L'Etat poursuivra le processus de lutte contre la corruption en toute rigueur, a affirmé lundi à partir de Tipasa le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Slimane Brahimi, tout en soulignant que l’efficience des poursuites judiciaires réside dans la restitution des fonds volés. "Les autorités suprêmes du pays sont déterminées à aller de l’avant dans la lutte et l’éradication, à la racine, de la corruption, parallèlement à la restitution des avoirs volés et la protection des biens de la Nation" a déclaré M. Brahimi à l’ouverture d’une journée d'étude sur la "Lutte contre la corruption et la protection de l'économie nationale", abritée par l’Ecole supérieure de la Magistrature de Koléa, en présence de responsables et cadres des corps de la Gendarmerie et de la sûreté nationales. Le ministre a expliqué que la "forte volonté de lutte contre la corruption s’appuie sur une large approche" qui se base notamment, a-t-il dit, sur "l’application rigoureuse de la Loi et la garantie de poursuites et de jugements en se conformant aux exigences d'un procès équitable, parallèlement à l’activation de toutes les procédures et le renforcement des mécanismes compatibles avec l’application de la Loi et la préservation des entreprises économiques", a-t-il soutenu. M. Brahimi a appelé les participants à cette journée d’études en vue de "trouver les mécanismes juridiques susceptibles de préserver la bonne marche des entreprises économiques, veiller à la sauvegarde des emplois et poursuivre (la réalisation) des programmes lancés, dont les promoteurs se trouvent en détention préventive pour des affaires de corruption". Le ministre a également appelé les participants à cette rencontre en vue d' "examiner les dispositions légales et organisationnelles à même de permettre la restitution des avoirs volés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays". "Le jugement des criminels et des corrompus ne sera pas efficace sans la restitution des biens volés dans le cadre de conventions internationales, bilatérales et régionales", a-t-il soutenu, citant notamment la Convention des Nations unies contre la corruption, considérée comme le premier instrument de lutte organisant les règles de la coopération internationale dans ce domaine. Le ministre, qui a affirmé que la lutte contre la corruption est désormais "une priorité dans le monde d’aujourd’hui, eu égard aux risques encourus contre l’économie nationale et le développement durable", a mis ce phénomène au même pied d’égalité que le "terrorisme et le crime transfrontalier", pour souligner le "besoin ressenti à l’échelle mondiale pour une coopération dans ce domaine". "Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes convaincus de l’impératif de lutte contre la corruption qui entrave les efforts de développement et épuise les ressources de l’Etat", a-t-il dit, avant d’assurer que les magistrats, autant que les officiers de la police judiciaire et l’ensemble des institutions judiciaires "sont parfaitement conscients de la lourde responsabilité qui leur incombe" et que les "personnes intègres, parmi les enfants de ce pays, sont conscients de ce que est attendu d’eux". Organisée à l’initiative de l’Office central de répression de la corruption, cette journée d’études est axée sur deux volets, Le premier visant l’examen des mécanismes de préservation des entreprises et projets économiques concernés au titre d’enquêtes et de procédures judiciaires, alors que le 2ème volet a trait à la restitution des avoirs dépossédés dans des crimes de corruption.
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