vendredi 1 décembre 2017

Les assises pour la création d’une confédération auront lieu fin décembre

Douze (12) syndicats autonomes des secteurs de l’administration, de l’éducation et de la santé, ainsi que certaines organisations syndicales du secteur économique, regroupés en intersyndicale, ont tenté de tenir un sit-in le 25 novembre dernier. Prévu à la place des Fusillés (Alger), le sit-in a finalement été avorté par les forces de l’ordre. Des interpellations de centaines de syndicalistes s’en sont suivies. Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat des professeurs d’enseignement secondaire et technique (Snapeste), revient sur les raisons de cet empêchement. Quelles étaient vos revendications lors du dernier sit-in ? A-t-il eu un impact ? Nous avons tenu ce sit-in et cette grève pour défendre quatre choses essentielles : les libertés syndicales, le pouvoir d’achat, le dossier de la retraite et le code du travail. Il faut savoir qu’on refuse catégoriquement le projet de suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge. On dénonce également notre exclusion des consultations autour de l’enrichissement du code du travail et contre la dégradation du pouvoir d’achat. On pointe aussi du doigt le fait qu’un fonctionnaire paye plus d’impôts qu’un riche commerçant. En effet, un fonctionnaire paye annuellement 25 millions de centimes, alors que le commerçant ne débourse même pas la moitié. Ajoutez à cela la loi sur les grosses fortunes qui a été supprimée. Autrement dit, cette crise touche les pauvres mais ne concerne pas les riches, ce qui n’est absolument pas normal. Par ailleurs, je tiens à signaler que des syndicalistes postiers ont été radiés de leur travail à cause de leurs activités syndicales. Le pire dans tout ça, c’est que l’administration refuse d’exécuter la décision de justice qui est en leur faveur et cela est inacceptable. Concernant son impact, on déduit qu’il a été positif du moment qu’on a tout fait pour l’empêcher. Le principal pour nous, c’est que nos revendications sont connues de tous, car s’il y avait encore quelques personnes qui n’étaient pas au courant de notre plateforme, ells le sont désormais après l’empêchement du sit-in. Par la même occasion, je tiens à ajouter que l’avortement du sit-in est une violation anticonstitutionnelle des libertés syndicales. Ce sit-in a été avorté. Comptez-vous le tenir à nouveau ? Effectivement, le sit-in a bien été avorté par les forces de l’ordre. Il faut savoir qu’un important dispositif de sécurité a été déployé. Des fourgons de police et des bus de l’Etusa ont été réquisitionnés pour l’occasion. Les chiffres officiels font état de 350 arrestations. Nous avons choisi la voie la plus pacifique pour exprimer nos revendications, pourtant on nous a empêchés de tenir notre sit-in. N’empêche, et malgré tous ces interdits, on trouvera toujours un moyen pour protester. Je tiens aussi à ajouter une chose, et je cite l’Abbé Pierre, le plus grand échec est de ne pas avoir le courage d’oser. Pour ce qui est de sa tenue une nouvelle fois, sachez que nous sommes en discussion justement pour voir les perspectives. Pensez-vous que l’intersyndicale puisse apporter des résultats beaucoup plus qu’en protestant chacun de son côté ? Comme le dit si bien le dicton, l’union fait la force. Concernant notre plateforme commune, il nous a semblé nécessaire de créer une force unie capable d’arracher nos droits afin d’obtenir gain de cause. Finalement, qui ne tente rien n’a rien. On garde toujours l’espoir d’obtenir gain de cause. Notre slogan est que celui qui lutte peut perdre, mais celui qui ne lutte pas a perdu d’avance. Qu’en est-il de l’intersyndicale et quel est son avenir ? L’idée de l’intersyndicale n’est pas nouvelle. Il faut savoir qu’à chaque fois qu’on a eu un dénominateur commun, on s’est regroupé en intersyndicale pour arriver à un rapport de force important, et ce, depuis 2003. En ce qui concerne l’avenir de l’intersyndicale, il est impératif d’arriver à la création d’une confédération des syndicats autonomes. Désormais, le moment est venu pour faire un pas de plus en avant. En effet, l’idée d’une confédération émerge peu à peu. Ainsi, il se pourrait que l’intersyndicale donne naissances à une confédération dont les assises vont se tenir probablement durant le mois de décembre. Pour le moment, seule celle de l’UGTA existe. Il est donc temps d’avoir au moins deux ou trois centrales syndicales.   Tenir ce sit-in au lendemain des élections était-il un choix étudié ? Tenir ce sit-in juste après les élections locales était juste une coïncidence. Notre objectif était le vote de la loi de finances à l’APN. Par ce sit-in, on voulait exprimer notre refus de cette loi de finances 2018, et le 25 novembre était la veille du vote de la loi à l’APN. Et malgré le fait que la loi de finances a été adoptée, on ne considère pas cela comme un échec étant donné que nous nous attendions à cela vu la majorité (FLN/ RND). Notre objectif principal était d’alerter l’opinion publique sur les conséquences du vote de la loi sur le pouvoir d’achat. Concernant les revendications dans le secteur de l’éducation, beaucoup reprochent aux enseignants de ne défendre que leurs intérêts. A quand des revendications concernant la qualité de l’enseignement et l’amélioration des conditions des élèves ? Ce n’est pas tout à fait exact. Plusieurs grèves dans les wilayas étaient tenues pour remettre en cause les conditions de travail et le manque de conditions pédagogiques. Cependant, il faut signaler que la pédagogie est l’affaire de toute la société de manière générale. C’est-à-dire que l’association des parents d’élèves, les parlementaires, la société civile, tous aussi ont un rôle à jouer et exiger l’amélioration de la qualité de l’enseignement. Pour ce qui est des actions propres au Snapeste, sachez que ça se discutera lors du prochain conseil national qui aura lieu à la fin du mois de décembre.

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