dimanche 3 novembre 2019

Grève des magistrats : pour le représentant du ministère de la justice, « nous sommes dans la rébellion et la désobéissance »

Par suite des décisions d’affectation prises par le Conseil de la magistrature à l’encontre de quelque 3.000 parmi eux, les magistrats ont refusé, à partir du 28 octobre dernier, de rejoindre leurs prétoires.     Un moment, après avoir menacé de sévir contre ceux parmi eux qui refuseraient d’obtempérer à ses décisions, le ministère de la Justice semblait  être revenu à de meilleurs sentiments, mais constatant qu’en dépit des suites positives données à leurs revendications sociales les magistrats ont poursuivi leur mouvement, il a alors haussé le ton. Par la voix de son directeur des affaires juridiques il a, en effet, considéré que leur mouvement ne s’apparente nullement à une grève. « Nous sommes, dit-il, dans la rébellion, dans la désobéissance », ajoutant ne pas comprendre que des juges « garants du respect des lois de la république agissent de la sorte ».    S’exprimant, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, ce dernier annonce cependant que le dialogue « reste ouvert », ajoutant que la chancellerie est prête à examiner tous les recours formulés par les magistrats s’estimant lésés. M. Abdelhafid Djarir déclare comprendre « la détresse » dans laquelle ont été placés les magistrats, tout comme la justesse de leurs revendications socioprofessionnelles. En « commun accord », poursuit-il, des solutions seront trouvées entre eux et le ministère. . Celui-ci n'en estime pas moins que ces revendications ne sont pas précises, ajoutant que lors des discussions avec le syndicat de la magistrature avaient été mises en avant, autant les aspects salariaux, les conditions de travail que les « questions qui fâchent ». Pointant le mouvement d’humeur des magistrats, il rappelle qu’il est d’usage que le ministère opère un mouvement ordinaire des juges, signalant au passage que durant l’année en cours, ce dernier a reçu 1.297 demandes de mutation. Déclarant divulguer « un secret », le représentant du ministère de la Justice observe que beaucoup de magistrats ayant formulé une demande voulait être mutés dans des villes du  nord du pays. De ces recours, M. Djarir indique que le Conseil de la magistrature pourrait être convoqué pour étudier les recours formulés par ceux parmi eux qui s’estiment avoir été lésés concernant leur affectation.              


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