Relogement des habitants de ''Climat de France'' et de Oued Koreiche

L’année 2015 commence bien pour les familles qui squattaient les caves de la cité ''Climat de France'', un ensemble d'immeubles de type HBM (habitat à bon marché) construits à Bab El Oued à la fin des années 1950: elles ont été relogées lundi soir dans de nouveaux logements dans la banlieue algéroise.

Sur les 2.252 familles relogées lors de cette opération, plus de 600 sont issues de la cité ''Climat de France'', où s'entassaient ses habitants dans une promiscuité rendue intenable par l'exiguïté des chambres.

Les constructions anarchiques sur les terrasses et les espaces verts proches de cette cité, mitoyenne du cimetière, ont poussé comme des champignons. Toutes les caves étaient occupées alors que d’autres ont été créés et aménagées en logis de fortune ''dans des conditions qui frappent l’imagination'', selon le président de l’APC de Oued Koreiche, Sid Ahmed Boudissa.

354 familles occupants des terrasses, 176 les caves et 78 des baraques dans les espaces verts de cette immense cité, ont été toutes relogées dans des habitations décentes à la nouvelle cité des 648 logements dans la localité de ''Rmadnia'', dans la commune des Eucalyptus, selon un communiqué de la wilaya.

''Toutes les familles qui occupent les terrasses, les caves ou les baraques au quartier de Climat de France sont concernées par cette opération de relogement qui avait commencé lundi soir et qui est toujours en cours'', a confirmé mardi à l’APS le président de la commission de wilaya du logement, Mohamed Smail.

''Nous avons préféré évacuer tout le monde en même temps car un déménagement par étapes risque de provoquer une réoccupation des lieux par d’autres familles.

D’ailleurs, toutes les dispositions ont été prises afin d’éviter cela'', a-t-il assuré. A l’occasion d’une visite d’inspection du wali d'Alger dans ce quartier, la population a laissé explosée sa joie : accueilli avec des fleurs et salué par des youyous et des explosions de pétards, M. Zoukh a eu le loisir de déambuler à sa guise à travers les immeubles, sous un beau soleil, suivi d’enfants qui brandissaient le portrait du président de la République.

Approché par les familles souffrant de promiscuité dans les bâtiments de la cité, M. Zoukh les a assurées que ''votre tour viendra'', les priant de rester ''calmes et patienter''.

''C’est la première fois que le quartier vit cette ambiance de fête. On n’a jamais vu une telle opération de relogement depuis l’indépendance et franchement, personne ne s’attendait à ce qu’elle prenne cette ampleur.

Il faut voir comment les gens survivent dans les caves'', affirme un buraliste de ''Climat de France''. Même ambiance de joie à la cité des 648 logements des Eucalyptus. Malgré une longue nuit consacrée au déménagement, les locataires affichaient de bonnes mines mardi après-midi, heureux d’avoir troqué une terrasse ou une cave contre un trois ou quatre pièces.

''A Climat de France, nous avions une seule pièce dans la terrasse, mais là, nous disposons d’un F4 comme nous en rêvions depuis toujours. C’est un moment de grande joie pour nous'', raconte Zahra, femme au foyer qui n’a pas encore sorti ses affaires des cartons.

Cette 16e opération de recasement des familles issues des sites précaires de la wilaya d'Alger a bénéficié également aux occupants des quartiers vétustes ''Les Palmiers'' (840 familles) et ''Boumaâza'' (616 familles), de la commune de Bachdjarrah, qui continuaient mardi de déménager vers la cité des 2690 logements de Larba, dans la wilaya de Blida. APS