Le 19 mai, célébré aujourd’hui, commémore la Journée nationale de l’étudiant, en hommage à ces nombreux jeunes qui ont choisi de cesser leurs études pour apporter leur part à la lutte d’indépendance de l’Algérie et parmi lesquels nombreux périrent en martyrs. Pour le professeur émérite de l’Ecole polytechnique d’Alger, il s’agit là d’une « date symbolique, un repère, qu’il ne faut pas oublier, en ce sens qu’elle représente l’occasion d’un ressourcement ». Accueilli, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Chems Eddine Chitour déclare se remémorer le souvenir d’un universitaire de 28 ans, « qu’on appelait le ‘’chimiste’’, Taleb Abderrahmane », guillotiné le 24 avril 1958 « pour avoir choisi de se battre contre le colonialisme ». Soulignant, par ailleurs,que le « socle d’une société » repose avant tout sur un système éducatif performant, il rappelle que pendant très longtemps, les universitaires et les intellectuels ont été marginalisés. Rappelant l’existence actuelle de 25.000 écoles, 5.000 CEM et 3.000 lycées, le professeur Chitour remarque qu’au niveau de ces établissements, par ailleurs sous financés, l’acte pédagogique est resté ignoré, parce qu’« on n’est pas été assez exigeant » à l'encontre des personnels enseignants, dont il relève un manque de rigueur dans la formation. « Le problème, constate l’intervenant, c’est qu’on a fait dans la démagogie », parce que, explique-t-il, on n’a pas été juste avec les enseignants, considérés comme des moins que rien, alors que le système éducatif représente « la colonne vertébrale d’un pays ». Pour lui si l’école n’a pas su répondre à ce qui était attendu d’elle, c’est parce que les enseignants, sous payés, n’avaient ni les moyens, notamment pédagogiques, ni, pour certains parmi eux, les compétences, pour dispenser un enseignement de qualité. Enfonçant le clou, le professeur Chitour observe que si l’école en est arrivée à la situation de marasme dans laquelle elle se trouve enfoncée, c’est parce, dit-il, on n’a jamais prêté la moindre considération à l’enseignant, ce « formateur des générations futures ». L'invité juge qu’il y a nécessité, aujourd’hui, de réhabiliter l’enseignant, de lui donner les moyens nécessaires pour exercer, en étant au préalable, très rigoureux dans sa formation. Commentant, par ailleurs, la grève en cours des étudiants, il considère que l’année universitaire n’est pas perdue, pour autant, explique-t-il, que l’on remobilise rapidement les enseignants, pour qu’ils acceptent de dispenser les cours, jusqu’à la fin de juillet, pour pouvoir en valider au moins les 85 pour cent.
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