mardi 30 avril 2019

L’expert en ingénierie financière, Farid Bournani, impute les infractions à la législation des changes à la non convertibilité du dinar

Les phénomènes d'exportation illicite de capitaux et de surfacturation, dans lesquelles seraient impliqués des agents économiques, auraient pu être évités si la monnaie Algérienne était convertible. L’expert en ingénierie financière, Farid Bournani, explique nombre de ces pratiques par le désir d’entrepreneurs de se constituer des encaisses en devises, « restrictifs dans notre législation », afin, selon lui, de faire prospérer leurs  activités à l’étranger. S’exprimant, mardi, durant l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, celui-ci affirme qu’une partie des infractions à la législation des changes résulte de la non convertibilité du dinar, dont il rappelle que qu’il a été créé en 1964.   M. Bournani déclare, d'autre part, ne pas partager l’idée selon laquelle, que dés lors que se trouve libéré l’accès aux devises, chaque Algérien perçu, on ne sait trop pourquoi, « comme un fraudeur avant d’être un citoyen », va se presser de convertir ses dinars en monnaie étrangère et même quitter le pays.   Signalant, d'autre part, que la valeur du dinar est surévaluée, « parce que son cours est subventionné artificiellement », il explique qu'afin de permettre sa convertibilité, il faudrait « déflater » la valeur de sa subvention. Il relève, par ailleurs, qu’à partir du moment où existe un écart de cours de la monnaie nationale, entre un marché parallèle et un autre subventionné, « déviance » est alors mise à profit par les importateurs. Constatant qu’il est trop tard pour passer à la convertibilité simple de la monnaie nationale, en raison, explique-t-il, de la grosse masse d’argent détenue par l’économie informelle, il faudrait, indique-t-il, devoir en passer par un nouveau dinar, une situation à laquelle « on n’échappera pas ». Pour réaliser cette transition, il préconise de « faire vite » tout en se gardant de ne pas « brutaliser » les acteurs économiques, mais aussi de restaurer la confiance dans les structures dirigeantes de la gouvernance et de lutter sérieusement contre les méthodes bureaucratiques. Aujourd’hui, déclare-t-il, on commet les mêmes erreurs que par le passé, « comme si nous n’étions pas regardés par l’extérieur ». « La crise que nous allons devoir vivre, prévient-il, va nous demander de devenir extrêmement attractifs, et ce n’est pas par ce que nous faisons aujourd’hui que nous améliorerons la  vitrine Algérie ».


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