Le climat d’émeute à gagné, hier, la ville d’In Guezzam, à 400 km à l’extrême sud de Tamanrasset, à la suite du décès d’un habitant, tué, vendredi dans la matinée, par des éléments du détachement de l’ANP déployé non loin du poste-frontière situé à moins de 15 km de la ville. Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés, peu après 9h, devant le siège de la wilaya déléguée en signe de solidarité avec la famille de la victime, dénonçant «l’exaction et les bavures militaires enregistrées dans la région. Le dernier meurtre n’est que la goutte qui a fait déborder le vase, puisque la victime, Soltane Tamri, qui se trouvait à bord d’une Toyota F60 en compagnie de son fils âgé d’à peine 5 ans, a été prise pour cible alors qu’elle s’apprêtait à quitter le territoire algérien à destination du Niger dans le cadre d’une visite familiale. Soltane ne transportait ni carburant ni armes hormis quelques provisions et vivres», affirme Cherif E., activiste politique de la région, qui exige l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cet incident. L’artère principale de la ville a été barricadée à l’aide de pierres, de pneus enflammés et autres objets hétéroclites. Les protestataires, qui en ont vraisemblablement assez de ces agissements, ont également appelé les commerçants à baisser rideau pour se joindre à leur mouvement qui s’est vite transformé en désobéissance civile, affirme notre source, en faisant savoir qu’une réunion avec les notables d’In Guezzam a eu lieu dans la nuit de vendredi à hier pour essayer de faire entendre raison et contenir la colère des habitants. Peine perdue. «Ces citoyens sont plus que jamais déterminés à faire entendre leurs voix pour dénoncer cette énième bavure. Ce qui est encore plus grave dans cette histoire, c’est que la victime a été abandonnée sur place et ce sont des habitants qui ont mobilisé leurs propre moyens pour la transporter à l’hôpital d’In Guezzam où elle a succombé à ses blessures. Nul besoin de parler de l’état psychologique et psychique de son fils, qui a assisté, impuissant, à cette scène d’horreur», ajoute encore Cherif. Pour éviter que les choses prennent une autre tournure, les éléments de la brigade antiémeute déployés à cet effet scrutaient de loin et gardaient l’œil sur les établissements et institutions publics afin de parer à d’éventuels dérapages.
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