samedi 1 octobre 2016

L’Opep face au défi du respect des quotas de production

Après avoir réussi à surmonter les divergences entre certains de ses membres, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) va devoir faire preuve d’ingéniosité pour mettre en application la décision d’Alger. Mercredi soir, les 14 pays membres de l’OPEP se sont engagés à stabiliser leur production entre 32,5 et 33 millions de barils par jour, contre 33,47 mbj en août. S’il est vrai que l’initiative de l’OPEP est en elle-même un développement important tant pour le marché que pour le groupe des 14, tout reste cependant à faire pour fixer les quotas de production à chacun des pays membres. C’est-à-dire que l’avenir de l’accord d’Alger se jouera à Vienne (Autriche), à l’occasion de la prochaine réunion de l’Opep, prévue le 30 novembre. Dans une première tentative d’outrepasser les limites de l’accord d’Alger, les pays de l’Organisation  ont trouvé un terrain d’entente pour réfléchir à un mécanisme de suivi de la décision prise mercredi. Le mécanisme annoncé prendra la forme d’un comité chargé de fixer les quotas de production à chacun des membres de l’OPEP et veiller, en aval, au respect de l’accord. Une fois constitué, ce comité aura pour objectif de négocier une baisse avec chacun des pays membres, excepté la Libye, le Nigeria et l’Iran. L’enjeu d’après consiste à désamorcer la grande inconnue de la production informelle. Car, qu’on le veuille ou pas, l’équilibre du marché passe, d’abord, par une vérité des chiffres quant à la production réelle de tous les producteurs Opep. Et, ensuite, par l’application stricte de l’accord pour que ce dernier puisse avoir un impact sur l’équilibre du marché où l’offre est surabondante par rapport à la demande. La première bonne nouvelle de l’accord consistait à voir les cours reprendre de la vigueur, franchissant hier le seuil psychologique des 50 dollars. La seconde bonne nouvelle était de voir certains membres de l’OPEP reprendre langue après plusieurs mois de froid et de rupture des relations. L’accord était historique oui, mais tout n’est pas encore joué pour une application à la lettre des termes du consensus. Les décisions concrètes sur les objectifs de production de chacun de ses membres doivent encore être déterminées lors du sommet semestriel de l’OPEP, qui produit environ 40% du brut mondial. La Russie pourrait être amenée à contribuer à la stabilité du marché. L’on annonce d’ores et déjà des conciliabules entre Russes et membres de l’OPEP, en octobre et en novembre. L’attitude de la Russie sera déterminante pour l’évolution des prix, tant il s’agit de l’un des principaux exportateurs mondiaux de brut, qui ne fait pas partie de l’OPEP, mais qui a déjà dit qu’il était pour un gel de la production. En somme, l’OPEP fait face désormais à un double défi après avoir soutenu l’impératif d’une baisse de la production : répartir l’objectif déclaré de production entre 32,5 et 33 millions de barils par jour en des quotas nationaux lors de sa réunion ordinaire de novembre, le faire respecter et négocier une contribution de la Russie pour parvenir à stabiliser le marché et les prix. Une chose est sûre, il y a urgence à sortir de l’euphorie qu’a suscitée l’accord d’Alger et se mettre au travail. Les défis futurs auxquels sont confrontés les producteurs ne sont guère des moindres.  

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