Pour l’opposition, le premier congrès était vital : il fallait briser toutes les cloisons qui empêchaient le rapprochement entre les uns et les autres. Les forces de l’opposition prévoient de tenir, avant la fin de l’année en cours, un second sommet après celui de Mazafran. Un acte II de la conférence de Zéralda organisée le 10 juin 2014. Pourquoi un second round ? L’opposition veut-elle donner un nouveau souffle à un mouvement qui, il faut le dire, s’est essoufflé ces derniers mois ? L’opposition, qui occupait le terrain de la protestation en 2014, l’a déserté en cette conjoncture difficile. Pourquoi cet effacement ? Et quel est l’objectif d’un deuxième congrès ? L’opposition, même si elle reconnaît un certain relâchement et un recul de son rendement sur le terrain, estime que cela entre dans une stratégie de restructuration et une meilleure organisation. Pour les partis et personnalités politiques formant la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CTLD), l’opposition n’a pas abandonné le projet de construction d’un pôle fort ; bien au contraire, il est plus que jamais à l’ordre du jour et l’organisation d’un deuxième congrès vise à mettre en place les «instruments d’organisation» pour être efficace et pouvoir peser sur l’échiquier politique. Aujourd’hui, l’opposition ressent le besoin d’élargir sa base en intégrant d’autres acteurs en relation avec la société. «Beaucoup de partis politiques acquis à l’option de transition ont émis le souhait de rejoindre l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO), d’où la nécessité d’aller vers un deuxième congrès afin d’assainir de manière définitive le volet organisationnel», expliquent les animateurs de cette action. Il est, selon eux, indispensable d’affiner les outils organisationnels pour une meilleure rentabilité. «On ne peut pas, dans une assemblée composée de 30 ou 40 partis politiques, continuer à fonctionner sans aucune règle ni charte régissant le bon fonctionnement de cette assemblée», affirme Soufiane Djilali, président de Jil Jadid et membre de l’ISCO. L’opposition veut profiter du vide politique actuel au sommet de l’Etat pour faire des propositions et apporter une nouvelle vision pour le règlement de la crise que traverse notre pays. L’ISCO invite d’ailleurs toutes les élites — qu’elles soient estudiantines, sociales, syndicales, politiques, économiques — à participer et à s’impliquer dans l’initiative de transition démocratique pour activer l’ensemble du programme de sensibilisation politique. Pour l’opposition, le premier congrès était vital. Il fallait briser toutes les cloisons qui empêchaient le rapprochement entre les uns et les autres. «Au lancement de notre initiative, chaque courant était enfermé dans son coin, il n’y avait pas de passerelle entre les partis et cela arrangeait bien évidemment le pouvoir. Le premier congrès a permis de dépasser cela et de briser les chaînes, de débattre et discuter de toutes les questions d’actualité et de prendre une position d’un commun accord. Ceci est un acquis», expliquent les membres de l’ISCO, qui décident donc de passer à la seconde étape qui sera précédée d’une rencontre où il s’agira d’étudier des feuilles de route, dont celle «politique», à l’effet de «dynamiser et réactiver le rôle de l’opposition et organiser son action et sa participation au débat politique et à la protection des libertés. Pour ce qui est des actions de terrain, l’opposition ne veut pas instrumentaliser la rue car le pouvoir peut utiliser cette carte en sa faveur en retournant la rue contre l’opposition et la discréditer». «Globalement, les citoyens ont démissionné de l’action politique. De plus, la pression sociale est telle qu’il y a une ébullition, une effervescence dans la société, mais tant qu’elle ne maîtrise pas la rue, elle n’appellera pas, comme le souhaite le pouvoir, les Algériens à sortir dans la rue», avertit le leader de Jil Jadid.
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