Forum Santé et Pharma, une nouvelle tribune de réflexion et de débats sur les questions de santé, de la pharmacie, des affaires sociales et de l’économie de santé animée par le journaliste Ahmed Lahri, a consacré, jeudi dernier, sa première thématique sur le thème «En attendant la nouvelle loi sanitaire, quelle réglementation pharmaceutique ?» et a vu la participation de nombreux acteurs du secteur de la pharmacie. Soumis à examen au niveau du gouvernement conseil, l’avant-projet de loi de la santé demeure le texte le plus attendu par les professionnels du secteur et les patients. Le volet pharmaceutique occupe pour la première fois une place importante dans cette dernière mouture. Le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, a fait référence à toutes les avancées consacrées par ce texte tout en précisant que celles-ci émanent des propositions faites par le comité représentant le secteur pharma. Toutes nos propositions ont été retenues. Sur 94 amendements, 64 ont été acceptés. Ce qui n’est pas insignifiant. Les dispositions sont donc axées entre autres sur l’élargissement de la définition du médicament au vu des nouvelles molécules issues de la biothec, la réhabilitation du statut du pharmacien hospitalier, le renforcement de l’inspection, la biologie médicale, la lutte contre l’informel et l’exercice illégal de la pharmacie et de la médecine, et le renforcement des dispositions réglementaires concernant le statut de l’établissement pharmaceutique. Désormais, il doit être exploitant et/ou détenteur de la décision d’enregistrement du médicament en Algérie. Ce qui impose la responsabilité pharmaceutique. Il y a aussi la création de l’Agence du médicament qui sera le socle incontournable dans toute la gestion des questions pharma. Face à toutes ces nouvelles dispositions réglementaires en attente d’être adoptées, l’accès au médicament est confronté à une conjoncture particulière. Ce qui explique d’ailleurs l’inquiétude des opérateurs de la pharmacie «face aux constats, aux projections des prochaines années et l’impact que cela pourrait avoir sur notre pays», explique d’emblée le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), le Dr Abdelouahed Kerrar, à travers sa communication «L’accès aux médicaments à l’ombre de la crise économique». Faisant la comparaison entre les chiffres avancés par le CNIS et l’IMS ces deux dernières années (2014 et 2015) sur le marché du médicament en Algérie, le Dr Kerrar n’a pas manqué de relever des incohérences dans l’interprétation de ces chiffres, notamment par le CNIS. «La valeur du dollar de 2014 n’est pas la même en 2015 où le dollars s’est renforcé», a-t-il indiqué. Pour le président de l’UNOP, la situation est dans le spectre du négatif sachant que la croissance du marché connaît une forte baisse. Plusieurs indicateurs socioéconomiques montrent que la consommation du médicament connaît et connaîtra une forte augmentation et ce n’est pas en diminuant des prix des médicaments indéfiniment que nous pourrons assurer l’accès aux médicaments aux Algériens. «La solution est dans l’encouragement et la promotion de la production nationale et une croissance rapide. Offrir un environnement favorable à un investissement durable tout en diversifiant les gammes de produits. Sans cela, la facture à l’importation atteindra des seuils ahurissants», a-t-il souligné, tout en citant toutes les entraves administratives et bureaucratiques auxquelles font face aujourd’hui les opérateurs de la pharmacie pas uniquement au niveau du ministère de la Santé, en l’occurrence l’inadéquation dans le système des prix, la défaillance dans la responsabilité pharmaceutique, le manque de statistiques, etc. Le président de l’UNOP appelle à mettre en place une politique nationale et préparer le chemin de l’export.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire