Dans le nouveau baromètre de Reporters sans frontières (RSF), l’Algérie est encore une fois «mal classée». Selon le classement rendu public par l’organisation non gouvernementale, notre pays est logé à la 136e place sur les 180 nations concernées par le document. D’après les explications données par RSF, «les autorités continuent à verrouiller le paysage médiatique à travers l’étranglement financier des médias. Sous pressions économique et judiciaire, journalistes et médias peinent à remplir leur mission». «Au cours de l’année 2017, des policiers ont arrêté le blogueur Merzoug Touati à Béjaïa, en Kabylie, après avoir interviewé un diplomate étranger. Le journaliste Saïd Chitour a été arrêté en juin par la police sur des soupçons d’espionnage et de vente de documents classés secrets à des diplomates étrangers. L’affaire a été renvoyée devant une juridiction pénale en novembre», indique le document. Plus loin, l’ONG souligne qu’«en Algérie, les lignes rouges sont nombreuses et le simple fait d’évoquer des sujets tels que la corruption ou la santé du Président peut valoir aux journalistes leur lot de menaces, de cyberharcèlement et d’interpellations». Pourtant, aucun journaliste ayant écrit sur l’état de santé du chef de l’Etat n’a été arrêté en 2017. Plus que cela, le sujet est abordé par les médias dans la limite du respect dû à un homme malade. Le document ajoute qu’en Algérie, «les journalistes continuent d’être condamnés à des peines de prison ferme». Des cas qui ne se sont pourtant pas produits en 2017 concernant les journalistes. Cela pose la question sur les critères d’élaboration de ces classements. Ce qui est bizarre, c’est que l’Algérie est classée derrière le Maroc, un pays où la presse est réduite, ces dernières années, à sa plus simple expression. Des journalistes sont pourchassés, même si des professionnels des médias continuent d’accomplir leur mission avec courage. «En Afrique du Nord, des cadres législatifs restrictifs, des entraves à l’exercice du journalisme sur le terrain, en particulier lors des manifestations, et les nombreux sujets tabous sont autant de contraintes qui empêchent les journalistes de remplir pleinement leur rôle et d’assurer une information indépendante, plurielle et libre», note RSF. En Afrique du Nord, la Mauritanie, 72e, et la Tunisie, 97e, sont les mieux classées. En Afrique, des pays comme l’Afrique du Sud (28e) suivie du Cap-Vert sont les champions en la matière. Dans le monde, la Norvège, la Suède et les Pays-Bas sont dans le peloton de tête des pays qui respectent la liberté de la presse. Durant l’année écoulée, 13 journalistes ont été tués dans le monde, 4 journalistes citoyens ont également été assassinés et 2 autres collaborateurs ont laissé leur vie. 177 professionnels ont été emprisonnés.
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