Le FLN utilise les symboles de la Révolution pour en faire un fonds de commerce», a dénoncé Ali Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54, lors de sa conférence de presse tenue au siège du parti, à Alger, hier. A quelques jours de la célébration du 1er Novembre, l’ancien candidat à la présidentielle a voulu réagir aux propos de Amar Saadani, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), pour qui la reconnaissance des crimes commis par la France contre les Algériens durant l’ère coloniale «constitue avant tout une reconnaissance morale». Cette prise de position n’a pas été du goût du président de Ahd 54, qui lui rappelle qu’en 2009, à l’initiative de plus d’une centaine de députés du FLN souhaitant la création de «tribunaux spéciaux» pour juger «les responsables des crimes» commis durant la période coloniale, le secrétaire général de l’époque (Abdelaziz Belkhadem), avait bloqué le projet. «Le FLN doit arrêter de jouer avec les Algériens», a averti M. Rebaïne qui accuse le parti du Président d’entraver le retour des archives de la Révolution qui se trouvent en France. «Aucun d’entre eux ne veut le retour des archives en Algérie. Trop de personnes pourraient en pâtir», a jugé Ali Fawzi Rebaïne. Il a par ailleurs réagi à l’affaire Hamid Grine. Pour le cofondateur de la première Ligue des droits de l’homme et du Comité national contre la torture, le ministre de la Communication aurait dû refuser le traitement qui lui a été réservé par la PAF française. «Si M. Grine était nationaliste, s’il représentait réellement ce pays, il aurait dû alors refuser la fouille au corps, même s’il devait pour cela entamer une grève de la faim», a déclaré l’ancien candidat à la présidentielle. Pour lui, le régime algérien aurait dû annuler la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères et exiger que «le président français demande pardon aux Algériens». Avant d’ajouter : «Si cela avait été un ministre américain ou chinois, vous pensez qu’il aurait subi le même traitement ?» Pour M. Rebaïne, si la France peut nous «marcher dessus», c’est à cause des «biens immobiliers détenus par nos responsables et acquis avec de l’argent dont la traçabilité est inexistante». Et de s’en prendre à la Banque d’Algérie, accusée de «complicité» dans l’évasion à grande échelle des devises vers l’étranger : «La Banque d’Algérie ne permet pas la traçabilité des transferts de devises vers la France. Beaucoup d’argent ayant atterri là-bas, on ne sait pas d’où il provient.» Autre tête de turc de Rebaïne : le Forum des chefs d’entreprises (FCE). Déjà accusé à plusieurs reprises de n’être qu’un comité de soutien au programme du président Bouteflika, il est maintenant soupçonné de vouloir se constituer en formation politique depuis sa décision d’installer des représentants dans toutes les wilayas. L’organisation patronale que préside Ali Haddad est, par ailleurs, accusée de «sucer le sang des Algériens» et de ne prospérer que «grâce aux projets du secteur public». «Ces patrons ne produisent rien. Ils n’ont rien fait pour ce pays», s’est exclamé le président de Ahd 54.
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