lundi 31 octobre 2016

Fillon loue les «bienfaits» du colonialisme

Longtemps désigné comme une des personnalités modérées de la droite républicaine, l’ancien Premier ministre français, François Fillon, joint désormais sa voix aux révisionnistes de l’histoire coloniale. Le candidat à la primaire de la droite et du centre a en effet estimé, dans un discours, qu’en colonisant des pays, la France ne voulait que «partager sa culture». «Non, la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord», a indiqué l’homme politique en mal de popularité. Le discours rejoint ainsi celui du Front national, parti de l’extrême droite, dont le chef historique, Jean-Marie Le Pen, est accusé de torture durant la Bataille d’Alger. Niant les viols, les génocides et surtout les expropriations et autres destructions, François Fillon, qui fut Premier ministre de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, ajoute que «la France, c’est quinze siècles d’histoire depuis le baptême de Clovis à Reims». Plus que cela, l’ancien ministre de l’Education de Jacques Chirac remet au goût du jour un projet qui avait créé la polémique entre l’Algérie et la France. Il veut enseigner aux élèves le «rôle positif» de la colonisation. «Je veux traquer toutes les démissions de la société française et d’abord celle de l’école», a-t-il dit, selon les propos rapportés par le site de L’Express. Il préconise de «revoir l’enseignement de l’histoire à l’école primaire» afin que les maîtres ne soient «plus obligés d’apprendre aux enfants à comprendre que le passé est source d’interrogations». Ces déclarations rappellent en effet une loi, votée de nuit le 23 février 2005. Elle stipulait que l’école doit «enseigner» le «rôle positif de la colonisation» aux enfants. La loi avait suscité une levée de boucliers, notamment en Algérie. La polémique a poussé le chef de l’Etat français de l’époque, Jacques Chirac, à retoquer la loi. Mais le discours révisionniste est resté inchangé chez une partie de la classe politique de droite et d’extrême droite. Et les tentatives de Nicolas Sarkozy, puis de François Hollande de condamner le passé colonial de la France n’ont pas évolué vers une reconnaissance du crime colonial, une initiative rejetée par beaucoup de milieux nostalgiques de l’Algérie française.  

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