Les autorités médicales doivent réagir pour interdire l’entrée de ces produits sur le marché algérien et imposer des vérifications strictes. L’Association des ophtalmologistes privés algériens (AOPA) met en garde contre certains produits utilisés dans la chirurgie moderne de la cataracte. Une technique qui nécessite la pose d’un implant et visqueux chez des patients opérés. Ce qui provoque d’énormes complications chez les patients. Cette question, qui fera l’objet d’une table ronde aujourd’hui, a pour thème «Les critères de choix d’implants pour une cataracte sans risque». La rencontre est organisée en marge des travaux du 9e congrès d’ophtalmologie pratique de l’Association algérienne des ophtalmologistes privés qui se tient depuis hier à Alger et à laquelle sont conviés les représentants du ministère de la Santé, à savoir les directeurs de la prévention, de la pharmacie et du Laboratoire national du contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP). Le président de l’AOPA, le docteur Chahoua, estime qu’il est aujourd’hui urgent de mettre en place des mesures rigoureuses de contrôle et de s’assurer de la qualité de ces matériaux qui, normalement, doivent répondre à des normes bien précises et à des critères bien définis. Les autorités de santé doivent réagir et interdire ces produits sur le marché algérien et imposer des vérifications strictes. «Ces implants de mauvaise qualité sont achetés à 4 dollars et sont conditionnés dans les pays limitrophes pour ensuite les commercialiser en Algérie sous la marque CE. C’est inconcevable et cela doit cesser», a martelé le Dr Chahoua. Et de s’interroger : «Y a-t-il réellement un contrôle sur ces produits ? D’ailleurs, il n’y a qu’à voir les prix pratiqués dans certains centres ou cabinets pour une opération de cataracte qui est à moitié prix (entre 30 000 et 40 000 DA) par rapport à une opération avec un implant de bonne qualité. Un implant aux normes requises coûte entre 6000 et 10 000 DA et l’opération revient à pas moins de 80 000 DA.» Et de signaler que près de 30 000 patients sont opérés de la cataracte dans le secteur privé, dont certains souffrent justement de complications fort heureusement réversibles dues à cet implant de mauvaise qualité. Il est donc important aujourd’hui de revoir les importations de ces produits afin d’assurer une traçabilité. Le Dr Chahoua a appelé également au remboursement par la Sécurité sociale de cette opération chirurgicale. Un des thèmes de ce congrès inscrit dans le cadre de la formation continue qui doit être, selon le Dr Chachoua, obligatoire aux praticiens vu le développement des techniques et leur évolution. Le Pr Nouri, chef de service d’ophtalmologie au CHU de Beni Messous, explique : «La pratique de ces techniques doit être accompagnée de dispositifs de qualité pour assurer une meilleure sécurité des patients. L’exemple des implants et visqueux illustre bien les choses. Il s’agit d’un produit hautement spécifique qui doit être de qualité, car il y a justement des effets indésirables constatés chez des patient, d’où une inflammation due à l’intolérance de ce matériau et des opacifications de la capsule postérieure nécessitant un traitement chirurgical au laser Yag et qui expose le patient à d’autres risques.» Le Pr Nouri déplore que ces produits inscrits dans la nomenclature des matériaux médicaux du ministère de la Santé soient vendus chez des opticiens ou autres fournisseurs qui les importent dans leurs valises. «L’implant et visqueux doit porter une vignette. La Sécurité sociale doit jouer son rôle et le rembourser aux patients assurés sociaux», a-t-il encore recommandé.
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