Les chefs d’entreprises souhaiteraient investir, mais ils souhaiteraient le faire dans un cadre serein et une vision économique claire, considère le président de la Confédération Algérienne du patronat. Reçu jeudi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Boualem Merakèche signale que ce sont les « difficultés quotidiennes » auxquelles ceux-ci sont confrontés qui les amènent sans cesse à temporiser. Il explique que la CAP, en ce qui la concerne, n’a pas cessé de faire des propositions pour donner corps au Pacte économique et social conclu en 2016 entre le gouvernement, les chefs d’entreprises et les partenaires sociaux, mais celui-ci n’a jamais été appliqué depuis. Quand on lui demande de citer ceux qui sont derrière ces blocages, le président de la CAP cite « la bureaucratie, les passe-droits et la corruption », ainsi que des « gens qui font tout pour que les conditions réelles du développement ne se réalisent pas ». Commentant les prétentions de certaines parties tablant sur des possibilités d’exportation de biens Algériens, de l’ordre de 6 milliards de dollars annuellement, M. Mérakèche considère qu’il est impératif, au préalable, de répondre aux besoins du marché intérieur. Si, souligne-t-il par ailleurs, une démarche conjointe entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques venait à voir le jour afin de régler les problèmes auxquels sont confrontés ces derniers, nul doute, ajoute-t-il, que les problèmes de production et de productivité pourraient alors être levés. Pour lui, le plus important est d’établir une « normalisation » des activités économiques, laquelle souligne-t-il, « existe partout à travers le monde ». Il observe en outre que c'est parce que le pays a par trop favorisé les importations, encouragées par l’informel, que les investissements dans les secteurs économiques s’en sont trouvés bloqués.
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