Après six longues années d’instruction, de commissions rogatoires vers plusieurs pays, l’affaire Sonatrach liée à des faits de corruption dans lesquels sont impliqués le PDG, Mohamed Meziane, et son top-management, a fini par être scindée en deux dossiers, Sonatrach 1, dont le procès a marqué l’année 2016, et Sonatrach 2, pour lequel neuf personnalités, dont l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, son épouse, ses deux enfants, Réda Hamech, homme de confiance de l’ex-ministre, ancien directeur de cabinet du PDG de Sonatrach, ainsi que son épouse, Farid Bedjaoui, conseiller financier de Chakib Khelil, un ancien cadre dirigeant de la compagnie, son épouse et ses deux enfants ont fait l’objet des mandats d’arrêt internationaux. Si Sonatrach 2 a été renvoyée aux calendes grecques depuis que Chakib Khelil s’est assuré un retour au pays avec la garantie d’une immunité judiciaire, Sonatrach 1 a été enrôlée par le tribunal criminel d’Alger et le procès s’est ouvert le 27 décembre 2015 et a pris fin plus d’un mois après, le 2 février 2016, avec un verdict des plus surprenants. Au box des accusés, seize personnes, Mohamed Meziane, ancien PDG de Sonatrach, ses deux enfants Réda et Fawzi, ainsi que des cadres dirigeants, Belkacem Boumediene (vice-président, en détention), Mohamed Chawki Rahal (vice-président), Benamar Zenasni (vice-président, en détention), Mouloud Aït El Hocine, Mustapha Aïssani, Mustapha Cheikh, Mohamed Sanhadji, Abdelwahab Abdelaziz, Yahia Messaoud, mais aussi Nouria Meliani (directrice du bureau d’études privé CAD), Meghaoui El Hachemi (ancien PDG du CPA, conseiller à Contel Funkwerk, en détention), son fils Lyazid (en détention) et Al Smaïl Mohamed Réda (patron de Contel Algérie et Contel Funkwerk, en détention). Quatre sociétés, Contel Algérie et Contel Funwerk ainsi que Saipem Algérie et CAD étaient aussi sur la liste des accusés en tant que personnes morales. Tous devaient répondre de plusieurs chefs d’accusation allant de l’«association de malfaiteurs» jusqu’aux délits de «passation de contrat avec une société publique dans le but d’augmenter les prix», «trafic d’influence» et «dilapidation de deniers publics» en passant par «blanchiment d’argent», «corruption», «abus d’autorité», «détournement de deniers publics», «conflit d’intérêt», etc. Durant toutes les auditions, l’ombre de Chakib Khelil et de Réda Hamech n’ont pas quitté l’audience. Le 2 février 2016, le tribunal prononce des peines légères à l’encontre des mis en cause. Ainsi, l’ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane écope de cinq ans de prison avec sursis et à une amende de 2 millions de dinars, ses deux fils Mohamed Réda Meziane, conseiller de Saipem Contracting Algérie et Bachir Fawzi Meziane, actionnaire de Contel Algérie, sont condamnés respectivement à six ans de prison ferme et 2 millions de dinars d’amende et à cinq ans de prison ferme et 1 million de dinars d’amende. Mohamed Réda Djaafar al Smaïl, patron de Contel-Algérie et du holding algéro-allemand Contel Funkwerk, a été condamné quant à lui à une peine de six ans de prison assortie d’une amende de 2 millions de dinars, tandis que Belkacem Boumediene a écopé de cinq ans de prison ferme et 500 000 dinars d’amende. La société allemande Funkwerk Plettac s’est vu condamner à une amende de 5 millions de dinars contre 4 millions pour Contel Algérie, le groupe algéro-allemand Contel-Funkwerk et le groupe italien Saipem Contracting Algeria. Le tribunal a également décidé de plusieurs acquittements et des peines de 18 mois avec sursis. Pour beaucoup d’observateurs, c’est la montagne qui accouche d’une souris.
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