Il aura beau être rassurant, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui s’exprimait mercredi à la télévision publique, risque de ne pas convaincre grand monde. Dès dimanche prochain, les premières conséquences de la loi de finances 2017 commenceront à se faire sentir. Les premiers touchés seront les quelques millions d’automobilistes qui devront payer plus cher leur carburant. La hausse de la taxe sur les produits pétroliers, déjà entamée en 2016, se poursuivra. Les prix TTC à la pompe, tels que fixés par l’Autorité de régulation des hydrocarbures, seront ainsi de 32,69 DA/litre pour l’essence normale, 35,72 DA/litre pour le super, 35,33 DA/litre pour l’essence sans plomb, 20,42 DA/litre pour le gasoil et 9 DA pour le GPL-carburant, qui reste inchangé. Le Premier ministre a qualifié cette hausse des prix de «légère», préférant y voir l’impact positif attendu en matière de baisse de la consommation de carburants. Il a également souligné que les prix du diesel n’ont pas été augmentés afin de ne pas impacter les tarifs des transports et des produits agricoles, alors qu’une comparaison entre les prix de 2016 et 2017 laissent apparaître une hausse de 1,66 DA/litre pour le gasoil. En tout état de cause, ce ne sera pas la seule hausse que les consommateurs et les ménages algériens devront affronter en 2017. L’augmentation de la TVA de deux points, de 17% à 19%, induira une augmentation quasi générale des prix, à l’exception des produits de base, a assuré M. Sellal. Des assurances qui ont peu d’effet. Beaucoup de commerçants ont déjà anticipé les implications de la loi de finances 2017 pour augmenter leurs prix des mois avant la fin de l’année, si bien que le taux d’inflation dépassait les 6% en novembre. Et ce ne sera pas tout. Au-delà de leur caractère opportun, l’élargissement du champ d’application de la taxe intérieure de consommation (TIC) à certains produits de luxe et l’application d’une taxe d’efficacité énergétique sur les produits dont la consommation dépasse les normes d’efficacité énergétique induiront forcément une hausse des prix. Ce sera notamment le cas pour les équipements ménagers et les produits hi-tech. La vente d’immeubles, la location de biens immobiliers et même l’acquisition de documents officiels comme la carte nationale et le passeport seront plus chers. A ne regarder que la loi de finances, l’année 2017 s’annonce difficile, surtout si on prend en considération les difficultés qu’aura le gouvernement à financer son budget. Le conseiller à la Présidence, Ahmed Ouyahia, a déjà laissé planer le risque d’une incapacité à payer les fonctionnaires. Difficile, dans ce cadre, de croire sur parole le Premier ministre quand il déclare que l’année 2017 «ne connaîtra aucun problème et que la situation socioéconomique restera normale.»
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