lundi 31 octobre 2016

«L’Algérie doit retrouver l’esprit de Novembre»

Le président de Talaie El Houriat, Ali Benflis, considère que le retour à l’esprit de la grande Révolution de Novembre 1954 «est l’une des exigences du moment». La situation du pays ne prêtant pas à l’optimisme, Ali Benflis relève la nécessité d’aller vers l’unité d’action afin de ramener l’Algérie à bon port. Dans une déclaration rendue publique hier, cet ancien candidat à la présidentielle assure que «l’unité que dictait l’amour de la patrie, le don de soi pour elle, la réponse à son appel et pour cela l’effacement des intérêts catégoriels devant l’intérêt national». Pour lui, c’est de cela qu’a besoin le pays en cette période de grandes incertitudes et de vaches maigres. «C’est de cette unité, poursuit-il, que nous avons besoin aujourd’hui pour embrasser d’autres causes et les faire prévaloir, celles de la modernisation de notre système politique, la rénovation de notre système économique et des réformes à conduire pour accompagner les mutations profondes de notre société.» Ali Benflis rappelle que le pays est dans l’impasse et qu’il est à la croisée des chemins. Le président de Talaie El Houriat souligne que l’Algérie «vit un moment de grand choix et il importe que son choix soit de ceux qui ouvrent de nouvelles perspectives et offrent de nouvelles ambitions». Il considère que l’immobilisme, l’inertie et la totale absence d’un projet national rassembleur et inclusif bouchent tous les horizons. La crise économique qui secoue le pays est d’une «exceptionnelle gravité». Elle est due, selon Ali Benflis, à «une crise de régime dans tous les sens, constitutionnel, institutionnel et politique de ce concept». «Le système politique national a fait son temps et il n’est plus à la hauteur des enjeux déterminants auxquels le confrontent les mutations nationales et l’accélération des transformations que connaît son environnement mondial», estime cet ancien chef de gouvernement, qui appelle à dire toute la vérité au peuple sur cette crise qui est «plus grave que toutes celles que nous avons connues auparavant». «La première responsabilité dans cette crise n’est absolument pas à imputer à un retournement de la conjoncture énergétique mondiale. Elle est plutôt à imputer à une gouvernance politique qui a laissé l’économie nationale les mains nues face à ce retournement de la conjoncture énergétique mondiale», insiste Ali Benflis, qui qualifie cette gouvernance politique de «défaillante» car «elle a accentué le caractère clientéliste et rentier du système économique national». Les craintes du président de Talaie El Houriat ne sont pas uniquement d’ordre économique. Ali Benflis souligne aussi «une montée des tensions sociales préoccupante et angoissante pour l’ensemble de nos concitoyennes et de nos concitoyens». Cette montée des tensions sociales dirige, d’après lui, «une lumière crue sur la défaillance de la gouvernance politique et sur l’échec patent de la gouvernance économique dans notre pays». Le président de Talaie El Houriat relève «trois grandes crises auxquelles est confronté le pays : La première est politique, la deuxième est économique et la troisième est sociale». «Ces crises ne se gèrent ni ne se règlent par l’inertie et l’immobilisme, mais par la rénovation et le changement », prévient-il. Ali Benflis considère que «de ce point de vue, le régime politique en place, de par son bilan et de par l’état dans lequel il se trouve, est le moins indiqué pour conduire cette rénovation et ce changement». Selon lui, l’esprit de Novembre est d’aller vers «l’unité que dictait l’amour de la patrie, le don de soi pour elle, la réponse à son appel et pour cela l’effacement des intérêts catégoriels devant l’intérêt national, le rassemblement autour d’objectifs communs qui sont ceux de la nation toute entière et non ceux de clans, de factions ou de couches sociales particulières». «C’est de cette unité dont nous avons besoin aujourd’hui pour embrasser d’autres causes et les faire prévaloir, celles de la modernisation de notre système politique, la rénovation de notre système économique et des réformes à conduire pour accompagner les mutations profondes de notre société», soutient M. Benflis, qui appelle donc à «réaliser ces objectifs de manière ordonnée, graduelle et apaisée».  

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