Le groupe a fabriqué 554 véhicules depuis janvier dernier, soit 25% de l’objectif tracé pour l’année en cours. Malgré les plans de sauvetage et d’investissement décidés par les pouvoirs publics, la production est loin de redémarrer à la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba. Hier, des dizaines de syndicalistes des différentes filiales de ce groupe industriel, qui emploie plus de 7000 travailleurs, ont observé un sit-in devant la direction générale pour dénoncer «la situation économique statique que traverse le groupe». Cette action a été organisée suite aux inquiétudes exprimées par les travailleurs quant à l’avenir du groupe et de leurs emplois. «Les employés sont à bout de nerfs. Ils peuvent investir la rue d’un moment à l’autre», alerte un syndicaliste de la division véhicules industriels. Outre l’arrêt de la production, ses camarades et lui s’insurgent également «contre le manque de visibilité dans la concrétisation des projets de partenariats et l’opacité qui entoure l’élaboration des organigrammes fonctionnels et du projet de la nouvelle organisation du réseau commercial». «L’Etat a débloqué au début de l’année une aide d’urgence de 17,2 milliards de dinars pour relancer la production, mais les ateliers fonctionnent toujours au ralenti», a-t-il précisé. «Les objectifs que nous avions tracés pour l’année 2016 étaient de fabriquer 2036 véhicules, entre camions et bus. A ce jour, nous n’en avons construit que 554, soit seulement 25% de nos prévisions», a-t-il regretté, ajoutant que l’entreprise a un plan de charge de deux ans qui tarde à être satisfait. Cette situation préoccupante a créé, selon les plaignants, «un climat de doute et d’incertitude parmi les travailleurs et semé un sentiment d’abandon et une volonté de porter atteinte à la pérennité des emplois et de l’outil de travail». Les syndicalistes ont aussi rappelé les conséquences de la décision des pouvoirs publics d’annuler la retraire anticipée sur le moral des mécanos. «L’élaboration précipitée de ce projet et le manque de concertation avec la base ont été à l’origine de départs massifs à la retraite, notamment de la main-d’œuvre spécialisée et de l’encadrement. Ces cadres ne peuvent être remplacés du jour au lendemain», ont-ils déploré. Pour eux, cet affolement qui vient de toucher la majorité des cadres dirigeants des filiales et de la direction générale, qui ont décidé de prendre leur retraite, s’apparente à un abandon de l’entreprise. Ils demandent à cet effet à la centrale syndicale «d’élargir le débat et la concertation en évitant toute précipitation dans la gestion de cet épineux dossier et se prononcer pour le maintien de la retraite sans condition d’âge après 32 années de cotisation et de la retraite proportionnelle avec un ajustement graduel de l’âge». Les représentants des travailleurs s’élèvent en outre contre la «fermeture des portes du dialogue par les responsables du groupe et le non-respect des engagements contenus dans le PV de réunion du mois de juillet dernier, notamment le point relatif à la confirmation des contractuels». Ils déplorent aussi «le manque de transparence dans l’établissement des critères de choix arrêtés pour le transfert des unités dans le cadre du projet de partenariat avec Mercedes (4e JV) et les retards pris pour la construction du nouvel atelier de carrosserie». Les syndicalistes n’écartent pas la possibilité de recourir à d’autres actions de protestation si leurs revendications ne sont pas prises en charge. Ils appellent en effet les travailleurs à rester mobilisés, notamment en cette période décisive que traverse l’entreprise.
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