De nombreuses affaires de corruption impliquant de hauts responsables politiques, des dirigeants d’institutions publiques et des chefs d’entreprises jusque là épargnés, sont depuis quelques semaines portées devant la justice et leurs auteurs écroués dans l’attente de leur procès. S’exprimant, lundi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algériene, le président de l’Association nationale de lutte contre la corruption, s’il se félicite que ces dossiers, déjà connus par le grand public, soient rouverts, souhaite toutefois qu’ils le soient de manière totale. Commentant, à titre d’exemple, l’affaire de l’autoroute Est-Ouest, M. Djillali Hadjadj rappelle que le coût de celle-ci a été surévalué et que le montant des détournements auxquels elle a donné lieu avoisine le milliard de dollars. Citant également l’affaire de « pots de vin » impliquant SNC-Lavalin installée en Algérie, l’intervenant affirme que les sommes versées par cette multinationale Canadienne « ces dernières années », à des responsables Algériens, dépassent les 400 millions de dollars. Evoquant, d'autre part, les avoirs illicites de « dignitaires Algériens » disséminés en France, il fait part des difficultés à les récupérer, le gouvernement de ce pays, qu’il qualifie de « gangster mafieux », ne disposant pas des instruments législatifs pour pouvoir le faire. Mais pour autant, observe M. Hadjadj, qu’un Etat étranger accepte de restituer les avoirs dérobés au pays, faudrait-il encore, souligne-t-il, que celui-ci soit dirigé par un gouvernement disposé à lutter contre la corruption. Estimant qu’en ce qui concerne ce phénomène l’Algérie a une « très mauvaise image à l’étranger », il prévient qu’en l’absence d’une réelle volonté politique, d’avancée démocratique et d’une justice indépendante, des pays acceptant de restituer les fonds détournés, trouveraient prétexte à dire que ces dernières risquent de repartir dans les circuits parallèles. Citant des « pratiques horribles » impliquant des responsables de société étatiques, à l’exemple de Sonatrach, mis à jour par la justice Américaine, l’intervenant constate qu’en dépit de documents envoyés à la justice Algérienne, celle-ci « n’a jamais voulu ouvrir ces dossiers ».
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