mercredi 26 octobre 2016

Des outils modernes d’évaluation et de régulation s’imposent

Le directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé, le Dr Hafed, a insisté sur le rôle du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques sans faire allusion au rôle primordial de l’Agence nationale du médicament officiellement installée. Le secteur de l’industrie pharmaceutique doit désormais s’engager dans une nouvelle ère, se projeter dans une perspective d’évaluation et de régulation modernes. Un processus qui nécessite, a souligné, hier, le Dr Lotfi Benbahmed président du conseil de l’Ordre des pharmaciens, à l’ouverture des travaux des 7es Rencontres internationales de pharmacie d’Alger, la mise en place d’outils modernes d’évaluation tels que la pharmacoéconomie et tous les systèmes économiques qui permettront une évaluation performante et une adéquation entre les moyens disponibles et les objectifs de santé publique. «D’où l’intérêt d’une réglementation claire, au-delà de la loi sanitaire adoptée dernièrement en Conseil des ministres, qui précisera tous les choix à porter sur l’innovation thérapeutique par exemple, et aux économies d’échelles que l’on peut réaliser, notamment les hospitalisations, la prise en charge des complications dans le but d’assurer la qualité, l’accessibilité et la disponibilité des produits pharmaceutiques», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Il est aussi question d’une réglementation qui valorisera le secteur qui a une fonction économique, rappelons-le, et qui permettra la diversification de nos ressources car c’est un levier de croissance pour le pays.». Le directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé, le Dr Hafed, est longuement revenu sur les chiffres phares de l’industrie pharmaceutique : importation, fabrication, enregistrement. Il a ainsi insisté sur le rôle du Laboratoire national de contrôle de produits pharmaceutiques sans faire allusion au rôle primordial de l’Agence nationale du médicament officiellement installée. S’agit-il d’une omission de sa part ou bien le LNCPP aurait-il pris la place de l’Agence ? Il a ainsi averti que la dépense en produits pharmaceutiques est appelée à augmenter dans les années prochaines tout en rassurant que le marché du médicament connaît un essor et le taux de la production couvre 54% des besoins, en attendant d’atteindre l’objectif fixé par le gouvernement d’atteindre les 70%. Une «solution» qui ne résout pas le problème d’accessibilité et de la qualité des soins, de l’avis du Pr Toumi, expert en pharmacoéconomie, qui a parlé de l’«équilibre entre l’innovation et la dépense de santé». Pour lui, il est d’abord important de fixer les axes prioritaires en se basant sur une politique de santé bien définie. «Les recommandations des institutions internationales et l’avis de l’expertise nationale, de l’université,  des hôpitaux, des agences et les attentes de la société peuvent servir d’outils afin de faire les choix des ressources», a-t-il indiqué, avant de préciser que la science avance vite. «Cela doit être accompagné par la mise en place de mécanismes pour pouvoir mettre à contribution des compétences car on ne peut pas tout savoir», a-t-il ajouté. Pour le Pr Toumi, l’encouragement de la production nationale doit porter plutôt sur la recherche selon les priorités fixées, car la valeur ajoutée est dans l’innovation, la recherche et la technologie. «Il faut aller vers une production nationale qui peut faire face à la compétitivité et capable d’avoir de l’économie d’échelle», a-t-il souligné.

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