Réunis, dimanche à l'APN, des responsables du secteur de l'énergie ont mis en garde contre une crise énergétique structurelle à l'horizon de 2030, en raison, expliquent-ils, d'une réduction de l'offre énergétique du pays et une forte hausse de la consommation interne. Selon eux, la nouvelle loi sur les hydrocarbures dont l’APN entamera l’examen en séances plénière à partir de mardi prochain, pourrait épargner cette crise. « Les études démontrent que l'Algérie connaitra, à l'horizon 2030, un déficit structurel entre l'offre et la demande énergétique, pouvant l'empêcher de répondre à la demande locale sur l'énergie », affirme Hakkar Toufik, le chef du groupe de travail de l’APN chargé de l'élaboration du projet de loi sur les hydrocarbures. Intervenant lors d'une journée d'études organisée sur ce sujet par le groupe parlementaire du FLN, il estime que l'Algérie pourrait faire face, à partir de 2025, « à une réduction sévère de ses recettes en devise, en raison du recul des exportations des hydrocarbures ». Devant cette situation, ajoute-t-il, « il est devenu plus que nécessaire pour le pays d'adopter ce projet de loi ». Le directeur des hydrocarbures au ministère de l'Energie, Mustapha Hanifi, explique de son coté que le recours à cette nouvelle loi « n'est pas un choix mais un impératif dicté par l'échec de la réglementation en vigueur ». Il juge « irresponsable » de demander son report. A propos de l’exploitation du gaz de schiste, le représentant du ministère de l'Energie explique, par ailleurs, que celle-ci ne pourrait se faire en l'absence des conditions technologiques, économiques et environnementales. Une autre responsable de Sonatrach, Fatiha Neffah, considère, quant à elle, que la révision du système fiscal régissant les hydrocarbures est devenue « plus qu'une nécessité », compte tenu de la réticence envers ce secteur depuis l'amendement de cette loi en 1986. Evoquant l'exonération des partenaires de Sonatrach de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP), Mme Neffah relève que le manque à gagner ne serait pas ressenti par le Trésor si celle-ci venait à être abrogée, d'autant, dit-elle, que cette exonération existe déjà dans l'actuel texte de loi.
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