mercredi 19 octobre 2016

Les inquiétudes de la classe politique

L’explosion que tout le monde redoute, notamment les partis de l’opposition, est-elle un sérieux risque ou juste une vue de l’esprit ? Il faut le dire, la chute brutale des prix du pétrole et ses lourdes conséquences sur l’économie nationale inquiètent au plus haut point. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, ne cesse de prévenir sur les incidences de la politique du gouvernement en considérant que «la politique d’austérité est meurtrière». Pour elle, «ceux qui décident ne savent pas qu’ils réunissent les conditions pour que la majorité du peuple se soulève». La pasionaria du PT craint une explosion sociale qui risque de se produire. Au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), les responsables nourrissent les mêmes inquiétudes. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion du dernier conseil national, le parti indiquait que «l’érosion continue du pouvoir d’achat de larges couches de la population — sous l’effet conjugué d’une dévaluation du dinar, de l’augmentation des prix de la plupart des produits et des services et de la stagnation des salaires — est annonciatrice de graves troubles sociaux». Pour le RCD, «l’austérité organisée autour des investissements structurants dans la loi de finances 2016, reconduite avec plus de rigueur dans le projet de LF 2017, ne peut que faire le lit d’une révolte aux conséquences incalculables». «Notre pays se trouve dans une situation périlleuse du fait des déviations enregistrées, la propagation de la corruption, le népotisme, le crime, le chômage, l’injustice, les atteintes aux acquis sociaux, la marginalisation, le bradage continu des richesses», estime le Front des forces socialistes (FSS) dans une déclaration faite récemment par son premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa. Le président de Talaie El Houriat, Ali Benflis, parle lui d’«une impasse politique dont il importe de sortir la nation, d’une crise économique d’une exceptionnelle acuité qu’il faut savoir surmonter et des prémices d’une déstabilisation sociale qu’il importe de réussir à conjurer». L’Instance de concertation de suivi de l’opposition (Icso) fait le même diagnostic et décrit «une situation d’effondrement et de faillite de l’économie nationale qui a exacerbé la tension sociale en raison de la dégradation du pouvoir d’achat et de la non-tenue par le pouvoir de ses promesses de réaliser un développement global et la fin de l’Etat social». Elle a affirmé que «le large fossé qui existe entre les citoyens et les institutions de l’Etat détruit l’esprit de citoyenneté et amplifie la fracture nationale avec l’apparition de facteurs de démantèlement du tissu de la nation, porteurs de risque d’effondrement des institutions de l’Etat».

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