L’implication des femmes dans une nouvelle dynamique politique, la valorisation de leur participation dans le processus électoral et le renforcement de leurs capacités à travers des formations destinées aux candidates aux prochaines législatives, sont, entre autres, les objectifs de la Coordination nationale des femmes démocrates du RCD qui a organisé, avant-hier soir, une rencontre à la bibliothèque principale de la ville de Tamanrasset pour élargir sa base militante. Tout en félicitant la femme de l’Ahaggar pour sa participation, Rania Malak, membre de l’exécutif national chargée des élections des femmes démocrates RCD, a tenu à souligner que cette adhésion révèle l’engagement de la femme du Sud et dénote de l’intérêt qu’elle porte à la formation et au débat autour des questions économiques et politiques, et surtout la condition de la femme en Algérie. Plus loin, l’oratrice estime que «dans un pays où l’Etat demeure un instrument approprié pour l’enrichissement personnel et où ceux qui sont passés au pouvoir se servent des ressources publiques pour satisfaire leurs intérêts, le processus électoral demeure un exercice inutile pour la démocratie et devrait être suspendu et mieux repensé». Au RCD, poursuit-elle, les militantes ont toujours débattu de la condition de la femme algérienne tant sur les plans juridique que politique et socioéconomique. Pour le RCD, les militantes ont tout le temps lutté pour la parité politique comme réponse à l’absence de volonté du système en place. «Le pouvoir actuel a, à la faveur de la loi sur la représentation féminine de novembre 2012 avec ce taux du 30%, fait de la femme un élément de remplissage. Pour preuve, le gouvernement n’est pas tenu par cette loi». Selon Mme Malak, le quota consenti aux femmes lors des dernières élections aura constitué «un leurre et une avancée en trompe-l’œil. Car aucune femme n’a été autorisée à prendre la tête d’une APW en Algérie». Dans les APC, l’on dénombre trois femmes maires seulement dans les 1541 communes du pays. A l’Assemblée nationale, 145 femmes ont été élues, soit un taux de près de 31,4%, contre 31 sièges seulement. Chafeaa Amiri, membre de l’exécutif national chargée de la formation, a, de son côté, fait état de plus de 600 femmes, militantes et sympathisantes, regroupées autour de cette nouvelle formation dans le cadre de la consolidation des principes du RCD et de l’âme du rassemblement. 50 militantes ont été élues démocratiquement membres du conseil national des femmes démocrates RCD, dont celles de la wilaya de Tamanrasset. Pour sa part, Djema Zineb, coordinatrice nationale des FD-RCD, est revenue sur la levée sélective et partielle des réserves sur la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ratifiée par l’Algérie en janvier 1996, pour illustrer parfaitement «l’utilisation de la question de l’émancipation de la femme pour l’obtention de cautions démocratiques vis-à-vis de l’étranger et pour des considérations internes s’agissant des concessions faites aux lobbies les plus rétrogrades». L’intervenante a dénoncé avec la plus grande vigueur une telle politique et estimé que «la citoyenneté de l’Algérienne ne peut être un objet de négociations».
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