Des suites du gel au recours de la « planche à billets », une mesure destinée selon ses promoteurs à assurer le financement de l’économie, des Algériens s’interrogent sur les moyens que le gouvernement entend mettre en œuvre pour lui mobiliser des fonds de substitution. Pour l’analyste en économie, Mohamed Chérif Benmiloud, en procédant de cette manière, les responsables politiques d’alors, ont agi de façon « irrationnelle et irréfléchie », parce que, déclare-t-il, ils n'ont pas jugé utile d'en appeler à des sources alternatives pour financer le déficit budgétaire et les investissements publics à venir. Il s’agit là, observe-t-il, de procédés avec lesquels l’économie ne s’accommode pas et qui, prévient-il, risqueraient fort de mener le pays vers une perte de sa souveraineté. Accueilli, lundi, à l’émission l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, l'intervenant constate que le gel annoncé par l’actuel gouvernement du recours à la planche à billet n'est qu'une simple « action de communication ». Il présage en outre que 40% des 6.553 milliards de dinars imprimés au titre du financement non conventionnel de l’économie vont, à coup sûr, constituer une réserve dans laquelle celui-ci n'hésitera pas à puiser. Critique, il observe que ce dernier n’a, lui aussi, pas fait l’effort de réfléchir à une solution médiane consistant, par exemple, à faire appel à la fiscalité ordinaire, voire, à recourir à l’endettement extérieur. Pour se sortir de ce mauvais pas, l’Algérie, estime-t-il, va devoir agir sur les dépenses de fonctionnement de l’Etat, dont il estime qu’elles devraient être réduites d’au moins 10%, « hors salaires » Relevant une faiblesse de la croissance économique, le professeur Benmiloud propose de fiscaliser l’économie informelle et d'imposer les patrimoines constitués « au cours des dernières années », sur la base d’un tas de facteurs, parmi lesquels il mentionne des avantages et autres subventions indues.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire