Le déficit budgétaire de l’Algérie, qui se chiffre aujourd'hui en milliards de dollars, est tel qu’on n’écarte plus désormais le recours à l’endettement extérieur dont on dit ne plus être un « tabou ». Mais encore, de l’avis de Rachid Sekak, ancien directeur de la dette extérieure à la Banque d’Algérie, ceci ne peut être qu’un « moyen temporaire et une solution partielle » au déficit budgétaire du pays qui ne fait que se creuser si on ne prend pas des mesures urgentes à même de redresser progressivement la situation. S’exprimant lors de l’émission L’invité de la Rédaction de la Radio algérienne, Rachid Sekak souligne que nous sommes un pays qui vit bien au-dessus de ses moyens. Lorsque le déficit commençait à se faire sentir en 2013-2014 en raison de l’effondrement de la fiscalité pétrolière, nous avons maintenu un niveau très élevé de dépenses publiques. Le déficit atteint alors un niveau représentant les 15% du PIB, alors que les pays européens ne peuvent dépasser les 3%. Il rappelle au passage que le Fond de Régulation des Recettes, ce qui constitue en quelque sorte le carnet d’épargne pour un ménage, a été vidé en moins de 18 mois parce qu’on a préféré continuer de vivre au-dessus de nos moyens. Plus optimiste, il fait remarquer que « nous avons encore la chance de disposer d’un niveau de réserves de change suffisant pour nous permettre, sur le volet des équilibres extérieurs, de tenir encore trois ou quatre ans, mais au niveau du budget sont des mesures urgentes qu'il faudra prendre ». Quelles seraient ces mesures ? « Il n’y a pas de miracle, dit-il, comme pour un ménage, on doit choisir entre augmenter ses revenus ou réduire ses dépenses », ou les deux à la fois. Pour l'invité de la Radio, il est faut d’abord définir rapidement une trajectoire budgétaire très claire et mettre en place des réformes structurelles, et redévelopper une capacité prospective. Rachid Sekak précise qu'avec « un déficit de la balance de payement de 20 milliards de dollars annuels, le très court terme sera très difficile à gérer, mais je reste profondément convaincu que si nous arrivons à régler l’équation politique dans les meilleurs délais, il est tout à fait possible de mettre en place un programme de redressement économique sur des périodes de cinq à sept ans ».
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