Annoncée comme une révolution démocratique, elle ne fut qu’un replâtrage servant à verrouiller davantage le jeu politique et à rétrécir l’espace des libertés et de la démocratie. Le Parlement avec ses deux chambres a adopté cette année la «nouvelle» Constitution qui, même si elle revient sur la limitation des mandats présidentiels à deux mandats, elle consacre davantage le fait du prince. En gestation depuis 2011 suite aux bouleversements touchant certains pays arabes, notamment voisins, la révision de la Constitution a été présentée par le pouvoir comme une «volonté» d’ouvrir plus d’espaces de liberté et garantir les règles démocratiques en politique. Organisant de fausses consultations politiques, et après cinq années de tergiversations, d’atermoiements et de reports, le texte présenté par le pouvoir pour devenir la loi fondamentale s’est avéré être une copie concoctée selon la vision inique de ses rédacteurs. Boycotté par l’opposition, le 4 février 2016 la majorité parlementaire a donné son quitus à un texte qui sera promulgué le 6 mars de la même année. Une officialisation encadrée et contrôlée de tamazight, réajustement technique de l’article 88 sur les mesures liées à l’empêchement, obligation d’avoir la nationalité algérienne d’origine pour le candidat à la présidentielle et justifier d’une résidence de dix années permanente exclusive en Algérie précédant le dépôt de la candidature, contrôle des libertés individuelles et conditionnement de la libre diffusion de l’information par le «respect des constantes et valeurs religieuses, morales et culturelle de la nation», figurent parmi les quelques changements touchant au texte de la loi fondamentale. Cette dernière prévoit aussi l’interdiction aux binationaux de prétendre à des postes de responsabilité au sein des institutions de l’Etat. Par ailleurs, le même texte renvoie à des lois organiques le soin d’organiser l’élection, les partis politiques, les associations et les médias, en laissant au législateur une très large liberté d’interpréter à sa guise certains articles. Les lois promulguées découlant de la Constitution révisée sont d’ailleurs jugées par les juristes, l’opposition et les médias comme liberticides et en contradiction avec l’énoncé de ladite révision se disant garante de la démocratie et des libertés.
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