L’histoire aura voulu que Abdelkader Bessaïh décède le 22 octobre 2016. Durant la guerre de libération, il était l’un des coordinateurs politiques du FLN à Rabat et témoin de l’épisode du détournement de l’avion des cinq chefs historiques le 22 octobre 1956. A destination de Tunis, l’avion civil qui transportait ce jour-là Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Mohamed Boudiaf et Hocine Aït Ahmed a été contraint par l’armée coloniale d’atterrir à Alger. Les cinq chefs historiques qui s’étaient rendus à Rabat pour rencontrer le roi du Maroc Mohammed V et son fils Hassan II ont été immédiatement arrêtés et emprisonnés. La famille du défunt affirme aujourd’hui qu’il s’est toujours souvenu de cette affaire. Né à El Bayadh en 1917, Abdelkader Bessaïh, militant de la première heure, a été emprisonné en 1946 avec interdiction de tout séjour dans sa ville natale. C’est ainsi qu’il a décidé de s’installer à Alger où il n’a pas tardé à nouer des contacts avec les membres de l’Organisation secrète (OS) où il a connu feu Hocine Aït Ahmed. Il a été détenu une deuxième fois au lendemain du déclenchement de la guerre de Libération nationale et forcé à l’exil après sa remise en liberté. Installé à Rabat, Abdelkader Bessaïh a continué la lutte au sein des réseaux du FLN au Maroc et n’est revenu à Alger qu’à l’indépendance de l’Algérie. Ses proches le décrivent comme quelqu’un de humble et de discret. Après son retour à la capitale, il choisit de se retirer définitivement de la vie politique et s’est consacré à ses activités industrielles, un choix que n’avait pas pris son petit frère et ancien ministre, Boualem Bessaïh, décédé lui aussi le 28 juillet dernier. El Bayadh gardera longtemps son nom et son image de patriote. C’est lui qui a initié la première école «badissienne» du sud-ouest. On raconte aussi qu’à titre gracieux, il avait légué nombre de ses biens immobiliers aux personnes âgées à El Bayadh. Abdelkader Bessaïh a tiré sa révérence il y a sept jours. Il a été inhumé au lendemain de sa mort au cimetière de Sidi Yahia à Alger.
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