jeudi 1 octobre 2015

Douche froide pour les souscripteurs

La seconde tranche devait être de l’ordre de 500 000 DA, comme cela a été le cas lors du premier versement. La deuxième tranche que les quelque 49 000 souscripteurs au programme Logement public promotionnel (LPP) devront payer s’élèvera à un million de dinars. «Nous allons mettre en ligne dès le mois d’octobre, à une date qu’il reste à préciser, notre nouveau site web, via lequel les acquéreurs pourront choisir le site de leur logement. Nous demanderons aux souscripteurs ayant payé la première tranche de confirmer certaines informations avant de leur attribuer des mots de passe et des numéros d’identification. Par la suite, des ordres de versement pour la deuxième tranche seront délivrés aux futurs bénéficiaires. Celle-ci s’élève à un million de dinars», a annoncé Mohamed Belhadi, PDG de l’Entreprise national de promotion immobilière (ENPI), hier, sur les ondes de la Chaîne 3. Cette tranche devait pourtant être de l’ordre de 500 000 DA, comme cela a été le cas lors du premier versement. «C’est une opération commerciale et l’effort de l’Etat s’est déjà manifesté dans le prix du terrain, qui n’est pas cédé à son véritable prix. C’est donc tranché. Et un million de dinars, qu’est-ce que cela représente face au prix total du logement ?», a-t-il argué. Ce qui n’a pas manqué d’en étonner plus d’un, et les réactions des souscripteurs ne se sont pas faites attendre. Sur le site web du Collectif des souscripteurs LPP (CSLPP) ou encore sur sa page facebook, les commentaires sont tous à la colère et à la déception. «Nous sommes choqués par cette déclaration», affirme ainsi tout de go Fayçal Seraï, chargé de la communication au CSLPP. «Lorsque nous avons effectué le versement de la première tranche, en février 2014, on nous avait assuré que la deuxième tranche serait du même montant, soit 500 000 DA», explique-t-il. «De même, le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a, dans sa dernière déclaration à ce sujet, évoqué une deuxième tranche de 500 000 DA. Cela date du 20 mai 2015», rappelle M. Seraï, qui s’interroge sur «ce qui est arrivé pour que, subitement, les discours changent ainsi du tout au tout». Satisfaire la demande D’autant plus que M. Belhadi a martelé, durant son passage radiophonique, que ce programme ne pouvait pas être touché par la situation économique que traverse actuellement le pays. Et à quelques jours de cette échéance, les acheteurs potentiels ne savent plus à quel saint se vouer et comment réunir une telle somme en si peu de temps. «La rue et les pneus» «Les diverses réactions des souscripteurs sont claires : ils sont en colère et refusent totalement qu’on les mette ainsi devant le fait accompli. Ils évoquent clairement un désistement massif, un boycott de ces différentes opérations, ou encore le recours à la protestation», relate le membre du CSLPP. «Depuis le lancement de cette opération, nous allons de surprise en surprise, de déconvenue en déconvenue. Tout a été fait dans le ‘bricolage’ et l’improvisation la plus totale», estime-t-il. Car ce n’est pas l’unique grief nourri par les acquéreurs LPP. «Nous sommes aussi très étonnés par l’augmentation soudaine du prix du mètre carré. En quelques semaines, les tarifs sont passés de 80 000 DA le mètre carré à 95 000. Même si l’on inclut divers paramètres dont l’augmentation du prix des matériaux ou autre dévaluation du dinar, une réévaluation de 15 000 DA est tout même excessive», s’indigne le CSLPP. L’une des autres failles dans cette opération, selon le CSLPP, est le critère retenu pour la sélection d’accès aux sites choisis. «Premier inscrit, premier servi. Le critère le plus logique dans l’attribution des choix de site est la date du versement», a ainsi annoncé M. Belhadi. Ce qui n’a rien de «logique», selon M. Seraï. «Satisfaire les demandes selon la chronologie de paiement est une injustice, car de nombreux souscripteurs qui se sont inscrits à ce programme en premier n’ont, par exemple, reçu leur ordre de versement qu’en retard à cause des délais de la poste. Il serait préférable, selon nous, de prendre en compte la date d’inscription comme référent», suggère le CSLPP. En attendant d’y voir plus clair, les souscripteurs tentent de réfléchir à la conduite à adopter. «Le comité du collectif compte se réunir afin de décider des actions idoines à mener», annonce M. Seraï, qui espère ainsi pouvoir contenir les membres qui appellent à «sortir dans la rue et brûler des pneus».  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire