Sans une sortie de crise d’une manière sécurisée et civilisée par les urnes, l’Algérie peut aller tout droit vers le chaos. C’est là la conviction profonde de l’invité de la Radio ce matin, M. Said-Mokhtar Mediouni, expert et analyste politique. Il explique que « l’instabilité politique ne peut produire que le chaos et les exemples sont autour de nous ». « C’est justement pour parer à ces risques que l’ANP a, dès le départ, insisté sur la constitutionnalité des choses pour rester un Etat débout et écouté de par ses institutions », dit-il. A la remarque que ses propos peuvent être interprétés comme une tentative de faire peur aux Algériens, M. Mediouni rétorque qu’on a toujours demandé « de dire la vérité aux Algériens, eh bien, celle d’aujourd’hui c’est bien celle-là (…) Le chemin le plus sûr de sortie de crise reste la voie de l’élection d’un président de la République ». Il se dit en même temps interpellé par le fait que ceux qui rejettent et le dialogue et les élections, ne proposent curieusement en contrepartie aucune autre alternative. S’exprimant ce matin lors de l’émission L’invité de la rédaction, M. Mediouni précise que « l’élection n’est pas la solution en elle-même, mais elle ne sera que le début de la solution ». Elle ne sera qu'une étape permettant à l’Algérie de dépasser sa crise politique et « assurant la stabilité de ses institutions ». A ceux qui rejettent la tenue des élections optant pour une période de transition, il rétorque que « les périodes de transition sont des tunnels dans lesquels on rentre, mais on ne sait jamais quand est-ce qu’on n’en ressort, avec toutes les dérives que cela présente ». « Nous sommes déjà passés par des périodes de transition dans la douleur et le sang, chose qu’on ne veut pas reproduire, on ne veut pas être de mauvais élèves de l’histoire qui n’apprennent pas leurs leçons », explique-t-il.
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