jeudi 29 octobre 2015

«Encourager la coédition et la traduction…»

Abdelmalek Sellal a plaidé, à l’ouverture du Salon international du livre d’Alger (SILA), pour la traduction du livre algérien. Abdelmalek Sellal a pris tout son temps, hier, se baladant entre les stands au Palais des expositions des Pins maritimes, à l’est de la capitale, à l’ouverture du 20e Salon international du livre d’Alger (SILA). Accompagné de Azzeddine Mihoubi, ministre de la Culture, et d’autres membres du gouvernement, M. Sellal a eu un échange avec Fleur Pellerin, ministre française de la Culture, sur la coopération dans le domaine de l’édition. A l’espace français, au niveau du pavillon central, M. Sellal a eu des explications sur la participation de la France en tant que pays invité d’honneur cette année. Al’espace français du Salon, le Premier ministre s’est entretenu avec la ministre française de la culture. «Nous avons invité beaucoup d’intellectuels et de grands auteurs, dont peut-être le prochain prix Goncourt, Mathias Enard», a précisé Mme Pellerin. M. Sellal a demandé si le Goncourt sera attribué à Tunis. «Non, la dernière sélection a eu lieu à Tunis», a répondu la ministre française. «Qui va avoir le prix Goncourt ?» a ajouté le Premier ministre. «Nul ne le sait !» a répondu Fleur Pellerin. «Il faut qu’on travaille ensemble sur la coédition et la traduction. Qu’on travaille ensemble sur le bon livre. C’est fondamental», a déclaré M. Sellal. Mme Pellerin a annoncé que le président du Centre national français du livre sera à Alger la semaine prochaine «pour approfondir la coopération». «Depuis quelques années, les Algériens se sont mis à la lecture. C’est quelque chose d’important», a déclaré M. Sellal. La France invitée d’honneur Rencontrant Marie-Christine Saragosse, directrice générale de France Médias Monde, M. Sellal, qui garde intact son humour, a lancé : «Vous êtes toujours vivante !» «Pas pour longtemps», a répondu Mme Saragosse. Le Premier ministre s’est ensuite interrogé sur un accord signé entre l’ENTV et France24. «On ne voit pas grand-chose», a-t-il dit. «Nous avions un rendez-vous qui a été annulé», a répondu la responsable de France Médias Monde. «Vous les insultez, c’est normal», a lancé M. Sellal. Le Premier ministre a ensuite fait un plaidoyer en faveur de la romancière algérienne Assia Djebar devant l’ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié : «Il faut valoriser son travail, montrer ce qu’elle a fait. Nous avons besoin d’autres Assia Djebar.» Le responsable du stand de l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) a annoncé la réédition de tous les travaux littéraires de Waciny Laredj et d’Ahmed Réda Houhou. Il a ensuite demandé de réduire l’importation des exemplaires du Coran. «J’ai donné des instructions pour que les exemplaires du Livre Saint soit produits à 90% en Algérie. Nous avons tous les moyens de l’imprimer ici. Mai, il faut que vous baissiez les prix», a annoncé M. Sellal. Plus loin, il a appelé à traduire les livres parus en français en Algérie. Traduire vers l’arabe et tamazight «Nos enfants, les lycéens, les écoliers ne connaissent parfois pas les auteurs algériens qui publient en langue étrangère. Il faut qu’on dépasse cette problématique en traduisant vers l’arabe et tamazight. Tamazight est une langue nationale. Il est important de publier des livres dans cette langue, surtout ceux des écrivains algériens connus», a-t-il soutenu au niveau du stand de l’OPU, où il a reçu un dictionnaire de Mohamed Bencheneb, premier professeur de lettres à l’université d’Alger. A Dar El Hikma, M. Sellal a découvert les travaux complets de Larbi Zoubiri et des œuvres de la littérature russe et allemande traduites vers l’arabe. «Est-ce que l’édition va bien», a demandé M. Sellal. Ahmed Madi, directeur de Dar El Hikma, a plaidé pour l’exportation du livre édité en Algérie. «Voilà une parole sage ! Il faut imposer le livre algérien à l’étranger», a insisté le Premier ministre. S’adressant à Dalila Nadjem, directrice des éditions Dalimen, le Premier ministre a demandé à tous les éditeurs d’acheter les droits des livres étrangers. Dalila Nadjem a répondu en disant qu’il existe des difficultés au niveau éditorial en Algérie. «Nous pouvons vous aider», a-t-il déclaré, avant d’inviter l’éditrice de visiter la place La Brèche de Constantine, où l’on sert «les meilleures glaces d’Algérie !» Au niveau du stand Dahlab, M. Sellal a déclaré que l’Etat était prêt à soutenir les éditeurs qui veulent exposer leurs livres à l’étranger. «Il faut aller partout, marquer votre présence dans touts les foires et salons. Le livre est notre meilleur ambassadeur à l’étranger», a-t-il déclaré. Un éditeur a proposé de soutenir l’investissement dans le secteur de l’impression et de conquérir le marché africain dans le domaine éditorial. Sur le ton de la plaisanterie, M. Sellal a appelé tous les ministres à écrire des livres après avoir découvert les nouvelles publications des éditions Casbah. «Mon frère et mon épouse ont écrit des livres, ça suffit, non !» a-t-il dit en s’adressant à Smaïl Ameziane, directeur des éditions Casbah. Farida Sellal a publié cette année un beau livre consacré à l’Assouf, genre musical contemporain du Sahel, préfacé par le Premier ministre ; elle a également écrit un récit sur son fils Farès, mort dans un incendie. A Azzedine Guerfi, directeur des éditions Chihab, le Premier ministre a demandé qu’on s’intéresse à La Kahina car «c’est notre grand-mère à tous». Le Premier ministre a visité plusieurs stands de maisons d’édition étrangères comme celles des Emirats arabes unis, d’Espagne, d’Egypte, du Qatar, d’Oman, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis... Comme il a rendu visite au pavillon réservé à la littérature pour enfants. Le 20e Salon international du livre d’Alger se déroulera jusqu’au 7 novembre 2015. Les portes seront ouvertes de 10h à 19h.

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