mardi 27 octobre 2015

Neuf accords signés et dix en attente

Un accord sur la mobilité des jeunes actifs, une convention de coopération pour la protection de la propriété industrielle, sept protocoles d’accord signés dans différents secteurs économiques et une dizaine de nouveaux projets en attente de signature. C’est le bilan de la 3e session du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa), tenue hier au Quai d’Orsay, à Paris. Rien ne semble donc perturber la lune de miel économique et politique entre Alger et Paris. «Les relations générales entre la France et l’Algérie sont excellentes. Elles n’ont jamais été meilleures», selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. «Nous voulons une relation absolument sans nuage et nous y travaillons», rétorque Ramtane Lamamra, chef de la diplomatie algérienne, lors de la conférence de presse clôturant le Comefa. A deux questions d’El Watan sur l’affaire Hamid Grine et le cafouillage de début octobre autour d’une supposée présence de soldats français sur le sol algérien dans le cadre de l’opération Barkhane, M. Fabius a indiqué qu’«il s’agit d’une erreur immédiatement rectifiée pour le deuxième cas, et pour le premier cas, il s’agit d’un incident regrettable pour lequel la France a présenté ses excuses». Et M. Lamamra de préciser sur ce sujet que «l’incident à l’aéroport d’Orly pouvait arriver aussi à des personnes qui ne sont pas internationalement protégées». Et d’ajouter : «Dans ce sens, il était important pour nous que nous en saisissions. Laurent Fabius vient de réitérer les excuses du gouvernement français. Mais au-delà, nous devons faire en sorte que ce genre d’incidents ne se reproduise plus, que cela concerne les ministres, les diplomates ou les simples citoyens.» Sur le plan économique, notre ministre des Affaires étrangères s’est dit «satisfait» du bilan de la 3e session du Comefa. «La moisson d’accords atteste que le potentiel de notre partenariat d’exception est considérable. Nous allons systématiquement de l’avant pour le doter de moyens lui permettant de se réaliser. La satisfaction vient également du fait que nous parlons plutôt de projets concrets que de difficultés ou de contentieux», s’est-il réjoui. Son département a d’ailleurs signé avec le MAE français un accord de «mobilité des jeunes actifs» entre les deux pays. Désormais, des facilitations administratives permettront à des jeunes diplômés algériens de postuler pour des postes d’emploi et des stages dans des entreprises françaises ou algériennes installées en France. Les jeunes diplômés français bénéficieront à leur tour de la réciprocité de cet accord. Présents au point de presse, Abdessalem Bouchouareb et Emmanuel Macron, premiers responsables du secteur économique en Algérie et en France, ont insisté sur le caractère «concret du partenariat d’exception». Le ministre français de l’Economie a indiqué que les responsables des deux pays, concernés par les différents projets de partenariat en cours, règlent plus facilement «les questions pratico-pratiques et concrètes», comme le problème du foncier par exemple. «D’ici le mois de février 2016, nous finaliserons une dizaine d’accords complémentaires», a-t-il précisé. Le ministre le plus libéral du gouvernement socialiste français salue «le remarquable travail de modernisation et d’ouverture de l’économie entrepris par le gouvernement algérien». De son côté, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a évoqué une transformation stratégique dans le partenariat algéro-français : «Nous avons fait un saut qualitatif dans nos relations économiques. Nous sortons d’une relation commerciale et nous rentrons dans une relation de coopération industrielle.» Voulant argumenter son propos, il explique que «tous les accords signés concernent des projets structurants et concrets… nous sommes bien dans l’économie réelle et de coproduction». M. Bouchouareb a annoncé, par ailleurs, qu’un partenariat avec Sanofi permettra bientôt à l’Algérie de produire localement 80% des médicaments consommés par sa population. Dans le secteur automobile, il confirme l’avancement d’un projet important de Peugeot pour produire trois véhicules, dont un modèle Citroën, dans notre pays. A en croire le ministre, les accords d’hier vont renforcer notre sidérurgie et booster considérablement les productions de phosphate et de ciment.                                                               

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