dimanche 2 octobre 2016

Plus de 500 000 élèves de terminale exclus

Les parents des élèves de terminale, ayant échoué à la dernière session du baccalauréat, dénoncent l’opacité dans laquelle sont confectionnées les listes des élèves admis à refaire l’année scolaire. Près de 500 000 élèves sont exclus de leurs établissements, dont une grande partie n’a jamais refait une année scolaire, dénonce Khaled Ahmed, président de l’Association nationale des parents d’élèves, déplorant par la même occasion la négligence des responsables locaux concernant ce problème de taille «qui pousse la moitié des effectifs de ce palier à la déperdition avec tous les risques qui en découlent». Pourtant, argumente Khaled Ahmed, les textes législatifs, dont deux circulaires ministérielles, ordonnent aux chefs d’établissement du moyen et du secondaire d’offrir une chance de redoublement une fois par palier. Les circulaires n°49 datée de 2015 et celle portant le n°308 du 14 septembre 2014 offrent clairement la possibilité aux élèves d’avoir une chance de redoubler l’année une fois par palier. Les textes imposent aux directeurs des établissements d’organiser des sessions extraordinaires du conseil de classe pour la confection des listes des élèves ayant échoué au baccalauréat à garder scolarisé pour l’année suivante. Le ministère a ordonné aussi la mise en place de classes spéciales pour garder le maximum d’élèves en terminale et l’affichage de ces listes. Or, souligne Khaled Ahmed, pratiquement aucune de ces consignes n’est respectée au niveau des établissements. «Le décalage est énorme entre le discours de la ministre et le fonctionnement au niveau des lycées.» La tutelle, souligne Khaled Ahmed, consacre beaucoup d’ateliers au phénomène de la déperdition et de l’échec scolaires et tente de trouver des solutions, même si des réserves peuvent être émises sur leur pertinence. Au niveau local, soutient notre interlocuteur, c’est une autre réalité. La liste des redoublants est élaborée presque en catimini. Elle n’obéit à aucune logique et ne répond à aucun critère d’âge ou de moyenne. Les plus chanceux des élèves se voient orientés par leurs parents vers les établissements privés. Les autres assistent, impuissants, au phénomène d’échange de listes inter-établissements. «Ces listes obéissent dans la plupart des cas à une logique d’intérêts partagés entre les responsables des établissements», accuse Khaled Ahmed, qui dénonce le recours de certains chefs d’établissement au placement des redoublants, voire des triplants dans leur établissement «moyennant des contreparties». Souvent, expliquent encore les membres de l’Association des parents d’élèves, des directeurs d’établissement refusent de reprendre ces élèves pour ne pas prendre le risque d’affaiblir le taux de réussite à la session suivante du baccalauréat. La reprise ou l’exclusion de l’élève reste donc, pour cette association, tributaire de la bonne conscience du chef d’établissement. L’Association des parents d’élèves revendique une enquête du ministère de l’Education nationale sur cette question qui risque de pénaliser un demi-million d’élèves.  

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