Le 23 octobre 2016, Amar Saadani annonçait, à la surprise générale, sa démission de son poste de secrétaire général du Front de libération nationale (FLN). En pleine réunion du comité central, celui qui a incarné la politique de l’invective jetait l’éponge en invoquant des raisons de santé. «Mon absence pendant trois à quatre mois était liée à des raisons de santé, avait-il déclaré. Je veux présenter ma démission devant vous.» Clap de fin pour un personnage sulfureux, devenu trop encombrant, trop contesté, et qui s’était rêvé faiseur de rois. Pourtant, personne ne s’attendait à une telle fin alors que tout indiquait du contraire. Quelques jours plus tôt, le 6 octobre, face aux mouhafedhs, l’ancien président de l’APN décochait une salve d’accusations contre son ennemi préféré, l’ancien patron des services de sécurité, Mohamed Médiene, accusé d’être «l’instigateur», «le rédacteur» et «l’éditeur» des messages envoyés par les groupes des 19, puis des 14 au président de la République et contre l’ancien secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, accusé d’être un militant de la France. En réalité, l’ancien patron du parti a payé sa proximité supposée avec le vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah. Pour le clan présidentiel et en prévision de la présidentielle de 2019, le rapprochement entre l’homme fort de l’armée et celui du plus important parti du pays devenait dangereux. Le président de la République et président d’honneur du FLN a tranché et contraint Saadani à la démission. C’est Djamel Ould Abbès, 83 ans, qui a été installé au poste de secrétaire général, avec comme feuille de route la réunification des rangs du parti.
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