La présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, a invité dimanche, l’institution militaire à s'impliquer, pour faciliter l'établissement d'un dialogue et accompagner la période de transition devant permettre à l’Algérie de sortir de la crise. Reçue, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, elle explique que le processus électoral prévu pour se dérouler le 4 juillet prochain ne pouvait avoir lieu, parce que les conditions « objectives » pour son déroulement « ne sont pas réunies ». Parmi ces conditions, elle cite la présence de l'ancienne Haute instance de surveillance des scrutins, dont elle demande la fin de fonction de tous ses membres ainsi que le contrôle du fichier électoral, « une obligation constitutionnelle » tient-elle à préciser. Notant que les Algériens ont rejeté un processus que les magistrats, eux-mêmes, ont refusé de cautionner, Mme Assoul estime que ces élections « ne sont pas une fin en soit » et qu’elles ne peuvent donc être à même de régler une « une crise politique inédite et aussi grave ». On ne peut régler cette crise, reprend-t-elle, tant que le chef d’Etat-major qui a sans cesse répété qu’il respecterait les articles de la Constitution stipulant que le peuple est souverain, continue de camper sur ses positions d'organiser des élections le 4 décembre prochain. En prenant possession de la rue, poursuit-elle, le peuple a exprimé son désir de provoquer une rupture avec le système, d’où la nécessité, déclare-t-elle, de « trouver une solution politique » au problème. Pour elle, il existe un consensus consistant à considérer que le pays traverse une crise demandant à être réglée politiquement « par un dialogue sérieux » lequel, prévient-elle, s’il est sans cesse retardé, « va s’accélérer et se complexifier ». Posant la question de savoir s’il s’agit de sauver l’Algérie ou bien les élections, l’intervenante pense que pour parvenir à une « rupture réelle », il faudra « détricoter ce système » et le remplacer par un Etat de droit « qui ne soit pas un simple slogan ». Aujourd’hui, rappelle l’invitée, le peuple est dehors avec face à lui l’institution militaire, laquelle « grâce à l’estime dont elle bénéficie », est habilitée, d'après elle, à choisir les médiateurs à même de s'impliquer dans un « dialogue sérieux avec la classe politique et les représentants du peuple ». De la période de transition, la présidente de l’UPCP propose, par ailleurs, qu’elle soit précédée par des Assises nationales, lors desquelles les représentants du peuple exprimeront leurs avis sur la feuille de route de cette dernière, « pour régler la crise définitivement ».
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