Dans une lettre adressée hier au ministre de la Justice, Tayeb Louh, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LDDH), présidée par Salah Dabouz, invite le ministre à rendre visite aux prisonniers au Sud pour constater les «dépassements» exercés contre eux, notamment à Ghardaïa. «La Laddh a enregistré plusieurs dépassements graves sur le droit des prisonniers», affirme la Laddh, qui dit se reposer sur des enquêtes réalisées à l’intérieur de ces prisons. Le premier cas soulevé concerne deux P/APC de Berriane. Le premier est Affari Baouchi, condamné en 2013 à 5 ans de prison ferme pour «faux et usage de faux». Il est décédé à la prison de Laghouat en juin dernier. «Affari a été tabassé à l’intérieur de la prison. Il a reçu plusieurs coups de poing au visage et au ventre, dénonce la ligue. Devenu dépressif, il est mort dans des circonstances douteuses.» Le 2e P/APC est Nacer Eddine Hadjadj. Membre du conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), il a été interpellé parmi les Mozabites accusés par l’Etat d’être derrière les violences qu’a connues Ghardaïa cet été. En grève de la faim depuis 27 jours et «privé de sucre», la ligue s’indigne et s’inquiète pour son état de santé. «Nacer Eddine dénonce la dissimulation de certaines pièces importantes dans son dossier. Il peut quitter la prison si les services de sécurité décident de les remettre à la justice», affirme la ligue. Le 2e décès enregistré est survenu à la prison de Ghardaïa. Il s’agit de Aïssa Bencheikh, 49 ans, accusé lui aussi d’être derrière les violences de cet été. Aïssa Bencheikh est décédé en prison en septembre dernier. «Bencheikh a eu une dépression. La direction de la prison ne l’a hospitalisé que très tard. Il est mort pour des raisons que nous ignorons encore», révèle la ligue. D’autres dépassements ont été enregistrés par la ligue concernant Kamel Eddine Fakhar et ses six camarades, accusés dans la même affaire que Hadjadj, en détention depuis juillet dernier : «Des prisonniers sont entassés dans de petites salles. Ils mangent dans des bols à l’aide de leurs mains. Les diabétiques utilisent tous la même aiguille pour mesurer leur glycémie. Ce qui se passe dans nos prisons est inhumain.»
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