Ce n’est un secret pour personne, le marché du médicament souffre d’une désorganisation telle qu’il engendre nécessairement des situations monopolistiques dangereuses de certains importateurs mais également des producteurs, et ce, au détriment de la santé des citoyens. Ceci est confirmé par la voix du président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, M. Lotfi Benbahmed, qui s’exprimait ce matin dans l’émission L’invité de la rédaction de la Radio Algérienne. En effet, « les situations monopolistiques que peuvent avoir certains importateurs sur certains produits, ou même des producteurs, est due à un déficit en régulation, tant en moyen qu’en application de la réglementation existante », a-t-il expliqué. Il déplore tant la lenteur dans la mise en place de l’Agence du médicament, censée assurer ce rôle de régulation, que la faiblesse des moyens qui lui sont octroyés. « En Algérie, l’Agence du médicament est dotée de 25 personnes lorsqu’au Nigéria ou en Turquie elle l’est de quelque 2000 personnes, et près de 400 dans les pays voisins », fait-il remarque. Aussi, « il y a eu une première loi en 2008. On a dû attendre des années pour le décret. Puis, il y a une nouvelle Loi sanitaire, et là on a un nouveau décret qui devrait être publié d’ici la fin du mois », déplore-t-il avant de faire remarquer que « lorsque la réglementation n’est pas appliquée, cela veut dire que les trois mois de stock stratégique n’existe pas (…) On est tombés dans une politique de rationnement du ministère de la Santé par des personnes qui n’ont ni l’habilitation, ni les moyens techniques ».
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