Durant la seule année 2018, 40.000 nouveaux malades du cancer ont été diagnostiqués en Algérie, un chiffre qui pourrait se révéler plus important, certaines personnes n’ayant pour des raisons diverses pas eu la possibilité de se faire examiner. Accueilli, lundi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le cancérologue Kamal Bouzid prévient que ce chiffre pourrait passer à 70.000, en 2025. Le président de la Société Algérienne d’oncologie explique l’inquiétant développement de cette pathologie, par l’âge avancé de ceux qui y sont parfois affectés, mais également par la pratique du tabagisme, les effets de la pollution ou par des mauvaises habitudes alimentaires. Il juge, par ailleurs, qu’en dépit de l’élaboration de traitements innovants, les autorités « n’ont pas fait l’effort suffisant » pour en faire bénéficier les patients qui les nécessitent, « malgré, note-t-il, leur enregistrement, depuis janvier 2018 ». Parmi les « anomalies », le professeur Bouzid cite l’exemple d’une patiente nécessitant une immunothérapie ne pouvant être effectuée qu’à l’étranger, laquelle, dit-il, n’a pu obtenir le visa de la Commission des prises en charge à l’étranger. « Entretemps, poursuit-il, j’apprends qu’une malade en est à sa 33ème cure d’immunothérapie en France, prise en charge par le Gouvernement Algérien ». Relevant qu’on en est donc aux « deux poids de mesure », il s’emporte et s’écrie : « l’urgence n’est pas de jouer la carte du temps, au nom des oncologues et de mes malades, je veux ces médicaments tout de suite ». A propos du traitement réservé aux enfants atteints de cancer (environ 1.500 nouveaux cas enregistrés chaque année) l’intervenant constate que ceux diagnostiqués à ce jour « sont mal pris en charge ». « Pour des raisons aberrantes », déclare-t-il, il n’a pas encore été décidé, qui des cancérologues ou des pédiatres, sont spécialisés en oncologie pédiatrique. Commentant, par ailleurs, le Plan anti-cancer, le professeur Bouzid indique que tel qu’il a été conçu, celui-ci aura permis une prise de conscience autour de cette maladie. Pour autant, ajoute-t-il, beaucoup les centres de traitement « construits un peu partout » ne sont pas opérationnels pour une multitude de raisons.
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