Les participants à la rencontre gouvernement-walis ont entamé la première journée de leurs travaux par le débat autour de la question de la décentralisation, qualifiée de "choix incontournable" de l'action publique. Cet axe, évoqué en atelier en présence du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, et d'autres membres du gouvernement, vise, notamment, un "recentrage du rôle de l'Etat et de ses démembrements territoriaux". Un document du ministère de l'Intérieur relève, à cet effet, que de nombreuses procédures et décisions administratives demeurent centralisées, ce qui a fini par affecter la qualité du service public et freiner les dynamiques économique au niveau local. Partant de ce constat, il est attendu de "clarifier les missions, les compétences et les responsabilités dévolues aux administrations centrales et locales", de "lever les contraintes qui continuent de peser sur le développement local" et "faire émerger une dynamique territoriale basée sur un développement intrinsèque", en soutenant les initiatives locales susceptibles de "libérer toutes les potentialités que recèlent les territoires". Dans un message adressé au participants, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a appelé les représentants de l'Etat au niveau local à "sortir du cadre routinier et monotone" de mise en œuvre de programmes publics et de politiques développées et décidées au niveau central, et à "adopter un nouveau mode de gouvernance basé sur l'initiative, l'anticipation, la gestion par objectif et l'approche par résultats". "J'ai donné des instructions claires pour le renforcement de la décentralisation, la promotion du service public, et pour vous permettre d'assumer pleinement vos responsabilités en matière de gestion des affaires publiques locales", a affirmé le chef de l'Etat, exhortant les responsables des collectivités locales à s'acquitter pleinement de leur rôle dans le développement national. Le président de la République a, d'autre part, appelé les walis et les élus locaux à combattre sans relâche des "pratiques répréhensibles et condamnables par la loi et la morale, à l'image de la corruption, le clientélisme et la bureaucratie". Ces pratiques, a-t-il dit, sont "les plus grands défis auxquels notre pays fait face à l'heure actuelle. Des pratiques face auxquelles il faut rester intransigeants et que chacun de vous doit combattre de toutes ses forces et par tous les moyens de dissuasion", a-t-il soutenu. La rencontre gouvernement-walis porte sur l'examen de cinq axes relatifs à l'approfondissement de la décentralisation, à l'attractivité du territoire, à la promotion du partenariat public-privé, au service public de proximité, ainsi qu'à la modernisation des services et prestations via la numérisation. Les travaux de cette première journée de la réunion ont été marqués aussi par l'intervention du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, qui a observé la faible utilisation des Fonds d'investissement et des deux Fonds du Sud et des Hauts plateaux, annonçant la prise de mesures pour intensifier et améliorer l'utilisation de leurs ressources. Quarante-huit (48) fonds d'investissement ont été institués en vertu de la Loi de finances complémentaire 2009 et doté chacun d'un (01) milliards DA. Le ministre a annoncé que deux amendements ont été introduits au projet de Loi de finances 2019 visant à élargir l'utilisation de ces Fonds et à prendre en charge des dépenses liées au développement humain en vue d'améliorer les conditions de vies dans les wilayas du Sud et des Hauts plateaux. Le ministre a indiqué que jusqu'au mois de septembre 2018, les ressources du Fonds de développement du Sud s'élevaient à 118 milliards DA et celles du Fonds du développement des Hauts plateaux à 205 milliards DA. Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a, de son côté, appelé l'ensemble des walis à veiller personnellement sur les conditions de scolarisation des élèves du primaire, et à placer cette question "en tête des priorités", notamment après l'injection de 83 milliards DA pour la réhabilitation des établissements scolaires. Plusieurs partenaires, dont des experts, des universitaires, des chefs de daïras et d'Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW) ainsi que des associations de la société civile prennent part aux travaux de cette réunion.
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