

La proposition est née d’une réunion entre plusieurs représentants de la société civile militante. La Ligue de défense des droits de l’homme (LADDH) tiendra le 5 octobre prochain son université d’automne dans la rue qui lui conférera son cachet «populaire». L’action sera celle d’un «collectif citoyen pour les libertés» (CCPL) qui prend sur lui le devoir de réagir à une nouvelle atteinte aux libertés par les autorités. Il s’organise pour une «riposte forte et déterminée pour ébranler la machine répressive du pouvoir», en réédition de celle réussie d’Aokas qui a recouru au même mode de riposte populaire l’été dernier. Réuni mardi au siège de la LADDH, le CCPL appelle «toute la population à participer à une grande action de protestation qui se traduira par un rassemblement populaire devant la wilaya le 5 octobre 2017 à 11h et qui sera couronné par une université populaire à la place Saïd Mekbel l’après-midi, à partir de 14h». Les services de la daïra de Souk El Tenine ont signifié, pour rappel le 20 septembre dernier, leur refus d’autoriser l’organisation de l’université d’été de la LADDH, prévue dans un camp de toile. La réponse du wali, sous couvert du chef de la daïra, n’a pas été justifiée ni argumentée par des textes de loi. La réaction de la LADDH a fait réagir, après coup, les services du cabinet du wali par une «mise au point» adressée, jeudi, à la presse. Les autorités expliquent que leur «position résulte essentiellement du flou qui persiste sur la représentativité de cette ligue LADDH», en avançant que «quatre noms revendiquent la présidence de ladite ligue, qui sont Hocine Zehouane, Noureddine Benissad, Kaddour Houari et Debouz Salah». Ainsi, les autorités prennent pour motif «un conflit interne» pour justifier l’interdiction d’une réunion. La LADDH transportera en tout cas son université dans la rue au moyen d’une action qui a le double objectif de tenir l’opinion publique témoin des atteintes répétées au droit de réunion et d’afficher son indignation face autorités publiques. «Est-il utile de souligner que la date du 5 octobre 1988 est hautement symbolique, représentant un jalon des plus importants de notre combat pour la démocratie ?» s’interroge le Collectif dans sa déclaration-appel, cosignée par treize organisations et comités, dont cinq entités politiques (PST, UDS, FS, RPK et Initiative citoyenne) et un seul syndicat (Snapap). Tout le monde dénonce une «interdiction arbitraire», un «flagrant, déni du droit de réunion» qui «est d’autant plus intolérable qu’il ne doit laisser personne indifférent». Mais d’aucuns déplorent «l’aplaventrisme», habituel pour certains, des grands absents parmi les partis politiques et le reste des organisations de la société. «Cette brutale interdiction exprime très clairement la volonté du pouvoir de réprimer les libertés démocratiques par le verrouillage des espaces d’expression», dénonce le collectif. «En s’attaquant sans relâche, par le biais des chefs de daïra et du wali, aux organisations de la société civile qu’il ne contrôle pas, il (le pouvoir) cherche en réalité à soumettre totalement la population en lui empêchant toute possibilité d’être librement et dignement représentée quand ses droits sont bafoués et ses libertés foulées aux pieds» écrit-il. Par l’action du 5 octobre prochain, on commémorera le 29e anniversaire de la révolte sanglante d’Octobre 1988 par l’éternelle revendication du respect de la citoyenneté des Algériens et de leurs libertés.  

Immigration irrégulière : La leçon de la société civile !

La note ministérielle n°2016, datée du 24 septembre 2017, émanant du ministère des Travaux publics et des Transports, interdisant aux transporteurs urbains, interurbains et interwilaya de ne plus transporter les migrants en situation irrégulière a fait réagir les Algériens et mobilisé la société civile algérienne. Fouad Hassam, chargé du dossier Migration/Asile à la confédération générale autonome des travailleurs en Algérie/Snapap, a indiqué dans un communiqué que «cette instruction donne une directive gravissime sans précédent dans le domaine de la gestion des flux migratoires en Algérie. La lutte contre l’immigration irrégulière, car c’est bien l’objet principal de cette note ministérielle, ne donne nullement le droit de porter atteinte à la dignité de la personne humaine, quels que soient son origine, sa nationalité et notamment sa situation administrative». Selon le même communiqué «la seule loi, d’ailleurs, qui condamne l’entrée, la circulation, le séjour et la sortie du territoire, de façon irrégulière d’un étranger, est la loi 08-11 du 25 juin 2008. Mettre en application une partie de ce texte de loi, uniquement sur la personne du migrant irrégulier, c’est-à-dire en grande partie sur le migrant originaire de l’Afrique subsaharienne, devient une discrimination officielle en droit». M. Hassam soutient : «En pratique, la note ministérielle qui interpelle les chauffeurs de taxi et des autocars à se substituer aux forces de l’ordre, ciblant uniquement sur le ‘‘faciès’’, et plus exactement, sur la couleur de la peau, les étrangers, pour vérifier les documents de voyage va engendrer un malaise non seulement dans les communautés africaines, mais aussi parmi une grande partie de citoyens et citoyennes encore traumatisés par les affres causés par le colonialisme.» Et d’ajouter : «De ce fait, le Snapap, organisation membre de la CGATA, interpelle vivement le gouvernement : - à surseoir à l’application de la note émanant du ministère des Transports, - à établir une politique migratoire, favorisant la régularisation des travailleurs migrants déjà installés en Algérie, - à honorer ses engagements internationaux en matière de protection des droits des travailleurs migrants.» Il faut noter que le scandale a éclaté, lorsque la direction des transports de Mostaganem, se basant sur l’instruction ministérielle sus-citée, a publié son communiqué controversé le 27 septembre, avant de se raviser et se déjuger en présentant des excuses en publiant un rectificatif 24 heures plus tard. Mais, au-delà de l’annulation de ce communiqué et des excuses, il faut convenir que l’intention d’obliger les transporteurs en commun de ne pas transporter les migrants en situation irrégulière existe bien en amont, c’est-à-dire au ministère des Transports. Donc une décision politique.  

Les assurances de Tahar Hadjar

Malgré certains problèmes, la rentrée universitaire se déroule sans agitation.» C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, en marge d’une réunion avec les représentants des syndicats des étudiants, tenue jeudi, au siège du ministère. Faisant preuve d’euphémisme, le ministre minimise les soucis rencontrés cette rentrée en disant que «l’année universitaire passée était pire que celle-là». En effet, au moment où le CNES annonce le chiffre effarant de 300 000 étudiants sans places pédagogiques, le ministre ne donne aucun chiffre sur cette surcharge, mais l’explique par le fait que les étudiants préfèrent poursuivre leur cursus dans les établissements non loin de leur lieu de résidence, même si celui-ci est dépassé en terme de places pédagogiques. Deuxième explication du ministre pour cette forte surcharge constatée, l’engouement des étudiants sur certaines spécialités. Pour y faire face, M. Hadjar a annoncé une série de mesures, dont essentiellement le refus d’orientation des étudiants vers les établissements universitaires les plus proches ou ceux des grandes wilayas afin de mieux gérer cette surcharge. Concernant le chiffre de 150 000 étudiants non satisfaits de leur orientation, le ministre le dément catégoriquement. Dans sa série de démentis, M. Hadjar réfute toute intention de réduire le nombre de postes de doctorat. Le ministère, qui ouvre des postes selon la demande exprimée, a prévu cette année 5300 postes ouverts pour le doctorat de troisième cycle, qui s’ajouteront aux 3800 postes en médecine dans le cadre de cette rentrée universitaire. Pour le ministre, cette année le secteur a connu la propagation de plusieurs rumeurs, notamment sur les réseaux sociaux, dont celle de l’interdiction du port de la minijupe et du pantalon serré dans le campus. Il dément et affirme que ce type de rumeur n’a pour but que de semer la panique et le désordre au sein des universités. Dans ce même volet, le ministre revient sur les différents mouvements estudiantins et des enseignants qui connaissent des disparités au sein de leur corporation. Il cite explicitement l’Union générale des étudiants libres (UGEL), qui connaît des problèmes internes. Selon ses propos, les deux organisations du supérieur n’ont aucune représentativité et les invite à s’entendre avant de faire toute réclamation. L’UGEL, quant à elle, a tout de suite répondu en déniant tout problème interne. Le ministre reprend ces mêmes déclarations concernant le CNES. Pour ce qui est de la recherche scientifique, le ministre annonce l’examen en cours de la question relative aux laboratoires et la possibilité de l’ouverture de 250 nouveaux laboratoires d’ici 2022. Il a également annoncé l’ouverture de 125 nouvelles spécialités durant l’année en cours. M. Hadjar a annoncé, également en marge de cette rencontre, la tenue prochaine d’une conférence nationale sur les œuvres universitaires qui portera plus précisément sur les œuvres sociales, notamment l’hébergement, le transport et la restauration. Asma Bersali

Tipasa : Le patrimoine foncier dilapidé

Des individus ayant soudoyé un grand monde à Tipasa se sont permis d’accaparer le domaine forestier, construire des chalets en bois, bitumer les routes pour accéder à leurs nouvelles résidences et vendre des parcelles de terrain forestier au prix de 45 000 DA le mètre carré. Le plus grave, c’est que ces individus avaient bénéficié d’une très large couverture médiatique par des chaînes privées de télévision parmi les plus en vue en Algérie. Le prétexte au battage médiatique était l’encouragement de l’investissement touristique dans la wilaya. Le tribunal de Tipasa avait été saisi sur cette grave affaire qui avait bénéficié des complicités incroyables des gestionnaires des affaires publiques locales de la daïra et de l’APC de Tipasa. Le cerveau de cette triste affaire a été plusieurs fois interviewé par les chaînes privées de télévision pour «ameuter» les citoyens en quête de résidences érigées en plein mont du Chenoua (Tipasa). Le concerné, Mohamed H., résident à Blida, est aujourd’hui en fuite. Six de ses complices chargés de servir d’intermédiaires pour l’écoulement des lots de terrain ont été écroués, tandis que deux gardiens du site ont bénéficié de la relaxe. Un patrimoine forestier, d’une superficie de 63 hectares, a subi donc des aménagements sauvages. Deux notaires installés à Boufarik étaient chargés de délivrer les documents des transactions commerciales aux «victimes». Le pseudo-investisseur avait prévu la construction et la vente de 2500 chalets. Selon nos informations, 200 «clients» avaient payé de très grosses sommes d’argent pour acquérir les lots promis. Sur la liste des acheteurs figurent des fonctionnaires très bien placés au niveau des institutions de la République. L’actuel P/APC de Tipasa rejette toute responsabilité dans le dossier sur son prédécesseur à la tête de la circonscription. Ce dernier est présentement sénateur RND. Les éléments de la Gendarmerie nationale poursuivent leur enquête pour démêler l’écheveau de cette affaire.

La caserne des garde-côtes prise d’assaut par les parents de harraga

Plusieurs dizaines de familles et proches de candidats à l’immigration clandestine ont violemment manifesté jeudi en fin d’après-midi devant le port de pêche La Grenouillère de Annaba, menant vers la caserne du commandement des garde-côtes de Annaba, avons-nous constaté sur place. Ils étaient nombreux à bloquer la route aux usagers, à l’effet d’obliger les forces navales à aller chercher leur progéniture, portée disparue, selon eux, depuis quelques jours en haute mer. Ils ont largué les amarres mardi pour les uns, dimanche ou lundi pour les autres à partir des différentes plages de Annaba, El Tarf et Skikda. Depuis, leurs parents sont sans nouvelles d’eux, contrairement à des dizaines d’autres qui, sains et saufs, ont pris attache avec leur famille à partir de la rive sarde de l’Italie. Sur les réseaux sociaux, cette grande évasion – une première depuis plusieurs années – a provoqué un véritable buzz où des «selfies» et des vidéos de groupes de jeunes harraga, dont des femmes et des enfants, à bord d’embarcations artisanales en haute mer alimentent à continuellement la Toile. Mieux, pour s’identifier, d’autres groupes s’affichent, ironiquement, avec des banderoles de leur équipe de football fétiche. Selon les parents des harraga disparus, ces derniers sont âgés entre 18 et 45 ans. Ils sont originaires de Annaba, El Tarf, Skikda et Souk Ahras. Profitant de l’amélioration ces derniers jours des conditions climatiques, ces jeunes Algériens ont tenté de quitter le pays clandestinement. Et si en mer les garde-côtes s’affairent quotidiennement à arrêter des embarcations de candidats à l’immigration clandestine, il n’en reste pas moins que la gendarmerie nationale est également de la partie. Selon le commandement national de ce corps constitué, agissant sur renseignements, les éléments de la gendarmerie de la brigade de Collo (Skikda) ont interpellé, lundi dernier, à hauteur de la plage Taleza, de la même commune, quatre candidats à l’immigration clandestine, près d’un véhicule. Ils étaient en possession d’effets vestimentaires, un appareil de navigation GPS, neuf batteries (1.5 V et 1.2 V), trois fumigènes de secours, un gilet de sauvetage et la somme de 460 euros. Le lendemain, les éléments de la gendarmerie de la brigade d’El Marsa (Skikda) ont interpellé à hauteur de la plage Sidi Oukacha de la localité, six autres citoyens, qui s’apprêtaient à rallier clandestinement les côtes italiennes. Une embarcation avec un moteur, un appareil de navigation GPS, des effets vestimentaires et la somme de 510 euros ont été saisis. Situation similaire à l’Ouest du pays où, agissant sur renseignements, les gendarmes de la brigade de Bouzedjar (Aïn Témouchent) ont interpellé à hauteur de la plage Sebiat, commune de Bouzedjar, neuf jeunes qui s’apprêtaient à se rendre clandestinement vers les côtes espagnoles. Une embarcation avec un moteur, une pompe à air et un appareil de navigation GPS ont été saisis. La wilaya d’Oran n’est pas en reste. En effet, le groupement territorial de Gendarmerie nationale d’Oran a été contacté, mardi dernier, sur le numéro vert (1055) par un citoyen qui a avisé que des jeunes étaient à bord d’un véhicule, à hauteur de la plage de Aïn Defla du village Cristel, commune de Gdyel, et s’apprêtaient à regagner clandestinement les côtes espagnoles. Aussitôt alertés, les gendarmes de la brigade territoriale de Gdyel, qui se sont dirigés vers cette zone, ont appréhendé sept candidats à l’immigration clandestine près du moyen de transport indiqué. Paradoxalement, cette grande ruée clandestine de jeunes algériens vers la rive européenne coïncide avec les annonces économiques austères du Premier ministre, Ahmed Ouyahia.

«Le problème du financement de la Sécurité sociale ne peut pas reposer sur le seul secteur pharmaceutique»

L’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) organise ses premières Journées pharmaceutiques, pour la première fois depuis sa création, les 29 et 30 de ce mois. Qu’est-ce qui a poussé votre association à ouvrir le débat sur le secteur? Il s’agit d’abord de répondre à une demande insistante de la part de nos membres comme à celle des nombreux acteurs du secteur pharmaceutique national qui ont souhaité aménager un espace dans lequel ils aimeraient mettre la lumière sur les excellentes réalisations du secteur pharmaceutique, discuter des contraintes professionnelles qui affectent leur activité, et tracer les perspectives et les défis à relever. Notre secteur, en dépit des progrès immenses qu’il a enregistrés au cours des dernières années et qu’il est l’un des très rares à avoir gagné des parts de marché significatives par rapport aux importations, souffre toujours d’une image plutôt négative. Cette image est plus volontiers assimilée à la facture annuelle des importations, alors même que sans cette production, elle serait aujourd’hui plus proche de 4 milliards de dollars. Notre secteur est souvent associé dans la presse nationale à la spéculation et à l’appât du gain, alors que c’est quasiment le seul au sein de l’économie nationale à assurer une transparence et une traçabilité complètes de ses transactions. Alors qu’il garantit une qualité de ses produits aux standards internationaux et obéit à un système de prix administrés et de marges contrôlées, il se trouve qu’il est pourtant le seul où les entreprises sont assujetties fiscalement à une ponction additionnelle sur leurs bénéfices annuels. Comment évaluez-vous aujourd’hui la situation de l’industrie pharmaceutique nationale ? Au plan économique, les résultats de l’industrie pharmaceutique nationale sont très satisfaisants. La production nationale a enregistré une évolution remarquable entre 2008 et 2016, avec un taux de croissance annuel moyen de 17,9%, dans un contexte global plutôt favorable si l’on tient compte du fait que le marché national dans son ensemble a connu une croissance annuelle moyenne de 9,3%. Pour cette même période, la part de marché de la production est passée de 25% à 47%. Nous nous réjouissons à cet effet que le plan d’action du gouvernement actuel ait repris l’objectif de couverture de 70% des besoins de notre marché par la production locale à l’horizon 2019. Nous comptons proposer aux autorités une forme de «contrat de développement» à travers lequel nous nous engageons à déployer les efforts nécessaires pour l’atteindre, pour peu que soit menée à bien la transformation en profondeur de notre cadre réglementaire. Nos propositions sont prêtes et nous sommes disposés à discuter des termes concrets de leur mise en œuvre. Il est vrai que notre économie traverse aujourd’hui une période difficile et on peut comprendre que cela puisse quelquefois refroidir les ambitions de nos politiques publiques. L’industrie pharmaceutique nationale dispose de l’ensemble des atouts pour prendre la place éminente qui doit être la sienne sur le marché interne, mais également pour rayonner au-delà sur les marchés de la région. L’effort d’investissement a déjà été fait pour l’essentiel ; les ressources humaines de qualité sont présentes et s’affirment de jour en jour comme un vivier d’une grande richesse et d’une grande compétence ; les liens qui ont commencé à être tissés avec nos universités et instituts de recherche sont de nature, pour peu qu’ils soient davantage stimulés, à offrir un terreau fertile pour l’accueil, la mise au point et le développement de toutes sortes de produits innovants. Les pharmaciens d’officine ont menacé de recourir à la grève cet été, suite à l’annonce de la révision des marges liées directement à la production nationale. Qu’en est-il aujourd’hui ? Effectivement, il y a eu ce projet de mesures initié par les caisses de Sécurité sociale. Elles souhaitaient mettre fin à un mécanisme par lequel une forme de compensation était octroyée depuis plusieurs années pour la vente de médicaments génériques ou de produits fabriqués localement. Il est connu que les prix de ces produits sont plus bas que les produits princeps et, comme dans notre pays la marge du pharmacien est calculée en valeur relative, il est évident que ce dernier se retrouve automatiquement pénalisé et n’a objectivement aucun intérêt à favoriser une telle politique. La majoration ainsi instituée, en permettant d’éviter cet écueil, a favorisé substantiellement la consommation des génériques et a surtout stimulé le développement de la production nationale. Avec ce système, tout le monde était gagnant : les caisses qui ont réalisé d’importantes économies des dépenses ; les pharmaciens qui ont pu préserver leurs revenus ; les producteurs nationaux qui ont gagné des parts de marché ; les patients dont l’accès aux soins s’est amélioré ; et enfin l’économie nationale qui réduit sensiblement sa dépendance externe. Certes, aujourd’hui les caisses de Sécurité sociale sont confrontées à des problèmes d’équilibre financier, mais en prenant cette initiative unilatérale, elles se sont juste dit que le paiement d’une telle majoration n’était plus vraiment nécessaire dès lors que la production nationale est bien implantée, a augmenté ses parts de marché et que le générique n’était plus boudé comme auparavant. Elles oublient, en effet, que les prix du médicament sont étroitement réglementés et que la majoration en question est une part significative du revenu du pharmacien auquel elles demandent donc indirectement de financer leur déficit. Le pharmacien est un partenaire essentiel dans la politique de promotion du générique et de la production nationale et que, en l’affaiblissant, c’est toute la filière qui est menacée, à commencer par les producteurs. Ces derniers ont eux-mêmes vécu la même expérience désagréable puisqu’après avoir servi d’appâts pour faire baisser les prix du médicament et mettre sur pied le tarif de référence, ils sont après coup abandonnés sur le chemin après l’alignement du princeps à ce tarif de référence. Les seuls gagnants sont les caisses de Sécurité sociale. A nos yeux, le problème du financement de la Sécurité sociale ne peut pas reposer sur le seul secteur pharmaceutique, il doit trouver sa solution dans un cadre plus global. Du nouveau à propos de ce dossier ? Pas encore. Il faut souligner que pas moins de trois Conseils interministériels lui ont été consacrés au cours des deux dernières années. Dans le principe, tout le monde admet comme anormal que des marges établies en 1997, voilà plus de vingt ans, demeurent figées alors que les coûts ont explosé entre-temps sous l’effet de l’inflation interne, des augmentations salariales, de l’érosion des taux de change, etc. Le système des marges, il faut le rappeler, a été conçu dans un contexte où les importations pesaient jusqu’à 90% du marché, où la part du générique était réduite et où, par conséquent, les prix des produits étaient sensiblement plus élevés que ceux d’aujourd’hui. Maintenant que la production locale devient prédominante et que les prix des produits ont été fortement abaissés, il devient évident que les conditions de rémunération des distributeurs et des pharmaciens d’officine doivent être révisées en profondeur. Si le principe d’un réaménagement est admis, celui-ci se heurte sur le terrain à de nombreuses résistances et bute singulièrement sur les difficultés financières des caisses de Sécurité sociale. Les caisses de Sécurité sociale tentent de préserver leur pérennité. Comment est la relation avec l’UNOP ? Nous avons toujours considéré que le système de sécurité sociale, dans son ensemble, est un atout pour l’économie de notre pays et pourrait être une chance pour le développement de l’industrie pharmaceutique nationale. La pérennité de ce système suppose à la base un équilibre des intérêts entre tous les acteurs concernés, les caisses bien entendu, les producteurs, les distributeurs, les pharmaciens et enfin les patients. Or, à notre avis, cette relation a commencé à être affectée dès lors que les caisses de Sécurité sociale, préoccupées par leurs difficultés financières, ont commencé à prendre des mesures unilatérales sans se préoccuper vraiment des conséquences négatives sur leurs autres partenaires. Sur le fond, cela a montré surtout à quel point ces caisses sont elles-mêmes juges et parties et cela va au-delà de la question des marges. Cela concerne d’autres aspects aussi importants que les décisions sur les produits à rembourser comme sur les modalités de ce remboursement. En d’autres termes, la politique de remboursement est dépendante de l’approche comptable des caisses avant de l’être de critères plus objectifs et plus globaux liés au développement d’une industrie pharmaceutique puissante, à la politique des soins et au service médical rendu. Selon vous, le Comité de remboursement du médicament (CRM) serait donc une instance qui ne fonctionne pas correctement ? C’est une évidence qu’il y a, à ce niveau, de nombreux et sérieux problèmes d’organisation. Déjà, on ne peut qu’être frappé par le chevauchement de compétences qui est toujours entretenu entre le Comité économique qui, au niveau du ministère de la Santé, se prononce sur le prix de chaque médicament enregistré et le CRM qui, sous l’autorité du ministère, en charge de la sécurité sociale, se prononce sur les termes de son remboursement. Cela fait des années qu’à l’UNOP nous demandons en vain que la décision sur ces deux points soit simultanée et que les deux administrations se coordonnent. Outre que cette approche duale n’aide pas à la cohérence des décisions, cela allonge de plusieurs mois et quelquefois de plusieurs années les décisions, ce qui pénalise lourdement les producteurs nationaux. Comment admettre, à titre d’exemple, que des produits développés dans nos propres laboratoires de recherche et de développement, qui sont fabriqués et enregistrés, dont le service médical rendu est reconnu à travers le monde, soient en bout de course refusés au remboursement, privant ainsi les assurés sociaux des avancées thérapeutiques pour certaines pathologies. Dans le fond, la composition du CRM est elle-même ambiguë. Comment expliquer que les caisses de sécurité sociale y soient représentées et qu’elles soient ainsi juges et parties ? Cette préoccupation est certes importante, mais il faut prendre garde à ce que les fondements du système de Sécurité sociale et de la politique pharmaceutique nationale ne soient pas phagocytés par cette vision strictement comptable qui est en train de prendre des contours démesurés. A notre avis, une refonte du CRM est indispensable, et l’intégration au CRM d’un représentant de l’UNOP est hautement souhaitable, de même que la mise en place d’un collège consultatif d’experts sur lesquels s’adossera le processus de décision concernant le service médical rendu. L’équilibre des caisses est aujourd’hui menacé. C’est ce qui justifie la politique menée pour maintenir cet équilibre ? Bien entendu, et ce n’est certainement pas le chef d’entreprise que je suis qui vous dira le contraire. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que les caisses de Sécurité sociale ne sont que les instruments d’une politique que les autorités publiques mettent en place. Il faut se demander sérieusement pourquoi le prix du médicament devrait être l’unique variable d’ajustement de l’équilibre des caisses de Sécurité sociale ? On ne peut que relever aujourd’hui l’indigence des campagnes de prévention et d’éducation citoyenne qui permettraient pourtant d’agir en amont et de réduire fortement la prévalence de nombreuses maladies et, en conséquence, l’impact financier de leur traitement. Sur un plan plus stratégique, il importe que la politique publique en matière de Sécurité sociale ne s’enferme pas dans des approches de court terme et qu’elle prenne un peu mieux en compte des évolutions importantes que le secteur pharmaceutique connaît d’année en année, que ce soit au plan national comme au plan mondial. Ces évolutions se rapportent notamment à toute la masse des produits innovants qui arrivent et qui, malgré leurs prix élevés, ne pourront pas être refusés à nos médecins et à nos patients et ne manqueront pas de faire leur entrée sur notre territoire. Ce sont ces produits que nous devrons nous efforcer de produire et c’est le défi à relever. Nous pouvons d’ores et déjà dire que sans des prix rémunérateurs, l’industrie pharmaceutique nationale sera condamnée à végéter à l’avenir et que la porte des produits innovants lui sera irrémédiablement fermée.  

On vous le dit

Saisie d’un lot de médicaments nocifs pour la santé à Tamanrasset Les éléments de la 3e sûreté urbaine de la daïra de Tamanrasset viennent de déjouer une importante affaire de trafic de médicaments. L’opération, a-t-on indiqué jeudi à la sûreté de wilaya, s’est soldée par la saisie d’une quantité de 2740 comprimés de produits pharmaceutiques de contrebande. Bien qu’ils soient de fabrication douteuse, ces médicaments, des anti-inflammatoires et des immuno-suppresseurs, généralement utilisés par des éleveurs de la région pour l’engraissement du bétail, sont, tenez-vous bien, recommandés aux filles nubiles pour la prise de poids. Selon notre source, l’opération a été rendue possible grâce aux renseignements faisant état d’une maison louée par une jeune fille à la cité In Kouf, non loin de la ville, où étaient stockés plusieurs lots de médicaments importés frauduleusement des pays du Sahel. Une perquisition ordonnée par les instances judiciaires compétentes a ainsi donné lieu à l’arrestation de la mise en cause, qui, en plus des médicaments récupérés, était en possession de 16 sacs contenant d’autres produits douteux. De son côté, la police judiciaire de la wilaya a procédé à l’arrestation, au lieudit «Guetaâ El Oued Château» de deux individus impliqués dans le trafic de stupéfiants. Une quantité de 83 comprimés de psychotropes a été saisie à la suite d’une fouille corporelle effectuée sur les deux dealers, qui ont été condamnés à 4 ans de prison ferme et une amende de 50 000 DA. Mitidja Nadhafa et les 26 milliards ! L’Epic wilayal Mitidja Nadhafa (Blida) a, depuis son entrée en activité il y a une année, considérablement contribué à l’allègement de la charge des ordures qui dépendait de la gestion des 25 communes de la wilaya. Aujourd’hui, l’entreprise emploie 2100 agents et enlève environ 1000 tonnes /jour d’ordures à travers la wilaya. Mais elle se heurte toutefois aux incivilités de certains citoyens qui n’arrivent pas à contribuer à la propreté de leur cité, au manque d’ équipements roulants et surtout aux créances envers les communes qui s’élèvent à 26 milliards de centimes pour l’exercice 2016, et ce, sans compter celles relatives aux prestations de l’année 2017. «Tous ces problèmes entravent le bon fonctionnement de notre établissement», a déclaré le directeur de l’Epic. Ce retard dans le non-paiement des créances peut engendrer un dysfonctionnement du planning de travail et peut influer sur le moral des agents d’enlèvement qui craignent pour leur avenir. Ces derniers représentent la fierté de l’Epic. La direction des transports de Mostaganem s’excuse suite à un communiqué raciste Un communiqué a été affiché par la direction des transports de Mostaganem, mercredi dernier, dans lequel elle s’excuse à la suite d’un dérapage raciste relatif à un premier communiqué, publié le dimanche 24/09/2017, interdisant aux opérateurs des transports (taxis, bus…) de transporter des migrants en situation irrégulière. «Il est strictement interdit aux opérateurs des transports (taxis, bus inter-wilayas…) de faire monter à bord de leurs véhicules des migrants en situation irrégulière. Toute transgression de cette loi sera sanctionnée par une amende», dit le premier communiqué. Un communiqué qui a suscité une vive réaction au sein de la société civile de la ville, scandalisée au plus haut point. Suite à cela, après trois jours, un autre communiqué a été publié demandant pardon pour la publication de ce communiqué qualifiée d’«erreur». «La direction des transports de la wilaya de Mostaganem s’excuse à la suite de la publication d’un communiqué concernant les migrants en situation illégale», rectifie le second communiqué. Arrestation d’un trafiquant de mercure à Benkhellil Sur la base d’une information parvenue au commandant de compagnie de la gendarmerie de Boufarik faisant état de la présence d’une personne commercialisant du mercure, les éléments de ce service de sécurité, en coordination avec les autorités judiciaires, ont planifié un plan qui a permis l’arrestation, récemment, d’un suspect âgé de 28 ans en possession de 670 grammes de ce métal. Après enquête, le mis en cause a déclaré qu’il avait acheté ce produit dangereux à Alger pour le revendre dans la région de Benkhellil, commune dépendante de la daïra de Boufarik, wilaya de Blida. Le suspect a été présenté devant le procureur et mis en détention provisoire.

Découverte d'une cache d’armes contenant des munitions de différents calibres à Bordj Badji Mokhtar

Une cache d’armes contenant des munitions de différents calibres a été découverte, vendredi après-midi, à Bordj Badji Mokhtar (Sud du pays) par un détachement de l’Armée nationale populaire, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). «Dans le cadre de la lutte antiterroriste et de la sécurisation des frontières et lors d’une patrouille de reconnaissance, menée au niveau de la zone frontalière de Bordj Badji Mokhtar à la 6ème Région militaire, un détachement de l’Armée nationale populaire a découvert, cet après-midi 29 septembre 2017, une cache d’armes (16 pièces) et de munitions contenant un (01) fusil lance-grenades, un (01) fusil à lunettes, cinq (05) pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov, six (06) fusils semi-automatiques de type Simonov, trois (03) fusils à répétition, quatre (04) grenades offensives ainsi qu’une importante quantité de munitions de différents calibres», précise la même source. «Cette opération de qualité, qui a également permis la saisie de 141 kilogrammes de kif traité et de 10 037 comprimés psychotropes, vient s’ajouter à l’ensemble des résultats concrétisés sur le terrain et confirme la grande vigilance et la ferme détermination des forces de l’ANP, mobilisées le long des frontières, à déjouer toute tentative d’intrusion, d’introduction d’armes ou d’atteinte à la sécurité et la stabilité du pays», ajoute le communiqué du MDN.


Emportée par les eaux de l’oued, une femme décède et ses deux enfants disparus à Djefla

Une femme est décédée, vendredi soir, emportée par les eaux d'un oued sis à la commune de Medjbara (25 km au sud de Djelfa), tandis que les recherches se poursuivent pour retrouver ses deux (02) enfants, a-t-on appris de source sécuritaire.  Les services de la Protection civile ont mobilisé tous les moyens humains et matériels pour retrouver les deux enfants emportés par les eaux suite aux intempéries qu'a connues la région, précise la même source. 


vendredi 29 septembre 2017

Le Trésor a besoin de 570 milliards DA pour la couverture de son déficit jusqu'à la fin 2017

Le directeur général du Trésor, Fayçal Tadinit, a indiqué jeudi à Alger que le Trésor avait besoin de près de 570 milliards DA pour couvrir son déficit jusqu'à fin 2017, mettant en avant l'«efficacité» du financement non conventionnel pour le rétablissement des équilibres budgétaires s'il est utilisé à bon escient. La loi de finances 2017 tablait sur près de 6.002 milliards de dinars de recettes et 7.115 milliards de dinars de dépenses, soit un déficit de 1.113 milliard de dinars, que le Trésor couvre partiellement, a précisé M. Tadinit lors de la présentation de la situation financière du Trésor devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN). Il reste à couvrir 570 milliards de déficit, d'où la nécessaire modification de la loi sur la monnaie et le crédit, a-t-il ajouté. Le directeur général du Trésor a été auditionné par la commission dans le cadre de l'examen du projet de loi complétant et modifiant l'ordonnance relative à la monnaie et au crédit qui vise à permettre à la Banque Algérie de procéder, à titre exceptionnel et durant une période de cinq années, à l'achat directement auprès du Trésor, de titres émis par celui-ci, à l'effet de participer à la couverture des besoins de financement du Trésor et du Fonds National d'Investissement (FNI), au financement de la dette publique interne et au rachat de la dette bancaire de Sonelgaz et Sonatrach. Concernant ledit projet de loi, M. Tadinit a précisé que «le financement non conventionnel est une technique financière connue qui a fait ses preuves dans certaines circonstances». «La conjoncture actuelle nous impose d'aller vers ce type de financement», a-t-il soutenu. S'agissant des répercussions de ce mode de financement, le même responsable a précisé «si certains experts focalisent sur la mise en exergue des inconvénients de ce financement, d'autres disent que c'est un outil qui peut être efficace si on en fait bon usage, d'autant que nous nous trouvons dans une situation qui exige son utilisation, vu que l'emprunt étranger n'est pas autorisé».  Pour ce qui est des conditions qui doivent être réunies pour assurer le bon déroulement de cette  opération, M. Tadinit a affirmé que « la maîtrise des dépenses publiques est la meilleure voie pour maitriser ce financement», avant de souligner que le déficit enregistré concerne le budget d'équipement et non celui de la gestion, et de ce fait, « il faut dépenser dans des projets à forte rentabilité», a-t-il souligné.  Dans son exposé sur les causes du déficit budgétaire enregistré actuellement, le directeur du Trésor public a indiqué que le recul des cours de pétrole depuis le 2e semestre de 2014 a fortement impacté la baisse des recettes financières du Trésor public, notamment les recettes de la fiscalité pétrolière.  En dépit de cette situation, le gouvernement a poursuivi ses efforts en matière d'investissement public pour le  développement, en vue de maintenir le taux de croissance économique à un niveau acceptable et préserver les emplois, ce qui a entraîné l'augmentation du taux de déficit, a-t-il soutenu.  Pour couvrir ce déficit, M. Tadinit rappelle qu'un ensemble d'outils monétaires et financiers ont été employés en vue de mobiliser des ressources supplémentaires, y compris les fonds pour le paiement des intérêts de la Banque d'Algérie (BA) au profit du Trésor public (610 milliards de DA en 2015 et 919 milliards de DA en 2016) et les avances de la BA au profit du Trésor public (276 milliards de DA en 2015 et 280 milliards de DA en 2016), ainsi que les fonds recouvrés dans l'opération de l'Emprunt obligataire de la croissance économique (580 milliards de DA), outre un prêt de 105 milliards de DA, contracté auprès de la Banque africaine de développement (BAD).  Le recul des recettes financières et la poursuite des dépenses publiques à un niveau élevé a généré le recours à l'épargne du Fonds de régulation des recettes (FRR) pour couvrir le déficit budgétaire, a ajouté le même responsable qui souligne dans son exposé que le montant des fonds prélevés du FRR était comme suit: 1.132 milliards de DA en 2013, 2.965 milliards de DA en 2014, 2.886 milliards DA en 2015, 1.387 milliards en  2016, et ce après avoir utilisé ce qui restait soit 784 milliards de DA au début de l'année 2017.    Les exonérations fiscales au profit des investisseurs coutent au trésor près de 220 milliards de dinars annuellement Au terme de l'exposé de M. Tadinit, les interventions des membres de la Commission des finances et du budget, ont été centrées sur le volume des fonds qui seront mobilisés après l'entrée en vigueur du mécanisme de financement non conventionnel, le taux d'inflation prévu, les garanties du trésor quant à la maitrise de ces fonds, les pertes subies par le trésor en raison des exonérations fiscales, les taux d'intérêts bonifiés accordés aux investisseurs et sur le recouvrement des crédits accordés par l'Algérie à des pays étrangers. Répondant à ces interrogations, le directeur général du Trésor public a indiqué que les pertes en fonds, dues principalement aux exonérations fiscales, aux taux d'intérêts bonifiés sur les crédits bancaires accordés par l'Etat aux investisseurs publics et privés et aux micro-entreprises crées par des jeunes en vue de relancer et soutenir l'investissement, sont évaluées annuellement entre 210 et 220 milliards de DA, des pertes qui pourraient s'élever en 2018 à 300 milliards de DA.  S'agissant du montant des fonds mobilisés par le mécanisme du financement non conventionnel, M. Tadinit a indiqué que le montant précis n'a pas encore été fixé, avant de relever que le Premier ministre a enjoint les walis au niveau local de procéder à une évaluation de tout ce qui doit être financé à court terme, ce qui permettrait, selon le même responsable, de définir le montant réel des besoins.  M. Tadinit a affirmé, par ailleurs, en réponse à des lectures prévoyant une inflation après l'entrée en vigueur du financement non conventionnel, que les fonds mobilisés en vertu de ce mécanisme seront affectés au budget d'équipement soit pour la réalisation de projets, tandis que les fonds de la fiscalité ordinaire seront affectés à hauteur de 75% au financement des dépenses de gestion, un taux qui devrait -selon le même responsable- atteindre 85% en 2018, ce qui évitera l'injection de fonds pour le règlement des salaires des fonctionnaires et permettra de réduire les risques d'inflation.  S'agissant des garanties du financement non conventionnel, le directeur général du Trésor public a affirmé que la seule «garantie est la diversification de l'économie nationale», soulignant la nécessité d'augmenter les taux d'intérêts auprès des banques en vue de drainer les capitaux et lancer la finance islamique pour attirer les épargnes et augmenter le volume des liquidités à même d'améliorer la situation financière du pays. A une question sur le recouvrement par l'Algérie de ses crédits auprès des pays étrangers, M. Tadinit a indiqué que l'opération se déroulait en fonction de ce qui a été conclu, citant l'exemple du crédit accordé par l'Algérie à Cuba qui «s'acquitte de sa dette selon les termes convenus dans l'accord». Quant aux acomptes versés aux Trésor public par la banque d'Algérie, (276 milliards de dinars en 2015 et 280 milliards de dinars en 2016), M. Tadinit a affirmé qu'ils ont été remboursés par le Trésor public à la Banque d'Algérie dans les délais prévus. La commission des Finances et du Budget de l'APN présentera son rapport sur le projet de loi complétant et amendant l'ordonnance relative au crédit et à la monnaie avant de le soumettre aux députés de l'APN pour examen et adoption. 


Lutte antiterroriste : un dangereux terroriste se rend à Skikda, un autre abattu à Jijel et un troisième neutralisé à Béjaïa

Un dangereux terroriste, dénommé Ch. Mohamed dit Yaakoub, activant depuis 2002 en tant que chef, s’est rendu, ce vendredi matin, aux autorités militaires de Skikda/5ème  Région militaire, en possession d'armes et de munitions, indique dans un communiqué, le ministère de la Défense nationale (MDN). «Dans le cadre de la lutte antiterroriste et grâce aux efforts des forces de l'Armée nationale populaire, le dangereux terroriste dénommé  Ch. Mohamed, dit Yaakoub, s’est rendu, ce matin du 29 septembre 2017, aux autorités militaires de la wilaya de Skikda/5 Région militaire en sa possession un fusil semi-automatique de type Seminov et une quantité de munitions. Ledit terroriste, qui avait rallié les groupes terroristes en 2002, était un chef criminel d’un groupe terroriste», précise la même source. «Ces résultats réitèrent l’efficacité de l’approche adoptée par l’Armée nationale populaire pour l’éradication du fléau du terrorisme et pour contrecarrer toute tentative visant à porter atteinte à la stabilité de notre pays», conclut le MDN. Un autre dangereux terroriste, cette fois-ci à Jijel, a été abattu ce même vendredi et un autre a été neutralisé jeudi à Bejaïa par des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP), qui ont également récupéré des armes et des munitions à l'issue de ces opérations, selon un autre communiqué du MDN. «Dans le cadre de la lutte antiterroriste et suite à une embuscade au niveau de la commune de l’Emir Abdelkader, wilaya de Jijel/5ème RM, un détachement de l’Armée nationale populaire a abattu, ce matin du 29 septembre 2017, un dangereux terroriste et saisi un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov et une quantité de munitions, tandis qu’un autre détachement a neutralisé hier lors d’une opération de recherche et de ratissage au niveau de la daïra d’El Kseur, wilaya de Bejaïa/5ème RM, un autre terroriste, saisi un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov et trois (03) chargeurs de munitions garnis, et découvert et détruit un atelier de fabrication de bombes, deux (02) bombes de confection artisanale, dix (10) détonateurs, (400) grammes d’explosifs et d’autres objets», précise la même source. «D’autre part, des détachements de l’ANP ont arrêté deux éléments de soutien aux groupes terroristes à Tizi Ouzou/1ère  RM et Tiaret/2ème RM, tandis qu’un autre détachement a appréhendé, à Biskra/4ème RM, deux (02) personnes en possession de deux (02) fusils», ajoute-t-on. « Aussi, des éléments de la Sûreté nationale ont saisi un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov et une quantité de munitions à Tamanrasset/6ème RM ainsi qu’un pistolet automatique à Tizi-Ouzou ». «Ces opérations de qualité confirment toujours les efforts de l'Armée nationale populaire dans la poursuite des criminels et leur élimination à travers tout le territoire national», conclut le MDN.  


Lutte antiterroriste: Un dangereux terroriste abattu à Jijel et un autre neutralisé à Bejaïa

Un dangereux terroriste a été abattu vendredi à   Jijel et un autre a été neutralisé jeudi à Bejaïa par des détachements de   lÆArmée nationale populaire (ANP), qui ont également récupéré des armes et   des munitions à l'issue de ces opérations, indique vendredi, dans un   communiqué, le ministère de la Défense nationale (MDN).   "Dans le cadre de la lutte antiterroriste et suite à une embuscade au   niveau de la commune de l'Emir Abdelkader, wilaya de Jijel/5 RM, un   détachement de l'Armée nationale populaire a abattu, ce matin du 29   septembre 2017, un dangereux terroriste et saisi un pistolet mitrailleur de   type Kalachnikov et une quantité de munitions, tandis qu'un autre   détachement a neutralisé hier lors d'une opération de recherche et de   ratissage au niveau de la daïra d'El Kseur, wilaya de Bejaïa/5 RM, un autre   terroriste, saisi un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov et trois (03)   chargeurs de munitions garnis, et découvert et détruit un atelier de   fabrication de bombes, deux (02) bombes de confection artisanale, dix (10)   détonateurs, (400) grammes d'explosifs et d'autres objets", précise la même   source.  "D'autre part, des détachements de l'ANP ont arrêté deux éléments de   soutien aux groupes terroristes à Tizi Ouzou/1 RM et Tiaret/2 RM, tandis   qu'un autre détachement a appréhendé, à Biskra/4 RM, deux (02) personnes en   possession de deux (02) fusils", ajoute-t-on.  " Aussi, des éléments de la Sûreté nationale ont saisi un pistolet   mitrailleur de type Kalachnikov et une quantité de munitions à   Tamanrasset/6 RM ainsi qu'un pistolet automatique à Tizi-Ouzou/1 RM".  "Ces opérations de qualité confirment toujours les efforts de l'Armée   nationale populaire dans la poursuite des criminels et leur élimination à   travers tout le territoire national", conclut le MDN.

Un dangereux terroriste se rend à Skikda

Un dangereux terroriste, dénommé Ch. Mohamed dit   Yaakoub, activant depuis 2002 en tant que chef, s'est rendu, le matin de ce   vendredi, aux autorités militaires de Skikda/5 Région militaire, en   possession d'armes et de munitions, indique dans un communiqué, le   ministère de la Défense nationale (MDN). "Dans le cadre de la lutte antiterroriste et grâce aux efforts des forces   de l'Armée nationale populaire, le dangereux terroriste dénommé  Ch.   Mohamed, dit Yaakoub, s'est rendu, ce matin du 29 septembre 2017, aux   autorités militaires de la wilaya de Skikda/5 Région militaire en sa   possession un fusil semi-automatique de type Seminov et une quantité de   munitions. Ledit terroriste, qui avait rallié les groupes terroristes en   2002, était un chef criminel d'un groupe terroriste", précise la même   source.  "Ces résultats réitèrent l'efficacité de l'approche adoptée par l'Armée   nationale populaire pour l'éradication du fléau du terrorisme et pour   contrecarrer toute tentative visant à porter atteinte à la stabilité de   notre pays", conclut le MDN.

La ministre de l’Education relève des « dérapages » dans l'opération de distribution des livres scolaires cette année

La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a indiqué jeudi que des «insuffisances et des dérapages» ont été relevés cette année dans l'opération de distribution des livres scolaires en dépit des efforts consentis en amont par l'Office national des publications scolaires (ONPS), annonçant l'élaboration d'un protocole sur le livre scolaire qui entrera en vigueur l'année prochaine. «Le ministère a relevé des dérapages dans l'opération de vente des livres scolaires qui ont été vendus notamment dans des hangars, au niveau des marchés et sur Internet à des prix supérieurs à la valeur fixée», a précisé Mme Benghabrit lors de la conférence régionale sur le livre scolaire qui a regroupé les représentants de 14 wilayas outre les responsables des centres de distribution du livre scolaire relevant de l'ONPS. «Cela est inacceptable» au moment où l'Etat s'emploie à mettre à disposition cet outil pédagogique «à des prix raisonnables», a-t-elle ajouté. Cette année, l'ONPS a organisé des expositions de vente des livres scolaires et étendu le réseau des librairies agréées pour la vente du livre scolaire en plus de ses points de vente habituels, a rappelé la ministre. Selon elle, les insuffisances enregistrées concernent des disparités entre les wilayas et entre différents établissements dans une même wilaya. Mme Benghabrit a insisté sur la nécessaire coordination entre les différents services concernés par la distribution du livre scolaire, rappelant que l'ONPS avait imprimé près de 70 millions de livres cette  année. A une question sur la distribution du livre de mathématiques de deuxième année du cycle moyen, la ministre a dit que sa distribution avait été retardée car l'Inspection générale de la pédagogie a demandé sa révision, assurant que sera dans les écoles à partir du 1er octobre. Interrogée par un journaliste en marge de la conférence concernant la décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de lever le gel sur les projets du secteur de l'éducation, la ministre s'en est félicitée, estimant qu'il s'agissait d'une décision judicieuse à même de régler le problème de la surcharge des classes dans plusieurs wilayas, notamment à Alger ouest où l'on recense cette année 10.000 nouveaux élèves issus des familles relogées récemment. 


Livre scolaire : Benghabrit évoque un dérapage

La ministre de l’Education nationale reconnaît que «des insuffisances et des dérapages» ont été relevés cette année dans l’opération de distribution des livres  scolaires. Même si, dit-elle, des efforts ont été fournis par l’Office national des publications scolaires (ONPS). Décision : à partir de l’année prochaine, un protocole sur le livre scolaire sera élaboré. «Le ministère a relevé des dérapages dans l’opération de vente des livres scolaires qui ont été vendus notamment dans des hangars, au niveau des marchés et sur internet à des prix supérieurs à la valeur fixée», a reconnu Nouria Benghabrit qui est intervenue à la conférence régionale sur le livre scolaire. Coup de gueule de la ministre : «Cela est inacceptable au moment où l’Etat s’emploie à mettre à disposition cet outil pédagogique à des prix raisonnables.» Il y a eu des disparités entre les wilayas et entre différents établissements dans une même wilaya. La ministre a insisté sur la nécessaire coordination entre les différents services concernés par la distribution du livre scolaire, rappelant que l’ONPS a imprimé près de 70 millions de livres cette année. Elle annonce également que le livre de mathématiques de deuxième année du cycle moyen, en révision à la demande de l’inspection, sera disponible cette semaine.  

Carnet politique 13

 Samedi «Lors d’une interview sur le plateau d’Ennahar TV, le commissaire de cette manifestation, Hamidou Messaoudi, également directeur de l’ENAG, a évoqué la polémique soulevée l’an dernier par la présence, au SILA, d’un livre intitulé Frapper son épouse : une solution pour les problèmes conjugaux ? d’un certain Abdelhamid Ahmed Abou Souleiman». Ainsi commence le texte d’une pétition lancée pour boycotter le Salon international du livre d’Alger après les déclarations stupides du commissaire de cette manifestation. «Sur un ton humoristique adipeux, le responsable du SILA estime qu’une telle controverse n’avait pas lieu d’être, d’autant que ce ‘‘fascicule’’ pourrait s’avérer utile pour modérer la violence conjugale. Car certaines épouses frappées par leur mari semblent avoir été percutées par un camion». Le responsable s’est excusé, parlant d’humour populaire (il est où l’humour là ?) et le ministre s’est dit étonné qu’on puisse polémiquer à partir d’une plaisanterie. La vraie plaisanterie de mauvais goût est que des apparatchiks incompétents tiennent les rênes (et les bourses) de la culture officielle en Algérie. Dimanche Sur le papier, l’Algérie, zaama, accueille pas mal de touristes. Ainsi on a, selon les chiffres de la DGSN, enregistré une augmentation du nombre des voyageurs ayant transité par les points frontaliers l’été dernier atteignant 4 924 626 voyageurs contre 4 201 398 l’année dernière durant la même période. S’agissant de l’activité au niveau des frontières algéro-tunisiennes, on note une augmentation de l’ordre de 36,36% du nombre de voyageurs par rapport à 2016 avec 2 175 910 voyageurs, dont 1 685 036 Algériens et 490 874 étrangers cette année, contre 1 595 662 voyageurs durant la saison estivale 2016. Par ailleurs, Ahmed Ouyahia a reçu le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères français, Maurice Gourdault-Montagne, qui lui a remis un message écrit du Premier ministre français, Edouard Philippe. La quatrième réunion du comité de suivi du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) algéro-français se tiendra le lendemain lundi à Alger sous la coprésidence des secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères des deux pays. Lundi «L’histoire s’accélère», selon l’ex-président du RCD, Saïd Sadi, lors d’une conférence : «Les schémas institutionnels et politiques qui ont été imposés au pays se voilent et se dissolvent dans les dures réalités d’un monde auquel des dirigeants sans éthique ni envergure ont opposé démagogie et irresponsabilité ; l’argent, carburant exclusif du système, fait défaut». «Nul ne détient une potion miracle face à une impasse sanglante dont les origines remontent au premier jour de l’indépendance. Dans le futur immédiat que nous devons penser et construire, la leçon d’Avril 1980 qui a vu les élites entrer en symbiose avec leur base populaire reste d’actualité. L’émigration peut apporter sa part au combat démocratique national, l’essentiel étant qu’elle l’entende pour mieux relayer les appels et attentes du pays», poursuit le docteur Sadi à l’occasion de cette conférence sur «L’émigration dans la construction identitaire. Chérif Kheddam : un cas singulier». «Au square Port Saïd, la ‘‘Bourse informelle’’ de la devise à Alger, les cambistes s’activent pour répondre à la forte demande. Ici, l’euro s’échange à 195 DA à l’achat et 196 DA à la vente. Ces taux ne sont pas fixes.» «L’euro se négocie à 196 DA et parfois jusqu’à 200 DA et plus à la vente. Le vendeur juge selon la somme proposée et même la crédulité de son client. Il y a ces derniers jours une forte demande suite à la dépréciation du dinar. Le taux de change officiel a aussi augmenté (133 DA à l’achat et 134 DA à la vente)». La fièvre de la spéculation rapportée par notre reporter d’El Watan aurait été causée par la panique face à la politique du gouvernement. Mardi «A quelques mètres d’ici, il y a la place du square, où se trouve le plus important marché parallèle de la devise. Il y a une augmentation en flèche de la valeur de l’euro face au dinar en raison des rumeurs». C’est le Premier ministre Ouyahia qui lance cette déclaration devant les sénateurs nullement émus ou surpris. «L’Etat n’est pas gouverné par la rumeur. Nous allons appliquer ce que nous avons décidé. Le taux de change de la devise est fixé par la Banque d’Algérie. Celui qui veut acheter est libre de le faire, mais demain il va revendre et il reviendra», poursuit-il. Par ailleurs, on apprend que quelque 45 harraga ont été interceptés ces dernières 24 heures dans les wilayas de Aïn Témouchent et de Tlemcen. Enfin, l’ancien directeur des éditions ANEP (Agence nationale de l’édition et de la publicité) entre 2000 et 2007, le journaliste Slimane Benaziez, est décédé. Mercredi Dure réalité que nous rappellent nos collègues de la rubrique Eco de notre quotidien : «Contrairement au passé où 5 travailleurs cotisaient pour financer la pension d’un retraité, il y a aujourd’hui 2 travailleurs cotisants pour un pensionné. Selon les statistiques officielles, il existe 6 millions de cotisants pour 3 millions de retraités, lesquels nécessitent le versement de pension de plus de 1000 milliards de dinars/an, si on y ajoute les 140 milliards de dinars versés par l’Etat à titre de contribution. Alors, dans ce cas, y a-t-il une menace sérieuse dans le versement des prochaines retraites ? Si tel est le cas, les incidences sociales seront désastreuses : des pans entiers de la population seront sévèrement fragilisés». Car toutes les interrogations sur la politique économique actuelle et ses conséquences doivent se concentrer sur un seul aspect : qui paiera la facture ? Est-ce que les couches fragiles deviendront de plus en plus précaires ? Comment protéger les plus pauvres, les chômeurs et les retraités ? Ce sont là les véritables arbitrages. Jeudi «En France, le problème est qu’on n’accepte pas cette défaite», a déclaré l’historien français Benjamin Stora à Oran, invité à donner une conférence. Selon lui, «autant d’explications qui montrent que la défaite n’a pas encore été acceptée, alors que les faits sont là.» Commentant les déclarations du président français, Emmanuel Macron, lors de sa campagne électorale pour la présidentielle, qualifiant le colonialisme de crime contre l’humanité, Benjamin Stora a déclaré qu’il s’agit d’«un tournant sur le plan politique, car c’est la première fois qu’une personnalité politique tient des propos aussi directs.» Histoire toujours : l’ex-officier du MALG, auteur de l’ouvrage Les hommes de l’ombre, le moudjahid Mohamed Lemkami est décédé mercredi à l’âge de 85 ans des suites d’une longue maladie. Histoire toujours et encore, moins glorieuse : Abdelmalek Amellou, accusé par le FFS d’être l’assassin de Ali Mécili, est… tête de liste RND pour les communales à Aït R’zine (Béjaïa).  

Arabisation : Et si on en parlait

Plusieurs administrations publiques veulent passer à l’utilisation de la langue arabe. Imaginons le changement... Le 4 juillet dernier, soit la veille du 55e anniversaire de l’indépendance nationale, une réunion du conseil d’administration d’Algérie Poste, présidée par la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, Houda Imène Feraoun, avait abouti à la décision de supprimer l’usage de la langue française dans les documents officiels et de la remplacer par la «langue nationale». Cependant, cette décision fait-elle suite aux demandes récurrentes qui lui sont parvenues ? En effet, en avril dernier, la direction de Sonelgaz a annoncé que les factures établies par le groupe seront désormais imprimées en langue arabe suite aux réclamations de seize wilayas. «Pour le moment, rien n’a encore été fait. Cependant, étant donné qu’un décret ministériel a été établi, on devrait bientôt passer à la pratique», confie un employé d’Algérie Poste. Toutefois, ce même employé ainsi que nombre de ses collègues ne comprennent pas le but d’une telle initiative. Il explique : «Nous qui travaillons au sein de cette entreprise ignorons la raison d’une telle démarche. D’autant que ce n’est pas du tout le moment d’apporter un tel changement, compte tenu de la phase d’austérité que traverse le pays.» A la question de savoir si ce changement sera bénéfique ou s’il facilitera une quelconque tâche, la réponse est non, bien au contraire. Le cadre avoue : «L’application de cette décision provoquera un cataclysme. Toute la population est habituée à la langue française. Passer d’une langue à une autre sans préavis ou campagne de sensibilisation ne fera que compliquer la situation.» Selon lui, la ministre des Tics, via cette décision, ne fait que de la politique et «chamboule par la même occasion tout notre travail». Mais finalement, quel est l’intérêt d’un tel chamboulement ? Souhil Meddah, expert financier, voit en cette démarche quelque chose de bénéfique dans une certaine mesure. Arabophobie Si on se limite uniquement aux entités citées, qui s’adressent principalement à tous les types d’acteurs, surtout les petits consommateurs (ménages), cette décision leur offre la possibilité de gérer les différends qui peuvent «se manifester en aval sur les plans des réclamations et des contentieux, elle s’adapte aussi à une société qui devient mal francisée face aux règles qui s’appliquent en termes juridiques. Donc, cette généralisation dans les termes des flux à la poste où la facturation d’électricité s’adresse uniquement aux acteurs internes de la société qui sont en majorité des usagers de comptes ou des consommateurs finaux». Pour le sociologue Mohamed Kouidri, l’intérêt est bien sûr d’ordre politique souverainiste. En effet, Mohamed Kouidri explique que le pouvoir politique n’ira pas jusqu’à la généralisation des deux langues nationale et officielle à tous les secteurs de la vie socioéconomique, et ce, pour deux raisons. La première est que l’Algérie a déjà tenté une expérience par le passé concernant la finance lorsqu’elle a voulu imposer la langue nationale au secteur bancaire. «Les premiers à réagir à ce changement étaient les Allemands qui avaient exprimé leur réticence à cause de ce que cela allait leur demander comme investissements financier, matériel et humain pour s’adapter. Imaginez si l’Allemagne imposait sa langue nationale ?» Un avis quelque peu partagé par l’expert en finances, Souhil Meddah, qui soutient : «Sur le plan des relations extérieures, une telle approche compliquera probablement les relations par rapport aux divers partenaires étrangers qui optent pour l’anglais comme langue internationale.» La seconde est par rapport à une certaine «arabophobie qui tend sournoisement à se développer en Algérie». Enjeux De son côté, Ahmed Benfares, président de l’Ordre des pharmaciens de la région de Blida, estime que la décision d’arabiser la relation de l’administration avec le public dans les PTT et Sonelgaz est une manière de marginaliser une partie de la population qui maîtrise très peu ou pas du tout la langue arabe ; abordée strictement sur cet aspect, c’est une sanction prise à l’encontre de cette frange de la population ; l’usage des deux langues, français et arabe, dans la communication comme cela se fait jusqu’à présent ne dérange en rien les arabisants exclusifs qui pouvaient utiliser l’arabe à leur guise. Pour lui, «l’arabisation à outrance, sans préparation efficace et réfléchie, est une manière aussi de mettre à l’écart des cadres de haut niveau formés dans les grandes écoles internationales, ce qui constitue une perte sèche pour des considérations strictement politiques qui ne tiennent pas trop compte des impératifs économiques et technologiques.» Le spécialiste s’interroge : cette décision coïncidant avec le changement de gouvernement serait-elle un retour sur la période d’avant 1999, durant laquelle l’arabisation générale était un programme et que le président Bouteflika, conscient des enjeux internationaux, a freiné au grand bien des intérêts du pays ? «A mon avis, il ne serait pas prudent de se lancer dans des révolutions de ce genre en pleine période de crise, alors que le pays est dans une course contre la montre, sachant que tout changement de cette envergure nécessite une adaptation et que toute adaptation est chronophage», estime-t-il. Considérations politiques Ainsi, après le passage à la langue arabe dans les documents officiels de Sonelgaz ou encore d’Algérie Poste, qu’adviendra-t-il des autres secteurs, comme la santé ou encore l’économie, si on venait à les arabiser aussi ? Tout d’abord : le secteur de la santé. Pour Ahmed Benafres, ce serait une grande aberration pour plusieurs raisons. Selon lui, il serait insensé de faire travailler dans la langue arabe des professionnels formés exclusivement dans la langue française. «Arabiser quoi ? Les prescriptions médicales dans les cabinets médicaux et les protocoles de traitement dans les hôpitaux ? Pour quels avantages ?» s’interroge-t-il. Pour le spécialiste, il ne faut pas faire passer des considérations politiques étroites au détriment de la santé. «Arabiser les prescriptions médicales, c’est augmenter la difficulté et les risques. Submergés par les nombreux génériques dont les noms de spécialités se ressemblent, alors qu’ils sont des DCI différentes aux indications différentes, les professionnels, qu’ils soient médecins ou pharmaciens, peinent à se retrouver et développent mille et une précautions pour éviter les erreurs fatales, ceci dans la langue française qui, je le rappelle, est la langue de formation. Arabiser, c’est transcrire une transcription phonétique qui n’est jamais exactement fidèle à la dénomination d’origine en langue française.» Pour conclure ce chapitre, Ahmed Benfares ne manque pas de faire rappeler que malgré le fait que la médecine moderne soit née dans le monde arabo-musulman et que les premiers savants de cette discipline en soient issus, la médecine n’a pas connu les évolutions nécessaires dans le monde arabo-musulman qui auraient développé avec elle la langue arabe pour la rendre efficace dans cette science. Toutes les recherches, toutes les découvertes, toute la documentation sont faites dans le monde occidental et en langues occidentales. Concernant le secteur de l’éducation, il serait aussi difficile de revenir une nouvelle fois aux anciens programmes, ce qui n’est pas plus mal. Risque En effet, les programmes, dits de nouvelle génération, introduits par l’actuelle ministre de l’Education Nouria Benghabrit, sont bien plus porteurs de résultats. Mais en cette période d’austérité que traverse le pays, apporter un tel changement ne serait-il pas très coûteux pour les caisses de l’Etat qui peinent à se remplir ? Tout dépend de la conception générale des applications actuelles, selon Souhil Meddah, car même pour une entreprise comme Sonelgaz ou les centres du CCP, le passage vers une généralisation de la langue arabe se fera progressivement, avec une possible adaptation des progiciels actuels au lieu de faire un changement complet. Des modifications sur les bases de données et des progiciels utilisés seront nécessaires pour devenir compatibles avec les différentes langues de communication. «Le groupe Sonelgaz, par exemple, dispose d’une entité ‘‘Elite’’ qui emploie des équipes spécialisées dans le développement et les mises en place d’application, et qui peut prendre en charge les modifications et les adaptations nécessaires pour répondre au besoin.» Pour l’expert, le véritable risque réside dans les blocages incontrôlés entre les bases et les états de sortie à partir des nouvelles configurations, et qui peuvent pénaliser le rythme de fonctionnement des services directs ou autres indirects utilisateurs de ces fonctions, causant quelques probables retards de paiement. Et la ressource en finances intérieures sera touchée, sans conséquence directe sur les flux extérieurs. «Sur le plan des flux de trésorerie, aucun changement n’est envisageable, mais d’autre part et comme évoqué plus haut, le recours à la langue arabe s’adapte surtout aux besoins des relations juridiques, ce qui servira peut-être à faciliter les procédures ou à limiter les pertes sur ce plan. Sur le plan économique, l’effet négatif sera ressenti probablement à partir du ralentissement du rythme des flux de trésorerie qui seront partiellement différés à cause des blocages techniques ou des lenteurs d’interprétation entre entités et consommateurs.»

Ghardaïa : Un sit-in de chômeurs a failli tourner au drame à Metlili

«C’est vraiment un miracle qu’il n’y ait pas eu de victimes, même si un jeune chômeur a été légèrement blessé et admis mercredi en état de choc à l’hôpital de Metlili, dans la wilaya de Ghardaïa. Il a vraiment eu de la chance, il aurait pu être complètement écrasé par le camion», affirme un des participants au sit-in, depuis plus de trois mois, devant l’entreprise Cosider, située à quelque 70 km au sud-ouest de Metlili. Il ajoute : «Alors que l’on était en train de manifester pacifiquement, pour exprimer notre courroux de ne pas avoir été recrutés, malgré toutes les promesses, l’un des responsables de l’entreprise donna l’ordre au chauffeur de l’un des camions de foncer sur nous. Nous l’avons évité de justesse. Mais l’un d’entre nous a été légèrement atteint. C’est une tentative d’assassinat et rien d’autre. Foncer sur des gens sans défense avec un camion de gros tonnage, cela ne peut être interprété que comme une atteinte à la vie d’autrui.» Après avoir transféré leur camarade blessé vers l’hôpital de Metlili, à 45 km au sud de Ghardaïa, une vingtaine de chômeurs protestataires ont organisé un rassemblement devant le siège de l’APC de la ville, scandant des slogans «Halte à la hogra», «Nous voulons que les responsables de cette situation soient traduits en justice» et «Nous voulons notre part de postes de travail dans ces grandes entreprises qui s’établissent sur le territoire de notre commune.» Il faut dire que le bras de fer entre, notamment, les jeunes chômeurs activant sous la chapelle de la Coordination nationale des droits des chômeurs (CNDDC), et cette entreprise (Cosider) ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait des mois que des jeunes, par groupe de quinze à vingt, se relaient pour camper devant les grilles de cette entreprise située sur la route de Brézina, vers El Bayadh, pour obliger les responsables de cette entreprise à privilégier le recrutement local. Malgré plusieurs tentatives de dialogue et des promesses à tout-va, le bras de fer continue, et voilà qu’aujourd’hui, on a frôlé l’irréparable. Qu’attendent les responsables locaux pour intervenir et mettre un terme à cette situation ? Ou sont-ils plus préoccupés en ce moment de campagne électorale par leur position sociale ?

Tébessa : Les chômeurs s’en prennent au siège d’APC de Morsott

Une cinquantaine de jeunes chômeurs ont procédé, depuis avant-hier, à la fermeture du siège de l’APC de Morsott, 35 km au nord du chef-lieu de Tébessa, pour revendiquer leur droit à un recrutement et «l’équité des chances», apprend-on de source bien informée. Ces jeunes se disent marginalisés par les services municipaux pour trouver un poste d’emploi à Cosider, une entreprise algérienne du secteur du bâtiment et travaux publics et l’unique société qui opère actuellement dans la localité de Toricha, à 3 km de ladite commune. Pis encore, ils leur reprochent d’avoir favorisé des jeunes venus d’ailleurs à leur détriment. «Nous sommes face au népotisme et au favoritisme des services de la mairie. A chaque fois ce sont les jeunes de Morsott qui sont mis à l’écart.» Les protestataires convaincus de leur bien-fondé sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Nous avons tenté de contacter par téléphone le président de l’Assemblée populaire communale de Morsott pour plus d’informations, en vain. Les problèmes inhérents au chômage et à la malvie sont devenus la caractéristique de la région de Morsott, qui pourtant elle a été promue au rang des communes dans les années 1950 avec Sétif.

Adrar : Grève de bijoutiers qui contestent les contraventions

Les bijoutiers d’Adrar, au nombre de trente, sont entrés en grève illimitée, depuis lundi dernier, en guise de protestation contre des verbalisations jugées «injustes et très excessives». Celles-ci oscilleraient entre 250 millions et 600 millions de centimes. En effet, suite à un contrôle inopiné effectué la veille par une brigade mixte d’inspection des prix, composée d’inspecteurs du commerce, des impôts et de la douane, ces commerçants, souvent assimilés à des «vendeurs de luxe», se sont vu infliger chacun  une amende pour le motif de non-présentation de factures de leurs  marchandises. Soit pour les produits exposés à la vente et même ceux se trouvant à l’intérieur des coffres, selon les dires des grévistes. Cependant, ces derniers ne contestent pas la pénalisation dans sa forme, mais plus exactement la valeur des contraventions. Une taxation qu’ils considèrent relevant autant de «l’arbitraire» que de «l’absurdité et de l’imaginaire». Dans ce sens, leur représentant nous dira : «On a toujours connu par le passé des contrôles sur nos bijoux de la part des inspecteurs de la DCP, où l’on s’est aussi fait verbaliser. Mais ces contraventions ne dépassaient guère les 50 000 DA. Et puis, pour certains contestataires qui refusaient l’amende, ils préféraient aller devant les juges, où souvent ces pénalités sont soit revues à la baisse où carrément annulées après présentation de justificatifs.» Puis il enchaîna avec un ton plus sévère : «Cette fois-ci, les inspecteurs ont été d’une attitude plus arrogante lors de leur introduction dans nos locaux où ils ont procédé à un ratissage plutôt qu’à une fouille, comme si nous étions des délinquants. Là, ils ont passé à la balance toute la marchandise exposée à la vente et même celle contenue dans nos coffres. Pour celle-ci, il s’agit surtout de bijoux mis en gage par nos clientes contre des prêts et qui ont été aussi pesés et taxés. Et puis, on se demande si c’est légal de fouiller nos coffres et de verbaliser des produits non destinés à la vente. Est-ce qu’on n’a pas le droit de garder des bijoux personnels dans nos commerces ?» Et en ce qui concerne le fond du problème, qui est la taxation, il nous affirmera : «Cette fois-ci, on a été taxés à 80% sur la valeur du produit non facturé. A titre d’exemple, pour 400 gr d’or, l’amende est de 140 millions de centimes ; pour 750 gr, elle s’élève à 260 millions de centimes ; enfin, pour 120 gr, cette amende est de 46 millions de centimes. Une contravention qui dépasse le prix de revient de l’article et même le capital du petit bijoutier. La majeure partie de notre matière première nous vient de l’or cassé que les clients nous proposent ; alors, d’où veulent-ils qu’on ramène des factures ? Les artisans bijoutiers eux aussi nous vendent sans reçus.» Ensuite, en chœur, ils rejettent la faute sur les pouvoirs publics : «Ecoutez, l’Etat devrait s’organiser avant de s’attaquer à nous qui sommes le dernier maillon de la chaîne. Depuis les années 80’, l’Etat a fermé ses comptoirs et ne vend plus d’or. Cela fait près de 40 ans que tous les bijoutiers d’Algérie fonctionnent dans le noir total, sans que le pouvoir ne s’inquiète. Tout le monde fréquente les bijouteries, surtout les hauts fonctionnaires de l’Etat, qui n’ont jamais bougé le pouce contre cette profession. Alors, on se demande si cette instruction venue d’en haut concerne uniquement les bijoutiers ou même les autres commerces. Et si c’est le cas, alors pourquoi ils ont commencé par nous ? Nous, au moins, nous sommes à jour avec les impôts, la Casnos, etc.» Toutefois, ces bijoutiers ont observé un sit-in, lundi, devant le siège de la DCP, avant d’être reçus par le premier responsable du secteur qui, selon nos interlocuteurs, leur a expliqué qu’il s’agit d’une instruction parvenue de la tutelle, à savoir le ministère du Commerce et qu’il ne peut rien y faire. Et s’ils n’obtempèrent pas et refusent de payer, leurs dossiers seront transférés au tribunal. Par ailleurs, nous avons tenté de connaître la version de la DCP, hier jeudi, mais le directeur était engagé dans une réunion de travail au niveau de la wilaya. Mais cette grève n’est pas sans incidences sur certains clients. Un bon nombre d’entre eux n’ont pas pu récupérer leurs bijoux alors qu’ils ont programmé des mariages ou des fiançailles pour ce week-end. D’autres mères de famille qui espéraient elles aussi pouvoir gager ou vendre un petit bijou afin de satisfaire aux besoins de la scolarité de leur progéniture ont été pénalisées par ce mouvement de grève.